Louise Moillon naît à Paris fin 1609 ou début 1610, dans une famille de peintres protestants. Elle est fille de Nicolas Moillon et sœur d'Isaac Moillon[2], tous deux peintres.
Elle baigne dès son plus jeune âge dans le milieu artistique. Elle poursuit avec son beau-père une formation commencée auprès de son père, mort en 1619. Sa mère, Marie Gilbert, s'est en effet remariée en 1620 avec François Garnier, peintre de natures mortes et marchand de tableaux. Elle meurt en 1630.
En , Louise épouse le huguenot Étienne Girardot (de Chancourt), riche marchand de bois parisien originaire de Bourgogne[3].
Elle travaille toute sa vie et meurt sans postérité en 1696. Elle laisse un testament ambigu qui laisse entendre la fidélité à sa foi sans donner prise aux accusations de relaps. Elle y remercie Dieu de l'avoir «fait naître en son Église et persévérer en la religion chrétienne»[4]. Louise Moillon est enterrée selon le rite catholique[5].
Œuvres
Assez proche de Jacques Linard, Louise Moillon occupe une place de premier plan dans le genre de la nature morte aux fruits. Certains critiques ont vu dans la petite taille, la simplicité et l’harmonie de ses compositions un témoignage de sa foi protestante à travers une célébration de la « vie silencieuse »[6].
À la mort de sa mère en 1630, elle a déjà peint de nombreuses natures mortes parfois accompagnées de figures humaines, telle la Marchande de fruits et de légumes (Paris, Musée du Louvre). Ses tableaux se répartissent en deux périodes: les œuvres de jeunesse et celles de la maturité. Entre 1630 et 1640, elle se confirme comme l'un des plus éminents peintres français de natures mortes du XVIIesiècle mais aussi comme l'une des femmes peintres les plus célèbres. L'équilibre de ses compositions tout comme l'alliance de velouté et de transparence qui caractérise ses représentations de fruits assoient son renom. Appartenant à l'élite de la société, ses commanditaires vont du surintendant des finances Claude de Bullion au roi Charles Ier d'Angleterre[7].
Un catalogue raisonné de 69 tableaux authentiques a été établi par l'expert en peintures anciennes Dominique Alsina. Parmi eux, onze ont fait l'objet d'une monographie. Citons:
La Marchande de fruits et légumes (1630), huile sur bois, 120 × 165 cm, Musée du Louvre[8];
Coupe de cerises avec des prunes et un melon (1633), huile sur bois, 48 × 65 cm, Musée du Louvre[9].
Scène de marché avec pickpocket (n. d.) Collection particulière
Panier de pêches (n. d.) Los Angeles County Museum of Art
La Marchande de fruits et légumes (1630) Musée du Louvre, Paris
Nature morte avec un panier de fruits (1630) Collection particulière
Corbeille de prunes et panier de fraises (1632) Musée des Augustins de Toulouse
Coupe de cerises avec des prunes et un melon (1633) Musée du Louvre, Paris
Panier d'abricots (1634) Musée du Louvre, Paris
Nature morte aux abricots (1634) Musée des Augustins de Toulouse
Plat de prunes (1637) Musée des Beaux-arts de Strasbourg
Nature morte aux mûres avec des abricots (1641) Musée des Augustins de Toulouse
Notes et références
Louyse Moillon: Paris, vers 1610-1696: la nature morte au Grand Siècle: catalogue raisonné, Dijon, Faton, , 340p. (ISBN978-2-87844-113-0, présentation en ligne)
Nicole de Reyniès ; Sylvain Laveissière, Isaac Moillon (1614-1673), un peintre du roi à Aubusson, Paris, Somogy, 2005, 335p., (ISBN978-2-85056-885-5).
Le terme Église peut désigner soit l'Église évangélique luthérienne de France, soit l'Église catholique romaine. La religion chrétienne s'applique aussi bien au protestantisme qu'au catholicisme. Toutefois, placé dans le contexte politico-religieux contemporain, le verbe persévérer désigne assez explicitement les Réformés, en butte aux persécutions mais fermes dans leur foi.
Michel Faré, Le Grand Siècle de la nature morte en France, le XVIIesiècle, Paris: Société française du livre, 1974, 411p., (OCLC 203494).
(en) Helen Chastain Sowa, Louise Moillon, Seventeenth Century Still-Life Artist, Chicago, Chateau Publishing, 1998, XI-86p., (ISBN978-0-96664-240-7).
Dominique Alsina, Louyse Moillon, la nature morte au Grand Siècle. Catalogue raisonné, Dijon, Faton, 2009, 340p., (ISBN978-2-87844-113-0).
Éric Coatalem, et Florence Thiéblot, LA NATURE MORTE FRANCAISE AU XVIIE SIECLE, Format: 23 x 30 cm, Pagination: 480 pages, Illustrations 530 environ, Relié: pleine toile sous jaquette illustrée, Édition bilingue français/anglais, décembre 2014, (ISBN978-2-87844-178-9)
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