En 1963, Jacques Henri Lartigue expose pour la première fois à l'âge de 69 ans au MoMA, à New York, quelques-uns des nombreux clichés qu’il a réalisés au cours de sa vie. La même année, le magazine Life lui consacre un portfolio et ce numéro, qui annonce la mort du président John Fitzgerald Kennedy, fait le tour du monde: Lartigue devient du jour au lendemain l’un des grands noms de la photographie du XXesiècle.
Jacques Henri Lartigue apprend la photographie avec son père dès 1900. Répondant à l’enthousiasme de son fils, Henri Lartigue lui offre pour ses 8 ans, en 1902, son premier appareil photographique. Dès lors, il ne cesse de photographier sa vie d’enfant rythmée par les voyages en automobile, par les vacances en famille et, surtout, par les inventions de son frère aîné, Maurice, surnommé «Zissou». Les deux frères sont passionnés par l’automobile, l’aviation et tous les sports alors en plein essor que Jacques Henri enregistre grâce à son appareil photographique. Il continuera adulte à fréquenter les manifestations sportives et à pratiquer lui-même quelques sports réservés à l'époque aux personnes aisées: ski, patinage, tennis, golf.
Il pratique la photographie en couleurs, par le procédé autochrome, et la photographie en relief.
Parallèlement, il entreprend la rédaction d’un journal qu’il poursuivra toute sa vie et commence à dessiner et à peindre. La peinture devient et restera son activité professionnelle, mais son œuvre peinte, mondaine et conventionnelle, ne connaîtra jamais la notoriété de son œuvre photographique où il exprime toute son originalité.
À partir de 1922, il expose dans plusieurs salons à Paris et dans le sud de la France. Entre-temps, en 1919, il a épousé Madeleine Messager (1896-1988), dite «Bibi», fille du compositeur André Messager et a eu un fils, Dany, né en 1921. Ils divorcent en 1931. Entre 1930 et 1932, il a une liaison intermittente avec Renée Perle avant d'épouser, en 1934, Marcelle Paolucci (dite «Coco») dont il divorcera au bout de trois ans. Début 1942 il rencontre Florette Orméa qu'il épouse en 1945 et avec qui il finira sa vie[1].
Jusqu’au début des années 1930, il mène une vie luxueuse et mondaine. Mais la fortune des Lartigue s’étiole et Jacques Henri est contraint de trouver d’autres sources de revenus. Il vit alors chichement de sa peinture durant les années 1930 et 1940. Dès les années 1950, il commence à exister comme photographe tout en continuant à peindre.
En 1962, avec Florette, sa troisième épouse, Lartigue embarque à bord d’un cargo à destination de Los Angeles. Lors d'un détour par la Côte Est, ils rencontrent Charles Rado, de l’agence Rapho, qui contacte John Szarkowski, alors jeune conservateur du département photographique du MoMA. L’enthousiasme est général. En 1975, la première rétrospective de son œuvre a lieu au musée des arts décoratifs à Paris. Un an auparavant, Lartigue a réalisé en photographie le portrait officiel du président de la République, Valéry Giscard d’Estaing.
En 1979, l’acte de donation est signé: Lartigue est le premier photographe français à faire don, de son vivant, de son œuvre à l’État français. Il charge l’Association des amis de Jacques Henri Lartigue de conserver et de diffuser le fonds. En 1980, l’exposition parisienne «Bonjour Monsieur Lartigue» au Grand Palais célèbre la donation.
En 1971, il reçoit la mention du prix du livre des Rencontres d'Arles (France) pour Journal d'un siècle. Jusqu’à ses derniers jours, il poursuit son œuvre à travers la photographie, la peinture et l’écriture. Il meurt à Nice le . Il laisse plus de 100 000 clichés, 7 000 pages de journal et 1 500 peintures.
Famille
Il est le père de Dany Lartigue, peintre et entomologiste[2], et le grand-père de Martin Lartigue qui joue le rôle de Petit Gibus dans le film La Guerre des boutons (1962) d'Yves Robert.
1964: exposition de peintures à la galerie Knoedler à New York
1975: rétrospective au Pavillon de Marsan, musée des arts décoratifs de Paris
1986: autochromes et autres photos en relief du début du XXesiècle, Grand Palais, Paris
2017: exposition «Lartigue à La Baule, 1913-1929» au musée Bernard Boesch, Le Pouliguen
2022: exposition «Le journal d'un siècle», à l'Espace Arts & Culture de Bram, du 11 juin au 25 septembre[4].
Expositions collectives
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Grand Palais (Paris): Salon d'Hiver
Paris Cercle artistique et littéraire
1923: exposition collective à la galerie Bernheim-Jeune
2021: Couper le son et arrêter le mouvement, une exposition de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, avec des photographies de John Batho, Marcel Bovis, François Kollar, Jacques-Henri Lartigue, François Le Diascorn, Dolorès Marat, Émile Muller, Jean Pottier, Bruno Réquillart, Willy Ronis, Frères Séeberger, Le Quadrilatère, Centre d'art de Beauvais, dans le cadre des 18e Photaumnales
Extraits publiés du journal de Lartigue
Mémoires sans mémoire, Paris, R. Laffont, 1975
Mon livre de photographie, avec la collaboration d'Yvette Métral, Paris, Flammarion, 1977
L'Émerveillé: écrit à mesure, 1923-1931, Paris, Stock, 1981
L'Œil de la mémoire: 1932-1985, Paris, Carrère, 1986
Postérité
Donation Jacques Henri Lartigue
En 1979, Jacques Henri Lartigue fait don à l'État de l'intégralité de son œuvre photographique et confie à l'Association des Amis de Jacques Henri Lartigue, dite «Donation Jacques Henri Lartigue»[5], le soin de conserver, mettre en valeur, et de diffuser cette œuvre. Seule gestionnaire des droits, la Donation assure plusieurs missions qui contribuent au rayonnement de l’œuvre dans le monde au travers des actions suivantes:
L’inventaire et la conservation du fonds par des opérations de sauvegarde, de conditionnement et/ou de restauration.
La cession des droits de reproduction de l'œuvre du photographe.
L'édition de livres, de catalogues d’expositions et de cartes postales.
La création et la location d'expositions prêtes à l’accrochage.
La vente de tirages de collection, relayée à l’étranger par les galeries partenaires.
Le fonds
135 albums d'un format 52 x 36 cm. Ils commencent en 1880 (avec les photographies de sa famille) et s'achèvent à sa mort en 1986.
L'intégralité des négatifs noir et blanc ou couleur
L'ensemble des appareils photographiques qu’il avait conservés
Le journal manuscrit et tapuscrit (de 1911 à 1986)
29 peintures déposées au centre d’art Jacques-Henri-Lartigue, à L’Isle-Adam (Val-d'Oise)
Fondation Jacques Henri Lartigue
À sa mort, en 2000, Florette Lartigue, a légué ses biens à la Fondation de France dans le but de financer des projets consacrés à Jacques Henri Lartigue (exposition, colloque, film…)[6]. La fondation Jacques Henri Lartigue soutient également les jeunes photographes et peintres en versant une bourse.
Hommages
Rue Jacques-Henri-Lartigue dans le 5earrondissement de Paris, nommée en 1995.
Une station de la ligne 2 du tramway d'Île-de-France.
Un quartier de Pont-de-l'Arche, où il résida durant son enfance, porte son nom depuis 1994.
Il est le titre d'une chanson de l'album Copine de la chanteuse japonaise Taeko Onuki[7]
Notes et références
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Quentin Bajac, Alain Sayag et Clément Chéroux, Lartigue: l'album d'une vie, 1894-1986 L'album d'une vie, Paris, Centre Pompidou, (ISBN2-84426-168-X, 978-2-84426-168-7 et 2-02-060511-2, OCLC300770905, lire en ligne), p.131.
Affiche de l'exposition, collection du musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq à L'Isle-Adam, reproduite dans le catalogue Double je: Jacques Henri Lartigue, peintre et photographe, 1915-1939, Somogy éditions d'art, musée d'Art et d'Histoire Louis-Senlecq, 2010, 176 p.
(en-US) «COPINE», sur 大貫妙子 Taeko Onuki (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Bernard Toulier, Jacques Henri Lartigue, un dandy à la plage, Dominique Carré Éditeur, 2016
Martine d'Astier et Martine Ravache, Lartigue, la vie en couleurs, éditions du Seuil, , 168p.
Florian Rodari, Martine d’Astier, Andres Hispano, Un mundo flotante, fotografias de Jacques Henri Lartigue, La Caixa, Barcelone, 2010
Collectif, Double je: Jacques Henri Lartigue, peintre et photographe, 1915-1939, Somogy éditions d'art, musée d'art et d'histoire Louis Senlecq, 2010, 176 p. (ISBN978-2-7572-0347-7)
Kevin Moore, Jacques Henri Lartigue. The Invention of an Artist, Princeton University Press, 2004
Alain Sayag, Quentin Bajac et Martine d'Astier, Lartigue: l'album d'une vie, 1894-1986, 2003
Patrick Roegiers, Jacques-Henri Lartigue, les tourments du funambule - Dessin, peinture et photographie, Éditions La Différence, 2003
Olivier Ribeton, Jacques Henri Lartigue au Pays Basque, Atlantica, Paris, 2002
Elisabeth Foch, Lartigue en hiver, éditions Flammarion, Paris, 2002
Vicki Goldberg, Jacques Henri Lartigue, photographe, Nathan/Delpire, Paris, 1998
Mary Blume, La Côte d'Azur de Jacques Henri Lartigue, Flammarion, Paris 1997
Florette Lartigue, La Traversée du siècle, Bordas, Paris, 1990
Jean-Claude Gautrand, Visions du sport - photographies 1860-1960, 253 pp., Éditions Admira, Aix-en-Provence, 1989 (ISBN2-90765-802-6)
Richard Avedon, Diary of a century, Vicking Press, New York, 1970
John Szarkowski, The Photographs of Jacques Henri Lartigue, Moma, New York, 1963
Jacques Damade, Jacques Henri-Lartigue, Centre national de la photographie, 1983
Louise Baring, Lartigue, l'enfance d'un photographe, éditions La Martinière, 2020
Jacques Henri Lartigue. 100 photos pour la liberté de la presse, Reporters sans frontières, mars 2021
Filmographie
L'Amateur de rêve - Centenaire de la naissance de Jacques Henri Lartigue, co-réalisé par Roger Pic et Patrick Roegiers, texte dit par André Dussollier, production Lux Modernis, 1994
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