Née le à Addis-Abeba, d'un père éthiopien et d'une mère américaine[1], elle y vit jusqu'en 1977, lorsque sa famille quitte l'Afrique pour s'installer aux États-Unis. Ses parents, raconte-t-elle, «ont reconstitué l'atmosphère d'une maisonnée éthiopienne dans le Michigan»[2]. Elle passe son adolescence dans cet État du Michigan et obtient un MFA (Master of fine Arts) à la Rhode Island School of Design en 1997[3]. Elle est en résidence au Musée des Beaux-Arts de Houston en 1998-99 puis s’installe à New York où elle vit et travaille, avec sa compagne la plasticienne Jessica Rankin. Le couple a deux fils[3],[1].
Plusieurs de ses œuvres ont été présentées lors de l’exposition Ethiopian Passages en 2003. Elle participe à l'exposition Africa Remix (Paris, Centre Georges-Pompidou, 2005)[4].
Dans une publication intitulée Poetry of Sappho, elle a également illustré les traductions anglaises de la poétesse grecque Sappho, réalisant vingt imprimés, placés en alternance avec les textes grecs et leur traduction anglaise. Ces gravures peuvent évoquer les figures abstraites de Kandinsky, entre dessins architecturaux, et formes graphiques ou calligraphiques[5].
En , elle est lauréate du prestigieux Prix MacArthur[6], qui lui assure une bourse de 500 000 dollars sur cinq ans pour développer ses activités.
Le MoMA a intégré plusieurs de ses œuvres dans ses collections permanentes, et elle expose de manière régulière à New York[7],[1], Londres[1] et Berlin[8] (où elle a vécu en résidence artistique[8],[7] en 2007). En 2010, elle a terminé une fresque murale de 24 mètres de long commandée en 2007 par la banque d'affaires Goldman Sachs pour le hall d'entrée de son nouvel immeuble[9].
Œuvre
Ses œuvres à l'exposition dOCUMENTA (13)
Ses tableaux, souvent de taille impressionnante, consistent en de grands tourbillons de couleurs, de traits et de formes. Chacune des œuvres est à la limite entre la figuration et l'art abstrait, et peut rappeler par certains aspects le futurisme du début du XXesiècle. Le trait est rapide, énergique[10]. Les toiles superposent des éléments architecturaux partiellement reconnaissables (façade, porte...), des cartes géographiques, ou d'autres éléments figuratifs à des éléments purement graphiques, en couches très minces, avec des effets de transparence et des couleurs furtives[11].
Ses thèmes sont divers. Un tableau noir et blanc de 2004, The Seven Acts of Mercy, [Les sept actes de miséricorde], fait ainsi référence à une peinture éponyme du Caravage, avec plusieurs points de fuite autour d'une structure centrale presque religieuse[12]. Un an plus tard, en 2005, une série de gravures intitulée Heavy Weather est inspiré d'un fait d'actualité, l'ouragan Katrina et ses ravages[11].
En 2017, Mehretu réalise deux œuvres in situ pour le Musée d'Art moderne de San Francisco dans une ancienne église de Harlem, évoquant la violence de l'histoire de États-Unis[13]. Le pianiste et compositeur Jason Moran a composé une suite pendant la réalisation des tableaux, publiée sous le titre MASS {Howl, eon}[13].
Elle est peut-être l'un des peintres américains les plus importants de sa génération, et, en tout état de cause, parmi ceux dont les œuvres atteignent des montants les plus importants[1],[3],[14],[15].
(en) Laura Hoptman, «Crosstown Traffic. Monograph. Julie Mehretu.», Frieze, no54, (lire en ligne).
(en) Colin Gleadell, «Contemporary market: Julie Mehretu.», The Daily Telegraph, (lire en ligne).
Harry Bellet, «À New York, le marché des jeunes artistes est gagné par la fièvre», Le Monde, (lire en ligne).
(en) Lawrence Chua, «Julie Mehretu», Bomb Magazine, (lire en ligne).
Jean-Michel Neher, «L’avertissement de Julie Mehretu», Ici Palabre, hébergé par le Lemonde.fr, (lire en ligne).
Catherine Bedarida, Harry Bellet et Philippe Dagen, «Les artistes africains veulent se libérer des clichés», Le Monde, (lire en ligne).
(en) Roxana Marcoci, Comic Abstraction: Image Breaking, Image Making (catalogue d'exposition), The Museum of Modern Art, , 160p. (lire en ligne), p.136-137.
(de) KulturSpiegel, «Hannover, 10. Februar: Julie Mehretu.», Der Spiegel, (lire en ligne).
(en) Brian Dillon, «Grey eminence. Brian Dillon on Julie Mehretu's 'Grey Area' exhibition at the Deutsche Guggenheim.», The Guardian, (lire en ligne).
(en) Mark Prince, «Julie Mehretu.», Frieze, (lire en ligne).
(en) Calvin Tomkins, «Big Art, Big Money. Julie Mehretu’s Mural for Goldman Sachs.», The New Yorker, (lire en ligne).
(en) Karen Rosenberg, «Painter as Architect, Swinging a Wrecking Ball.», The New York Times, (lire en ligne).
Johanna Renard, «Mehretu, Julie [Addis-Abeba 1970]», dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p.2866.
(en) Jason Farago, «Julie Mehretu paints chaos with chaos – from Tahrir Square to Zuccotti Park», The Guardian, (lire en ligne).
Élisabeth Franck-Dumas, «Julie Mehretu. Ar(t)gentée.», Libération, (lire en ligne).
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