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Unica Zürn, née le à Berlin-Grunewald et morte le à Paris 20e[1], est une peintre, dessinatrice, poétesse et écrivaine allemande.

Unica Zürn
Naissance

Arrondissement de Charlottenbourg-Wilmersdorf
Décès
(à 54 ans)
20e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise
Nom de naissance
Nora Berta Unica Ruth Zürn
Nationalité
Allemande
Activités
Écrivaine, peintre, poétesse
Lieux de travail
Paris (), Cassel (), Hanovre ()

Elle a vécu en Allemagne puis en France, a exposé en France, a écrit plusieurs ouvrages et a côtoyé le groupe surréaliste.


Biographie



En Allemagne


Née en 1916, Nora Berta Unica Ruth Zürn est le second enfant de Ralph Zürn, un officier de cavalerie, écrivain et voyageur, et d’Helene Pauline Heerdt, issue d’une famille très fortunée. De ses voyages, son père ramène des objets d’Orient, tels que des Bouddhas indiens, des tapis chinois et des meubles sculptés d’Arabie. Ses parents divorcent en 1930. Sa mère se remarie en 1931 avec Heinrich Doehle (de), un haut dignitaire des régimes allemands sous la constitution de Weimar puis sous le régime nazi[2],[3],[4],[5].

En 1932, elle quitte le lycée pour des études dans le domaine commercial. Après ces études, elle obtient un premier travail, en 1933, comme sténotypiste aux studios de l’Universum Film AG de Berlin. Elle y travaille aussi, ensuite, comme scénariste et autrice de films publicitaires[5]. En 1942, elle se marie une première fois, puis a deux enfants[5]. En 1949, elle divorce. Ses enfants sont confiés à la garde du père. Elle écrit des récits et nouvelles pour les journaux, des contes radiophoniques, commence à dessiner et fréquente le milieu artistique[5].


En France (1953-1970)


Tombe d'Unica Zürn, Paris, cimetière du Père-Lachaise.
Tombe d'Unica Zürn, Paris, cimetière du Père-Lachaise.

En 1953, Unica Zürn rencontre le plasticien Hans Bellmer (1902-1975) à l'occasion d'une exposition organisée à Berlin. Elle l'accompagne à Paris. Ils y vivent ensemble dans l'appartement que leur a cédé Christian D'Orgeix au 88, rue Mouffetard[2],[3],[4],[5].

Hans Bellmer la présente au groupe surréaliste[3]. Elle commence alors ses anagrammes et dessins à l'encre, publiés sous le titre de Hexentexte (Grimoires de sorcière) en 1954 par la galerie Springer à Berlin. Ses premières expositions individuelles sont organisées, à la galerie Le Soleil dans la tête[6].

En 1957, elle rencontre Henri Michaux, qui lui inspire le personnage de son œuvre L'Homme-Jasmin. Elle consomme avec lui de la mescaline[3],[4],[5].

En 1958, elle se prête à une séance de bondage réalisée par Hans Bellmer, qui la photographie, nue et liée. Ses photographies sont présentées dans une exposition de Bellmer et l'une d'elles est retenue par André Breton pour la couverture d'une revue consacrée au surréalisme[7]. En 1959, elle participe à l'Exposition internationale du surréalisme, qui se tient à la galerie Daniel Cordier à Paris[2],[4].

À la suite d'une dépression nerveuse et d'une « crise » schizophrénique, elle effectue un séjour à la clinique de Wittenau. Elle fait alors une première tentative de suicide. Pendant une dizaine d'années, les crises alternent avec des séjours en clinique, à Sainte-Anne à Paris (), à La Rochelle et à l'hôpital Maison-Blanche de Neuilly-sur-Marne (1966, 1969 et 1970). En clinique, elle continue à dessiner à l'encre de Chine et peint[3],[4],[5].

Entre 1963 et 1965, elle écrit Der Mann im Jasmin (L'Homme-Jasmin), publié en français en 1971 par Gallimard, avec une préface d'André Pieyre de Mandiargues. Le titre complet en français est L'Homme-Jasmin. Impressions d’une malade mentale. L'ouvrage est célébré par Michel Leiris[8].

En 1967, Unica Zürn publie Sombre printemps[5]. Elle est à nouveau internée à Maison-Blanche. Son état est si critique qu’elle ne peut plus dessiner ni écrire. Au début de l'année 1970, elle est internée une troisième fois à Maison-Blanche. Elle rédige un journal de souvenirs, Crécy, ainsi qu'un Livre de lecture pour enfants.

En avril, elle écrit une lettre de rupture à Bellmer[9]. Elle achève la rédaction de L'Homme-Jasmin, Vacances à Maison-Blanche et Rencontre avec Hans Bellmer.

Autorisée à sortir de la clinique, elle se rend chez Hans Bellmer le et se suicide en se jetant par la fenêtre de son appartement[5]. Elle est inhumée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (9e division). Hans Bellmer est inhumé à son côté en 1975[10].

Sur un cahier qu’il a offert à Unica Zürn à Sainte-Anne, Henri Michaux a inscrit en dédicace :

« Cahier de blanches étendues intouchées
Lac où les désespérés, mieux que les autres,
peuvent nager en silence,
s’étendre à l’écart et revivre[5]. »

Ses écrits en français sont publiés en 2022, sous le titre MistAKE & autres écrits français, par l'éditeur Ypsilon[11].


Œuvres



Ouvrages illustrés



Littérature



Dessins



Notes et références


  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 20e, n° 1955, vue 5/31.
  2. Philippe Dagen, « L'inquiétante minutie des dessins d'Unica Zürn », Le Monde, (lire en ligne).
  3. Philippe Dagen, « Exposition : les mondes perdus d’Unica Zürn », Le Monde, (lire en ligne).
  4. (en) Gary Indiana, « A Stone for Unica Zürn », Art in America, (lire en ligne).
  5. « Unica Zürn, du surréalisme à la schizophrénie », connaissance des arts, (lire en ligne).
  6. (en) Esra Plumer, Unica Zürn: Art, Writing and Post-War Surrealism, Bloomsbury Publishing, (lire en ligne).
  7. Valérie Duponchelle, « Unica Zürn, la poupée de Bellmer », Le Figaro, (lire en ligne).
  8. Jean-Claude Marceau, « Unica Zürn : la folie à la lettre », Cliniques méditerranéennes, no 77, , p. 249-263. (DOI 10.3917/cm.077.0249, lire en ligne).
  9. « À la découverte d’une inconnue, Unica Zürn », L'Express (Canada), (lire en ligne)
  10. (en) Valery Oisteanu, « The Chimeras of Unica Zurn », artnet.
  11. Eric Loret, « Unica Zürn, "sans ventre" et sang d’encre », Libération, (lire en ligne)
  12. Andrea Oberhuber, « Le pouvoir incantatoire de Hexentexte d’Unica Zürn » .
  13. Andrea Oberhuber, « La consignation de poèmes-anagrammes dans Oracles et spectacles d’Unica Zürn » .
  14. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Dessiner la lettre, écrire le dessin, Paris, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-813-1), p. 224-229.

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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[de] Unica Zürn

Unica Zürn (* 6. Juli 1916 in Berlin-Grunewald als Nora Berta Ruth Zürn; † 19. Oktober 1970 in Paris) war eine deutsche Schriftstellerin und Zeichnerin.

[en] Unica Zürn

Unica Zürn (6 July 1916 – 19 October 1970) was a German author and artist. Zürn is remembered for her works of anagram poetry and automatic drawing and for her photographic collaborations with Hans Bellmer. An exhibition of Bellmer and Zürn's work took place at the Ubu Gallery in New York City in the spring of 2012.[1]

[es] Unica Zürn

Unica Zürn (6 de julio de 1916 - 19 de octubre de 1970) fue una autora y artista alemana. Zürn es conocida por sus obras de poesía anagramática, su dibujo automático y sus colaboraciones fotográficas con Hans Bellmer [1] Las obras más conocidas de Unica son El hombre jazmín (Der Mann in Jasmin) y Primavera sombría (Dunkler Frühling), en las que relata sus frecuentes estancias en el hospital psiquiátrico. También escribió varios relatos breves, recopilados en El trapecio del destino y otros cuentos.
- [fr] Unica Zürn

[ru] Цюрн, Уника

У́ника Цюрн (нем. Nora Berta Unica Ruth Zürn; 6 июля 1916 (1916-07-06), Берлин — 19 октября 1970, Париж) — немецкая писательница, художница, скульптор.



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