Le musée Baron-Martin est le musée d'art et d'histoire de la ville de Gray en Haute-Saône, en Bourgogne-Franche-Comté. Hébergé depuis 1903 dans le château de la ville, qui domine la Saône, il expose une riche collection d'œuvres d'art et d'archéologie, allant de l'Antiquité à nos jours. Le nom du musée fait référence au baron Alexandre Martin (ancien propriétaire du château).
Pour les articles homonymes, voir Baron et Martin.
Type |
Musée d'art et d'histoire |
---|---|
Ouverture |
1903 |
Visiteurs par an | |
Site web |
Provenance |
Dons entre autres d'Edmond Pigalle, petit fils héritier du Baron-Martin |
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Nombre d'objets |
Plus de 475 œuvres |
Label | ![]() |
Article dédié |
Palais de l'ancien château de Gray |
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Pays | ![]() |
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Commune |
Gray |
Adresse |
6 rue Edmond-Pigalle |
Coordonnées |
47° 26′ 47″ N, 5° 35′ 38″ E |
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Le château de Gray est tout d'abord un château médiéval datant du XIVe siècle dont il ne reste plus que la tour du Paravis, les murs d'enceinte, et les sous-sols voûtés[1].
Louis Fabry de Montcault, gouverneur de la citadelle de Besançon, qui transforme le château en lieu de plaisance au début du XVIIIe siècle[1]. C'est dans cet édifice réaménagé que loge actuellement le musée Baron-Martin[2]. En 1777, il est acquis par Louis Stanislas, frère du roi Louis XVI et futur Louis XVIII[3],[4]. Lorsque la Révolution éclate, il doit fuir le château qui est alors déclaré bien national[3].
Le peintre, Pierre-Paul Prud'hon, qui avait été l'élève du graylois François Devosge, fuit Paris pour des raisons à la fois économiques et politiques et se rend à Rigny, près de Gray en 1794[grec 1],[6].
Lorsqu'il arrive à Rigny, Prud'hon est un peintre néoclassique, fervent lecteur de Winckelmann[6]. Il réalise des portraits à l'huile et au pastel des personnes qu'il rencontre[6]. C'est à ce moment que sa sensibilité change et que son néoclassicisme se mue en préromantisme ; ses personnages y gagnent en naturel et en tension dramatique[6]. Cette utilisation du pastel est une parenthèse féconde au cours de laquelle il réalise les portraits de trois graylois, ceux de M. et Mme Febvre et de Perron, l'intendant du château de Gray[grec 2],[7],[8].
Alors que Prud'hon achève son séjour en 1796, Alexandre Martin fait l'acquisition du château de Gray la même année[7],[9]. Il épouse la fille de M. et Mme Febvre et fait de ce château sa résidence[10]. Edmond Pigalle, leur petit-fils, passe régulièrement ses vacances d'enfant au château[11]. Alexandre Martin vivra dans ce château jusqu'à sa mort en 1864[3]. À compter de cette date la propriété passe aux mains de diverses familles grayloises qui se succèdent[3].
La question de l'acquisition du château par la ville se pose dès 1788 lorsque Louis Stanislas en propose l'acquisition aux édiles[12]. Le sujet revient assez régulièrement alors que les propriétaires se succèdent et qu'un premier musée présentant une petite collection a ouvert dans les salons de l'hôtel de ville dans les années 1850 [grec 3],[12],[13]. Cependant l'acquisition du château est toujours repoussée en raison d'un prix de vente trop élevé[12].
La décision des héritiers du dernier propriétaire de ne pas conserver le château, hâte son achat par la ville en 1901, dans le dessein d'y héberger un musée et d'autres fonctions[grec 4],[4],[13]. En 1902, les conseillers municipaux décident de l'installation du musée dans le château[16]. Une loterie nationale est lancée et les dons affluent de toutes parts ; il ne se passe pas une semaine sans que le maire Maurice Signard ne reçoive une peinture, une gravure ou une sculpture[grec 5],[16]. Le musée qui ouvre en 1903 se limite au rez-de-chaussée du bâtiment et se compose de 14 salons, parmi lesquels un « Salon des Glaces » de style Louis XVI[grec 6],[3],[14].
La fonction de conservateur est confiée à Joseph Roux (professeur de dessin au collège de Gray) qui réalise un premier catalogue du musée qui recense 244 références[18]. Le professeur aux Beaux-Arts de Paris Jean-Léon Gérôme est associé au projet ainsi que son élève Antoine Druet et les collections du musée s'enrichissent d'achats faits au Salon des artistes français [grec 7],[20].
Dès 1906, soit trois ans après l'ouverture, l'idée d'élargir les fonctions du musée se répand[grec 8],[21]. La ville charge donc l'architecte voyer Natey de dresser les plans d'un aménagement des combles pour agrandir l'espace exploitable, cela offre un vaste espace d'exposition achevé en 1913[4],[22].
Les bombardements allemands de 1940 endommagent l'édifice qui doit alors faire l'objet de réparations[17],[3].
Le sous-sol du château est réhabilité en 1974 et concrétise le souhait d'avoir un musée archéologique à Gray en proposant ce nouvel espace entièrement consacré à l'archéologie[17],[3].
Le château avait été un lieu d'art à l'époque du baron Martin qui avait commencé sa collection avec les pastels de Prud'hon[5]. Puis sa descendance avait poursuivi sa collection hors du château[20]. Quand la ville acquiert l'édifice, les collections du baron n'y sont plus et la ville tente de se constituer une collection en achetant au Salon[23],[20].
C'est à ce moment qu'interviennent trois amis de lycée : Edmond Pigalle, Jules Maciet et Georges Bihourd[12]. Pigalle est le petit-fils du baron Martin ; durant son enfance il a passé de nombreuses vacances au château et se prend donc de passion pour ce nouveau musée[11],[12]. Souhaitant enrichir les collections du musée, il joint ses amis Maciet et Bihourd au projet ; il voit là l'occasion de rendre un vibrant hommage à ses grands-parents[11],[12].
Les trois amis dotent le musée d'œuvres qui se complètent bien[12]. Par exemple Pigalle offre la Dame à l'ombrelle de Tissot tandis que Maciet donne la Convalescente ; deux toiles représentant Mme Newton, la muse de Tissot[12]. De même, Maciet et Bihourd offrent de nombreuses œuvres sur le thème des théâtres, des cafés et des parties de cartes qui reflètent bien l'ambiance de la Belle-Époque[12]. Les trois amis connaissent personnellement certains artistes comme Edmond Aman-Jean (cousin de Jules Maciet) ou Albert Besnard (dont Georges Bihourd est un des premiers admirateurs), ce qui explique la forte présence de ces deux artistes dans les collections du musée.[11],[24].
Le musée est nommé musée Baron-Martin en 1913, en hommage à Alexandre Martin et à son petit-fils Edmond Pigalle[11],[4]. En 1921, Edmond Pigalle lègue sa collection au musée, ce qui permet aux trois pastels que Prud'hon avait réalisé à Gray de revenir dans leur ville d'origine[grec 9],[25].
En 1932, le legs de la famille Delafontaine enrichit les collections d'œuvres de l'artiste néoclassique Pierre-Maximilien Delafontaine, de son gendre Merry-Joseph Blondel et de leurs contemporains ; car Delafontaine collectionnait les artistes de son temps[26].
Albert Pomme de Mirimonde (président de chambre à la Cour des comptes) réalise le premier catalogue raisonné publié du musée Baron-Martin en 1959[27]. Issu d'une famille d'amateurs d'art, il collectionnait lui aussi les œuvres d'art en s'inspirant des méthodes de Maurice Magnin[28],[29]. Il avait un goût certain, pour la peinture de l'époque moderne de la Belgique et des Pays-Bas, notamment les portraits ; ainsi qu'une fascination pour les esquisses du XVIIIe siècle[30]. Le legs de sa collection a fait l'objet d'une exposition temporaire au musée du Louvre[2].
La grande galerie du premier étage accueille trois à quatre expositions temporaires par an, sur des thèmes variés allant de l'archéologie, ou de l'histoire locale, à l'art traditionnel, ou plus contemporain.
Au rez-de-chaussée, le musée présente sa collection permanente dans ses 14 pièces de couleur claire au lignes dépouillées ouvrant un panorama sur la ville[31]. Les œuvres exposées vont de l'Antiquité à nos jours et les chefs-d’œuvre sont la Dame à l'ombrelle de James Tissot, le portrait de la Cantatrice Margyl de Giovanni Boldini, trois huiles sur cuivre de Jan van Kessel, les Plaisirs de l'hiver d'après Hendrick Avercamp, une Couronne de fleurs de Brueghel de Velours, l'Enfant au chien de Jacob van Loo, le Galant colporteur de François Boucher, une vue du vésuve de Turpin de Crissé, deux bergers de Rosa de Tivoli, un autoportrait d'Oudry et une importante collection de dessins et de pastels de Prud'hon[32].
Les anciennes caves voûtées classées aux monuments historiques présentent une collection d'archéologie locale, ainsi qu'une collection de vases grecs antiques des IVe et Ve siècles.
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