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Bernard Lange, né à Toulouse le et mort à Paris le , est un sculpteur français.

Bernard Lange
Antoine Étex, Portrait de Bernard Lange, bas-relief en marbre, musée des Augustins de Toulouse.
Naissance
Décès
(à 84 ans)
Paris
Période d'activité
-
Nationalité
France
Activités
Sculpteur
Autres activités
Restaurateur d'œuvre d'art
Formation
Académie de peinture, sculpture et architecture de Toulouse
Maître
Lieux de travail
Mouvement
Néo-classicisme
Distinctions
Médaille d'or (salon de 1777)

Il se distingue essentiellement par sa fonction de premier restaurateur en chef des Antiques du musée du Louvre lors de sa création en 1793. Bien qu’ayant participé à de nombreux Salons tant toulousains que parisiens, Bernard Lange, ne laisse pas un grand témoignage de son passage, peu d’œuvres nous étant parvenues. Cela est en partie dû à des ventes successives, des détériorations, et surtout au fait que son emploi au sein du musée du Louvre l’a empêché de produire beaucoup d’œuvres. Néanmoins, celles qui nous sont parvenues témoignent de son talent et de son goût affirmé pour le style néoclassique.


Biographie


Bernard Lange voit le jour le à Toulouse dans le quartier de Saint-Cyprien. Issu d’une famille de faiseurs de cordes de violons, Lange se destine tout d’abord à des études de droit qu’il abandonne très vite afin de suivre les cours de l'Académie de peinture, sculpture et architecture de Toulouse, dans le but de suivre une carrière de sculpteur. Lange se forme alors aux côtés de François Lucas, fils de Pierre Lucas lui-même élève d’Antoine Rivalz. Prônant un retour à l’antique, Lucas donne à son élève une formation d’esprit classique. En 1775, Lange se distingue au salon de l’Académie royale des beaux-arts de Toulouse, en obtenant une médaille de 15 livres pour le premier prix d’anatomie. Puis deux ans après, au Salon de 1777, il remporte la médaille d’or[1] en présentant cinq œuvres, Les Arts, le Sacrifice à Flore, un Enfant sur un bélier que Vénus fait promener avec un Sylvain et deux bas-reliefs en terre cuite[2], Cette médaille lui permet d’envisager sérieusement le voyage en Italie, nécessaire à cette époque pour tout artiste désireux de réussir dans sa profession.

Dès son arrivée à Rome, Lange intègre l’atelier du maître sculpteur Carlo Albacini, atelier important où s’est formé Antonio Canova, et suit les cours de l’Académie de France, dirigée par Joseph-Marie Vien. Le voyage en Italie permet donc à Lange d’accroître sa culture classique, de chercher l’inspiration dans l’étude des grands modèles et lui donne l’occasion de se forger un réseau de relations et de connaissances en prévision du retour en France. Il se lie notamment avec l’archéologue Ennius Quirinus Visconti et fréquente des compatriotes, parfois toulousains, tels que Vigan, Roques, Castex ou Borelli. En 1793, Lange est contraint de quitter précipitamment l’Italie à la suite de l'onde de choc provoquée par la Révolution française. En effet, à la suite de l'assassinat sur le Corso du secrétaire de la Légation, Basseville, les conditions de la vie à Rome se dégradent de jour en jour et la sécurité des expatriés français n’est plus assurée.

Voyageant seul afin de ne pas exposer sa femme et sa fille à des risques inutiles, Lange débarque probablement dans le port de Marseille et s’installe dans la ville d’Antibes pour une durée assez courte.

Aux alentours de 1794-1795, il se voit nommé « statuaire du Louvre » avec la charge de restaurer les anciennes statues plus ou moins mutilées[3], grâce à l’appui d'Ennius Visconti. Les travaux de restauration composent dès 1795 l’essentiel des activités de Lange grâce à la création du Muséum central des arts au Louvre en 1793 et de l’afflux d’œuvres d’art italiennes, fort dégradées par le transport, issues du tribut de guerre de la campagne napoléonienne en Italie.

Son poste de restaurateur des antiques du Louvre offre à Lange l’opportunité de produire quantité de moulages de qualité sur les œuvres originales. Très attaché à Toulouse, sa ville natale, Lange n’aura de cesse d’envoyer ces moulages à l’Académie de peinture, sculpture et architecture.

Lange remplit ses fonctions de restaurateur des statues antiques avec un zèle et une habileté remarquables, mais surtout, il ne cesse de produire des ouvrages de sa composition. Quelques-unes de ses statues ont figuré avec éclat à chacune des expositions du Louvre auxquelles il participa. Plusieurs œuvres ont plus particulièrement fixé l’attention du public, parmi lesquelles deux bas-reliefs exécutés avant 1800, qui se situent dans une des salles du Muséum, l’un l'Egypte montrant le colosse de Memnon, l’autre, la Grèce montrant l’Apollon Pythien. Lange a aussi participé plus tard aux travaux de décoration de la Cour carrée du Louvre en exécutant pour l’une des « lunettes », à côté de l’ouvrage de Jean Goujon, un bas-relief représentant la Logique et l’Eloquence[4]. De même, il laisse au cimetière du Père-Lachaise, plusieurs ornements funéraires.

Durant les quarante-six ans qu’il réside à Paris, et malgré un attachement incontestable à la ville de Toulouse, Lange ne revient dans sa ville natale qu’en 1826, soit cinquante ans après l’avoir quittée, afin d’ériger deux monuments dans l’église paroissiale de Saint-Jérôme. Le premier à François Lucas, en témoignage de sa reconnaissance éternelle, le second, à la mémoire de Jacques-Pascal Virebent.

Au cours de sa longue carrière, Lange sait s’attirer les faveurs des plus grands, la princesse Marie d’Orléans se plaisait à travailler dans le même atelier que lui et le Roi Louis-Philippe le visitait souvent et le complimentait sans cesse.

Bernard Lange achève sa carrière à Paris avec le titre de restaurateur en chef de l’atelier de restauration des statues antiques. Epuisé par une longue maladie, il s’éteint dans sa résidence, située dans le Palais du Louvre, le mardi 28 mai 1839 à l’âge de 85 ans. Ses obsèques sont célébrées le lendemain, à 13 heures, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.

À la demande de Jean Suau en 1843, Mlle Lange  fille unique de Bernard Lange  fait don au musée de la ville de Toulouse d’un monument élevé à la mémoire de Bernard Lange. Il consiste en un médaillon de marbre représentant Lange de profil, grand comme nature, et exécuté par Antoine Étex. Ce médaillon est incrusté dans un piédestal sur lequel est placée la statue de Philopoemen à Sellasie, œuvre de Lange en marbre également, qui lui valut une médaille de première classe à l’une des expositions du Louvre sous le Consulat. L’ensemble est aujourd’hui visible dans le salon rouge du musée des Augustins de Toulouse.

Si le vœu le plus cher de Lange qui était de mourir à Toulouse ne fut exaucé, sa ville natale garde un fort témoignage du passage de cet artiste dont elle a conservé bon nombre d’œuvres. Elle lui a rendu un dernier hommage en lui dédiant une place et une rue, entretenant ainsi le souvenir de cet artiste.


Œuvre


Philopoemen à Sellasie (1829), musée des Augustins de Toulouse.
Philopoemen à Sellasie (1829), musée des Augustins de Toulouse.
La France et la Religion soutenant les armes de la France, bas-relief surmontant l'inscription « À toutes les gloires de la France », fronton de l'aile Gabriel du château de Versailles.
La France et la Religion soutenant les armes de la France, bas-relief surmontant l'inscription « À toutes les gloires de la France », fronton de l'aile Gabriel du château de Versailles.

Exécutions de Lange au sein de l’atelier de restauration du Musée du Louvre


L’idée même de créer un atelier de restauration des œuvres au Louvre s’impose de concert avec la création même du Musée afin de permettre à tout citoyen d’admirer les trésors de la Nation et de tirer enseignement des chefs-d’œuvre des Anciens. Les archives du Musée du Louvre mentionnent que les ouvrages de restauration se scindaient en deux catégories. La première concernait les travaux de type mobilier et la seconde les travaux de type statuaire.

L’activité de l’atelier ne se limite donc pas à des travaux de restauration : celui-ci produit des ouvrages nécessaires à la décoration des nouvelles salles du Musée et surtout à l’exposition des œuvres, tant modernes qu’antiques. Dans ce but, quantité de piédouches, piédestaux, socles, bases de colonnes, colonnes, cimaises, cippes, gaines, sont réalisés dans l’atelier. De même l’atelier intervient dans le décor des salles. À ces travaux s’ajoutent des restaurations de cassures accidentelles, qui semble-t-il étaient fréquentes dans l’atelier, ainsi que l’époussetage des œuvres. L’atelier s’occupe donc de toutes les phases préparatoires nécessaires à l’exposition des œuvres.

La plus grande activité de l’atelier reste tout de même la restauration des œuvres statuaires. À cette époque, le terme de restauration n’implique pas les mêmes actions qu’aujourd’hui ; au XVIIIe siècle, restaurer est avant tout rendre possible l’exposition et la compréhension de l’œuvre. Ainsi, lorsqu’une statue entre au Louvre démembrée ou fragmentée, l’atelier se charge de combler ces manques en recréant la partie manquante.

Lange, en tant que chef d’atelier s’implique dans chacune des étapes de restaurations, du constat de l’état de l’œuvre, à l’achat du bloc de marbre qui permettra la restauration de la dite œuvre. Si peu de documents attestent avec précision l’étendue du travail de Lange au sein de l’atelier, il ne fait aucun doute qu’il exécute lui-même nombre de restaurations.


Notes et références


  1. Archives du Musée des Augustins de Toulouse, attestation du prix d’anatomie et de sculpture, n° d’inventaire 48-19-1.
  2. Robert Mesuret, les expositions de l’Académie Royale de Toulouse de 1751 à 1791, Espic, Toulouse, 1972, p. 324.
  3. Desazard de Montgailhard, les artistes toulousains et l’art à Toulouse, Toulouse, 1925, T.3, p. 460.
  4. Appelée aussi La Logique et la Rhétorique, numéro d’inventaire LL436.
  5. Béatrix Saule, La France et la Religion soutenant les armes de la France, notice du catalogue Versailles, décor sculpté extérieur, Château de Versailles, 2005.
  6. Voir Clarac, Musée de sculptures antiques et modernes, 1826-1827, T. 1, p. 456.
  7. Musée Paul Dupuy, correspondance entre Bernard Lange et Jean Suau et de 1778 à 1828, lettre datée du 8 brumaire an XI (30 octobre 1802).
  8. Voir le catalogue d’exposition Rome à Paris, petit Palais, février à avril 1968 : Lorenzo da Mugiano (connu à Milan en 1508) : participant au mouvement de la renaissance lombarde, toute pénétrée de l’Antiquité, il a laissé sa signature sur deux marbres, un médaillon d’empereur d’une série de douze (Musée de Grenoble) et sur le buste de Louis XII.
  9. Archives du Louvre, série S 16, note de Bernard Lange datée du 8 janvier 1824 et série A 16, note de Bernard Lange. datée du 8 avril 1824.
  10. Voir Clarac, Musée de sculptures antiques et modernes, pl. 345, no 926.
  11. Archives du Louvre, série S 16 concernant les restaurations et réparations des sculptures, 14 juin 1825, lettre du comte de Fleury, conservateur des Tuileries, au comte de Forbin, conservateur du Musée du Louvre et série A 16, note de Bernard Lange en date du août 1825.

Bibliographie


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На других языках


[es] Bernard Lange

Bernard Lange (Toulouse, 7 de agosto de 1754 - París, 28 de mayo de 1839) fue un escultor francés. Es famoso esencialmente por su función de primer restaurador en jefe de las Antigüedades del museo del Louvre desde su creación en 1793.
- [fr] Bernard Lange



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