Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté[3], né Hypolite Wilfrid Marc-Aurèle Coté le à Arthabaska (aujourd'hui Victoriaville), et mort le à Daytona Beach[4], est un peintre et sculpteur québécois.
Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté
Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, Autoportrait (1894), Victoriaville, musée Laurier.
Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, photographie anonyme, Montréal, musée McCord[1].Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté dans son atelier, photographie anonyme, Montréal, musée McCord[2].
Biographie
Suzor-Coté imagine un paysage lors de l'exécution d'un premier essai en peinture vers 1883 alors qu'il étudie au Collège des Frères du Sacré-Cœur à Arthabaska[5]. Dès 1887, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté participe à la décoration d'églises avec le peintre Maxime Rousseau. Il réalise des œuvres pour Wilfrid Laurier[6]. Suzor-Coté est un disciple de Joseph Chabert.
Formation
Influencé par l'impressionnisme, il voyage plusieurs fois à Paris avec son ami Joseph Saint-Charles. Il suit des cours de peinture et de sculpture à l'École des beaux-arts de Paris[7] et de chant au Conservatoire de Paris. Ayant subi une opération à la gorge, il doit se tourner vers la peinture et la sculpture, et étudie aux académies Julian et Colarossi, ainsi qu'à l'École des beaux-arts de Paris.
Durant son apprentissage artistique, Suzor-Coté produit un nombre élevé d'œuvres académiques, peut-être une centaine[réf.nécessaire]. Ces académies rencontrent les exigences imposées aux étudiants par les Beaux-Arts. De plus, à cette époque il côtoie le sculpteur Auguste Rodin[8]. Une de ses œuvres de cette époque est Le Grand Nu, une académie d'une amie d'Auguste Rodin. En 1894, il devient membre de la Société des artistes lithographes français.
Lors du retour du peintre au Québec, il installe son atelier à Arthabaska (aujourd'hui Victoriaville). Cet atelier fut construit vers 1895. Un visiteur du temps, Jean Chauvin, donne une brève description de cet atelier qui était garni «des mille choses singulières, brocantées au hasard des voyages, amassées au long des années, le tout tenant à la fois du petit musée et de bric-à-brac». Il s'installe à Montréal en 1907.
Aujourd'hui, de Foy Suzor-Coté est reconnu pour l'envergure et la variété des sujets qu'il traita dans sa carrière de peintre. De plus, la majorité de ses œuvres furent marquées du courant impressionniste alors à la vogue au Québec. Certains évaluent le nombre de ses œuvres à plus de 1500[réf.nécessaire]. Il est reconnu pour ses scènes historiques relative au pays, comme la venue de Jacques Cartier à Stadaconé, œuvre intitulée Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadaconé en 1535. Offerte à l'origine au gouvernement du Canada qui la refusa, cette œuvre est aujourd'hui conservée au Musée national des beaux-arts du Québec[9]. Aussi, peut-il être qualifié de «chantre de l'épopée de la Nouvelle-France et historien du Canada»[réf.nécessaire]. Un nombre élevé de ses toiles illustrent des scènes de la vie quotidienne des gens rencontrés dans son Arthabaska natal, pays qu'il chérira toute sa vie. Avançant dans la carrière, il se consacrera à la création de nus impressionnistes d'amies qu'il aimera qualifier de «cousines». Plusieurs de ces nus impressionnistes rappelleront les académies produites à Paris.
Renommée
Il est l'un des peintres québécois les plus importants des débuts du XXesiècle. Le , le journal La Presse le qualifie du «mieux connu de nos peintres canadiens français.»[10] Le critique d'art Morgan Powell souligne que «ses paysages ont une richesse, un immensité, un sens des grands espaces. Quand je compare une de ses scènes de forêt aux prétendues études forestières du Groupe des sept, j'ai l'impression de comparer un géant à un pygmée.»
La dernière décennie de sa vie
À la veille de ses 58 ans, le matin du , de Foy Suzor-Coté est victime d'une attaque d'apoplexie qui l'oblige à cesser ses activités créatrices. Les dix années qu'il lui reste à vivre lui permettront cependant de se consacrer à la diffusion de son œuvre et de préparer son entrée dans un éventuel panthéon d'artistes au Canada. La nouvelle de son hémiplégie et de son combat ravive la sympathie du public à son égard. Suivent des traitements à l'hôpital Français et au Sanatoriun Prévost de Cartierville. Avec l'aide de son frère Arthur, fondé de pouvoir, il écoule son fonds d'atelier. Les autorités de la ville d'Arthabaska restent insensibles à la possibilité qui s'offre alors à elles d'acquérir le tout.
Au mois de , Suzor-Coté part pour la Floride en compagnie de Mathilde Savard, son assistante-infirmière. Il s'établit au no29 Ocean Avenue à Daytona Beach. Visité par son ami d'enfance Armand Lavergne, ce dernier nous rapporte: «Je fus stupéfait lorsque j'entrai dans son appartement à Daytona. Sous l'initiative de son assistante Mathilde, tout avait été peinturluré avec les couleurs les plus disparates et les plus choquantes: le bleu et le rouge se mêlaient au vert et au jaune. Quant j'entrai dans sa chambre, les deux bras m'en tombèrent. Suzor trônait dans un immense lit de couleur moutarde décoré de toutes les couleurs de la création»[11].
Le , Suzor-Coté épouse son assistante-infirmière, une femme qui fut le pinson du foyer. Le couple mène une vie sociale très active malgré le handicap physique dont l'artiste est affligé. Elle partage l'entrain, la désinvolture et l'esprit de liberté qui caractérise l'artiste. Jusqu'à la fin, Suzor-Coté entretient l'illusion de pouvoir un jour reprendre sa production. Son décès le fut à l'image du foyer que son épouse avait créé, une image dont Suzor-Coté n'était pas étranger. Armand Lavergne rapporte les derniers moments de l'artiste: «Le perroquet qui vivait en liberté dans l'appartement vit d'un fort mauvais œil le prêtre venu donner les derniers sacrements. Coups de balaie, prières des mourants, perroquet criard, serviteur aux abois». C'est dans ce tintamarre que l'artiste assisté de son épouse rendit l'âme. Un tintamarre qui encore se prolonge aujourd'hui par la place que cet artiste a donné à l'œuvre artistique: une place immense. L'artiste est alors exposé par la Galerie L'Art français[12].
Postérité
En 1975, sa maison natale est reconnue comme immeuble patrimonial par le gouvernement québécois[13].
Plusieurs de ses œuvres sont conservées à Victoriaville au musée Laurier[14]. Tout près, l'église de Saint-Christophe abrite des fresques peintes par Joseph-Thomas Rousseau assisté par Suzor-Coté[15].
Distinctions
En 1914, lors du 31e Salon du Printemps de l'Art Association, il obtient le prix Jessie Dow de la meilleure peinture à l'huile pour l'œuvre intitulée Les fumées[16].
Œuvres
Peinture
Son premier essai, vers 1885, huile sur toile, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[5].
Le Grand Nu, vers 1891, huile sur toile, collection particulière.
Le Vieux Fumeur, dit aussi L'Homme à la pipe, 1892, huile sur toile, collection particulière[17].
Autoportrait, 1894, pastel sur papier, Musée Laurier, Victoriaville[17].
Autoportrait, 1894, crayon de couleur sur papier vélin, (1993.15676), Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[18].
Autoportrait, 1894, crayon de couleur sur papier vélin, (1993.15672), Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[19].
La Bécasse, entre 1894 et 1897, huile sur toile, 40,3 x 30,2 cm, Musée national des beaux-arts du Québec, Québec[20].
Théophile Coté, père de l'artiste, 1895, huile sur toile, Musée de la civilisation, Québec[21].
L'Enfant malade, 1895, huile sur toile, 67 x 89 cm, Musée national des beaux-arts du Québec, Québec[22].
Gabrielle Lavergne, 1897, pastel sur papier collé sur toile, 66,4 x 56,2 cm, Musée national des beaux-arts du Québec, Québec[23].
Paysage, 1897, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal[17].
Pastourelle à Vallangoujard (Seine-et-Oise), 1898, huile sur toile, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal[24].
Village sous la neige, dit aussi Cernay sous la neige, 1899, huile sur toile, Université de Nipissing, North Bay, Ontario[17].
Marée montante, 1902, huile sur toile, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa[26].
Nature morte aux fruits, vers 1902, huile sur toile, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa[27].
Nature morte aux oignons, 1902, huile sur toile, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa[28].
Édouard Coté en buste, vue de profil, (frère de l'artiste), 1903, huile sur toile, Musée de la civilisation, collection du Séminaire de Québec, Québec[29].
Celui qui, dans sa jeunesse, se prénommait Aurèle Côté, s'est forgé un nom d'aristocrate, d'après celui de sa grand-mère maternelle, Defoy, et de sa mère, Suzor: Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (sans l'accent circonflexe). — Laurier Lacroix (2002), op. cit, p.27-28.
«A. Suzor-Côté meurt en Floride à 66 ans», La Patrie, , p.45 (lire en ligne)
« La glaneuse », Le Journal de Montréal, 27 novembre 1964: «La glaneuse, peinture du Suzor Côté, qui fait partie de l'exposition que présente actuellement L'Art Français».
Henri Fabien, «Le Salon du printemps», Le Devoir, vol.5, no109, , p.2 (lire en ligne)
Laurier Lacroix, Suzor-Coté, lumière et matière, Québec, Montréal, Ottawa, Musée du Québec, éditions de l'Homme, Musée des beaux-arts du Canada, , 386p. (ISBN9782761917391), p.333-353
Laurier Lacroix, Suzor-Coté, lumière et matière, Québec, Montréal, Ottawa, Musée du Québec, éditions de l'Homme, Musée des beaux-arts du Canada, , 386p. (ISBN9782761917391), p.282
Laurier Lacroix, Suzor-Coté, lumière et matière., Québec, Montréal, Ottawa, Musée de Québec, éditions de l'Homme, Musée des beaux-arts du Canada, , 386p. (ISBN9782761917391), p.123
Collectif, Suzor-Coté: lumière et matière, Québec: musée du Québec; [Montréal]: Les Éditions de l'Homme; Ottawa: Musée des beaux-arts du Canada, impression 2002, 383 p.: ill. (certaines en coul.), cartes, portr. (certains en coul.); 29 cm (ISBN2-7619-1739-1)
(en) Ash K. Prakash dir.: Impressionism in Canada. A Journey of Rediscovery. Préf. Guy Wildenstein, introd. William H. Gerdts. Arnoldsche Verlagsanstalt, Stuttgart 2014, 2. Aufl. 2015 (beau livre avec explications; un chap. sur Foy Suzor-Coté)
Mélanie Grenier, "Au tournant de la rivière - La vie de Suzor-Coté", Victoriaville, 2022 (livre illustré en couleur) - https://www.melaniegreniergraphiste.com
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