art.wikisort.org - Peinture

Search / Calendar

Le Bain turc est un tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres conservé au musée du Louvre à Paris. Cette œuvre présente un groupe de femmes nues dans un harem.

Le Bain turc
Artiste
Date
1862
Type
Huile sur bois
Technique
Peinture à l'huile
Dimensions (Diam × H × L)
108 × 108 × 108 cm
Format
Disque
Mouvements
Orientalisme, romantisme, néo-classicisme
No d’inventaire
RF 1934
Localisation
Musée du Louvre, Paris

Historique du tableau



Réalisation


Photographie sur papier albuminé de Charles Marville datée de 1859, montrant un premier état du Bain turc avant sa transformation en tondo.
Photographie sur papier albuminé de Charles Marville datée de 1859, montrant un premier état du Bain turc avant sa transformation en tondo.
Etude pour le tableau faisant apparaître une femme avec trois bras[1].
Etude pour le tableau faisant apparaître une femme avec trois bras[1].

Ébauchée vers 1852, l'œuvre est terminée à la fin de 1859, avant d'être ensuite remaniée et reconfigurée[2]. C'est un homme de 82 ans qui signe ce tableau érotique en 1862 non sans une certaine malice, puisqu'il inscrit avec fierté AETATIS LXXXII à l'âge de quatre-vingt-deux ans »). Quelques années plus tard — en 1867 — il déclare d'ailleurs qu'il ressent toujours « tout le feu d'un homme de trente ans »[3].


Pour réaliser ce tableau, Ingres n'a recours à aucun modèle, mais s'inspire des nombreux croquis et tableaux qu'il a réalisés au cours de sa carrière. À l’origine le tableau était de format rectangulaire avant d'être modifié. On y retrouve des figures de baigneuses et d'odalisques qu'il dessinait ou peignait le plus souvent seules, sur un lit ou au bord d'un bassin. La figure la plus connue recopiée dans le tableau est La Baigneuse Valpinçon, qui est reprise presque à l'identique et constitue l'élément central de la composition. Deux photographies prises en 1859, une par un photographe anonyme, et l'autre par Charles Marville, montrent un état antérieur de l'œuvre avant sa transformation en tondo (forme que le peintre lui donne en 1863). On y constate plusieurs modifications, dont l'odalisque aux bras levés qui s'étire du premier plan, dont le modèle est la deuxième femme de l'artiste, Delphine Ramel — la ressemblance avec son portrait de 1859 est immédiate — voit la position de ses bras changée [4]. Les autres corps sont juxtaposés dans différents plans, aucun regard ne se croise. Selon certains auteurs, ce tableau rassemble les figures des femmes aimées par Ingres[réf. nécessaire].


Postérité


Le premier acheteur du tableau — un parent de Napoléon III — le rendit au bout de quelques jours, sa femme le trouvant « peu convenable »[5]. Il fut finalement acheté en 1865 par Khalil Bey, un ancien diplomate turc. Ce dernier l’ajouta à sa collection de peintures érotiques, qui contenait notamment L’Origine du monde de Courbet. Au début du XXe siècle, des mécènes voulurent offrir Le Bain turc au musée du Louvre, mais le conseil du musée refusa à deux occasions. C’est après une offre d’achat des collections nationales des musées de Munich que le Louvre l’accepta dans ses collections en 1911, grâce à un don de la société des amis du Louvre, à qui le mécène Maurice Fenaille prêta pour trois ans, sans intérêts, la somme de 150 000 francs.

Edgar Degas demanda que ce tableau soit présenté à l’exposition universelle. Il suscita par la suite des réactions contrastées : Paul Claudel alla jusqu’à le comparer à une « galette d’asticots »[5].

Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[6].



L'inspiration orientale


En 1806, quand il part pour l'Italie, il recopie dans ses carnets un texte vantant les « bains du sérail de Mohammed ». On peut y lire une description du harem où l'on « passait dans une chambre entourée de sophas [...] et c'était là que plusieurs femmes destinées à cet emploi attendait la sultane au sortir du bain pour essuyer son beau corps et le frotter des plus douces essences ; c'est là qu'elle devait ensuite prendre un repos voluptueux »[7].

En 1825, il recopie un passage des Lettres d'Orient de Lady Mary Montagu intitulé Description du bain des femmes d'Andrinople. Cette femme de diplomate britannique avait accompagné son mari en 1716 dans l'Empire ottoman. Entre 1763 et 1857, les lettres de Lady Montagu furent rééditées huit fois en France et alimentèrent la fièvre orientaliste. « Je crois qu'il y avait en tout deux cents filles  », indique Lady Montagu dans le passage recopié par Ingres. « De belles femmes nues dans des poses diverses... les unes conversant, les autres à leur ouvrage, d'autres encore buvant du café ou dégustant un sorbet, et beaucoup étendues nonchalamment, tandis que leurs esclaves (en général de ravissantes filles de dix-sept ou dix-huit ans) s'occupaient à natter leur chevelure avec fantaisie »[8].


Expositions


Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?

Notes et références


  1. Notice no 06070007977, base Joconde, ministère français de la Culture
  2. Cf. Vincent Pomarède, Stéphane Guégan, Louis-Antoine Prat et Eric Bertin (dir.), Ingres (catalogue d'exposition), Gallimard - Musée du Louvre Editions, Paris, 2006, Notice cat. 178, p.378.
  3. D'après Rose-Marie et Rainer Hagen, Les Dessous des chefs-d'œuvre TASCHEN 2000, Cologne, pages 410 à 415. : Ingres cité dans Walter PACH, Ingres, New York 1973. p. 158.
  4. Cf. Vincent Pomarède, Stéphane Guégan, Louis-Antoine Prat et Éric Bertin (dir.), Ingres (catalogue d'exposition), Gallimard - Musée du Louvre éditions, Paris, 2006, p.48.
  5. Anecdotes citées par Rose-Marie et Rainer Hagen, Les Dessous des chefs-d'œuvre TASCHEN 2000, Cologne, pages 410 à 415. p. 415.
  6. Michel Butor, Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 222-225.
  7. D'après Rose-Marie et Rainer Hagen, Les Dessous des chefs-d'œuvre TASCHEN 2000, Cologne, pages 410 à 415. : extrait des carnets de voyage de Ingres cité dans Catalogue de l'exposition du Louvre : Le Bain turc d'Ingres, Paris 1971 pp. 4,5
  8. D'après Rose-Marie et Rainer Hagen, Les Dessous des chefs-d'œuvre TASCHEN 2000, Cologne, pages 410 à 415. : Lady Mary Montagu : L'Islam au péril des femmes, une Anglaise en Turquie au XVIIe siècle, Paris 1981, pages 133 et suivantes

Annexes


Sur les autres projets Wikimedia :


Bibliographie


 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.


Liens externes



На других языках


[de] Das türkische Bad

Das türkische Bad (französischer Originaltitel: Le Bain turc) ist ein Gemälde von Jean-Auguste-Dominique Ingres, das er Ende der 1850er Jahre begann[1] und in Überarbeitung 1862 fertigstellte. Es gehört zu seinem Spätwerk und zeigt etwa 20 nackte Frauen aus einem orientalischen Harem, die sich in einem türkischen Bad entspannen und sich bei Musik und Kaffee auf Sofas vergnügen. Das Bild gehört zur Sammlung des Pariser Louvre und befindet sich im Pavillon Sully, 2. Etage, Saal 940.

[en] The Turkish Bath

The Turkish Bath (Le Bain turc) is an oil painting by Jean-Auguste-Dominique Ingres, initially completed between 1852 and 1859, but modified in 1862.[1] The painting depicts a group of nude women at a pool in a harem.[1] It has an erotic style that evokes both the Near East and earlier western styles associated with mythological subject matter. The painting expands on a number of motifs that Ingres had explored in earlier paintings,[1] in particular The Valpinçon Bather (1808) and La Grande odalisque (1814).

[es] El baño turco

El baño turco es un cuadro de Dominique Ingres. Esta obra orientalista representa un grupo de mujeres desnudas en un harén. El erotismo del cuadro es suave y no provoca gran escándalo ni lo hizo en su época, a diferencia de otros del mismo género, como el Déjeuner sur l´herbe de Édouard Manet (1863). Pero durante mucho tiempo perteneció a colecciones privadas y no se exhibió de manera continuada hasta el siglo XX. Actualmente se encuentra en el Museo del Louvre de París, Francia, donde se exhibe con el título de Le Bain turc. Está considerada como la obra maestra de los últimos años de Ingres.
- [fr] Le Bain turc

[it] Il bagno turco (Ingres)

Il bagno turco (Le Bain Turc) è un dipinto (diametro 108 cm) del pittore Jean-Auguste-Dominique Ingres, probabilmente fra i più noti dell'artista, realizzato nel 1862. Definito uno dei dipinti più "intensamente personali" di Ingres, nonché una "sintesi di tutte le esperienze che (Ingres) aveva iniziato sessant'anni prima". Il bagno turco viene spesso considerato fra le sue opere più mature.[1][2]

[ru] Турецкая баня (картина)

«Туре́цкая ба́ня» (фр. Le bain turc) — картина французского художника Жана Огюста Доминика Энгра. Тондо диаметром 110 см по состоянию на 2013 год находилось в 60-м зале на втором этаже галереи Сюлли в Лувре (инв. № R.F. 1934). На полотне изображены обнажённые женщины в экзотической обстановке гарема. Композиция с нагой натурой выполнена в полном соответствии с академическими канонами.



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии