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Le Retable de sainte Catherine est un retable a tempera et or sur bois, probablement réalisé vers 1225-1250 par un artiste pisan (son attribution restant débattue), d'après un modèle byzantin identifié comme étant l'icône de même sujet située au Monastère Sainte-Catherine du Mont Sinaï. Il s'agit d'une des plus anciennes représentations occidentales d'un saint entouré d'épisodes de sa vie.

Retable de sainte Catherine
Artiste
artiste pisan
Date
vers 1240-50
Type
tempera, or et cabochon sur bois
Dimensions (H × L)
112 × 118 cm
Localisation
Musée national San Matteo (inv. 1583), Pise (Italie)

Ce retable témoigne surtout des échanges culturels entre le monde byzantin et le monde occidental, - plus précisément entre le Mont Sinaï, lieu de pèlerinage, et Pise, alors capitale économique de la Toscane - à l'origine de la peinture dite « peinture italo-byzantine ».


Origine


Provenant de l'église San Silvestro de Pise, l’œuvre est entrée dans les collections du Musée national San Matteo à la fin du XIXe siècle. Sur l'emplacement d'origine de l’œuvre, les critiques sont cependant partagés entre les deux églises pisanes de Santa Caterina et de San Silvestro.

La critique penchant pour la première hypothèse (Krüger 1992[1]; Belting 2001[2]) s'appuie évidemment sur le patronage de l'église, mais surtout sur le témoignage des Vite (1568) de Vasari : dans la Vie de Margaritone Aretino, décrivant l'église Santa Caterina, Vasari affirme que « dans le transept [de l’église] se trouvait, surélevé sur un autel, un panneau figurant sainte Catherine et plusieurs histoires de sa vie avec de petits personnages. »[3] Le panneau aurait ensuite été transporté dans l’église San Silvestro.

Mais il existe une tradition, relatée notamment par Arrosti chroniqueur pisan du XVIIe siècle, selon laquelle au moment des vêpres du , une icône de la sainte serait apparue sur l'Arno près du Ponte della Spina[4]. La légende ajoute que si l'archevêque aurait alors échoué à la saisir, le prieur de San Silvestro, aidé de deux taureaux aurait lui réussi à la transporter dans son église (Da Morrona, 1812[5]). Suivant cette tradition, une partie de la critique (Bacci 2000[6]) estime donc que le panneau viendrait directement de San Silvestro, église où le culte de la sainte est attesté dès la fin du Duecento.


Iconographie


Il s'agit d'une des plus anciennes représentations occidentales d'un saint entouré d'épisodes de sa vie. Au centre, sainte Catherine d'Alexandrie est représentée portant robe et couronne royale, la main gauche ouverte et la main droite tenant la croix. Elle est flanquée de huit épisodes de sa vie, organisés en un récit qui se déroule de haut en bas et de gauche à droite, certains explicités par une légende plus ou moins lisible :

Cette iconographie - un saint entourée de scènes de sa vie - est clairement d'origine byzantine, utilisée lors des célébrations du saint pour illustrer son éloge. À noter que le panneau de Pise a lui-même servi chaque année à la commémoration de la sainte jusqu'en 1319.

Le retable de Pise s'inspire d'ailleurs manifestement d'une icône de sainte Catherine datant elle aussi du XIIIe siècle, conservée au monastère du mont Sinaï[7],[8].

Les similitudes entre les deux images sont nombreuses. Dans les deux représentations, sainte Catherine figure de plain-pied, hiératique et frontale, représentée comme une reine. Dans les deux cas, elle tient la croix dans sa main droite, tout en tenant sa main gauche la paume tournée vers l'extérieur. Un autre indice de l'influence byzantine est l'utilisation du terme "Ecaterina" qui provient directement du grec (Αικατερίνα). Enfin, la seule différence majeure concerne les scènes de sa vie : alors que le cycle du panneau du Sinaï se termine par la mort de Catherine, la version pisane préfère le thème de la translation du corps de la sainte au Mont Sinaï, la reliant ainsi explicitement au monastère, ce qui n'avait pas lieu d'être pour le panneau byzantin.

Ce panneau témoigne ainsi de la transmission de la culture byzantine à l'Occident latin, l'Italie en particulier, à l'époque byzantine tardive et souligne le rôle crucial que le monastère de Sainte-Catherine au Sinaï a joué dans cet échange. Durant tout le XIIIe siècle, ce monastère est une destination populaire pour les pèlerins occidentaux, ainsi que ceux de terres orthodoxes et islamiques, et par conséquent il était devenu un centre important pour les contacts interculturels.


Attribution


L'élégance graphique, son style essentiellement berlinghiesque[9], les forts contrastes lumineux ont récemment amené la critique à l'attribuer au Maître de Calci, dernière attribution d'une longue série :


Bibliographie


Par ordre chronologique de parution:


Notes et références


  1. [Krüger 1992], p. 66-67
  2. [Belting 2001], p. 463-467
  3. [Vasari 1568]
  4. bâti semble-t-il plus tardivement (vers 1260), aujourd'hui dénommé Ponte della Fortezza
  5. [Da Morrona 1812], p. vol. II, p.112
  6. [Bacci 2000], p. 119
  7. [Colaretta 2005], p. 95
  8. [Carletti 2005], p. 192
  9. [Caleca 1986], p. 235-238
  10. [Supino 1894], p. 28
  11. [Bellini Pietri 1906], p. 57
  12. [Sirén 1914], p. 228
  13. [Vigni 1950], p. 36-37
  14. [Longhi 1948], p. 29
  15. [Garrison 1949], no 399
  16. [Coletti 1941], p. XXXII
  17. [Ragghianti 1955], p. 38
  18. [Carli 1958], p. 9,12,52

Liens externes





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