Marc Saint-Saëns, pseudonyme de Marcel Léon Saint-Saëns, né le à Toulouse, France, et mort dans la même ville le [1], est un peintre, cartonnier de tapisserie et graveur français.
Il est l’un des principaux artistes qui, aux côtés de Jean Lurçat, Jean Picart Le Doux et Gromaire, ont participé au grand mouvement de renaissance de la tapisserie française au XXesiècle.
Biographie
Marcel Léon Saint-Saëns dit Marc Saint-Saëns (prénom adopté vers 1925), petit-neveu du compositeur Camille Saint-Saëns est né en 1903 dans une famille de commerçants et d'artisans originaire du Languedoc. Durant sa jeunesse, Marc Saint-Saëns était le meilleur ami du poète Pierre Frayssinet, qui était son camarade de classe au lycée Pierre-de-Fermat de Toulouse où il rencontra également André Arbus.
Doué pour le dessin, il s'inscrit en 1920 l'École des beaux-arts de Toulouse, avec André Arbus et Joseph Monin. Il expose au Salon des artistes français en 1922, et entre en 1923 à l'École des beaux-arts de Paris.
En 1925, il obtint une médaille d'argent avec André Arbus à l'Exposition internationale des Arts décoratifs pour une coiffeuse dont il a réalisé le décor. La même année il devient membre de la Société des artistes méridionaux qui organise un salon annuel où il exposera régulièrement.
En 1928, il épouse Yvonne Ducuing (1908-1999), fille du professeur Joseph Ducuing, avec laquelle il s'installe à Paris.
De 1930 à 1933, il séjourne à la Casa de Velázquez à Madrid après avoir obtenu une bourse d'études.
La réalisation de la fresque pour la salle de lecture de la bibliothèque d’étude et du patrimoine de Toulouse, achevée en 1935, lancera sa carrière de décorateur de bâtiments publics.
À partir des années 1940, sous l'influence de Jean Lurçat, il s'oriente vers la peinture de cartons de tapisserie qui fera sa renommée. C'est à son côté qu'il participe à la fondation de l'Association des peintres cartonniers de tapisserie (APCT) en 1947. Il fait tisser presque tous ses cartons par l'atelier Tabard à Aubusson, capitale de la tapisserie.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il adhère comme nombre de ses proches au Parti communiste français, mais son militantisme reste modéré.
Entre 1946 et 1971, il enseigne le dessin à l'École nationale supérieure des arts décoratifs à Paris où il aura pour élève le sculpteur Pierre Manoli[2].
En 1948, il épouse Madeleine Billot (1914-2009) après avoir divorcé d'Yvonne Ducuing.
1951 est le grand moment de reconnaissance nationale et internationale avec les chefs d’œuvre: les tapisseries Le Serpent de mer rose, et Le Bouquet, son œuvre préférée.
Le Bouquet, œuvre de consécration internationale de Marc Saint-Saëns en 1951 était l'œuvre préférée de l'artiste, selon les dires de sa femme.
En , il signe le Manifeste des 121, titré «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie».
En 1975, il revient s'installer à Toulouse où il meurt le .
Œuvres
Marc Saint-Saëns participe au mouvement du Retour à l'ordre de l'entre-deux-guerres tout en exprimant un style qui lui est propre, onirique et poétique et inspiré de l'art méditerranéen de l'Antiquité et du Moyen Âge[3].
«Marc Saint-Saëns demeure lié pour moi au pays où je l'ai connu durant les profondes années de l'Occupation et qui est le pays Occitan. De celui-ci, de cette terre de rigueur cathare et de soleil, il a assurément quelque chose en lui, un goût de la lumière, mais qui se cultive à part soi et dans une taciturne retraite.»
—Jean Cassou,préface du catalogue de l'exposition Marc Saint-Saëns, musée Ingres, Montauban, 1958
«Le travail bien fait est la condition première de la beauté d'une œuvre»
—Marc Saint-Saëns,Arts de France, n°4, 15 mars 1946
1935: fresque sous forme de triptyque, Le Parnasse Occitan, dans la salle de lecture de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine, au centre de laquelle il représente son ami Pierre Frayssinet
1936: fresque sur le thème de la médecine et la science pour l'hôpital de La Grave à Toulouse
1938-1939: fresques de la salle du conseil municipal de l'hôtel de ville de Commentry: Les Âges de la vie (maternité, jeunesse, enseignement, vieillesse), Marianne, L'Arbre de la Liberté et Christophe Thivrier.
1942-1943: premières tapisseries tissées à Aubusson: Thésée vainqueur du Minotaure (1943) , Les Vierges folles, Orion...
1950: commande de quatre tapisseries pour le théâtre du Capitole à Toulouse: La Musique, La Comédie et la tragédie, Le Chant, La Danse
1950: tapisserie Orphée tissée à la manufacture des Gobelins
1951: tapisserie Le Serpent de mer rose décorant le grand salon du paquebot Vietnam des Messageries Maritimes
1951: tapisserie Le Bouquet, considérée un des chefs-d’œuvre de Saint-Saëns témoigne du sentiment affirmé pour la nature et la vie agreste, que l’on retrouve dans d’autres cartons de cette époque, comme «les soleils et la pluie» ou «les buveurs». La sérénité bucolique de cette tapisserie (qui pourrait être l’illustration d’un roman courtois médiéval) contraste avec le registre plus grave des thèmes allégoriques («les vierges folles») et le traitement parfois expressionniste («Thésée et le Minotaure») des oeuvres de la guerre; actuellement collection privée[5].
1957: peinture sur toile, Nature morte, pour le réfectoire du Lycée Bellevue à Toulouse
1967: mosaïque La Naissance du jour qui orne le porche extérieur menant aux salons de l'hôtel de ville du Blanc-Mesnil, inauguré en 1967. Dans une note manuscrite conservée aux archives municipales, Saint-Saëns décrit la composition et les cartons originaux de son œuvre exclusive destinée à la mairie du Blanc-Mesnil: «Il s'agira d'une composition de divers symboles autour d'un texte de Paul Éluard sur la naissance, elle sera réalisée en mosaïque de pâte de verre de Murano, selon la technique traditionnelle de la mosaïque byzantine». Dans cette même mairie sont également conservées deux tapisseries réalisées par la manufacture d'Aubusson: Le Vin du monde, qui orne la salle des réceptions, est l'œuvre du peintre cartonnier Jean Lurçat, frère de l'architecte concepteur de l'hôtel de ville, André Lurçat. L'autre tapisserie, La Nuit, qui décore la salle des mariages, est signée du peintre-cartonnier Jean Picart Le Doux. Ces trois artistes ont fondé, en 1947, l'Association des peintres cartonniers de tapisseries.
1972: décors pour l'opéra Les Huguenots au Théâtre du Capitole
1976: série de huit lithographies pour illustrer le livre de Philippe Soupault sur Toulouse.
Également à Toulouse, dans la salle Jean-Pierre Vernant du lycée Pierre-de-Fermat, est exposé un rideau de théâtre peint et signé de sa main.
Il a également réalisé des dessins au trait très sûr et très enlevé et de nombreux tableaux qui pour la plupart sont des travaux préparatoires de ses fresques et tapisseries.
Expositions
1925: Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes.
1937: Exposition internationale des sciences et techniques dans la vie moderne, Paris.
1946: La Tapisserie française du Moyen Âge à nos jours, musée national d'Art moderne, Paris.
1958: Exposition Marc Saint-Saëns, musée Ingres, Montauban.
1962: Biennale de la tapisserie, Lausanne.
1970: galerie La Demeure à Paris, tenue par Denise Majorel.
1978: musée municipal d'Art et d'Histoire de Saint-Denis.
2013: De Ingres à Saint-Saëns, Toulouse capitale du dessin, musée Paul-Dupuy à Toulouse.
Du au : rétrospective de l’œuvre de Marc Saint-Saëns organisée par le conseil départemental de la Haute-Garonne, château de Laréole[6].
Illustrations d'ouvrages
Pierre Gamarra, Les Mains des hommes, Genève, Éditions Connaître, 1953.
Famille
Marc Saint-Saëns est le petit-neveu du pianiste Camille Saint-Saëns[7] et le père d'Isabelle Saint-Saëns, l'une des cofondatrices du Mouvement du 22 mars à l'Université de Nanterre, juste avant mai 68[8].
Hommages
Une allée porte son nom à Toulouse, son parti, le PCF y a son siège départemental depuis 1981.
Pierre Cadars, Parcours: Marc Saint-Saëns, exposition Conseil départemental de la Haute-Garonne, Château de Laréole, Toulouse, Conseil Départemental de la Haute-Garonne, , p.8-12.
Marc Saint-Saëns: [exposition], 22 mai au 27 septembre 2015, Château de Laréole, Toulouse, Conseil départemental de la Haute-Garonne, , 49p. (ISBN979-10-92065-10-7), p.13
HENG, Michèle (1989), Marc Saint-Saens décorateur mural et peintre cartonnier de tapisserie, 1964 pages.
Interviex par Emmanuel Laurenti, le 12 mai 2008, d'Isabelle Saint Saëns pour le premier volet d’une série d’émissions de France culture portant sur «Post mai 68»
Annexes
Bibliographie
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 9, 1976, page 239.
Michèle Heng, Les fresques de Marc Saint-Saëns à Toulouse: la naissance d'une vocation muraliste, Annales du Midi: revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, 1988, volume 100, numéro 182, p. 193-214 (en ligne sur Persée).
Michèle Heng, Saint-Saëns, décorateur mural et peintre cartonnier de tapisserie: Thèse, Bordeaux, Université de Bordeaux III, .
Louis Peyrusse et Luce Barlangue, Les artistes de la bibliothèque municipale: Toulouse 1935: centenaire de la Société des artistes méridionaux, exposition, Toulouse, Bibliothèque d'étude et du patrimoine, 15 novembre 2005-15 janvier 2006, Toulouse, Bibliothèque de Toulouse, .
Marc Saint-Saëns: Exposition Château de Laréole 22 mai-27 septembre 2015, Toulouse, Conseil Départemental de la Haute-Garonne, , 49p. (ISBN979-10-92065-10-7).
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