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Leon Battista Alberti, né en 1404 à Gênes et mort en 1472 à Rome, est l'un des grands humanistes polymathes du Quattrocento.

Leon Battista Alberti

Statue de Leon Battista Alberti au piazzale des Offices de Florence
Présentation
Naissance
Gênes
Décès (à 68 ans)
Rome
Mouvement Première Renaissance
Activités écrivain, philosophe, peintre, mathématicien, théoricien de la peinture et de la sculpture
Diplôme Université de Bologne
Formation Filippo Brunelleschi
Œuvre
Réalisations Palais Rucellai, Basilique Santa Maria Novella, Temple Malatesta, Basilique Saint-André de Mantoue
Publications L'Art d'édifier (1450), De pictura (1436), De statua (1464)
Entourage familial
Père Lorenzo degli Alberti

Il est à la fois philosophe, peintre, mathématicien, architecte, théoricien des arts, de cryptographie et de la linguistique.


Biographie


Leon Battista Alberti est né le [1], fils naturel de Lorenzo Degli Alberti, famille comtale florentine qui donna aussi une célèbre lignée de banquiers et marchands florentins : les Alberti.

Sa mère, Bianca Fieschi, d'une des familles génoises les plus nobles et connues de l'époque, avait déjà eu de Lorenzo Alberti un fils, Carlo, né selon toute probabilité en 1402, deux ans avant Battista ; elle allait par ailleurs mourir dès 1406, ne laissant à ses enfants presque aucun souvenir.

Battista, qui choisira plus tard de s'appeler aussi Leon ou Leone, en hommage sans doute à la ville, Venise, dans laquelle il allait passer l'essentiel de son enfance, se forma principalement à Padoue, à la célèbre école de Gasparino Barzizza, puis à Bologne, où il étudia notamment le droit.

Après la mort de son père, en 1421 à Padoue, il se consacre aux lettres et aux arts (studia humanitatis) refusant de s'engager dans ce qui avait fait la fortune de la famille, c'est-à-dire le commerce et la banque (les Alberti étaient les banquiers des papes à la fin du XIVe et au début du XVe siècle).

Au début des années 1430, à Rome, Battista entre au service du patriarche de Grado / Aquileia Biagio Molin ou da Molin, alors secrétaire d’État au Vatican, prend vraisemblablement les ordres mineurs et devient « abréviateur apostolique », c'est-à-dire rédacteur des brefs pontificaux ; il reçoit par ailleurs quelques bénéfices ecclésiastiques à l'intérieur du territoire florentin.

C'est d'abord grâce aux lettres qu'il se fait reconnaître et apprécier, en suscitant toutefois à Florence (qu'il visite pour la première fois en 1434- 1435), l'hostilité, voire l'ostracisme.

Il est vrai que dans ses écrits satiriques (Momus, Intercœnales, etc.), Alberti n'hésite pas à s'en prendre au milieu humaniste et à la curie romaine avec un ton mordant et une verve qu'on ne retrouvera pas de sitôt dans la littérature mondiale.

Le premier document qui prouve qu'Alberti est impliqué dans un chantier architectural date vraisemblablement de 1454 (lettre à Matteo de' Pasti, directeur du chantier du Tempio malatestiano à Rimini). Alberti obtient alors véritablement la reconnaissance, et même la gloire qu'il recherchait sans doute.

En 1468, un arbitrage en sa faveur lui permet de prendre possession d'une partie de la tour ancestrale des Alberti à Florence, le palais où son grand-père Benedetto avait demeuré en Santa Croce ; il gardera toutefois sa résidence principale à Rome où il pouvait poursuivre son étude des textes classiques et plus particulièrement de Vitruve à la Bibliothèque Vaticane ainsi que ses recherches sur les ruines antiques[2].

Il conservera par ailleurs de très nombreux liens aussi bien professionnels que d'amitié en plusieurs villes d'Italie du Nord (Venise, Mantoue, Ferrare, Urbino, Bologne…), ainsi qu'à Naples et jusqu'en Sicile.

Sa place est alors celle d'une autorité intellectuelle et morale reconnue. Il meurt à Rome, quelques mois après avoir fait visiter les ruines romaines au jeune Laurent le Magnifique.


Activités d'Alberti


Leon Battista Alberti.
Leon Battista Alberti.

C'est une des figures les plus importantes de la Renaissance, grand écrivain et philosophe, en latin comme en volgare, premier théoricien de la perspective et plus généralement des arts.

Au service du pape Eugène IV, il en suivit les déplacements dans plusieurs villes de l'Italie du centre et du nord (Florence et Ferrare, notamment) pendant une dizaine d'années, de 1434 à 1443 environ. Pendant cette période, il tente en particulier de promouvoir à Florence la littérature en volgare ; c'est ainsi qu'il y organise en octobre 1441 un concours de poésie en volgare, le certame coronario, destiné dans son projet à renforcer le prestige de la nouvelle langue ; l'échec de sa tentative, dû à l'hostilité des intellectuels humanistes qu'il venait de défier, le pousse vers d'autres territoires, et particulièrement vers des travaux de génie et vers l'architecture. Revenant à Rome, il rédige la Descriptio Urbis Romae, premier plan « scientifique » d'une ville.

À partir de l'art de l'antiquité, il élabora la théorie de la beauté en tant qu'harmonie, exprimable mathématiquement dans ses parties et son tout ; ainsi, la base de la projection architecturale se trouve dans la « proportionnalité » des édifices romains. Cette vision harmonique est présente dans toutes ses œuvres.

Cristoforo Landino raconte, dans, ses Quæstiones camaldulenses, que quelques amis, Laurent et Julien de Médicis, Alemanno Rinuccini, Pietro Acciaioli, etc., retirés pendant les chaleurs de l'été dans une villa près du couvent des Camaldules, apprirent à l'improviste l'arrivée d'Alberti, descendu chez Marsile Ficin. Ils résolurent de ne pas retourner pour quelques jours à Florence, afin de jouir plus complètement de la présence du grand humaniste.

Le temps se passa en longues causeries, « dans une prairie arrosée d'un ruisseau, à l'ombre d'un platane ».

Tous ces platoniciens de la Renaissance, groupés autour d'Alberti, écoutèrent disserter du souverain bien, de la vie contemplative et de la vie active, des allégories de Virgile, tout cela, écrit Landino, « memoriter, lucide ac copiose. »

Il est certain que Landino connaissait bien Alberti, mais il est tout aussi certain que le portrait qu'il dresse de sa pensée dans les Disputationes camaldulenses, quelques années après sa mort, n'a pas grand-chose à voir avec ce qu'Alberti a exprimé dans ses œuvres écrites.

Pire, cette image romancée a poussé les historiens vers une interprétation platonicienne de la pensée d'Alberti qui est aux antipodes du réalisme presque aristotélicien de cette pensée.


Le mathématicien


Alberti a donné une méthode de construction de la décroissance de la profondeur apparente des carreaux lorsque l'on s'éloigne de la ligne de terre en perspective.

Rédigé vers 1435, son De Pictura, Traité de la peinture « imprimé en 1511 à Nuremberg, soulève une question qui sera au XVIIe siècle à l’origine du développement de la géométrie projective : quelles sont les propriétés géométriques communes à deux perspectives d’une même figure. Pendant tout un siècle encore, la portée des méthodes de perspective restera relativement restreinte et ne dépassera guère les cadres des tableaux d’artistes[3]. » Mais par la suite, notamment grâce à son usage en cartographie qui va révolutionner entre autres la balistique, la géographie et l’astronomie, « l’intégration des méthodes projectives dans le corps des mathématiques enrichira et renouvellera la géométrie[3]. »


Cryptologie


L'historien en cryptographie David Kahn considère Alberti comme le « père de la cryptographie occidentale », grâce à trois avancées significatives : « la plus ancienne théorie occidentale de cryptanalyse, l'invention de la substitution polyalphabétique, et l’invention du code de chiffrement[4]. »

Alberti, en effet, rédige un essai où il analyse la fréquence des lettres dans les textes en latin et en italien, démontrant ainsi son impact dans le déchiffrement. Il invente le cadran chiffrant réunion de deux disques marqués de chiffres et des lettres de l'alphabet, dont le plus grand est fixe et le petit mobile. En modifiant leur alignement, on produit de nouvelles équivalences, ce qui inaugure la méthode de la substitution polyalphabétique. Puis il va améliorer sa découverte pour proposer le surchiffrement codique, une révolution qui ne sera comprise qu’au XIXe siècle.


Génie et physique


Grand ingénieur de la Renaissance, il imagina le premier anémomètre en 1450. Il utilise une plaque mobile tournant autour d’un axe horizontal pour estimer la force du vent, l’angle formé entre la palette et la verticale (position repos) permettant d’évaluer cette force[5].


Précurseur d’imagerie numérique


C’est dans le De Statua, traité de la sculpture composé vers 1450, qui complète sa trilogie sur les arts majeurs, qu'Alberti va exposer son système, radicalement nouveau, de définition tridimensionnelle des volumes.

Tout d’abord, dans le sillage de Pline l’Ancien, Alberti distingue la sculpture par ajout ou par enlèvement selon la technique utilisée :

Ce distinguo, déterminant dans la conception artistique de nombreux sculpteurs à l'instar de Michel-Ange, n’avait jamais été exprimé avec une telle clarté. Quant à la méthode à suivre pour atteindre le but de la sculpture, qui est l’imitation de la nature, Alberti distingue ensuite :

Alberti pose ainsi les bases de la représentation ‘scientifique’ du corps humain, un des thèmes sous-jacents à toute la culture figurative européenne de la Renaissance[6]. Même si le Traité ne fut traduit en italien qu’un siècle plus tard, en 1568, et même si le texte original en latin ne fut publié qu’à la fin du XIXe siècle[6], les artistes de son temps en avaient manifestement connaissance. En effet, le système d’Alberti de définition mécanique des volumes devait passionner, entre autres, Léonard de Vinci, qui s’en inspira pour mettre au point des systèmes similaires, comme en témoignent ses carnets. Léonard utilisa également les Tabulae dimensionum hominis du De statua pour réaliser le célèbre « Homme de Vitruve »[7].

On peut considérer en outre que les techniques tridimensionnelles mises au point par Alberti dans ce traité préfigurent le dessin d’architecture (cf. le Modulor du Corbusier, puis le DAO) ou industriel moderne (la 3D), et même la modélisation numérique (sur laquelle se basent, par exemple, les travaux du GIEC), puisque le definitor transforme des points relevés sur le modèle en données alphanumériques[8].


L'architecte


Si Brunelleschi construisit, Alberti construisit et théorisa à la fois : il appliqua son fondement scientifique à l'œuvre d'art, redonna de la noblesse au rang d'artiste, mit la Peinture, la Sculpture et l'Architecture sur le même plan que la Littérature et que la Philosophie.

L'artisan est ainsi devenu un intellectuel.


Le Traité De re aedificatoria


De re aedificatoria (édition de 1541).
De re aedificatoria (édition de 1541).

Alberti s'est employé à restaurer le langage formel de l'architecture classique dans ce traité L'Art d'édifier, composé entre 1443 environ et 1472.

Selon Focillon, il conféra à son auteur une autorité comparable à celle de Vitruve. Il a joué avec le De pictura, un rôle de premier plan dans l'évolution de l'art de la Renaissance.

Il y restaure le langage formel de l'architecture classique avec des conceptions imprégnées d'harmonies et de rapports. Il compare le corps humain à un immeuble[9]. Dans les cinquième et sixième chapitres, il s'inspire également des conceptions musicales des anciens et explique que les conditions de la beauté reposent aussi sur l’utilisation de certains rapports musicaux agréables à l’oreille : l’octave (1/2), la quinte (2/3), la quarte (3/4).

Sa réflexion sur l'architecture est aussi une réflexion d'urbaniste sur la fonction des villes.

Dans cet ouvrage, les murs de la ville sont pour lui des édifices sacrés, en tant que signes visibles de la protection des habitants devant les ennemis extérieurs[10].

Il propose de nouvelles méthodes de fortification qui sont devenues classiques pour les villes, à l'époque de l'artillerie et des sièges, pendant plusieurs dizaines d'années.


Réalisations à Florence


À Florence, où il bénéficie du mécénat de la famille Rucellai, le palais Rucellai, dans la via della Vigna, fut commencé en 1455 (aujourd'hui siège du Musée Alinari). Sa façade est une structure géométrique pure divisée par des pilastres doriques, ioniques et corinthiens.

Pour le très élégant petit Temple du Saint Sépulcre (1467), dans la chapelle Rucellai dans San Pancrazio (aujourd'hui siège du Musée Marino Marini), il reprit les proportions du Saint Sépulcre de Jérusalem.

La même année, il fut chargé par le marquis Ludovico Gonzaga, seigneur de Mantoue mais aussi patronus de la SS. Annunziata à Florence, de réaliser la tribune de cette l'église (aujourd'hui perdue).

Il compléta ensuite la façade de la basilique Santa Maria Novella (1470) sur une commande de la famille Rucellai, en recouvrant de marbre la partie supérieure et le portail majeur, mais surtout en couronnant l'ensemble d'un tympan triangulaire classique et en rajoutant deux volutes marquetées aux côtés cachant ainsi les toits inclinés des nefs latérales.


Réalisations hors de Florence


Toutefois, c'est ailleurs qu'il a développé la majeure partie de son activité dans le domaine architectural.

Si, contrairement aux allégations dépourvues de tout fondement réel de nombreux historiens du passé, il n'a selon toute probabilité jamais œuvré à Rome, en revanche à Rimini il construit le temple Malatesta (1447-1468), véritable manifeste du classicisme de la Renaissance, dans le pur respect d'une église gothique qui avait préalablement existé.

Il vint à Mantoue en 1459 à l'occasion du concile, à la suite du pape Pie II, alors qu'il travaillait déjà pour les Malatesta à Rimini et pour les Este à Ferrare. Approché par Ludovic Gonzague, il conçut dès des projets pour l'église San Sebastiano, la réfection de la rotonde San Lorenzo, un monument à Virgile[2] et, ultérieurement pour l'église Sant'Andrea (1471 et suivants). L'église San Sebastiano fut terminée quelques décennies plus tard sans que le projet d'Alberti ait été respecté[2].


L'humaniste


Outre les mathématiques et l'architecture, Alberti a contribué à de nombreux domaines :


Ses écrits


Opere volgari, 1843
Opere volgari, 1843

Éditions anciennes



Notes et références


(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Leon Battista Alberti » (voir la liste des auteurs).
  1. (de) Allgemeines Künstler-Lexicon, vol. 1, Francfort-sur-le-Main, , 491 p. (lire en ligne), p. 13
  2. Barbara Furlotti et Guido Rebecchini (trad. de l'italien), L'art à Mantoue, Paris, Hazan, , 270 p. (ISBN 978-2-7541-0016-8)
  3. A. Dahan-Dalmedico et J. Peiffer, Une histoire des mathématiques : Routes et dédales, [détail des éditions].
  4. Cf. (en) David Kahn, The Codebreakers, Scribner & Sons, (réimpr. 1996), 1200 p. (ISBN 0-684-83130-9)
  5. Alain Liotier, « Anémomètre », Évolution technique et inventions, sur Anémotech (consulté le )
  6. Leon Battista Alberti, De statua, a cura di M. Collareta, 1998
  7. Paola Salvi, « L'Uomo vitruviano di Leonardo da Vinci e il De statua di Leon Battista Alberti: la misura dell'armonia», in Approfondimenti sull'Uomo vitruviano di Leonardo da Vinci, a cura di Paola Salvi, CB Edizioni, Poggio a Caiano, 2012, p. 21-60.
  8. (it) Mario Carpo, L'architettura dell'età della stampa: oralità, scrittura, libro stampato e riproduzione meccanica dell'immagine nella storia delle teorie architettoniche, 1998
  9. (en) Peter Bondanella, Julia Conaway Bondanella et Jody Robin Shiffman, Dictionary of Italian Literature, GreenWood Press, (lire en ligne ), p. 4
  10. Erich Lessing, La Renaissance italienne, Paris, Hatier, , 323 p. (ISBN 2-218-07255-6), p. 6
  11. Will Durant, Story of Civilization, vol. 5 : The Renaissance, Fine Communications, , 776 p. (ISBN 1-56731-016-8), p. 107-108
  12. (en) Peter Bondanella, Julia Conaway Bondanella et Jody Robin Shiffman, Dictionary of Italian Literature, GreenWood Press, (lire en ligne ), p. 3.
  13. Consultation "Architecte et l'art de bien bâtir"
  14. (en) Peter Bondanella, Julia Conaway Bondanella et Jody Robin Shiffman, Dictionary of Italian Literature, GreenWood Press, (lire en ligne ), p. 2.

Annexes


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Bibliographie


« Albertiana », sur Ent'revues, (consulté le ).

Filmographie


Roberto Rossellini, « Leon Battista Alberti : L'Humanisme. » partie III in L'Âge de Cosme de Médicis (téléfilm en trois parties).


Article connexe



Liens externes



На других языках


[en] Leon Battista Alberti

Leon Battista Alberti (Italian: [leˈom batˈtista alˈbɛrti]; 14 February 1404 – 25 April 1472) was an Italian Renaissance humanist author, artist, architect, poet, priest, linguist, philosopher, and cryptographer; he epitomised the nature of those identified now as polymaths. He is considered the founder of Western cryptography, a claim he shares with Johannes Trithemius.[1][2]

[es] Leon Battista Alberti

Leon Battista Alberti (Génova, Italia, 14 de febrero de 1404-Roma, 20/25 de abril de 1472) fue un arquitecto, secretario personal (abreviador apostólico) de tres papas —Eugenio IV, Nicolás V y Pío II—, humanista, tratadista, matemático y poeta italiano. Además de estas actividades principales, también fue criptógrafo, lingüista, filósofo, músico y arqueólogo. Es uno de los humanistas más polifacéticos e importantes del Renacimiento.
- [fr] Leon Battista Alberti

[it] Leon Battista Alberti

Leon Battista Alberti (Genova, 18 febbraio 1404 – Roma, 25 aprile 1472) è stato un architetto, scrittore, matematico, umanista, crittografo, linguista, filosofo, musicista e archeologo italiano; fu una delle figure artistiche più poliedriche del Rinascimento. Il suo primo nome si trova spesso, soprattutto in testi stranieri, come Leone.

[ru] Альберти, Леон Баттиста

Леон Баттиста Альбе́рти (итал. Leon Battista Alberti; 18 февраля[~ 1] 1404 (1404), Генуя — 25 апреля[~ 2] 1472, Рим) — итальянский учёный, гуманист, писатель , наряду с Филиппо Брунеллески один из зачинателей новой европейской архитектуры и ведущий теоретик искусства итальянского Возрождения.



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