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La Mort du jeune Bara (ou Joseph Bara, ou La mort de Bara, ou La mort de Joseph Bara) est une peinture inachevée de Jacques-Louis David peinte en 1794.

La Mort du jeune Bara
La Mort du jeune Bara.
Artiste
Date
1794
Type
Portrait, peinture d'histoire, nu
Technique
peinture à l'huile
Dimensions (H × L)
119 × 156 cm
Mouvement
Néo-classicisme
No d’inventaire
846.3.1
Localisation

La glorification d'un héros


Le tableau représente Joseph Bara, jeune garçon de l'armée républicaine, tué à 14 ans par des Vendéens à Jallais, au nord de Cholet, le 7 décembre 1793. À la suite d'une lettre envoyée à la Convention par son chef, Jean-Baptiste Desmarres, décrivant cette mort et réclamant une pension pour la mère de Bara, il est érigé en héros et martyr de la Révolution[1].

L'œuvre de David, peinte à la suite d'un décret de la Convention, participe à cette célébration. Le tableau fait partie avec La Mort de Marat, et Les Derniers moments de Michel Lepeletier d'une série consacrée aux martyrs de la République[2].

Ce tableau est conservé dans les collections du musée Calvet à Avignon. En effet, resté inachevé, il fut gardé dans l'atelier de David, même après son exil à Bruxelles pendant la Restauration. Il appartint ensuite au comte de Pourtalès puis au peintre Horace Vernet, avant d'entrer en 1846 dans la collection de la fondation Calvet[3].


Un enfant gisant nu


Le tableau n'est qu’une ébauche, qui représente un enfant nu et androgyne. Il vient d'être blessé et agonise, gisant dans une position alanguie. Il serre contre lui une cocarde tricolore et une lettre, sans doute une évocation d'une lettre à sa mère, citée dans le courrier de Desmarres à la Convention[4].

Sa nudité a parfois été expliquée comme le résultat du vol de ses vêtements par ses meurtriers. Pour l'historienne Raymonde Monnier, réintroduire ainsi l'anecdote dans le tableau n'a guère d'intérêt. Elle voit dans ce tableau une « esquisse symbolique »[2].

L'historien Jean-Clément Martin, spécialiste de la Révolution française et de sa mémoire décrit ainsi l'émotion qui le saisit face à ce tableau et le sens qu'il lui donne :

« Le petit tambour patriote était d'abord un de ces éphèbes dévêtus ! J'avais l'habitude de considérer plutôt la tête, il fallait tenir compte des jambes, et considérer que Bara avait des fesses. Je ne l'avais jamais imaginé. Pourtant le tableau de David criait que l'enfant Bara n'était pas seulement un jeune héros, immortel et atemporel, intouchable et éloigné des pesanteurs terrestres, mais qu'il avait bien une vie charnelle, sensuelle, et que son sexe, finalement indéterminé, peut-être du fait de cette indétermination signalée, signait son appartenance à un monde androgyne[5]. »

Par la position du corps et cette représentation androgyne, cette œuvre s'oppose aux tableaux d'histoire relatifs à la mort de Bara peints par des artistes républicains dans les années 1880[5].

Dominique Fernandez, dans Le Rapt de Ganymède (1989) en fait un des témoignages majeurs du nu masculin homosexuel à prétexte héroïque dans l'art néoclassique, aux côtés des Funérailles de Patrocle et de La Douleur d'Andromaque.


Œuvres en rapport


Anonyme (école de David), La Mort du jeune Bara, copie, 1794.
Anonyme (école de David), La Mort du jeune Bara, copie, 1794.

Notes et références


  1. Jean-Clément Martin, Révolution et Contre-Révolution en France de 1789 à 1995, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, (ISBN 2-86847-209-5), p. 79-97
  2. Raymonde Monnier, « Le culte de Bara en l'an II », Annales historiques de la Révolution française, vol. 241, no 1, , p. 321–344 (DOI 10.3406/ahrf.1980.4369, lire en ligne, consulté le )
  3. « La mort de Joseph Bara », sur musée Calvet d'Avignon
  4. Pascal Dupuy, « La mort de Bara », sur Histoire par l'image (consulté le )
  5. Jean-Clément Martin, La machine à fantasmes, Paris, Vendémiaire, , 351 p. (ISBN 978-2-36358-132-7), « Les fesses de l'enfant Bara », p. 195-202

Voir aussi



Bibliographie



Articles connexes



На других языках


[en] The Death of Young Bara

The Death of Young Bara, Joseph Bara or The Death of Bara is an incomplete 1794 painting by the French artist Jacques-Louis David, now in the musée Calvet in Avignon. Joseph Bara, a young drummer in the army of the French First Republic, was killed by the Vendéens. He became a hero and martyr of the French Revolution and – with The Death of Marat and The Last Moments of Michel Lepeletier – the painting formed part of a series by David showing such martyrs. There is also an anonymous contemporary copy dating to 1794, now in the Palais des Beaux-Arts de Lille and exhibited at the Musée de la Révolution française.
- [fr] La Mort du jeune Bara

[it] La morte del giovane Barra

La morte del giovane Barra (La Mort du jeune Bara, o Joseph Bara o La mort de Bara) è una pittura a olio incompiuta di Jacques-Louis David iniziata nel 1794.[1] Il dipinto mostra il giovane Joseph Bara - scritto anche Barra - (1780 -7 dicembre 1793), un tamburino dell'esercito rivoluzionario repubblicano rimasto ucciso durante i moti delle guerre di Vandea per essersi rifiutato di gridare "Viva il re!".



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