La richesse et l'importance de ses collections sont reconnues. Elles touchent à l'archéologie, aux beaux-arts, aux arts décoratifs, en particulier l'orfèvrerie, la faïence, la porcelaine, la tapisserie, la ferronnerie et l'ethnologie en Asie, Océanie et Afrique[1].
Histoire
L'hôtel de Villeneuve-Martignan
Sur cet emplacement se trouvait la Livrée de Cambrai, nommée du nom de son dernier occupant, le cardinal Pierre d'Ailly, évêque de Cambrai. En 1719, elle fut vendue à François-René de Villeneuve, marquis d'Arzeliers et seigneur de Martignan, dans la Principauté d'Orange[2].
En 1734, son fils, Jacques-Ignace de Villeneuve, décida d'adjoindre à sa résidence de nouveaux bâtiments qu'il fit édifier sous la direction de Thomas Lainée. Fantasque, il fit tout raser en 1741 pour reconstruire tout à neuf selon les plans de Jean-Baptiste Franque[3]. Les travaux ne furent achevés qu'en 1749[4]. L'hôtel fut acheté en 1802 par le négociant Deleutre, qui le loua ensuite à la ville d'Avignon pour y installer les collections d'Esprit Calvet. Il fut acquis par la municipalité le pour être transformé en musée[5].
L'hôtel de Villeneuve-Martignan fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [6].
Le musée
Grand collectionneur et physiocrate de formation, Esprit Calvet voua sa vie entière à la médecine et aux arts. En 1810, il légua par testament à Avignon, sa ville natale, à charge de créer une institution autonome[7], une riche bibliothèque, une collection d'histoire naturelle et un cabinet d'antiquités, avec les fonds nécessaires pour les entretenir[8]. Un décret impérial du , depuis le palais des Tuileries, a permis au maire d'Avignon d'accepter, au nom et pour la commune d'Avignon, le legs universel fait à son profit[9],[10]. Le musée Calvet, nommé ainsi en son honneur, conserve nombre de ses objets d'art.
Depuis les années 1980, le musée Calvet est scindé en deux parties situées dans deux bâtiments différents: le musée des beaux-arts est resté dans l'hôtel de Villeneuve-Martignan du XVIIIesiècle, tandis que le musée lapidaire a, quant à lui, été redéployé dans l'ancienne chapelle du collège des Jésuites, rue de la République à Avignon.
Collections du musée
Le musée, situé dans l'hôtel de Villeneuve-Martignan, abrite des objets d'art, dessins, sculptures et peintures du XVe au XXesiècle.
Peinture
La collection de peintures présente des œuvres allant du XVe au XXesiècle.
Peinture française
Peinture française des XVIeetXVIIesiècles
Simon de Châlons: La Sainte parenté; L'Adoration des bergers; La Résurrection du Christ; Déploration sur le Christ mort.
Nicolas Mignard: Saint Michel écrasant les anges rebelles; Saint Bruno en oraison; Le Vice-légat Frédéric Sforza; La Vierge remettant le scapulaire à saint Simon Stock; La Pietà; Autoportrait.
Reynaud Levieux: Laban cherchant ses idoles; L'Archange Gabriel apparaissant à Zacharie.
Pierre Dupuis: Nature morte aux légumes et abricots.
Pierre Mignard: Portrait d'Henri de Forbin Maynier, baron d'Oppède; La rencontre d'Alexandre avec la reine des amazones.
Pierre II Mignard: Allégorie du printemps; Allégorie de l'été; Allégorie de l'automne; Allégorie de l'hiver; Apollon faisant écorcher Marsyas; Noli me tangere.
Philippe Sauvan: La Souveraineté; Portrait d'Esprit Calvet; La Ville d'Avignon restituée au Saint Siège.
Joseph Vernet: L'Entrée d'un port de mer par temps calme; La Gondole italienne; Fraîche matinée, partie de plaisir; Naufrage d'un voilier sur des rochers; La Bergère des Alpes; Matin sur terre, la pêche en rivière; Midi sur terre, coup de vent; Matin à la mer, effet de brouillard; Marine, soleil levant, port avec un temple.
Hubert Robert: Le Printemps; La Fontaine de Vaucluse; Paysage de ruines avec fontaine; Passage d'un troupeau devant le Colisée et l'Arc de Constantin à Rome.
Filippo Abbiati: La Vierge apparaissant aux évêques lors du concile d'Éphèse, esquisse pour une grande toile ornant l'église santa Maria del Carmine à Milan.
Paolo Biancucci(en): La Vierge remettant le rosaire à saint Dominique, avec sainte Catherine de Sienne, saint Antoine de Padoue et saint François d'Assise adorant l'Enfant.
France, XVIesiècle, Enfant accompagné d'un chien, marbre.
Vierge de pitié, statue en pierre avec des restes de polychromie.
Enfant accompagné d'un chien, statue de marbre blanc avec traces de polychromie.
Tombeau de La Palice: éléments du tombeau de Jacques II de Chabannes de La Palice, maréchal de France tué à la bataille de Pavie en 1525. Le tombeau qui se trouvait dans la chapelle du château de La Palice a été détruit à la Révolution. La partie de ce tombeau en albâtre qui a été conservé représente trois des quatre vertus cardinales: la Prudence, la Justice et la Force. La quatrième vertu, la Tempérance, est perdue.
Jean-Baptiste Guillermin: Christ en croix avec tête de mort, crucifix en ivoire d'éléphant, provient de la chapelle des pénitents noirs d'Avignon.
École du Nord, début du XVIesiècle, Officier et soldat romain.
Anonyme, Officier et soldat romain, début du XVIesiècle, haut-relief en bois de noyer polychrome et doré, élément provenant probablement d'un retable consacré à la crucifixion.
Anonyme, Saint Michel terrassant le dragon, bois de tilleul polychrome et doré.
Sculpture italienne
Francesco Laurana, Buste d'enfant, marbre avec traces de polychromie et dorure.
Pietro Torrigiano: Tête de Jésus-Christ en sauveur du monde, bronze.
Anonyme, Cheval qui va l'amble, bronze à patine brune.
Arts graphiques
La collection de dessins renferme des feuilles d'artistes appartenant en majorité aux écoles françaises et italiennes mais aussi, en moins grand nombre, aux écoles nordiques et espagnoles.
Tapisserie des Flandres du début du XVIesiècle en laine et soie avec fils d'or et d'argent représentant l'histoire de David et Bethsabée. Le roi David tombe amoureux de la belle Bethsabée, épouse d'Urie le Hittite. Sur ordre de David, Urie est envoyé au combat au plus fort de la mêlée où il trouvera la mort ce qui permettra l'union de David et Bethsabée qui auront un fils Salomon.
Coffre en noyer, chêne et merisier en provenance du nord de la France et daté du début du XVIesiècle. Ce coffre est décoré d'allégories des trois vertus théologales (La Foi, l'Espérance et la Charité) et des quatre vertus cardinales (La Force, la Justice, la Prudence et le Tempérance).
Frans II Francken, cabinet à peintures (après 1620).
Cabinet à peintures décorés de douze médaillons peints par Frans II Francken représentant différentes étapes de la vie du prophète Daniel relatées dans le livre de Daniel de la Bible. Ce genre de cabinet à trésors qui étaient destinés aux collectionneurs anversois, renfermaient dans leurs nombreux tiroirs des objets variés: dessins, médailles, minéraux, coquillages etc. Le cabinet présenté est postérieur à 1620, phase de maturité de l'artiste qui produit à cette époque ses œuvres les plus abouties; c'est l'un des deux seuls exemplaires connus peints par Frans Francken le jeune, véritable chef-d'œuvre, unique en France[12], en provenance de la collection Puech.
Légende: 1- Daniel et le roi Cyrus devant les offrandes 2- L'adoration du dieu Bel par le roi Cyrus 3- Daniel répand les cendres 4- La porte du sanctuaire de Bel est scellée avec le cachet royal 5- Le festin nocturne des prêtres de Bel 6- Daniel montre au roi Cyrus le conduit secret utilisé par les prêtres de Bel 7- Le roi Cyrus fait arrêter les prêtres de Bel 8- Daniel jette des boulettes dans la gueule du dragon 9- Habacuc s’apprête à donner des provisions aux moissonneurs 10- Habacuc ravitaille Daniel dans la fosse aux lions 11- Cyrus aperçoit Daniel survivant au milieu des lions 12- Les lions dévorent les prêtres responsables des malheurs de Daniel.
Archéologie égyptienne
Sarcophage d'Ânk-pa-in-di-is (XXIIIe dynastie).
La section égyptienne du musée a été constituée grâce au legs d'Esprit Calvet, puis à celui de Marius Clément, collectionneur marseillais. Divers achats ont complété les donations pour constituer un ensemble remarquable. Parmi les œuvres exposées, on peut remarquer plus particulièrement les suivantes:
un sarcophage anthropoïde d'Ânkh-pa-in-di-is (honorable maîtresse de maison). Ce cercueil en sycomore stuqué et peint, provient probablement de Thèbes et date de la XXIIIe dynastie. L'intérieur de la cuve représente une femme debout de profil au teint clair, vêtue d'une tunique longue et collante, coiffée d'une perruque. Il s'agit d'une représentation de la déesse Nout représentée sous les traits d'une libyenne, vêtue à la mode de son pays[13];
un vase canope en albâtre au nom de Iahmès à tête d'Amset; au cours de l'opération de momification du corps du défunt, les viscères, foie, poumon, estomac et intestins étaient déposés dans quatre vases dont le couvercle représentait respectivement un des quatre enfants d'Horus: Amset avec une tête d'homme, Hâpi avec une tête de singe, Douamoutef avec une tête de chacal et Kébehsénouf avec une tête de faucon. Ce vase date de la XXVIe dynastie[14];
un ex-voto familial de Yaï sur lequel sont figurés le défunt et les membres de sa famille. Les titres et les fonctions de chacun sont précisés: le défunt Yaï était directeur de la maison des navires, sa femme était chanteuse du dieu Sobek, dieu crocodile symbole de la puissance pharaonique. Cet ex-voto date de la XIIIe dynastie[15];
une table d'offrande d'Harsiési et de Pa-di-Mout en provenance probablement d'Abydos. Cette table en calcaire date de la XXVIe dynastie, époque saïte[16];
un médaillon hémisphérique en pierre ocre représentant la tête d'Ammon à la chevelure cintrée d'un bandeau et orné au-dessus du front de fleurs ou de pampres. Il s'agit d'une œuvre gallo-romaine du Iersiècle. Ce médaillon a été découvert à Caderousse et offert à Calvet par les prêtres de la doctrine chrétienne dont il fut le médecin jusqu'à la dispersion de la congrégation;
une stèle élevée au vice-roi de Nubie, Setaou, époque de RamsèsII. Au registre supérieur est figurée une scène de culte funéraire avec à gauche Osiris et debout derrière lui ses sœurs Isis et Nephtys.
Archéologie égyptienne
Vase canope.
Ex-voto de YaÏ.
Médaillon d'Ammon.
Table d'offrande d'Harsiési.
Archéologie au musée lapidaire
Article détaillé: Musée lapidaire d'Avignon.
Le musée lapidaire, dépendant du musée Calvet et situé dans une ancienne église des jésuites au no27 rue de la République à Avignon, offre un panorama des civilisations grecque, romaine et gallo-romaine.
Pièces archéologiques conservées au musée lapidaire d'Avignon
La Fondation Calvet est un établissement public propriétaire des œuvres et gestionnaire du musée Calvet, de sa bibliothèque et de son médaillier. Elle assume la même fonction au musée lapidaire, au Petit Palais, au musée Requien, au musée Jouve, au musée juif comtadin et au musée archéologique de l'Hôtel-Dieu de Cavaillon[17].
Selon une tradition reprise par Voltaire dans son Histoire de Charles XII, Ivan Mazeppa surpris en flagrant délit d'adultère, fut attaché entièrement nu sur le dos d'un cheval sauvage qui l'emporta au fin fond des steppes ukrainiennes.
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