La Façade du Louvre vue depuis la rue Fromenteau, Paris, musée du Louvre.
Philibert-Louis Debucourt est le fils de Jean-Louis de Bucourt, huissier à cheval au Châtelet de Paris qui acquit une grande propriété le à Montmartre où il mourut en 1801. Sa mère est Marie-Luce Dieu[3].
Le , Debucourt épouse Marie-Élisabeth-Sophie Mouchy, fille du sculpteur Louis-Philippe Mouchy et d' Élisabeth-Rosalie Pigalle, nièce de Jean-Baptiste Pigalle[4]. Le couple s'installe dans les bâtiments du Louvre, dans trois pièces et une petite antichambre, grâce à la générosité de Mouchy[5]. Debucourt est veuf le , quinze mois après son mariage et perd son fils unique Jean-Baptiste à l'âge de dix-huit ans en 1801[6]. Il se remarie en 1803, avec Suzanne-Françoise Marquant, et quitte son logement du Louvre[5].
Élève de Joseph-Marie Vien en 1774, il est agréé par l’Académie royale de peinture et de sculpture le . Il en devient membre un an plus tard. D’abord peintre de genre dans le style de Jan Van der Heiden, Debucourt s’oriente en 1785 vers la gravure en couleur et devient l’un des maîtres du genre, réalisant des compositions originales lumineuses et d’une grande perfection technique. Il grave d'après Carle Vernet et Horace Vernet[7].
Il débute au Salon en 1781 avec des scènes villageoises et continuera à exposer jusqu'en 1824. Son succès est à son apogée à la fin du XVIIIesiècle[7].
En 1794, il participe à l'oeuvre collective d'héroïsation de Joseph Bara en réalisant l'estampe Mort héroïque du jeune Barra: dédiée aux jeunes Français[8]. qui a peut-être servi d'inspiration au célèbre tableau que Jean-Joseph Weerts réalisera un siècle après, intitulé La Mort de Bara[9].
Après la Révolution française, il ne réalise plus que des estampes d'interprétation à l’aquatinte ou à la manière noire. Il collabore aussi au Journal des dames et des modes[10].
Il réalise des gravures pour les éditeurs Didot, notamment les illustrations pour Héro et Léandre en 1801, écrit par son ami le chevalier de Quérelles.
Il devient membre correspondant de l'Institut le .
Philibert-Louis Debucourt habita la maison paternelle située au carrefour du 2, rue Ordener et du 1, rue de la Chapelle de 1803 à 1823 en compagnie de sa seconde épouse, Suzanne Marquant[11]. Il fut l'un des pensionnaires de l'atelier La Childebert au 9, rue Childebert à Paris[12].
Debucourt s’éteint le à trois heures de relevée, au 18, rue des Bois à Belleville. Son fidèle neveu Jean-Pierre-Marie Jazet, domicilié au 18 bis de la même rue, déclarant, signe l'acte avec le graveur Étienne-Joseph Chevrier[13].
Les frères Goncourt ont décrit la vie de cet artiste à Montmartre. Pour référencer et illustrer leurs publications sur Debucourt, Edmond et Jules de Goncourt se sont rapprochés de Jean-Pierre-Marie Jazet et de l'un de ses fils[5].
La critique du début du XXesiècle qualifie Debucourt comme étant le graveur de «l'élégance française». Après avoir été oublié durant le XIXesiècle, il retrouve sa notoriété au début du siècle suivant[7].
Œuvres dans les collections publiques
Peintures
Avignon, musée Louis Vouland: Chevaux au pré; Chevaux au Verd; Madame et Monsieur, estampes.
Boudeville, Encyclopédie du dessin, dessiné et gravé à la manière du crayon, Paris, Nicolle, 1811.
Voyage pittoresque et historique du nord de l’Italie, sous la direction de Tønnes Christian Bruun-Neergaard, dessins par Thomas-Charles Naudet et Louis-François Cassas, gravures par Debucourt, Firmin-Didot, 1820.
Peintures de Philibert-Louis Debucourt
Réjouissances données par la Ville de Paris aux Halles, le , à l'occasion de la naissance du dauphin, Paris, musée Carnavalet.
La Galerie de bois au Palais-Royal (1798), huile sur toile, Paris, musée Marmottan-Monet.
John Paul Jones, huile sur toile, Ithaca, Herbert F. Johnson Museum of Art.
Trait d'humanité de Louis XVI, huile sur toile, Versailles, musée de l'Histoire de France.
Le Compliment, ou la matinée du jour de l'an, aquatinte, Tallinn, musée Mikkel.
On compte enfin plusieurs dessins dont Augustin Legrand a réalisé la gravure.
Notes et références
Maurice Fenaille, L'œuvre gravée de P.-L. Debucourt, Paris, Librairie Damascène Morgand, 1899, p.V.
Aussi orthographié « de Bucourt » (André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p.174.: «À noter que l'acte de décès porte à tort le nom Debucourt»).
Registre paroissial de Saint Nicolas des Champs à Paris, acte de baptême du 13 février 1755. État-civil de la ville de Paris, acte de mariage du seizième Ventôse de l'an onze de la République Française.
Registre paroissial de Saint-Germain-L'auxerrois, acte de mariage de Bucourt / Mouchy.
Maurice Fenaille, L'oeuvre gravée de P.-L. Debucourt, Paris, Librairie Damascène Morgand, 55 passage des panoramas, 1899.
La Grande Encyclopédie, Paris, H. Lamirault et Cie Éditeurs, p. 1040.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs dessinateurs & graveurs, Paris, Ernest Gründ, Éditeur, , p. 41 à 44.
Raymonde Monnier, «Le culte de Bara en l'an II», Annales historiques de la Révolution française, vol.241, no1, , p.321–344 (DOI10.3406/ahrf.1980.4369, lire en ligne, consulté le )
Annemarie Kleinert, Le Journal des dames et des modes ou La Conquête de l'Europe féminine, Stuttgart, Jan Thorbecke Verlag, , p. 151.
«Debucourt. Rue de la Chapelle», Le Vieux Montmartre, Soc. d'Histoire et d'Archéologie,.
Alexandre Privat d'Anglemont, Paris anecdote, Paris, P. Rouquette, , p.144.
État-civil de la mairie de Belleville, acte de décès rédigé le 23 septembre 1832, à onze heures.
«Scêne Champêtre», notice no000PE029576, base Joconde, ministère français de la Culture
Maurice Fenaille, L'œuvre gravé de P.-L. Debucourt, préface et notes de Maurice Vaucaire, Paris, Librairie Damascène Morgand, 1900 (en ligne sur archive.org).
Henri Bouchot, P.-L. Debucourt, Paris, Imprimerie et librairie de l'art, série « Les Artistes célèbres », s. d., [1904].
Debucourt, [catalogue de l'exposition au pavillon de Marsan], Paris, 1920.
Ce catalogue no14 fut publié par la Société pour l'étude de la gravure française. À cette occasion fut édité aussi un album de 50 planches tiré à 150 exemplaires réservé aux «Sociétaires souscripteurs aux exemplaires de luxe et aux obligeants préteurs à l'Exposition Debucourt».
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Paris, Éditions A. Roussard, 1999, p.174.
Robbe, Biographie universelle et portative des contemporains, Paris, 5. vol, Supplément, p.141.
Jules Renouvier, Anatole de Montaiglon (préface), Histoire de l'art pendant la Révolution , Paris, 1863; réédition Spatkine, 1996, pp.182-187.
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