Après avoir étudié sous Roelant Jacobs puis sous Artus Wolffort (période durant laquelle il copie nombre d'œuvres d'autres peintres, en particulier Rubens, Maarten de Vos et les Francken[3]), Pieter van Lint est reçu comme maître dans la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1632. Il part ensuite pour l'Italie et Venise, où il étudie Paul Véronèse[4], puis s'installe à Rome en 1633 sous la protection du cardinal Domenico Ginnasi. Un de ses ouvrages les plus importants de cette période romaine est la série de fresques réalisées pour la chapelle de la famille Cybo dans l'église Sainte-Marie-du-Peuple (1635-1640)[5] et représentant l'Histoire de la Sainte-Croix. En parallèle à ses commandes religieuses, il peint aussi de nombreuses scènes de genre dans le style des Bamboccianti[3]. Il séjourne à Paris entre 1640 et 1641, où il aurait été en contact avec Nicolas Poussin[2], et retourne ensuite à Anvers. Au cours des années suivantes, il travaille pour de nombreuses églises et abbayes anversoises. Sa réputation grandit et atteint le Danemark, où le roi Christian IV lui commande quelques ouvrages pour son château de Kronborg[4].
Parmi ses disciples, on compte Godfried Maes(en), Caerel de las Cuevas et Jan-Baptista Ferrari[2]. Il est le père du peintre paysagiste Hendrik Frans van Lint(en)[6].
L'œuvre
Pieter van Lint est un peintre de portraits, d'histoire, de scènes mythologiques, pastorales et de genre et est aussi dessinateur.
Depuis son retour à Anvers au début des années 1640, ses œuvres s'inspirent de son séjour romain et plus particulièrement des toiles du Caravage. Par la suite, la plupart de ses œuvres sont d'inspiration religieuse. En effet, il exécute de nombreuses œuvres religieuses de petit format destinées à être vendues en Espagne et dans le colonies espagnoles, où il bénéficiait notamment de l'admiration de Murillo et Pacheco[7]. Il exécute fréquemment des commandes pour des marchands d'art en vue tels que Matthijs Musson(en) et Guillam Forchondt l'Ancien(en)[3]. La qualité de ces œuvres est assez inégale: elles sont fréquemment réalisées par des ouvriers de son atelier pour répondre à la forte demande de la péninsule ibérique[8].
Il réalise aussi des portraits, ainsi que de nombreux «triomphes» à la manière des Carrache. Sa manière archaïsante, ses tableaux de dimensions moyennes, font référence aux maîtres italiens et flamands du XVIesiècle; ils sont marqués de l'influence du classicisme italien d'Annibale Carraci et du Guerchin et présentent de lointaines analogies avec le style de Philippe de Champaigne.
Comme de nombreux artistes flamands de renom, Peter van Lint réalise des esquisses et des cartons qui servent de base à la création de tapis. En effet, cet art décoratif d'avant-plan jouissait d'un franc succès à l'exportation et pouvait rapporter gros. Van Lint crée ainsi plusieurs esquisses pour Jan van Leefdael(nl) et Gérard van der Streken de Bruxelles, où se trouvaient les principaux ateliers de la région. On attribue aussi à van Lint le sujet des tapisseries retraçant l'histoire de la Vierge Marie conservés au monastère Notre-Dame-de-la-Poterie à Bruges[9].
Plusieurs de ses œuvres ont été gravées par Pieter de Bailliu[4].
(en) Edgar Peters Bowron, Joseph Rishel(en), Art in Rome in the Eighteenth Century, Philadelphia Museum of Art; Museum of Fine Arts, Houston, 2000, p. 236-237
Stefan de VRIES, Le Commerce de l'art entre les Flandres et l'Espagne, 1648-1713, Paris, université Paris Sorbonne-Paris IV, 2007, 73p. (Lire en ligne)
(es) Méndez Rodríguez, L.R., Salomón dirige la construcción del templo de Jerusalén por Pieter van Lint, 1998, Laboratorio de Arte, 11, 493-500. (Lire en ligne)
(en) Thomas P. Campbell, Pascal-François Bertrand, Jeri Bapasola et Metropolitan Museum of Art (New York N.Y.), Tapestry in the Baroque: Threads of Splendor, Metropolitan Museum of Art, , 563p. (ISBN978-1-58839-230-5, lire en ligne)
Le siècle de Rubens, catalogue d'exposition, Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 1965, p. 132.
Valdivieso González, E., Nuevas obras de Pieter Van Lint, Boletín del Seminario de Estudios de Arte y Arqueología: BSAA, 1979, 45, 469-479 (Lire en ligne).
«Collections permanentes du musée des Augustins d’Hazebrouck | Connaissance des Arts», Connaissance des Arts, (lire en ligne, consulté le )
(en) Gerszi Teréz, 17th-century Dutch and Flemish drawings in the Budapest Museum of Fine Arts: a complete catalogue, Budapest, Szépművészeti Múzeum, , 393p. (ISBN963-7063-08-0, OCLC62199176, lire en ligne)
The catalogue rectifies the attribution to Pieter van Lint of his signed Judgment of Solomon (no. 156) of 1639 that originally was classified as a Fragonard copy after Raphael.
(en-US) «Provisional list of Dutch and Flemish paintings in the Brukenthal Museum, Sibiu -», CODART, (lire en ligne, consulté le )
«Hvor ble det av maleriene fra Gimle?», Fædrelandsvennen,? (lire en ligne, consulté le )
(en) John Britton et Edward Wedlake Brayley, Devonshire & Cornwall illustrated, from original drawings by T. Allom, W.H. Bartlett, &c., with historical and topographical descriptions by J. Britton & E.W. Brayley, (lire en ligne)
Weston Park, A Catalogue of the pictures at Weston, belonging to the Earl of Bradford, s.l.: s.n, (lire en ligne)
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