Charles Nègre, né le à Grasse où il est mort le , est un artiste peintre, devenu photographe au début des années 1850.
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Charles Nègre étudie la peinture sous la direction de Paul Delaroche, Michel Martin Drolling, puis achève sa formation auprès d’Ingres.
Il suit les cours de l'École des beaux-arts de Paris et expose ses tableaux au Salon parisien de 1843 à 1864[1]. Il y obtient en 1850 une médaille de 3e classe. Il présente quelques gravures : Vue de la cité (1859), La Porte royale de la cathédrale de Chartres (1861). En 1847 il obtient la commande de copies du Portrait de Louis-Philippe d'après Franz Xaver Winterhalter.
Ses tableaux et ses gravures se trouvent essentiellement dans deux musées :
Lorsque Louis Daguerre présente son invention en 1839 au public, Charles Nègre décide alors de s’installer dans son propre atelier[4] situé 21, quai de Bourbon sur l’Île Saint-Louis à Paris.
Esprit curieux, Charles Nègre est attiré par la photographie naissante. Au début, il pense que cette technique peut l’aider à réaliser ses tableaux. Je fus frappé d'étonnement à la vue de ces merveilles et, entrevoyant l'avenir réservé à cet art nouveau, je pris la résolution d'y consacrer mon temps et mes forces. Toutefois, il en découvre vite les autres possibilités et va pratiquer la photographie comme un art à part entière qui assura sa gloire à Paris. Il est sans conteste l'un des artistes les plus doués de cette génération de pionniers de la photographie.
Il met au point son propre procédé de gravure héliographique avec passage dans un bain d'or pour produire des œuvres qui réunissent la finesse et la précision de la photographie à la fermeté et à la profondeur des teintes de la gravure.
Une épreuve sur papier salé de septembre ou novembre 1851 de ses Ramoneurs en marche[5] illustrent cette démarche. Probablement réalisée comme étude pour un tableau, cette série de photographies est considérée comme une étape importante de l’histoire de la photographie car représentant un des tout premiers essais de rendu du mouvement.
En 1851, contrarié de ne pas faire partie de la commande de l’État qu’on nommera plus tard la « Mission héliographique », Charles Nègre décide de sa propre initiative de photographier le littoral du Sud-Est de la France. Il est ainsi le premier photographe à avoir parcouru les Alpes-Maritimes juste après la création du département. Il exécute également une première série de clichés du Midi de la France en 1852, puis reçoit une série de commandes de l'État français pour la cathédrale de Chartres (1854), pour des reproductions d’œuvres d’art du Louvre (1858), et les nouveaux bâtiments intérieurs de l’asile impérial de Vincennes. En 1865, il est engagé par le duc de Luynes pour produire les planches du Voyage d’exploration à la mer Morte, à Pétra et sur la rive gauche du Jourdain. Ses travaux paraîtront sous forme d'albums aux éditions d'art d'Adolphe Goupil après 1853[6].
En 1863, sa santé vacillante le ramène dans sa région natale. Il se retire à Nice[8]. Il obtient un poste de professeur au Lycée Impérial de Nice et ouvre un atelier, 3 rue Chauvain[9].
Jusqu'à sa mort, il réalise, dans un souci de documentation systématique, une grande série de photographies de Saint-Raphaël à Menton. C'est dans les scènes de genre empruntées au quotidien de la rue qu'il excelle.
Mort dans l’oubli dans sa ville natale, Charles Nègre ne sera redécouvert qu’en 1936, à la faveur de grandes expositions photographiques organisées à Paris et à New York.
Il est inhumé au cimetière Sainte-Brigitte de Grasse[10].
Son petit-neveu, Joseph Nègre s’efforcera toute sa vie de promouvoir l'œuvre de son grand oncle. En 1991, il publie son livre La Riviera de Charles Nègre, reproduisant plusieurs clichés de la Côte d'Azur et de son arrière-pays.
La ville de Nice a donné son nom au musée de la photographie Charles Nègre.
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