Étienne Martin, dit Étienne-Martin, né à Loriol-sur-Drôme le et mort, dans le 13e arrondissement de Paris, le [1], est un sculpteur français majeur du XXesiècle. Il fut élu à l’académie des Beaux-arts le 17 juin 1970, section Sculpture au Fauteuil V.
Son travail est marqué par l'abstraction, l'expressionnisme et l'expérimentation. Ses matières de prédilection sont le bronze et le bois de différentes essences. Il utilise aussi le tissu. Il réalise un mélange des genres de la sculpture et de l'architecture, qui va de pair avec un goût pour le monumental, notamment dans la seconde moitié de sa vie artistique.Le cycle des XX Demeures interroge les concepts de temps et d’espace.
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Étienne Martin
Biographie
Naissance
Loriol-sur-Drôme
Décès
(à 82 ans) 13e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise
Nom de naissance
Étienne Clément René Martin
Nationalité
Française
Formation
École des beaux-arts de Paris École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon
Né le à Loriol dans la Drôme où il passe son enfance, il va au lycée à Valence. En 1929, Étienne-Martin, alors âgé de 16 ans, entre à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et rencontre Jean Bertholle. En 1930 il fait la connaissance de Marcel Michaud. Il y suit des cours jusqu'en 1933. Cette année-là, il gagne le Prix de Paris, ce qui lui permet de se rendre dans la capitale. En 1934, à Paris, il travaille dans l'atelier de Charles Malfray à l'Académie Ranson où il se lie avec les peintres Roger Bissière, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Zelman, Véra Pagava et le sculpteur François Stahly. Il fait avec eux partie du groupe Témoignage, animé à Lyon par Marcel Michaud à partir de 1936, qui expose à Paris en 1938 et 1939. En 1938, Étienne-Martin épouse l'artiste céramiste Annie Talboutier (1914-1988), qu'il a rencontrée à l'Académie Ranson. Il s'installe dans son atelier à Paris et y travaille jusqu'à la fin de sa vie[2].
Sous l'impulsion de Léon Reymond, rencontré à Paris, proche de Marcel Duchamp et André Breton, ainsi qu'initiateur d'artistes tels que Louis Thomas et César Geoffray, Étienne-Martin lit René Guénon. Celui-ci l'ouvre à l'ésotérisme et aux doctrines orientales et extrême-orientales, que l'auteur désigne comme "sciences sacrées". En 1937, la formation d'Étienne-Martin n'est guère freinée par la contrainte du service militaire qu'il effectue à Strasbourg; il lit de nombreux livres, de Breton, Guénon, et d'autres auteurs qu'il mentionne dans ses lettres à Michaud. C'est pour l'artiste le début d'une quête métaphysique, guidée par les textes traditionnels, la symbolique ancienne et le taoïsme, tout en marquant une rupture profonde avec la pensée occidentale[3].
Cette idéologie nouvelle se manifeste dès 1939 dans l'œuvre Nuit, anciennement appelée Femme assise et créée en 1935. Ce premier thème de la nuit, récurrent dans l'œuvre d'Étienne-Martin, gagne à être vu comme un mysticisme qui ouvre au rêve, à l'univers suprasensible des doctrines orientales et ésotériques, plus que comme la métaphore du temps de préparation à la guerre.
Mobilisé comme infirmier, Étienne-Martin est fait prisonnier en Allemagne à l'été 1940. Il travaille huit mois dans une ferme et est libéré en 1941. Il se réfugie en 1942 à Oppède avec Stahly et Zelman dans la communauté animée par l'architecte Bernard Zehrfuss puis en 1943-1944 à Dieulefit (Drôme) où il se lie avec l'écrivain Henri-Pierre Roché[4]. Très marqué par cette période et par l'ouverture des camps, il sculpte une Pietà en bois de tilleul entre 1944 et 1945[5]. Il s'installe ensuite à Mortagne-au-Perche en Normandie. De retour à Paris en 1947 il vit chez Roché, rencontre Brancusi et Gurdjieff, dont il fréquente la mouvance durant une dizaine d'années, pratiquant des exercices spirituels, avec référence à l'Orient et au taoïsme.
En 1952, Étienne-Martin conçoit un projet d'église pour le quartier de Bron-Parilly près de Lyon. Jamais réalisée, cette commande qu'il doit à Marcel Michaud, est connue par quelques croquis (Lyon, musée des beaux-arts, Fonds Marcel Michaud) et trois maquettes (collection particulière)[6]. Conçu en pleine querelle de l'art sacré, le projet est contemporain de la construction de la Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp par Le Corbusier. Étienne-Martin commence en 1954 la série des Demeures qui l'ont rendu célèbre. Ces œuvres à la croisée de la sculpture et de l'architecture font référence à sa maison d'enfance dont il tente de reproduire l'originalité et l'atypisme[5]. Il reçoit en 1966 le grand prix de sculpture à la 33e Biennale de Venise. Il est professeur de 1968 à 1983 à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris pour la sculpture monumentale. Il est élu en 1971 à l'Académie des beaux-arts.
En 1972, une exposition Étienne-Martin est présentée au Musée Rodin. En 1984, une exposition de l'ensemble de ses Demeures est présentée au Centre Pompidou à Paris. Une exposition lui est consacré en 1996 à la Fondation de Coubertin (Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Yvelines). Une autre lui rend hommage en 1997 au Musée des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand (actuel Musée d'art Roger-Quilliot). De nouveau, en 2010 (juin à septembre), une exposition est présentée au Centre Pompidou[7], hommage rendu à l'artiste à travers la présentation d'un ensemble de quinze sculptures, des dessins, des carnets personnels et des photographies de son atelier. Elle est ensuite montrée à Vannes au musée de la Cohue (juin 2011 - septembre 2011) dans le cadre du programme «Centre Georges Pompidou hors-les-murs». D'octobre 2011 à janvier 2012, la première rétrospective de l'artiste est présentée lors d'une exposition au musée des Beaux-Arts de Lyon[8].
Il est inhumé à Paris dans la 13edivision du cimetière du Père-Lachaise (13e division). Sa seconde épouse, née Marie-Thérèse Le Balch en 1915, est morte le 24 juin 2014 à Ivry-sur-Seine.
Décorations
Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres Il est fait commandeur le [9].
Barbillon Claire et Musée des beaux-arts (Lyon, France), Sculptures du XVIIeauXXesiècle: musée des beaux-arts de Lyon, p.456, Paris/Lyon/impr. en République tchèque, Somogy éditions d'art / Musée des beaux-arts de Lyon, 592p. (ISBN978-2-7572-1269-1 et 2757212699, OCLC1007810976, lire en ligne).
Jacques Beauffet, Aux origines de l'œuvre, la tradition, "L'atelier d'Étienne Martin", 2011, p. 21-27
Claire Barbillon, Sculptures du XVIIeauXXesiècle: musée des beaux-arts de Lyon, Paris/Lyon/impr. en République tchèque, Somogy éditions d'art / Musée des beaux-arts de Lyon, 592p. (ISBN978-2-7572-1269-1 et 2757212699, OCLC1007810976), p.450.
Jean-Christophe Stuccilli, «Étienne Martin architecte. À propos du projet de l'église de la Trinité de Bron-Parilly», Sculptures, no1, septembre 2014, p.57-65, (ISBN9791024001852)
Groupe Témoignage, 1936-1943, Musée des Beaux-Arts, Lyon, 1976.
Les Demeures, Centre Pompidou, 1984 (98 p.) (ISBN2858502471) .
Marcel Michaud, Lyon, 1933-1958, Stylclair, Groupe Témoignage, Galerie Folklore, texte de Bernard Gavoty, Espace Lyonnais d'Art Contemporain, Lyon, 1989 (76 p.) (ISBN2906709271)
Étienne-Martin, la donation L'Oréal, musée d'art moderne de la Ville de Paris, exposition permanente. Auteurs: Gérard Audinet, Sabrina Dubbeld, Claire Maingon, Paul-Louis Rinuy, 2008.
Montparnasse années 30 - Bissière, Le Moal, Manessier, Étienne-Martin, Stahly… Éclosions à l’Académie Ranson, Rambouillet, Palais du roi de Rome, Éditions Snoeck, 2010 (ISBN978-90-5349-796-8). Auteurs: Alexandra Charvier, Sabrina Dubbeld, Lydia Harambourg, Claire Maingon, Scarlett Reliquet
Étienne-Martin, la collection du musée national d'art moderne, Paris, centre Georges Pompidou, 23 juin 2010 - 13 septembre 2010. Auteurs (par ordre alphabétique): Jean-Paul Ameline, Sabrina Dubbeld, Fabien Faure, Doïna Lemny.
L'Atelier d'Étienne-Martin, 22 octobre 2011 - 23 janvier 2012, sous la direction de Sylvie Ramond et de Pierre Wat, Lyon, musée des Beaux-Arts, Paris, Éd. Hazan, 2011, 304 p. Auteurs (par ordre alphabétique): Jacques Beauffet, Sabrina Dubbeld
Le Poids du monde. Marcel Michaud (1898-1958), sous la direction de Laurence Berthon, Sylvie Ramond et de Jean-Christophe Stuccilli (dir.), Lyon, musée des Beaux-Arts, 22 octobre 2011-23 janvier 2012, Lyon, Éd. Fages, 2011, 320 p. (ISBN9782849752517)
Articles
François-René Martin, «Chasuble, maison, armure, pelure, peau? Sur les usages et les significations du Manteau d'Étienne Martin architecte», Sculptures, no1, septembre 2014, p.19-25 (ISBN9791024001852)
Jean-Christophe Stuccilli, «Étienne Martin architecte. À propos du projet de l'église de la Trinité de Bron-Parilly», Sculptures, no1, septembre 2014, p.57-65 (ISBN9791024001852)
Ouvrages généraux
Ionel Jianou, Gérard Xuriguera, Aube Lardera, La Sculpture moderne en France, Paris, Arted Éditions d'Art, 1982.
Alain Vollerin, Le groupe témoignage de Lyon, 1936-1940, Lyon, Editions Mémoire des Arts, coll.«Groupes et mouvements», , 116p. (ISBN978-2-912544-16-2, OCLC48870554).
Mémoires universitaires inédits
Sabrina Dubbeld, Penser / Classer: le cas du sculpteur français Étienne-Martin, mémoire de master I en histoire de l'art contemporain à l'université Paris X-Nanterre sous la direction de Thierry Dufrêne, 2008, 766 p.
Sabrina Dubbeld, Étienne-Martin: un sculpteur parmi les architectes (aux côtés de Bernard Zehrfuss, Jean Le Couteur, François Stahly, etc.), mémoire de master II en histoire de l'art contemporain à l'université Paris X-Nanterre sous la direction de Thierry Dufrêne, 2009, 1271 p.
Stéphanie Jamet, Le thème de la Nuit dans l'œuvre d'Étienne-Martin, mémoire maîtrise d'histoire de l'art contemporain à l'université Sorbonne Paris IV sous la direction de Serge Lemoine, 1995
Filmographie
Étienne-Martin, entretien avec René Deroudille, Mémoire des Arts, Lyon, 1988 (45 minutes).
Étienne-Martin, entretien avec Michel Ragon, Mémoire des Arts, Lyon, 1994 (40,30 minutes).
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