Né dans une famille d'artistes, son père étant architecte, sa mère institutrice et son oncle peintre[2],[3], Jacques René Lagrange après l'installation de ses parents, venant de la rue Sarrette, à Arcueil et des études au Lycée Lakanal entre en 1933 à l'École nationale des arts décoratifs et fréquente de 1934 à 1937 les ateliers de peinture et de gravure de l'École des beaux-arts de Paris[2]. Il est en 1936 invité au Salon des Tuileries. En 1937, il participe auprès de Raoul Dufy à la décoration du pavillon de l'électricité de l'Exposition universelle de Paris[2].
Mobilisé en 1939 à Angers, il y découvre la tenture de l'Apocalypse[2]. Fait prisonnier et interné en Silésie, libéré et démobilisé en 1944[4],[5], Lagrange rejoint son atelier d'Arcueil. Invité au deuxième Salon de mai en 1946, il y participe ensuite chaque année. Il part la même année à Aubusson et y réalise son premier carton de tapisserie (Banlieue) en contact direct avec les artisans[2]. Il séjourne en 1946 à Londres. Paul Martin, directeur de la galerie de France l'expose en 1947 avec Georges Dayez[5].
En 1948 Jacques Lagrange réalise sa première exposition de peintures (Fenêtres ouvertes sur Arcueil) à la galerie de France tandis que la galerie Galanis présente ses aquarelles. À partir de 1950 il est exposé à Paris, auprès de Bores, Tal Coat, Jean Le Moal, Manessier, Pignon, Singier, Soulages, par Myriam Prévot et Gildo Caputo devenus les directeurs de la galerie de France[5].
Plafond de la terrasse de la tour Albert à Paris, 1957-1959.Reconstitution de la Villa Arpel dans Mon oncle conçue par Jacques Lagrange, 1954Sol de la Gare Montparnasse à Paris, 1968.
Jacques Lagrange est coscénariste en 1948 des Vacances de monsieur Hulot (1953), en 1954 de Mon oncle (décors et conception de la célèbre villa Arpel et de ses abords)[6] (1958), en 1960 de Playtime (1967), de Trafic (1971) et Parade (1974) de Jacques Tati qu’il a rencontré en 1945 et avec qui il ne cesse de collaborer comme conseiller artistique. Il participe ainsi au scénario de Confusion dont la réalisation est interrompue par la mort de Tati en 1982.
Il travaille par ailleurs avec Jean Vilar, créant notamment en 1958 les décors et costumes d’Ubu pour le TNP[2].
Lagrange réalise plusieurs œuvres monumentales intégrées aux réalisations de l'architecte Édouard Albert, un plafond de 600 m2 pour la tour Croulebarbe, dite aussi tour Albert (1957-1959), premier gratte-ciel de Paris, et un pavement en marbre (1967-1972) pour la faculté des sciences de Jussieu dont Jean Lescure fournit l'épigraphie (formule d'Einstein, vers de Baudelaire et phrase de Gaston Bachelard). Il dirige en 1968 la réalisation du sol de la Grande Salle
des Pas Perdus de la Gare Montparnasse.
Stèle commémorative de Jacques Lagrange à Saint-Martial-le-Mont.
Créateur de plusieurs dizaines de cartons de tapisseries, Lagrange est professeur à l'École des beaux-arts de Paris de 1972 à 1984[7].
De 1967 à 1992, il réside au village de Saint-Martial-le-Mont (Creuse). En 1980 il organise l’exposition rétrospective Hommage à Bertolle, Chastel, Singier à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il est nommé en 1981 à la Commission de l’Inventaire Général des Sites et œuvres d’Art du Limousin (Corrèze, Haute-Vienne, Creuse) et en 1984 au Conseil d’Administration du Nouveau Musée Arts et Traditions Populaires de La Marche et du Limousin.
Le Port, 1938, gouache sur papier, 50 x 65 cm, numéro inventaire FNAC 15762
Fenêtre ouverte sur Arcueil, c. 1953, huile sur toile, 162 x 130 cm, numéro inventaire FNAC 23533, en dépôt depuis 1971 à l'Ambassade de France à Stockholm
Constructions périphériques, 1954, huile sur toile, 81 x 100 cm, numéro inventaire FNAC 25024, en dépôt depuis 2018 à l'Ambassade de France à La Haye
Les Rochers, 1958, huile sur toile, 81 x 100 cm, numéro inventaire FNAC 26234, en dépôt depuis 1958 au Musée d'art moderne André-Malraux du Havre
Le Combat burlesque, 1961, huile sur toile, 113,5 x 145 cm, numéro inventaire FNAC 28717, en dépôt depuis 2019 à la Cour de cassation de Paris
Combat anachronique, vers 1963, huile sur toile, 128 x 162 cm, numéro inventaire FNAC 28170, en dépôt depuis 1965 à l'Ambassade de France à Caracas
Électricité générale, 1971, gouache sur papier, 49 x 65,1 cm, numéro inventaire FNAC 32149
Le Magasin pittoresque, 1948, tapisserie, 154 x 256 cm, numéro d’inventaire GMTT-501-000
Les Lissiers, 1948, carton de tapisserie, 219 x 320 cm, numéro d’inventaire GMTC-774-000
Les Lissiers, 1950, tapisserie, 206 x 325 cm, numéro d’inventaire GMTT-542-000
L'Automne, 1953, carton de tapisserie, 265 x 295 cm, numéro d’inventaire GMTC-935-000
L'Automne, 1953, tapisserie, 264 x 295 cm, numéro d’inventaire GMTT-661-000
Versailles, 1955, carton de tapisserie, peinture sur papier, 328 x 300 cm, numéro d’inventaire GOB-987-001
La Cathédrale dans la ville, 1961, 311 x 199 cm, carton de tapisserie, numéro d’inventaire A-85-000
La Cathédrale dans la ville, 1962, 308 x 200 cm, atelier Legoueix, Aubusson, numéro d’inventaire GMTT-888-000
L'Année botanique, 1961, carton de tapisserie, peinture sur papier, 200 x 298 cm, numéro d’inventaire B-37-000
L'Année botanique, 1963, tapisserie, 200 x 295 cm, manufacture de Beauvais, numéro d’inventaire BV-84-000
Versailles, 1963, tapisserie, 318 x 298 cm, manufacture des Gobelins, 2ème exemplaire, numéro d’inventaire GOB-1092-000
Le Combat anachronique, 1967, carton de tapisserie, 240 x 525 cm, tissé en 1969 à Aubusson, numéro d’inventaire GBA-42-000
Le Combat anachronique, 1967, tapisserie, 233 x 515 cm, tissé en 1968 à Aubusson, numéro d’inventaire GMTT-1014-000
Le Combat anachronique, 1967, tapisserie, 240 x 535 cm, tissé en 1969, 2ème exemplaire, numéro d’inventaire GMTT-1026-000
Le Combat anachronique, 1967, tapisserie, 238 x 518 cm, tissé en 1980, numéro d’inventaire GMTT-1087-000
Hommage à Paolo Uccello, 1966, tapisserie, 278 x 671 cm, tissé en 1966 à Aubusson, numéro d’inventaire GMTT-1008-000
Hommage à Paolo Uccello, 1968, tapisserie, 278 x 665 cm, 2ème exemplaire, numéro d’inventaire GMTT-1019-000
Hommage à Paolo Uccello, 1969, tapisserie, 277 x 667 cm, numéro d’inventaire GMTT-1032-000
La Parade jaune, 1981, carton de tapisserie, 273 x 332 cm, numéro d’inventaire GBA-217-002
La Parade jaune, 1981, carton de tapisserie, 65 x 50 cm, numéro d’inventaire GBA-217-003
La Parade jaune, 1985, tapisserie, 273 x 332 cm, 1er exemplaire, Manufacture de Beauvais, numéro d’inventaire BV-359-000
La Parade jaune, 1985, tapisserie, 274 x 334 cm, 2ème exemplaire, Manufacture de Beauvais, numéro d’inventaire BV-392-000
Paris, Cité de l'architecture et du patrimoine, fonds Jacques Lagrange:
Études pour les décoration des sols de la faculté des sciences de Jussieu[14], pour le collège d'enseignement technique de Murat (Cantal) et pour la faculté de pharmacie de l'Université de Lille
Pons, Lycée d'enseignement technologique:
Le Tournoi St-Gilles, 1974, tapisserie, 261 x 392 cm, atelier Tabard, Aubusson
Ussel, musée du pays d'Ussel:
Banlieue, 1945, tapisserie, 250 x 300 cm, atelier Picaud, Aubusson
«[Lagrange] s'exprime à travers des thèmes nombreux et constamment renouvelés, développant une écriture expressive à laquelle il donne libre cours jusqu'aux frontières de l'abstrait avec une invention très personnelle, particulièrement attachante par les arguments colorés et l'architecture de la lumière qui marquent toutes ses entreprises artistiques.» — Gaston Diehl[réf.nécessaire]
«La peinture de Lagrange se situe dans les prolongements de la peinture traditionnelle française. La composition est liée à l'architecture. La construction colorée est un héritage évident des Fauves. La figuration se mêle à des écritures abstraites ou lyriques. La discipline géométrique s'efface dans des aplats de tons vifs dont la forme crée une frontière dessinée par la lumière.» — Jean-Jacques Levêque[réf.nécessaire]
Décorations
Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres Il est fait commandeur lors de la promotion du [15].
Jardin Jacques Lagrange
Entrée du jardin Lagrange
Dans le village d'Ahun un jardin inauguré en 2003 porte le nom de Jacques Lagrange qui en avait acheté le terrain ainsi que l'hôtel Jorrand, dans le but de les transformer en musée. Après sa mort, sa compagne et exécutrice testamentaire Hyacinthe Moreau-Lalande
a offert le lieu à la commune d'Ahun. Des stèles de l'époque gallo-romaine, des sarcophages médiévaux y ont été installés. Sur un mur un motif métallique monumental reprend le dessin de l'une des gravures composées par le peintre pour illustrer le livre Temple du merle d'Eugène Guillevic.
Hyacinthe Moreau-Lalande a par ailleurs confié au musée des arts naïfs et populaires de Noyers-sur-Serein 60 ex-voto du XVIIème siècle à nos jours de la collection Jacques Lagrange qui s'y trouvent exposés depuis 2004.
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