Auguste Bénard, né le à Paris et décédé le à Liège, est un éditeur et imprimeur français qui travaille à Liège de 1873 à 1907. La collaboration qu'il maintient à partir de 1887 avec les artistes Émile Berchmans, Auguste Donnay et Armand Rassenfosse est à la base d'une production graphique à l'avant-garde de l'art de l'affiche en Europe, fin du xixe siècle et début du xxe siècle.
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Auguste Bénard, né en 1853[1],[2],[3],[4] (même si certaines sources indiquent 1854[5],[6]), est le fils d’un architecte parisien. Il commence à travailler comme ouvrier lithographe[3]. Il se rend ensuite à Orléans où il va travailler pour Paul Desjardins[3]. Il s'y familiarise avec les procédés de la lithographie[3]. Par après, il est employé à Saumur avant d'arriver à Liège en 1873. Il y travaille dans un premier temps comme dessinateur lithographe puis comme directeur de l’imprimerie Dessain, poste qu'il occupe jusqu'en 1887[3]. À ce moment, il décide de se mettre à son compte et crée sa propre société dédiée à l’imprimerie, à l’édition et à la typographie artistique[3].
Il fonde en 1887 Caprice revue (1887-1888), un hebdomadaire artistique de 8 pages qui comptera soixante-cinq numéros publiés, dont vingt-huit sont agrémentés d’une planche de bande dessinée en quatrième de couverture[7]. Ces planches sont illustrées par un groupe de jeunes artistes (dont Ernest Marneffe), et plusieurs d'entre eux collaborent également avec l'imprimerie d'Auguste Bénard[7] : Émile Berchmans, Auguste Donnay, et Armand Rassenfosse.
Auguste Bénard s’installe rue Lambert-le-Bègue, et sera, tout au long de sa carrière, « un artiste et surtout un facilitateur de projets »[3], en plus de ses rôles d'éditeur et d'imprimeur. De 1888 à 1907, des affiches à l'avant-garde naissent de la collaboration qu'il maintient avec les jeunes artistes qu'il emploie (Émile Berchmans, Auguste Donnay, et Armand Rassenfosse)[3],[8],[9] et « ce qui est au départ un simple support publicitaire va atteindre le statut d’œuvre d’art »[3].
Les « affiches Bénard » se caractérisent en général par « la spontanéité, le réalisme peu appuyé, la mise en page originale et la maîtrise technique [...] »[8]. Chaque artiste apporte des préférences et des expériences qui lui sont propres : Armand Rassenfosse se distingue par « des demi-teintes cernées d'un trait tantôt souple tantôt vigoureux »[8] ; Auguste Donnay « se montre particulièrement sensible à l'atmosphère et à l'émotion »[8] ; Émile Berchmans « donne d'autant plus de vigueur aux aplats de couleurs qu'il les souligne par le dessin »[8]. Auguste Bénard, quant à lui, se distingue par ses innovations techniques. Il serait l’un des premiers imprimeurs à utiliser des papiers de couleurs[8] et à renouveler les techniques d’impression de la chromolithographie[3].
Auguste Bénard s'est intégré à Liège : il sera membre de la Société typographique liégeoise, vice-président de la Chambre syndicale de l’imprimerie et vice-président du Cercle belge de Librairie[3]. Cependant, il conserve aussi des liens avec la France : il est membre fondateur de la Chambre de commerce française de Liège et membre du Comité de l’Association française de Bienfaisance[3]. Il participe aux foires et expositions universelles, et il réalise, entre autres, l’édition du Livre d’or et de l’Album commémoratif de l’Exposition universelle de Liège en 1905[3]. Franc-maçon et de religion protestante, il décède le 5 septembre 1907 à Liège[1],[2],[4].
« Il serait injuste de ne pas féliciter M. Auguste Bénard, qui est non seulement un éditeur de goût, mais aussi le collaborateur et l’ami de ceux qui lui doivent d’être au premier rang parmi les rénovateurs de la Réclame murale en Belgique. »[10]
— Maurice Bauwens, Les Affiches étrangères illustrées