Pierre Aristide André Brouillet né le à Charroux et mort le à Couhé Vérac est un peintre et illustrateur français.
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Il est spécialisé dans les scènes de genre, les portraits les paysages, il a aussi peint des sujets orientalistes.
Biographie
Fils du sculpteur Pierre-Amédée Brouillet et d'Élisabeth Leriget, André Brouillet entreprend en 1876 des études d'ingénieur à l'École centrale Paris avant d'entrer trois ans plus tard à l’École des Beaux-Arts, où il est élève de Jean-Léon Gérôme[1]. L'année de sa réception au Salon, en 1879, il suit les cours de Jean-Paul Laurens[1].
Au cours de sa carrière, il a obtenu de multiples récompenses à ses expositions et bénéficié de nombreuses commandes publiques.
Il est surtout célèbre pour sa toile Une leçon clinique à la Salpêtrière (Salon de 1887, Fonds national d'art contemporain) qui représente le neurologue Jean Martin Charcot examinant la patiente hystérique Blanche Wittmann, lors d'une de ces célèbres «leçons du mardi», dont il avait fait un véritable «spectacle»[2]. Charcot y est représenté entouré d'un grand nombre de ses élèves et collaborateurs, dont Théodule Ribot[3], Paul Richer et Gilles de La Tourette. On y voit aussi le neurologue Joseph Babinski soutenant la patiente[4].
Brouillet est également l'auteur de La Violation du tombeau d'Urgel par les Dominicains[5], L'Exorcisme. Musiciens arabes chassant le djinn du corps d'un enfant (1884, musée des Beaux-Arts de Reims), Le Paysan blessé (Salon de 1886), L'Ambulance de la Comédie-Française en 1870 (1891), Le Vaccin du croup à l'hôpital Trousseau (1895), ainsi que des portraits de personnalités de l'époque, dont Joseph Babinski et Adolphe Carnot (1905)[6].
Influencé par son maître Jean-Léon Gérôme, Brouillet s’adonne à la peinture orientaliste, à la faveur de sa découverte du pays natal de son épouse, Emma Isaac, fille d’un riche commerçant juif constantinois, cousine de Ferdinand Isaac, dont il adoptera même la fille, Yvonne, née hors mariage en 1889 à Constantine, à la mort de sa mère, Marie-Louise Travers, le [7]. L’année suivante, en 1893, rentré en France avec sa fille adoptive, il élèvera Yvonne comme sa propre fille, la représentant dans 14 toiles[7]. Élève de la cantatrice Louise Grandjean, celle-ci sera engagée, le , à l’Opéra-Comique comme chanteuse lyrique, sous le nom de scène d’«Yvonne Florentz», et épousera le compositeur Joseph-Eugène Szyfer(nl), en 1913[8].
Brouillet s'est rendu deux fois en Grèce, d'abord en 1901 pour la réalisation d'une commande de l'État (Renan méditant sa prière sur l'Acropole) puis en 1903 pour réaliser le portrait de la reine Olga de Grèce, en 1901. En 1904, le magazine Femina l’a consacré comme le «peintre de la femme[9]». En 1906, il est promu officier de la Légion d'honneur[10], en même temps qu'il reçoit la médaille d'or du Salon où il présente sa grande composition pour la Sorbonne Les Étudiants acclament Edgar Quinet et Edmond Michelet le lorsqu'ils reprennent possession de leur chaire.
Parti sur une route glacée pour porter secours à un convoi de réfugiés belges, le , il est frappé de congestion et meurt quelques heures plus tard. Ses obsèques ont eu lieu à Couhé Vérac.
L'Exorcisme. Musiciens arabes chassant le djinn du corps d'un enfant (1884), musée des Beaux-Arts de Reims.
Portrait de Jean et Jeanne, les enfants du professeur Joffroy (1895), Paris, Petit Palais.
La Vie simple (1904), Paris, Petit Palais.
Illustrations
André Brouillet a œuvré comme illustrateur pour des ouvrages et des revues.
Les Découvertes de M.Jean d’Émile Desbeaux, éd. P. Ducrocq, 1883.
Les Contemplations de Victor Hugo, éd. Testard, 1886, avec la gravure Bergère et troupeaux.
Les Reliques d'amour d'Emmanuel Ducros, éd. Alphonse Lemerre, 1886.
La Danse du ventre de Rodolphe Darzens, dans la Revue illustrée, .
Une tache d'encre de René Bazin, Tours, éd. chez Mame, 1889, couronnée par l'Académie Française en 1904.
Le Noël de Lucette d’Henry Gréville, dans le Figaro illustré, [17].
Une Chasse au loup d’Henri Lafontaine, dans le Figaro illustré, [18].
Steeple-Chase de Paul Bourget, éd. Alphonse Lemerre, 1894.
La Volonté du Bonheur de Jules Case, Paris, éd. Paul Ollendorff, 1895.
Fort comme la mort de Guy de Maupassant, Paris, éd. Paul Ollendorff, 1904.
Les Musardises, La Brouette d'Edmond Rostand, Paris, librairie Pierre Lafitte et Cie, 1910, p.160.
Notes et références
Gérard Aubisse, Les peintres des Charentes, du Poitou et de Vendée: XIXe – XXesiècles: dictionnaire et notices biographiques, Échiré, Gérard Aubisse, , 543p. (ISBN978-2-95060-793-5, lire en ligne), p.254.
Mireille Losco-Lena, «Une leçon clinique à la Salpêtrière, 1887: trois conceptions de la mise en scène théâtrale», Lebenswelt. Aesthetics and philosophy of experience, no3, , p.93 (lire en ligne, consulté le ).
Jean-Louis Signoret, «Une leçon clinique à la Salpêtrière (1887) par André Brouillet», Revue Neurologique, no139, , p.687-701.
Philippe Bata, Michèle Friang et Jacques Saint-Just, André Brouillet (1857-1914) (catalogue de l'exposition au Musée Sainte-Croix de Poitiers du au et au Musée de l'Echevinage de Saintes du au ), Poitiers, Musées de la ville de Poitiers et de la société des antiquaires de l'Ouest, , 207p. (ISBN2-903015-40-6).
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