Jochen Gerner, né le à Nancy, est un auteur de bande dessinée français.
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Biographie
Diplômé de l'École nationale supérieure d'art de Nancy où il étudie de 1988 à 1993, Jochen Gerner reçoit en 1990 l'Alph'Art scolaire au festival d'Angoulême alors qu'il est encore étudiant[1], et se fait ainsi remarquer par Jean-Christophe Menu, Lewis Trondheim et David B., futurs éditeurs de L'Association. En 1993, Jochen Gerner rejoint des collectifs d'auteurs dont le collectif expérimental OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), au côté de François Ayroles, Anne Baraou, Gilles Ciment, Thierry Groensteen, Patrice Killoffer, Étienne Lécroart, Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim, collectif pour lequel il est l'un des plus dynamiques artisans et le plus fidèle promoteur.
De la presse à l'édition jeunesse
C'est surtout à ses qualités d'illustrateur qu'il doit ses premiers succès publics, notamment grâce à ses publications dans la presse. Le grand public identifiera rapidement l'auteur aux strips publiés dans Les Inrockuptibles (compilés dans Snark Park), mais les plus grands hebdomadaires français (Libération, Le Monde) lui commanderont également des illustrations, tout comme à l'international (The New York Times) qui lui permettront un séjour d'un an à New York[1].
Le trait minimaliste de l'auteur a également vite attiré les éditeurs jeunesse. Même s'il participe à de nombreuses expositions de salons de littérature jeunesse, c'est la publication du Petit Monde 1996 qui serra la plus décisive en la rencontre du directeur artistique et auteur, créateur de la collection jeunesse du Rouergue, Olivier Douzou. Il deviendra un des principaux illustrateurs des Éditions du Rouergue, alors reconnu pour apporter un renouveau dans l'illustration jeunesse. Il travaillera ainsi au côté de ses camarades nancéiens (Frédéric Rey, Frédérique Bertrand, Sylvie Bessard), mais aussi José Parrondo ou encore Nicolas Mahler. Il y publiera ses ouvrages en tant qu'auteur (Harry Staute, Berlin (Jochenplatz)) jusqu'au départ d'Olivier Douzou en 2001, et en tant qu'illustrateur de la collection roman doAdo jusqu'à la fusion de l'éditeur avec Actes Sud en 2004. Si ses publications jeunesse restent moins nombreuses depuis, aujourd'hui Gerner peut profiter d'avoir travaillé avec les plus grands éditeurs du domaine (Milan, Nathan, Gallimard...).
De l'art dans la bande dessinée
En 2001, Olivier Douzou cofonde la maison d'édition L'Ampoule, et invite Jochen à y éditer TNT en Amérique. Si jusque-là les travaux de publications et les exercices graphiques étaient bien plus séparés chez l'auteur, l'ouvrage estampillé OuBaPo marquera les liens entre bande dessinée et art contemporain. L'auteur est alors repéré par la galerie Anne Barrault de Paris pour ces expérimentations graphiques. La galerie fait d'ailleurs depuis de nombreuses expositions en parallèle aux ouvrages publiés. Et alimentant le circuit de l'art contemporain, elle lui permettra (dès 2003) de vendre via la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) ses œuvres au Fonds national d'art contemporain (FNAC) du ministère de la Culture, aboutissement d'une reconnaissance du milieu de l'art contemporain. Jochen Gerner participe dès lors à de nombreuses expositions collectives et se voit offrir de véritables expositions personnelles.
Après un second ouvrage (En ligne(s)) et le départ d'Olivier Douzou) de L'Ampoule, Gerner est depuis édité par L'Association avec des publications très diverses (documentaire Le saint patron, illustration de critiques médias Contre la bande-dessinée ou encore sous forme de carnet d'illustrations Branchages[2]), et s'investit dans toutes les démarches mettant en avant l'aspect artistique de la bande-dessinée au sein de la structure (revue Eprouvette). Très naturellement à sa place au sein de nombreux collectifs (OuBaPo, Arts Factory/La Superette...) il aime expérimenter, mettre en œuvre une critique du langage et de l'image tout en détournant les codes visuels. Il dessine sur des pages de journaux, des listes de noms, du papier peint, des pages de catalogues, des manuels scolaires, d'anciennes bandes dessinées, ou plus simplement dans des cases. Il est aujourd'hui représenté par la galerie Anne Barrault.
Jochen Gerner est lauréat du prix Drawing Now (Paris) en 2016.
Publications
Albums
Le Petit Théâtre d’Olrik, éd. Archives Internationales, coll. «Portfolio», 1993.
Boîte de vitesses et viande en boîte, L'Association, coll. «Patte de mouche», 1995.
(Un Temps.), Éditions du Centre Georges-Pompidou, 2000. Réédition coll. «Mimolette», L'Association, 2001 (issu du catalogue de l’exposition le Temps, vite).
La Ménagerie intérieure (les grandes surfaces no.1), éditions «Moreno», 2000.
Politique étrangère, scénario de Lewis Trondheim, L'Association, coll. «Éperluette», 2000.
Berliner Architektur, Set G, no1, B.ü.L.b comix, coll. «2(w)», 2001.
Malus, Drozophile, coll. «Maculatures», 2002.
TNT en Amérique, Éditions L'Ampoule, 2002.
Livret de l'album OuMuPo1 avec The Third Eye Foundation sur le label Ici, d'ailleurs...
En ligne(s), Éditions L'Ampoule, 2003 [carnet de dessins téléphoniques réalisés entre 1994 et 2002].
Le saint patron, L'Association, coll. «Ciboulette», 2004.
100 000 milliwatts - Printemps, scénario de Diego Aranega, couleurs de Denis Bernatets, Delcourt, coll. «Shampooing», 2007.
Contre la bande dessinée: Choses lues et entendues, L'Association, coll. «Éprouvette», 2008.
Vokabelheft, Arts factory] coll. «Dans la marge», 2008.
Marseille, panorama polaire, Fotokino, 2008.
Grande Vitesse, L'Association, coll. «L'Arrière Boutique», 2009.
Le Minimalisme, scénario de Christian Rosset, La Petite Bédéthèque des savoirs, Le Lombard, 2016.
Repères, 2 000 dessins pour comprendre le monde, Casterman, 2017
Illustration
«Le Désastre», in Encyclopédie Antipodiste vol.5, texte de Mireille De La Rue d'après George Psalmanazar, Les 4 mers, 1996.
Le livre de cuisine de la Série Noire, texte d'Arlette Lauterbach et Alain Raybaud; préface de Patrick Raynal, Éditions Gallimard, coll. «Série noire», 1999.
Publications jeunesse
Albums
Le Petit Monde - Journal De L'année 1996, Rouergue, 1997.
Dialogue de dessin, avec Guillaume Chauchat, Festival Central Vapeur, Strasbourg, 2017[29].
Foire d'art contemporain
Foire d'art contemporain, Nîmes, 2004.
Foire d'art contemporain, Strasbourg, 2005.
FIAC, Paris, galerie Anne Barrault, 2006.
PULSE, New York, galerie Anne Barrault, 2006.
Volta, Bâle, galerie Anne Barrault, 2008.
Salon du dessin contemporain, Paris, galerie Anne Barrault, 2009.
FIAC, Paris, galerie Anne Barrault, 2009.
Scène
Conception artistique décors et costumes pour Affaire étrangère, opéra comique en un acte et douze tableaux de Valentin Villenave d’après Politique étrangère[30].
Notes et références
relaté dans l'ouvrage autobiographique Courts-circuits géographiques.
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