Chana Orloff, née le à Starokonstantinov[1] dans Kostiantynivka, Gouvernement de Iekaterinoslav, maintenant la région de Kharkiv, Ukraine et morte à Tel Aviv, le , est une sculptrice figurative juive de nationalité française.
Pour les articles homonymes, voir Orloff.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalités | |
Activité | |
Fratrie |
Mouvement | |
---|---|
Genre artistique | |
Distinction |
modifier - modifier le code - modifier Wikidata
Son père est précepteur et sa grand-mère, sage-femme ; elle est l'avant-dernière d'une fratrie de dix frères et sœurs.
À la suite des pogroms de 1905, elle émigre avec sa famille, en Palestine, dans le futur État d'Israël, alors qu'il fait encore partie de l'Empire ottoman. Elle trouve un emploi de tailleuse et couturière à Jaffa, où elle se joint au groupe sioniste Hapoel Hatzaïr (Le jeune ouvrier), et apporte son aide à d'autres immigrants qui viennent d'arriver.
Après cinq années en Israël, on lui offre un poste d'enseignante de coupe et couture dans un lycée de Herzliya, mais son frère l'aide à partir à Paris pour étudier la mode. Peu après son arrivée, elle décide de faire plutôt des études artistiques, et s'inscrit à des cours de sculpture à l'Académie Russe de Montparnasse.
Elle se lia d'amitié avec d'autres jeunes artistes juifs, parmi lesquels Marc Chagall, Chaim Jacob Lipchitz, Amedeo Modigliani, Pascin, Chaïm Soutine et Ossip Zadkine, et, en 1913, elle expose au Salon d'automne.
En 1916, elle épouse Ary Justman, un écrivain et poète né à Varsovie. Le couple aura un fils (Elie), mais Ary meurt de la grippe lors de l'épidémie de 1919.
En 1925, elle et son fils obtiennent la nationalité française et elle reçoit la Légion d'honneur. Grâce à une bonne santé financière, elle peut quitter son atelier du 68, rue d'Assas[2] en faisant construire une maison-atelier, à la villa Seurat dans le 14e arrondissement de Paris, sur les plans de l'architecte Auguste Perret[3]. Dans les années 1930, elle fréquente régulièrement, au 20 rue Jacob, le Salon de Natalie Barney, pour qui elle réalisera une grande chouette placée dans son jardin (la sculpture sera détruite pendant la Seconde Guerre mondiale)[4].
En 1942, après l'occupation de la zone libre, elle s'enfuit en Suisse avec son fils et le peintre juif tchèque Georges Kars, grâce à l'aide du commissaire de police Louis Duclos [5]. En , Kars se suicide à Genève[6], elle retourne à Paris avec son fils et constate que sa maison a été saccagée et les sculptures de son atelier détruites.
Après l'indépendance d'Israël, elle y passe de plus en plus de temps. En 1949, le Musée des Beaux-Arts de Tel Aviv organise une exposition de 37 de ses sculptures. Elle reste en Israël pendant environ un an pour achever une sculpture de David Ben Gourion, le Monument des héros dédié aux défenseurs d'Ein Gev et le Monument de la maternité en mémoire de Chana Tuckman morte pendant la guerre d'indépendance d'Israël. Outre ces monuments, elle a sculpté les portraits du futur Premier ministre Levi Eshkol, des architectes Pierre Chareau et Auguste Perret, des peintres Henri Matisse, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso et Per Krohg, ainsi que des poètes Hayyim Nahman Bialik et Pierre Mac Orlan.
Chana Orloff meurt en Israël, à Tel-Aviv, le .
Dans le 14eme arrondissement de Paris, sa maison-atelier du 7 bis, villa Seurat, conçue en 1926 pour Chana Orloff par Auguste Perret et dans laquelle elle vécut et travailla de 1926 de 1968 a été conservée par ses héritiers dans l'état dans lequel l'artiste l'a laissée. Cette maison-atelier a été labellisée en 2020 "maison des illustres" par le Ministère de la Culture[7]. La maison-atelier est ouverte à la visite sur rendez-vous[8].
Une partie de ses œuvres fait partie de la collection permanente du Musée des Beaux Arts de Poitiers.
La rue Chana-Orloff, dans le 19e arrondissement de Paris, porte son nom[9], et une statue d'elle Mon fils marin (1924) orne, depuis , la place des Droits-de-l'Enfant, dans le 14e arrondissement.
Sur les autres projets Wikimedia :