Corrida est une œuvre d'André Masson peinte en 1937 peu avant de quitter l'Espagne où il a vécu à partir de 1934. À cette période, Masson est un des plus fervents disciples de la Minotauromachie de Pablo Picasso, ayant lui-même collaboré à la revue surréaliste Minotaure dirigée par Albert Skira[1].
Pour les articles homonymes, voir Corrida (homonymie).
Artiste |
André Masson (peintre) |
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Date |
1936-1937 |
Type |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
84,2 × 90 cm |
Localisation |
Galerie Louise Leiris 1999, Paris ( ![]() |
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Masson a assisté à des corridas à Madrid en , à Barcelone en , et après la guerre d'Espagne, il a suivi d'autres courses de taureaux avec Michel Leiris[2]. Très impressionné par l'aspect sanguinaire du spectacle, il était aussi très tourmenté par les désordres politiques de la guerre civile espagnole, ce qui a largement influencé cette œuvre violente[3]. Il éprouve néanmoins pour ce spectacle une admiration qui correspond au bouillonnement de son esprit à ce moment-là :« L'aspect visuel de ce spectacle est magnifique quand l'homme et la bête se marient. il y a des moments sublimes[4]? » Masson
Le tableau est une allégorie de la guerre civile espagnole, avec une insistance sur l'aspect sanguinaire du cheval blessé sur lequel le taureau continue à s'acharner, un thème qu'il a déjà traité dans Le Jet de sang (1936) de manière encore plus macabre[5].
Il y a une sorte de fureur dans les taches de sang du taureau, dans le rouge des habits de matador, et sur la tête de mort d'un des matadors[6]avec, dans les couleurs, une allusion au drapeau espagnol. Les œuvres de tauromachie de Masson sont toutes dramatiques, aucune ne montre un spectacle[2].
Pour Masson, la mort même du cheval revêt un aspect mystique, l'animal martyr est sacré, il symbolise le crucifié[4].
Masson a produit de nombreux tableaux sur la tauromachie pendant cette période comme beaucoup de peintres surréalistes, notamment Picasso, René Magritte, ou Francisco Bores[5].