1erGrand prix des Arts décoratifs en 1893, médaille au concours d’esquisse et 1erprix de l’Atelier en 1894, 1er au concours Chenavard aux Beaux-Arts de Paris Ordre national de la Légion d'honneur.
Élève de Gustave Moreau, il est rattaché au mouvement du symbolisme.
Biographie
Carrière artistique
Pierre Marcel-Béronneau étudie à l’École des beaux-arts de Bordeaux. Inscrit ensuite à l’École des Arts décoratifs à Paris, il entre en 1892 à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris où il devient élève de Gustave Moreau et d'Eugène Thirion. Il se lie d'amitié avec son condisciple Georges Rouault et partage avec lui un atelier à Montparnasse. Il fait partie des meilleurs élèves de Moreau[2], qui l'influence fortement[3] et qui dit de lui: «M.Béronneau, mon élève, est un excellent travailleur, bien doué et qui est digne à tous égards du plus grand intérêt»[4].
Dès 1895, il expose au Salon des artistes français.
L’œuvre de Marcel-Béronneau comprend une production académique, pour laquelle il est reconnu et reçoit des commandes publiques.
La seconde partie de sa production est influencée par son maître, Gustave Moreau, dont il est le plus proche disciple et reprend les thématiques et le style, en l'orientant vers une touche plus géométrique[5]. Il peint des personnages mythiques et bibliques féminins: Léda, Sapho, Judith, Gorgone, Orphée et surtout, Salomé[6]. « Hanté par ces figures à la sensualité exacerbée et réinterprétant sans cesse les mythes, il les met en scène dans des compositions fantasmagoriques, théâtrales et toujours avec une dimension monumentale»[7],[4],[8],[9], dont certaines figurent aujourd'hui dans les collections publiques[10],[11].
En 1896, le critique Arsène Alexandre écrit de lui dans Le Figaro qu’il est un «grand artiste raffiné», un «peintre délicat, sérieux, souvent profond, qui joint une parfaite probité aux aspirations de pensées les plus élevées»[4] et un parfait « gustav-moriste»[12],[13].
Avec d'autres, Pierre Marcel-Béronneau forme «le cœur catholique du symbolisme[15]», il est «sensible au mouvement préraphaélite»[7] et participe aux salons de la Rose-Croix[16],[17],[18].
En 1908, le poète et peintre libano-américain Gibran Khalil Gibran étudie l’art à Paris, grâce à Mary Haskell(en), directrice d'école, qui était son amie intime, sa protectrice et sa bienfaitrice. Il y fréquente l'Académie Julian puis l'atelier de Béronneau, dont il devient l'ami[19],[20],[21],[22].
Orphée et Eurydice
Le , Gibran écrit à Mary Haskell: «Je travaille à présent seulement avec Béronneau et j'ai arrêté mes études à l'académie Julian. Béronneau a une petite classe d'une douzaine d'élèves. Nous avons parfois des nus et parfois des modèles drapés. Béroneau travaille avec nous. Il veut que je voie chaque chose en tant que valeur et non pas sous forme de traits. Il dit qu'il aime mon travail, car je n'essaie pas d'être un petit Béronneau comme les autres»[23].
Il décrit Béronneau ainsi: «C'est un grand artiste et un merveilleux peintre ainsi qu'un mystique. Le ministère de la Culture a acheté nombre de ses peintures, et il est connu dans le monde artistique comme le "Peintre de Salomé"»[24],[25].
Béronneau est aussi influencé par l'érotisme du peintre Franz von Stuck et, comme lui, porte une grande attention au choix des cadres de ses tableaux[26]. Ainsi, en 1933, illustre-t-il Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire[27],[28],[29].
Vie privée
Pierre Marcel-Béronneau se marie en 1918 avec Germaine Marchant, le modèle de son tableau de 1905 intitulé Salomé et celui de nombre de ses tableaux et aquarelles[30]. À la fin de sa vie, il ne peint presque plus en raison des séquelles d’un accident survenu en 1930[31].
Récompenses et distinctions
Pierre Marcel-Béronneau remporte le 1er grand prix des Arts décoratifs en 1893, la médaille au concours d’esquisse et le 1er prix de l’Atelier, qui récompense l’ensemble de sa production, en 1894. La même année, il est désigné premier au concours Chenavard aux Beaux-Arts de Paris.
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1914.
Postérité
En 1981, le galeriste Alain Blondel organise une importante rétrospective de ses œuvres à Paris[32]. Il évoque la «ferveur passionnée [que Béronneau] a mis à décrire à travers ses héroïnes favorites le mythe de la femme fatale[33]».
Notes et références
Salomé or Judith par judith2you, sur le site wordpress.com, 4 février 2015
Jean Guérin, Des hommes et des activités: autour d'un demi-siecle, (lire en ligne):
«Marcel Béronneau travailla d'abord à l'Ecole des beaux-arts de Bordeaux en même temps que Fernand Sabatté, puis devint un des élèves les plus brillants de l'atelier de Gustave Moreau à l'Ecole des beaux-arts de Paris.»
«Marcel Béronneau (...) doit passer de bien mauvaises nuits d'être à ce point hanté par l'ombre de Gustave Moreau» (André Gybal, L'Art libre, Bruxelles, 1er mars 1920); «Pierre-Amédée Marcel-Béronneau, obsédé par Salomé, qui a des qualités de peintre et une énergie estimable (...), un pseudo Gustave Moreau, outrancier jusqu'à la caricature» (Maxence Biblie, La France active 1920-1939)
[PDF] «Pierre-Amédée Marcel-Beronneau», in: Éloge du symbolisme. Une collection particulière et à divers, Artcurial, , pp.46 à 53, sur artcurial.com.
France Huser, «Tentatives sur la personne de Salomé (du XIIesiècle à nos jours, les représentations de la belle coupeuse de tête)», Le Nouvel Observateur, no1242, -, pp.68-69
Khalil Gibran. Une biographie. de Jean-Pierre Dahdah '(Albin Michel - 1994 (ISBN978-2226075512))
«Dans son œuvre, le titre qui revient le plus souvent est celui de Salomé «dont il poursuivra fiévreusement, sa vie durant, l’image multiple. Il lui fera subir au cours des ans les plus étranges métamorphoses»: sphinx énigmatique, courtisane à jarretière, déesse au corps plus ou moins hermaphrodite et parfois vampire (étude d’Annie Renonciat dans Marcel-Beronneau, 1869-1937; peintre symboliste, Paris, Galerie Alain Blondel, [1981], n.p.). Autant les représentations de Moreau sont stylistiquement variées, autant celles de Marcel-Beronneau se ressemblent malgré les «métamorphoses» dont parle Renonciat. Dans chacune des œuvres du catalogue (12 planches dont une représente Orphée), le corps blanc et nu de Salomé est à peine dessiné, la tête est toujours enserrée (tissu ou chevelure de serpents) et parfois casquée, les lèvres rouges mangent tout le bas du visage et les yeux se réduisent à deux fentes desquelles semble surgir une lumière irréelle qui pourrait être hypnotisante; ce regard en tout cas n’a rien d’humain. La femme en général fait plus penser à un être imaginaire, fantastique qu’à une femme réelle. D’autre part, certains tableaux qui ne portent pas le titre de Salomé sont strictement identiques (Judith, La Datura, Gorgone, La Femme au serpent). D’ailleurs en l’absence de titre, rien ne pourrait faire deviner au spectateur que l’héroïne biblique est représentée (on peut dire que la figure est «déshistorisée»). On a bien affaire ici à une réappropriation personnelle du mythe qui met en jeu le subconscient dont le peintre explore les «zones troubles» (idem), et pas seulement au travail d’un élève de Moreau (le style du peintre est très différent). Enfin, Annie Renonciat nous apprend que ces œuvres appartiennent à la face la plus originale de la création du peintre qui parallèlement est un paysagiste «banal». Nous soulignons donc le lien qui existe encore une fois entre la représentation de la femme et la recherche picturale, voire celle d’un idéal: "P. Marcel-Beronneau veut continuer ses études de Salomé jusqu’à ce qu’il ait atteint ce qu’il considère comme le critérium de son idéal." (extrait d’un article de Sommerville de Story du Daily Mail, en 1912 dans idem)» in «Le sacré et la représentation de la femme dans le théâtre et la peinture symbolistes» (page 118, note 540), Université de Montréal, Thèse de doctorat d'Isabelle Buatois, février 2012
L. Robert Delevoy, Journal du symbolisme, Genève, Éditions d’Art Albert Skira, 1977.
Françoise Grauby, La création mythique à l’époque du symbolisme. Histoire, analyse et interprétation des mythes fondamentaux du symbolisme, Paris, Librairie Nizet, 1994.
Gabrielle Neau, P.A. Marcel-Béronneau (1869-1937), peintre symboliste, paysagiste et décorateur, Mémoire sous la direction de Dominique Jarrassé, université Michel de Montaigne Bordeaux III, (http://marcelberonneau.blogspot.com/).
Anne Pingeot et Robert Hooze, Paris-Bruxelles, Bruxelles-Paris, Réalisme, impressionnisme, symbolisme, art nouveau, Les relations artistiques entre la France et la Belgique, 1848-1914, Paris, Édition RMN, 1997.
«Salomés oubliées», Connaissance des arts, Paris, , p.20.
Robert Fohr, «Salomé», L'Objet d'art, juillet-.
«Trente peintures de Marcel Beronneau», La Gazette, no42, .
Collectif, Khalil Gibran, artiste et visionnaire, Paris, Éditions Institut du Monde Arabe et Flammarion, , p.144.
Khalil Gibran (trad.Anne Juni, préf.Anne Juni), Mon Liban, La Part Commune, .
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