Il étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Liège, où il est l'élève d'Adrien de Witte[1],[2],[3]. Il partage ensuite un atelier à Liège avec François Maréchal[3],[4] puis il reçoit les conseils de Félicien Rops et Pierre Puvis de Chavannes lors de son séjour à Paris[1],[2],[3]. Il se présente au Salon des indépendants en 1890[1],[2]. En 1892 il voyage en Provence, séjournant à Sisteron[1],[2]. Il y revient de façon régulière et y peint quelques paysages[1],[2]. Il vit entre Liège, où il présente sa première grande exposition en 1912, Paris, où il collabore au journal La Charge, et la Provence[1],[2]. Peu avant son décès en septembre 1920[5], il est brièvement professeur de peinture à l'Académie royale des beaux-arts de Liège et connaît le succès lors d'une exposition organisée à la Galerie royale à Bruxelles[1],[2],[3].
Œuvre
Il réalise principalement des peintures, mais aussi des gravures, des illustrations et des dessins[1]. Il est avant tout le «Peintre de la femme»[3],[6],[7] comme le décrit Régine Rémon[3]: «En dehors de quelques paysages, son œuvre est presque exclusivement consacrée à la femme: danseuses, bohémiennes ou courtisanes, nues ou élégamment vêtues, fardées et parées de bijoux. Ses modèles au regard aguichant ou mélancolique sont représentés dans des intérieurs feutrés aux décors orientaux, dans des poses alanguies, se coiffant ou se maquillant. Ces sujets jugés audacieux lui valurent une réputation de peintre scandaleux. La facture est classique mais généreuse, le dessin ferme et rigoureux, la mise en page souvent originale. Le peintre joue avec subtilité sur les contrastes colorés: les rouges carmin, les bruns aux reflets lilas, les gris et les blancs carnés.»
Sander Pierron informe, dans son ouvrage L'École de Gravure de Liège de 1923, des gravures qu'Ernest Marneffe a réalisées et des circonstances qui ont permis cette mince production[4]: «Le peintre Ernest Marneffe [...] a, lui aussi, au début de sa carrière, taquiné la plaque de cuivre et de zinc. Il avait en commun un atelier avec François Maréchal, et c'est en assistant aux essais calcographiques de celui-ci qu'il obéit un instant, un seul instant, au désir de prendre lui-même le burin. On connaît de Marneffe dix planches, de formats très différents et qui n'annoncent d'aucune manière, par leur forme et par leur sujet, la future personnalité si ardente du maître. [...] Ces tentatives de Marneffe devaient rester sans lendemain; et les seules épreuves que, après sa mort, l'on découvrit dans son atelier de ses rares et précieuses eaux-fortes, sont des épreuves d'essai. Nous ignorons s'il y eu des tirages.»
L'Orientale, huile de 44,5 × 35 cm, Liège, La Boverie[9].
Danseuse aux castagnettes, huile de 130 × 70 cm, Liège, La Boverie[10].
Expositions
Il expose au Cercle royal des Beaux-Arts de Liège de 1895 à 1913[1],[2].
1920: Exposition à la Galerie royale, Bruxelles[2].
1992: Le Cercle royal des Beaux-Arts de Liège 1892-1992, du 18 septembre au 20 avril 1993, Cercle royal des Beaux-Arts, Liège[1].
2011: École Liégeoise du Paysage, du 1er au 29 mai, Place Royale 41, Spa[11]; Plaisir et Placement 2011, du 3 au 30 septembre, Zeedijk 673, Knokke-Heist[12].
2015: Autour de Richard Heintz, du 16 mai au 14 juin, Rue Henri Vieuxtemps 13, Liège[13].
Réception critique
«Proche par certains thèmes de Rops ou de Toulouse-Lautrec, l'œuvre de Marneff séduit par son originalité, sa richesse chromatique et par l'expression de volupté qui se dégage de ses compositions.»[3]
—Régine Rémon
Notes et références
Pierre Somville, Marie-Christine Depouhon et Gilbert Depouhon, Le Cercle royal des Beaux Arts de Liège 1892-1992, Bruxelles, Crédit Communal, , 128p. (OCLC35121530), p.42 et 75
Jacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'École liégeoise du paysage, Liège, École liégeoise du paysage Éditions, , 657p. (ISBN2-9600459-04), p.432-435
Rita Lejeune (direction) et Jacques Stiennon (direction et rédaction de l'article), La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture tome III, Bruxelles, La Renaissance du Livre, , 442p. (lire en ligne), p.271
Jacques Parisse, Actuel XX: la peinture à Liège au XXesiècle, Liège, Éditions Pierre Mardaga, , 264p. (ISBN978-2-8021-0006-5), p.36, 39
Dictionnaire des peintres belges du XIVesiècle à nos jours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995.
Jules Bosmant, La peinture et la sculpture au Pays de Liège de 1793 à nos jours, Liège, Mawet éditeur, 1930, p. 215-220 et 310.
Jacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'École liégeoise du paysage, Liège, École liégeoise du paysage Éditions, 2014, p.432-435.
Rita Lejeune et Jacques Stiennon, La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture tome III, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1979, p.271 (article de Jacques Stiennon).
Jacques Parisse, Actuel XX: la peinture à Liège au XXesiècle, Liège, Éditions Pierre Mardaga, 1975, p.36 et 39.
Jacques Parisse, Ernest Marneffe 1866-1920, peintre de la femme, Sprimont, Éditions Pierre Mardaga, 2001.
Sander Pierron, L'École de Gravure de Liège, Bruxelles, Édition de "Savoir et Beauté" Revue d'Art et d'Enseignement, 1923, p.71-74.
Pierre Somville, Marie-Christine Depouhon et Gilbert Depouhon, Le Cercle royal des Beaux Arts de Liège 1892-1992, Bruxelles, Crédit Communal, 1992, p.42 et 75.
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