Prix de la foire du livre de jeunesse de Bologne () Kinderbuchpreis des Landes Nordrhein-Westfalen (d) () Großer Preis der Deutschen Akademie für Kinder- und Jugendliteratur e.V. Volkach (en) () Prix Joachim-Ringelnatz ()
Nikolaus Heidelbach est le fils du peintre Karl Heidelbach(de)[1] (1923-1993), qui a été soldat durant la Première Guerre Mondiale. Nikolaus Heidelbach précise: «A 19 ans, comme soldat, il a été blessé et ne s'en est jamais remis. Il se déplaçait lentement. Pour gagner sa vie, il enseignait la géographie et le dessin[2].» En 2000, il évoque ainsi sa jeunesse: «mon enfance idyllique. Libres, nous passions notre temps à jouer dans les rues, à nager dans le fleuve, à grimper sur la colline. J'ai grandi à Braubach, au bord du Rhin, dans une famille de cinq enfants. Ma mère était ménagère. Mon père, un peintre réaliste, s'est montré très attentif à mes dessins d'enfant[2].»
Il suit des études de littérature allemande à Berlin[2], d'histoire de l'art[3] et de théâtre[1].
Il a reçu de nombreux prix[1], dont le Prix BolognaRagazzi de la Foire du livre de jeunesse de Bologne en 1995[4] pour l'album Au Théâtre des filles, qu'il a écrit et illustré.
Il est fortement influencé et admiratif des travaux de Edward Gorey[5], Wilhelm Busch, Jean-Marc Reiser ou Roland Topor[1]. Il indique: «Les albums de Tomi Ungerer m’ont appris qu’il est permis de dessiner pour les enfants sans se forcer à la douceur[6].»
Son premier ouvrage jeunesse Das Elefantentreffen est publié en 1982[1]. En France, ses premières publications datent de 1993 «par Christian Bruel, le découvreur de talents décapants des éditions Le Sourire qui mord[2]».
Il a illustré des contes des Frères Grimm[5],[1]: ils paraissent en 2003 en France, neuf années après la publication allemande[7]. «Ce recueil de 220 contes choisis par l'illustrateur[7]» lui a demandé un travail de «deux ans (dont trois mois consacrés à la lecture des textes dans leurs différentes versions)[7]» Il illustre ensuite des contes de Hans Christian Andersen[8],[9].
«En fin de compte, le travail de Nikolaus Heidelbach consiste à installer des pièges à requins sous les lits des enfants. Pour qu'ils dorment en paix[10]», selon Jean-Noël Blanc dans le catalogue de l'exposition de la rétrospective de 1997.
Il réalise deux abécédaires, «l'un sur les filles, l'autre sur les garçons[2]»: Au théâtre des filles, puis Que font les petits garçons?. Toutefois, à propos de ces deux albums, il précise: «Franchement, trois quarts des situations que je dépeins pourraient avoir pour protagoniste un garçon ou une fille. La différence tient aux apparences, un habit, une coiffure. Je parle de l'enfance, pas de différences entre les sexes[2].» Pour le journal Le Temps, dans le second abécédaire, l'auteur-illustrateur «excelle dans les mises en scène d'enfants qui, saisis dans un moment de liberté, révèlent la complexité de leur présence au monde[2].»
Nikolaus Heidelbach déclare en 2000:
«Le livre d'enfant reste un domaine très conservateur, plein d'images conventionnelles et d'histoires kitsch. Le jeune public mérite mieux que cela[2].»
En effet, son travail «aborde des sujets sensibles comme la sexualité, la mort, la jalousie et la violence[11]». Selon Sophie Van der Linden, dans le catalogue de la Biennale des illustrateurs de Moulins (Allier) 2019, où Nikolaus Heidelbach était invité et exposait ses originaux, il «offre un reflet puissant de l’enfance authentique qui dérange[1]». Pour exemple, en 2000 est traduit en France son album Que font les petits garçons?[2]. L'ouvrage est recommandé par l'Académie de Nantes du Ministère de l'Éducation nationale en 2006, qui «admettait en conséquence que cet album «dérange», notamment en raison du fait qu'il aborde «deux sujets tabous dans la littérature de jeunesse […]: la mort et la sexualité» et «propose un catalogue assez scandaleux de l'activité des petits garçons». En conséquence, les responsables de l'Académie auront estimé que les enfants pouvaient le lire à l'école, mais en prenant garde à ce que le livre ne tombe entre les mains de leurs parents[12].» Les réseaux sociaux s'emparent de l'affaire, qui suscite «l'indignation de certains parents d'élèves[12]», et l'Académie supprime ses commentaires sur l'ouvrage[12]. L'album connaîtra «une version remise au goût du XXIe siècle»[12] avec la publication de Que font les petits garçons aujourd'hui?[13] en 2014.
La Reine Gisèle est publié en 2006. Pour le site Ricochet, dans son avis de lecture, c'est «un vrai plaisir de retrouver l'univers de Nikolaus Heidelbach qui flirte avec les styles, mélangeant humour, burlesque, rêverie, dérision, poésie, imaginaire et absurde. Car cet auteur d'origine allemande possède cette rare capacité à désarçonner et surprendre son lecteur[14].»
En 2011, l'album L'Enfant-Phoque est, selon l'avis de lecture de La revue des livres pour enfants, «un petit chef-d’œuvre de délicatesse, de tendresse et d'intense mélancolie[15].» En 2011 en France, deux albums publiés dans les années 1990 Tout petits déjà et Papa-Maman sont réédités dans le recueil L'Avenir de la famille[16],[17].
Pour l'année 2022, il est sélectionné pour la quatrième année d'affilée (depuis 2019) pour le prestigieux prix suédois, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[18].
En 2022, il est également l'illustrateur allemand sélectionné au Prix Hans-Christian-Andersen[19] dans la catégorie Illustration, prix international danois, prix pour lequel il était déjà sélectionné pour les deux prix précédents, en 2018 et 2020 (prix biennal).
Ouvrages traduits en français
Auteur et illustrateur
Au théâtre des filles[20] (Was machen die Mädchen?), trad. de l'allemand par Joseph Jacquet, le Sourire qui mord, 1993
La Chambre du poisson, Le Sourire qui mord, 1993
Papa; Maman, le Sourire qui mord, 1994
Tout-petits déjà, le Sourire qui mord, 1994
Un livre pour Élie (Ein Buch für Bruno), Seuil jeunesse, 1997
Que font les petits garçons? (Was machen die Jungs?)[2], Seuil jeunesse, 2000
La treizième fée: un conte pour les maîtresses[21],[22] (Die dreizehnte Fee), Seuil jeunesse, 2003
La reine Gisèle[23],[14] (Königin Gisela), traduit de l'allemand par Brigitte Déchin, Éditions du Panama, 2006
L'avenir de la famille[16],[17], traduit de l'allemand par Nicola Engert et Bernard Dérue, Il était deux fois, 2010
L'Enfant-Phoque[15] (Wenn ich gross bin, werde ich Seehund), les Grandes personnes, 2011
Que font les petites filles aujourd'hui[24],[13]? (Was machen die Mädchen heute?), traduit de l'allemand par Marc Porée, les Grandes personnes, 2014
Que font les petits garçons aujourd'hui[13] (Was machen die Jungs heute?), traduit de l'allemand par Marc Porée, les Grandes personnes, 2014
Illustrateur
Le Nouveau Pinocchio: nouvelle version des aventures de Pinocchio, texte de Christine Nöstlinger, d'après l'œuvre de Carlo Collodi, trad. de l'allemand par Ghislaine Lagarde-Sailer, Souffles, 1989
SérieContes de Grimm[7], texte des Frères Grimm, Seuil
Tome 1, 2003
Tome 2, 2004
Le grand nain: et autres histoires, texte de Franz Hohler, Joie de lire, 2004
Contes[8],[9], texte de Hans Christian Andersen, Seuil, 2005
Contes abracadabrants[25],[26] (Das grosse Buch, Geschichten für Kinder), texte de Franz Hohler, traduit de l'allemand par Genia Català, la Joie de lire, 2011
Prix et distinctions
1982: Oldenburger Kinder- und Jugendbuchpreis(de) pour Das Elefantentreffen
1984: Troisdorfer Bilderbuchpreis(de) pour Eine Nacht mit Wilhelm
1986: Troisdorfer Bilderbuchpreis(de) pour Der Ball
1988: Troisdorfer Bilderbuchpreis(de) pour Vorsicht Kinder!
1993: Kinderbuchpreis des Landes Nordrhein-Westfalen(de) pour Alfred Fafner fast allein
1995: Prix BolognaRagazzi de la Foire du livre de jeunesse de Bologne[4], catégorie Fiction, pour Au théâtre des filles (Was machen die Mädchen?)
1998: Eulenspiegelpreis(de) pour Un livre pour Élie (Ein Buch für Bruno)
2000: Deutscher Jugendliteraturpreis, pour l'ensemble de son œuvre
2001: Kinderbuchpreis des Landes Nordrhein-Westfalen(de) pour Mit Katz und Hund auf Du und Du qu'il a illustré, sur un texte de Monika Lange
2007: Großer Preis der Deutschen Akademie für Kinder- und Jugendliteratur e. V. Volkach(de) pour l'ensemble de son œuvre
2007: Deutscher Jugendliteraturpreis catégorie Livre illustré, pour La reine Gisèle (Königin Gisela)
2012: Rattenfänger-Literaturpreis(de) pour L'Enfant-Phoque (Wenn ich gross bin, werde ich Seehund)
2014: (international) «Honour List»[27] de l' IBBY, catégorie Illustration, pour L'Enfant-Phoque (Wenn ich gross bin, werde ich Seehund)
2018: Prix Joachim-Ringelnatz(de) pour l'ensemble de son œuvre
2019 à 2022: Sélections pour le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[18] (durant quatre années d'affilée)
2018, 2020, 2022: Sélections pour le Prix Hans-Christian-Andersen[19] dans la catégorie Illustration (durant trois prix biennaux d'affilée)
Quelques expositions
1997: (France) «Nikolaus Heidelbach: Rétrospective»[10], Bibliothèque municipale, Ville de Bagnolet, en collaboration avec le Centre de promotion du livre de jeunesse, Seine-Saint-Denis Catalogue d'exposition par Jean-Noël Blanc[28].
2010: (France) «Côté filles, côté garçons»[29], médiathèque de Noisy-le-Sec
2011 (Italie): «Quasi solo. Disegni per tutti / Almost alone. Drawings for Everyone», Bologne Catalogue d'exposition: Almost Alone. Drawings for Everyone, Nikolaus Heidelbach, Catalogue, Hamelin Associazione Culturale, Editrice Compositori, Bologna, 2011[30]
2019: (France) Biennale des illustrateurs de Moulins[6],[1], organisée par le Musée de l'illustration jeunesse de Moulins (Allier)
2019: (France) Dessins originaux[1], Chez les Libraires Associés, Paris
Bibliographie
Jean-Noël Blanc, Nikolaus Heidelbach: exposition, Ville de Bagnolet, Bibliothèque municipale, et le Centre de promotion du livre de jeunesse, Seine-Saint-Denis, 1997
Collectif (dont Sophie Van der Linden), Almost Alone. Drawings for Everyone, Nikolaus Heidelbach, Catalogue, Hamelin Associazione Culturale, Éditrice Compositori, Bologna, 2011
Dominique Petre, «Le monde a besoin de Nikolaus Heidelbach et le jeune public mérite ses improbables albums», Ricochet, 25 novembre 2019 [lire en ligne]
Evelyne Cevin , avis critique ( «coup de cœur» ) de l'ouvrage Contes d'Andersen, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 15 décembre 2005.
Evelyne Cevin , avis critique ( «coup de cœur» ) de l'ouvrage L'Enfant-Phoque, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 6 octobre 2011.
Brigitte Andrieux, avis critique de l'ouvrage L'avenir de la famille, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 6 septembre 2010.
Avis critique de l'ouvrage Au théâtre des filles, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 13 août 2008.
Evelyne Cevin , avis critique ( «coup de cœur» ) de l'ouvrage La treizième fée, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 25 décembre 2004.
Brigitte Andrieux, avis critique ( «coup de cœur» ) de l'ouvrage La reine Gisèle, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 26 avril 2006.
Catherine Bessi, avis critique de l'ouvrage Contes abracadabrants, revue La Revue des livres pour enfants, Centre National de Littérature pour la Jeunesse (CNLJ) sur le site de la BnF., du 19 janvier 2012.
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