Le foie de Plaisance (en italienfegato di Piacenza) est un objet étrusque en bronze gravé que l'on pense avoir été utilisé comme outil par les haruspices pour pratiquer l'hépatoscopie, c'est-à-dire la méthode de divination par l'examen du foie d'un animal. Il est conservé au musée municipal de Plaisance, au palais Farnèse[1].
Foie de Plaisance
L'objet, vu de dessus
Date
Fin du IIesiècleav. J.-C. - Début du Iersiècleav. J.-C.
L'objet est une maquette en bronze d'un foie de mouton, de taille réelle, mesurant 126 mm de long pour 76 mm de large et 60 mm d'épaisseur. il a une forme grossièrement ovale. Sa surface est principalement plate mais, sur son côté gauche, il possède trois protubérances sculptées représentant la vésicule biliaire, le lobe caudé(en) et la veine cave inférieure.
Pour les besoins de l'hépatoscopie, la face supérieure de la maquette est subdivisée en quarante cases, chacun inscrite du nom d'une divinité spécifique[2]. Le bord extérieur est divisé en 16 sections. Selon les témoignages de Pline l'Ancien et Cicéron, les Étrusques divisaient le ciel en 16 maisons; il a donc été suggéré que le foie représente une maquette du cosmos, ses parties étant identifiées à des constellations ou des signes astrologiques. La face inférieure ne porte que deux inscriptions: Usils (génitif de Usil, le soleil) sur le lobe droit, et Tivs (également un génitif, probablement la lune).
Noms
Transcription des inscriptions gravées dans le bronze.
Les théonymes figurant sur l'objet sont écrits en étrusque et sont abrégés. Dans de nombreux cas, la signification de ces abréviations est contestée. En conséquence, il n'y a consensus pour l'interprétation des noms individuels que dans quelques cas. La liste suivante suit celle d'Allessandro Morandi (Nuovi Lineamenti di Lingua Etrusca, 1991[3]), sauf mention contraire. Certaines divinités étrusques ont un équivalent dans le panthéon romain, indiqué entre parenthèses.
Circonférence, en débutant par le «nord» (côté gauche dans l'image d'introduction) et en poursuivant dans le sens des aiguilles d'une montre[4]:
tinsθ/neθ (comme le no3 (?) ou selon une hypothèse Neθuns dans la demeure de Tinia[6])
caθa (comme le no8)
fuf/lus (comme le no9)
θvnθ(?)
marisl/latr
leta
neθ (comme le no7)
herc[le] (Hercule)
mar[is] (Mars; cette équivalence n'est pas universellement reconnue[7])
selva (comme le no10)
leθa[m]
tlusc (comme le no12)
Côté droit:
lvsl/velch
satr/es(en) (Saturne)
cilen (comme le no1)
leθam (comme le no32)
meθlvmθ
mar[is] (comme le no30)
tlusc (comme le no12)
Côté inférieur:
tivs (ou tivr, «Lune»?)
usils («Soleil»)
Historique
L'objet est daté de la fin du IIesiècleav. J.-C. ou du début du Iersiècleav. J.-C.[8], à une époque où la région de Plaisance est dominée par Rome. Plaisance est d'ailleurs fondée en 218 av. J.-C. comme ville de garnison romaine en Gaule cisalpine.
Le foie est découvert le à Settima, une frazione de Gossolengo, dans la province de Plaisance par un paysan qui travaillait son champ, en dehors de tout contexte archéologique. Il est conservé et exposé au musée municipal de Plaisance, dans le palais Farnèse[1].
Des maquettes de foie divinatoires en argile ont été découverts dans les fouilles du Proche-Orient ancien, suggérant au moins un contact entre les Étrusques et la sphère culturelle anatolienne. Par exemple, un modèle babylonien datant de l'âge du bronze, préservé au British Museum[9], représente les caractéristiques anatomiques du foie sous forme de protubérances, de façon similaire au foie de Plaisance. Un modèle de même destination, en albâtre, est exposé au musée Guarnacci de Volterra.
Annexes
Articles connexes
Mythologie étrusque
Hépatoscopie
Maquette de foie divinatoire
Bibliographie
Albert Grenier, L'orientation du foie de Plaisance, Latomus, T. 5, Fasc. 3/4 (juillet-décembre 1946), pp. 293-298
Jean-René Jannot, Devins, dieux et démons: Regards sur la religion de l'Etrurie antique, Picard, coll.«Antiqua»,
(en) Lammert Bouke Van der Meer, The Bronze Liver of Piacenza: Analysis of a Polytheistic Structure, Amsterdam, J. C. Gieben, (ISBN978-90-70265-41-0)
(it) Giovanni Colonna, Il fegato di Piacenza e la tarda etruscità cispadana, Rimini, Paolo Delbianco,
(en) Natalie L. C. Stevens, «A New Reconstruction of the Etruscan Heaven», American Journal of Archaeology, vol.113, no22, , p.153-164
(en) Nancy Thomson de Grummond, Etruscan Myth, Sacred History and Legend, Université de Pennsylvanie, musée d'archéologie et d'anthropologie, , 270p. (ISBN978-1-931707-86-2, lire en ligne)
(en) Stefan Weinstock, «Martianus Capella and the Cosmic System of the Etruscans», Journal of Roman Studies, vol.36, , p.101-129 (DOI10.2307/298044)
(en) Larissa Bonfante, Etruscan Life and Afterlife: A Handbook of Etruscan Studies, Wayne State University Press, , 289p. (ISBN978-0-8143-1813-3, lire en ligne), p.226
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