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Ozias Leduc, né le à Mont-Saint-Hilaire[1] et mort le à Saint-Hyacinthe[1], est un peintre québécois, l'un des plus importants de l'histoire du Québec. Il est le maître d'artistes tels Paul-Émile Borduas et Gabrielle Messier. Leduc peint beaucoup de portraits, de natures mortes et de paysages, et accompli quelques travaux sur des édifices religieux. Leduc est surnommé « le sage de Saint-Hilaire ».

Ozias Leduc
Ozias Leduc, mon portrait (1899), exposé au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa.
Naissance

Saint-Hilaire, Canada
Décès
(à 90 ans)
Saint-Hyacinthe, Canada
Nationalité
canadienne
Activité
Artiste-peintre
Formation
Autodidacte
Maître
Élève
Mouvement
Symbolisme
Distinctions
Personnage historique identifié ()
Membre de l'Académie royale des arts du Canada
Œuvres principales
  • L'Enfant au pain
  • L'Heure mauve

Biographie



Formation


Né à Saint-Hilaire de Rouville (aujourd'hui Mont-Saint-Hilaire). À l'âge de 7 ans, son professeur remarque ses aptitudes en dessin. Fils de menuisier d'une famille de 10 enfants. En 1883, il est employé par Carli, un fabricant de statues à Montréal. En 1886, il devient apprenti de Luigi Capello, un peintre italien, sur des décorations d'église. Il exécute notamment Intérieur de la cathédrale Saint-Pierre de Rome. En 1889, il travaille avec Adolphe Rho, pour décorer une autre église, cette fois à Yamachiche au Québec. Vers 1890, alors qu'il partage son existence entre Montréal et Saint-Hilaire, où il se construit un atelier qu'il surnomme Correlieu (là où se rencontrent les amis) sur le domaine familial[2]. À Montréal, il habite chez sa cousine Marie-Louise Lebrun, femme de son maître Luigi Capello sur la rue Saint-Martin, puis rue Saint-Antoine (Montréal) et enfin rue Saint-Jacques.


Peintre religieux


Il commence à travailler sur ses propres décorations d'église. Après avoir travaillé à la décoration de l'intérieur de l'église Saint-Paul-l'Ermite (1892) à Repentigny (Québec), il obtient son premier contrat important pour la cathédrale de Joliette, pour laquelle il peint un groupe de 23 tableaux religieux. Vers 1896, il retourne se fixer pour des raisons professionnelles à Saint-Hilaire.

Parmi ses œuvres les plus importantes, on trouve l'église de Saint-Hilaire (1894-1899). Par cette œuvre, Leduc se place en rupture avec ce qui se fait alors au Québec. Ambitieux, Leduc glisse quelques éléments discrets se référant à la vie quotidienne des fidèles[3]. Comme il le fera souvent, il se sert de membres de sa famille comme modèle, notamment sa sœur dans le tableau L'Assomption.

Grâce à ce contrat, Leduc peut se permettre un bref voyage à Paris et à Londres en 1897 avec Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, pendant lequel il est marqué par quelques impressionnistes. Mais c'est surtout le courant symboliste qui stimule son intérêt au niveau pictural.

Pendant sa carrière, il décore plus de 30 églises et chapelles au Québec, en Nouvelle-Écosse et dans l'Est des États-Unis. la cathédrale de Saint-Ninian d'Antigonish (1902-1903), les églises de Saint-Romuald à Farnham (1905), de Saint-Enfant-Jésus du Mile-End à Montréal (1917-1919), la chapelle de l'évêché de Sherbrooke (1922-1932), le baptistère de la Basilique Notre-Dame de Montréal (1927-1928), l'église des Saints-Anges Gardiens à Lachine (1930-1931) et celle de Notre-Dame-de-la-Présentation à Shawinigan-Sud (1943-1955), un projet qui lui a demandé treize ans pour sa réalisation[4].


Peintre intimiste


Il répond à plusieurs commandes de portraits, notamment pour la famille Choquette pour lesquels il produit trois tableaux s'inspirant des paysages ruraux de la Montérégie[5]. Les paysages entre 1913-1921, notamment Cumulus bleu, Fin de journée, Effet gris (neige), Pommes vertes, Neige dorée et L'Heure mauve, ainsi que ses dessins de la série « Imaginations » (1936-1942), sont parmi les plus remarquables de sa carrière[4]. Sans aucun doute, la région d'origine du peintre Saint-Hilaire, la montagne, la rivière Richelieu et le rang des Trente sera l'univers à explorer, le cadre où il trouve son inspiration[6].

Dessin réalisé par Ozias Leduc pour la couverture de la revue de 1918.
Dessin réalisé par Ozias Leduc pour la couverture de la revue de 1918.

Peintre dans la cité


La légende en fait un artiste isolé, tenu à l'écart de la scène artistique et intellectuelle de l'époque. Pourtant, voilà une interprétation qui tient davantage du mythe[7]. Leduc est en effet lié à l'intelligentsia canadienne-française conservatrice comme libérale du début du XXe siècle. Il compte parmi ses relations les écrivains Arsène Bessette, Guy Delahaye, Olivier Maurault, Ernest Choquette, Rodolphe Duguay, Albert Tessier, les poètes exotistes Marcel Dugas, Léo-Paul Morin, René Chopin et Robert de Roquebrune); les architectes Louis-Napoléon Audet et Ernest Cormier; les politiciens Louis-Philippe Brodeur et Philippe-Auguste Choquette[8]. Il participe notamment à la revue avant-gardiste Le Nigog en 1918. Il crée également avec Paul-Émile Borduas les décors pour la pièce de Choquette, Madeleine, en 1928[9] et participe à quelques émissions de radio où il parle du rôle de l'artiste en quête de perfection[10].

Profondément ancré dans son village natal, Leduc s'implique également dans la vie communautaire en étant tour à tour président de la commission scolaire puis conseiller municipal. Voyant déjà Saint-Hilaire enlaidie par une urbanisation rapide et massive, il cherche à embellir son village en faisant planter des arbres et en planifiant la construction de parcs[11]. Il fait quelques esquisses d'un potentiel drapeau canadien, très ressemblant du reste de celui adopté en 1965[12].


Le Maître


Dès 1899, Leduc enseigne le dessin au couvent de Saint-Hilaire. Il fera de même dans divers couvents de la région de Montréal entre 1901 et 1919[13].

Leduc reçoit un doctorat honorifique de l'Université de Montréal en 1938. Il enseigne son art à Paul-Émile Borduas, Gabrielle Messier et Norma Roberge[14].

Il meurt à Saint-Hyacinthe en 1955.


Postérité


Depuis la disparition du peintre, la Galerie L'Art français l'expose régulièrement[15].

Le fonds d'archives d'Ozias Leduc est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[16].

Depuis 2005, le Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire protège et permet aux visiteurs de s'immerger dans les maisons où est né et a grandi Ozias Leduc[17].


Œuvres


Parmi les œuvres de l'artiste, relevons:


Bibliographie



Filmographie



Images et galeries



Informations



Critiques et interprétations


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Notes et références


  1. « Leduc, Ozias - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le )
  2. Laurier Lacroix (sous la direct. de), Ozias Leduc. Une œuvre d'amour et de rêve, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1996, p.289
  3. Laurier Lacroix, «Saint-Hilaire, la matière de l'art d'Ozias Leduc», Le sage et le rebelle, 2005, p.13
  4. Leduc, Ozias
  5. Laurier Lacroix (sous la direct. de), Ozias Leduc. Une œuvre d'amour et de rêve, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1996,p.291
  6. Laurier Lacroix, «Saint-Hilaire, la matière de l'art d'Ozias Leduc», Le sage et le rebelle, 2005, p.9
  7. A.M. Gehmacher, The mythologization of Ozias Leduc, 1890-1954, PhD University of Toronto, 1995, 287p.
  8. Jean-Mathieu Nichols, «Ozias Leduc et son réseau artistique», L'Œil régional, 27 août 2005, p.45
  9. Laurier Lacroix (sous la direct. de), Ozias Leduc. Une œuvre d'amour et de rêve, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1996,p.296
  10. 'Ibid, p.297
  11. Ozias Leduc, l'homme public
  12. Laurier Lacroix (sous la direct. de), Ozias Leduc. Une œuvre d'amour et de rêve, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, 1996,p.298
  13. Ibid, p.291
  14. Exposition Hommage à Norma Roberge
  15. Paul Gladu, "À la Galerie l'Art français...Comme notre vie nationale a peu inspiré nos peintres!" dans Le Petit Journal, 27 décembre 1964, p. A-28, "En visitant (...) la Galerie L'Art français (...) voici un ensemble riche et varié. Des anciens, (...) Ozias Leduc"
  16. Fonds Ozias Leduc (MSS327) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  17. « Domaine Ozias Leduc », sur www.mbamsh.com (consulté le )
  18. « Les trois pommes », sur MBAM (consulté le )
  19. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | La Vieille Forge », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  20. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Nature morte aux livres », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  21. « Laboratoire de l’intime. Les natures mortes d'Ozias Leduc », sur Musée d'art de Joliette (consulté le )
  22. « L'enfant au pain », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )
  23. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | La Liseuse », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  24. « Le jeune élève », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )
  25. « Nature morte au livre ouvert », sur MBAM (consulté le )
  26. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Le Faucheur », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  27. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Paysage, porte de Clignancourt », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  28. « Nature morte dite au mannequin », sur MBAM (consulté le )
  29. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Madeleine repentante », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  30. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | La Bécasse », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  31. « Mon portrait », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )
  32. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Madame Ernest Lebrun, née Adélia Leduc, soeur de l'artiste », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  33. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Labour d'automne », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  34. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | La Ferme Choquette, Beloeil », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  35. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Guy Delahaye, poète », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  36. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Le Martyre de saint Barnabé », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  37. « Fin de jour », sur MBAM (consulté le )
  38. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Judith », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  39. « Le pont de béton », sur MBAM (consulté le )
  40. « Nature morte au livre et à la loupe », sur www.beaux-arts.ca (consulté le )
  41. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Florence Bindoff », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  42. « Collections | Musée national des beaux-arts du Québec | Madame Labonté », sur collections.mnbaq.org (consulté le )

Article connexe



Liens externes



На других языках


[en] Ozias Leduc

Ozias Leduc RCA (October 8, 1864 - June 16, 1955) is one of Quebec's early painters. He was born in Saint-Hilaire-de-Rouville. Leduc produced many portraits, still lifes and landscapes, as well as religious works.
- [fr] Ozias Leduc

[it] Ozias Leduc

Ozias Leduc (Saint-Hilaire-de-Rouville, 8 ottobre 1864 – Saint-Hyacinthe, 16 giugno 1955) è stato un pittore canadese, uno dei primi originari del Québec.



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