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Claude Joseph Rouget dit de Lisle[2], souvent appelé Rouget de Lisle, est un officier français du génie, poète et auteur dramatique né le à Lons-le-Saunier et mort le à Choisy-le-Roi[3].

Claude Joseph Rouget de Lisle
Buste de Rouget de Lisle par Pierre-Jean David d'Angers.
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
Choisy-le-Roi
Sépulture
Caveau des gouverneurs (d) (depuis le ), deuxième tombeau de Rouget de Lisle (d) ( - )
Nationalité
Française
Activités
Compositeur, ingénieur, militaire, dramaturge, poète, écrivain, auteur-compositeur
Autres informations
Mouvement
Musique classique
Genre artistique
Musique classique
Distinction
Chevalier de la Légion d'honneur‎
Archives conservées par
Archives nationales (75AP)[1]
Œuvres principales
La Marseillaise des Travailleurs, Le Chant des Girondins, La Marseillaise, La Marseillaise de la Commune
Signature de Rouget de Lisle dans une missive adressée au ministre de la Guerre, le 20 ventôse an IV.

Il est l'auteur de La Marseillaise[4] et d'autres hymnes moins connus tels que l'Hymne Dithyrambique sur la conjuration de Robespierre et la Révolution du 9 Thermidor (1794) et Vive le Roi ! (1814).


Biographie



Officier du génie et auteur de La Marseillaise


Portrait de Rouget de Lisle (1792).
Portrait de Rouget de Lisle (1792).

Né le à Lons-le-Saunier, dans une maison sise 24 rue du Commerce, alors que sa mère était descendue de Montaigu au marché, Claude Joseph Rouget de Lisle est le fils aîné[2] des huit enfants de Claude Ignace Rouget[5] et de Jeanne Madeleine Gaillande[6]. Son père était avocat au bailliage de Lons-le-Saunier. Avec son frère Claude Pierre, il passe sa jeunesse à Montaigu et y poursuit ses études jusqu'au collège.

Sorti de l'École royale du génie de Mézières, il est nommé dans différentes garnisons, dont Mont-Dauphin, où il exerce ses talents de Don Juan[7]. En garnison à Strasbourg à partir du , au début de la Révolution, il fait la connaissance de Philippe-Frédéric de Dietrich, maire de Strasbourg, dans une loge maçonnique. À la demande de celui-ci, il compose plusieurs chants patriotiques, dont l'Hymne à la Liberté pour la fête de la Constitution célébrée à Strasbourg, le . La musique, inspirée d'Ignace Joseph Pleyel et que de Dietrich fait chanter par la foule sur la place d'Armes à Strasbourg. Plus tard, il compose Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le , chanté par Philippe-Frédéric de Dietrich lui-même (et non pas par Rouget de Lisle) pour la première fois en public dans son salon, dès le lendemain 26 avril. Le , Louise de Dietrich, épouse du maire, écrit à son frère Pierre Ochs :

« Cher frère, je te dirai que depuis quelques jours je ne fais que copier ou transcrire de la musique, occupation qui m'amuse et me distrait beaucoup, surtout en ce moment où partout on ne parle et discute que de politique en tout genre. Comme tu sais que nous avons beaucoup de monde, et qu'il faut toujours inventer quelque chose, soit pour changer de sujet, soit pour traiter de sujets plus distrayants les uns que les autres, mon mari a imaginé de faire composer un chant de circonstance. Le capitaine du génie, Rouget de Lisle, un poète et compositeur fort aimable a rapidement fait la musique du chant de guerre.
Mon mari, qui est bon ténor, a chanté le morceau qui est fort entraînant et d'une certaine originalité. C'est du Gluck en mieux, plus vif et plus alerte. Moi, de mon côté, j'ai mis mon talent d'orchestration en jeu, j'ai arrangé les partitions pour clavecin et autres instruments. J'ai donc beaucoup à travailler. Le morceau a été joué chez nous, à la grande satisfaction de l'assistance…[8] »

En réalité, il semble que La Marseillaise soit un air parodié : il apparaît que Rouget de Lisle aurait pris cet air dans l'oratorio Esther du maître de chapelle de la cathédrale de Saint-Omer, Jean-Baptiste-Lucien Grisons. Ce maître de musique professionnel, également reçu chanoine, avait composé la musique de cette partition à caractère religieux, pour la cathédrale de la ville, en 1784 ou 1787[9]. La notion de parodie n'implique aucunement l'idée de dérision, mais seulement l'action (fort répandue à l'époque) de réemployer un air existant en y adaptant des paroles nouvelles, sans lien avec sa destination d'origine. Mais en 1989 l'historien Hervé Luxardo a pu faire l'hypothèse inverse (jusqu'à présent non étayée néanmoins) : Grisons aurait repris la musique de cette marche et l'aurait ajoutée à son oratorio. Il est par ailleurs douteux qu'un musicien ait pu, dans cette période tourmentée, faire entendre une partition religieuse importante, alors que les chapitres ecclésiastiques de France avaient été totalement dispersés dès 1790 ou, pour certains, fortement réduits. Tout cela reste donc à prouver.

Face à l'invasion des armées coalisées, l'Assemblée déclare la « patrie en danger », et les fédérés des provinces gagnent Paris pour participer à la défense de la Patrie. Des fédérés marseillais entonnent et répandent sur leur chemin le chant de Rouget de Lisle, qui était déjà parvenu chez eux. C'est ainsi que Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin devient la Marche des Marseillois, puis La Marseillaise.

Rouget de Lisle quitte Strasbourg le 13 juin 1792 pour diriger la forteresse de Huningue. Le , Rouget de Lisle est destitué de ses fonctions de capitaine par Lazare Carnot pour avoir protesté contre l'internement de Louis XVI à la suite de la prise des Tuileries.

Rapidement réhabilité, il rejoint l'armée du Nord comme capitaine au corps de génie et devient aide de camp du général Valence à l'armée des Ardennes où il se lie d'amitié avec le général Le Veneur et l'adjudant général Hoche[10]. Il s'illustre en tant qu'ingénieur lors du siège de Namur, dont la citadelle est prise aux Autrichiens le 2 décembre 1792[10]. Il ajoute alors deux couplets à la Marseillaise, intitulés « couplets aux Belges », qui sont imprimés à Namur[10],[11],[12].

Proche des monarchiens, il est emprisonné sous la Terreur mais échappe à la guillotine. En 1795, il est envoyé à l'armée des côtes de Brest sous les ordres du général Hoche. Il affronte les Chouans et les Émigrés lors de l'expédition de Quiberon. Il démissionne en 1796 et vit difficilement à Lons-le-Saunier.


Auteur malchanceux et vie précaire


Portrait de Rouget de Lisle (1835).
Portrait de Rouget de Lisle (1835).

Il se montre tout à fait hostile à l'instauration du Premier Empire en 1804 ; il ose même alors écrire à Napoléon Bonaparte : « Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous[13] ! »

Sous le Premier Empire, il dirige une entreprise de fournitures de vivres auprès des armées.

Rouget de Lisle compose d'autres chants semblables à la Marseillaise et en 1825 il publie Chants français. En 1830 Hector Berlioz livre à la postérité une nouvelle orchestration du Chant du Neuf Thermidor (H51bis) et de La Marseillaise (H51A). Il n'arrive pas à percer dans la carrière littéraire et doit se contenter de travaux alimentaires (préfaces, traductions d'ouvrages anglais, mémoires). Il écrit sous la Restauration un hymne royaliste, mais celui-ci, baptisé Vive le Roi !, ne parvint pas à séduire Louis XVIII qui n'agréa pas la chanson[14].

Il finit sa vie dans une situation précaire, devant même vendre l'héritage de son père. On connaît une lettre[15] que Pierre-Jean de Béranger lui adresse, le , à la prison de Sainte-Pélagie, où il est emprisonné pour dettes. En 1830, Louis-Philippe Ier lui accorde une pension viagère de 1500 francs, puis une pension supplémentaire de 2000 francs en 1832. Il s'éteint à Choisy-le-Roi le à l'âge de 76 ans. Il repose d'abord à Thiais, dans la propriété de son ami Ange François Blein. Ses cendres sont solennellement transférées aux Invalides le [16] mais sa première tombe est conservée au cimetière de Choisy-le-Roi.

Les papiers personnels de Claude-Joseph Rouget de Lisle sont conservés aux Archives nationales sous la cote 75AP[17].


La Marseillaise


Article détaillé : La Marseillaise.

Le « Chant de guerre pour l'armée du Rhin » a été composé dans la nuit du à Strasbourg, à la suite de la déclaration de guerre à l'empereur d'Autriche. Il est dédié au maréchal Lukner. Philippe-Jacques Dannbach[18] (1747-1812), imprimeur de la municipalité, publie en mai le texte et la mélodie[19]. Un journal les reproduit et ils parviennent à Marseille. Enthousiastes les volontaires marseillais l'adoptèrent et le chantèrent en entrant dans Paris, le 30 juillet 1792. Le chant devient alors l’Hymne des Marseillais, puis La Marseillaise. Interdit pendant la Restauration, il est adopté comme hymne national de la République française le [20].

Les paroles de La Marseillaise sont marquées par les slogans patriotiques, et le style du temps, qu'on retrouve dans les affiches de conscription, ou autres chants : Aux armes, citoyens !, l'étendard sanglant est levé… Marchons… Il faut combattre, vaincre ou mourir… ou des images littéraires, comme chez Nicolas Boileau : …Et leurs corps pourris, dans nos plaines, n'ont fait qu'engraisser nos sillons (ode sur un bruit qui courut, en 1656, que Cromwell et les Anglais allaient faire la guerre à la France), comme d'autres chansons, alliant l'idée de patrie à celle de terre nourricière, de défense des plus faibles devant l'envahisseur (l'Europe coalisée contre la France), stigmatisant « les féroces étrangers qui ravissent d'entre nos bras nos femmes et nos enfants ».


Autres signatures



Publications



Hommages


Cénotaphe de Rouget de Lisle au cimetière de Choisy-le-Roi.
Cénotaphe de Rouget de Lisle au cimetière de Choisy-le-Roi.

Philatélie


1936 : centenaire de la mort de Claude Rouget de Lisle.
1936 : centenaire de la mort de Claude Rouget de Lisle.

Rouget de Lisle au cinéma et à la télévision


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Plusieurs films reprennent le personnage de Rouget de Lisle :


Notes et références


  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-3kpqyvcx6-1qhjh1voi1436 »
  2. Généalogie de la famille Rouget.
  3. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Choisy-le-Roi, n° 47, vue 39/106.
  4. La Marseillaise, par ROUGET DE LISLE., 1701-1800 (lire en ligne)
  5. Né le 5 avril 1735 à Petit-Noir, mort le 6 août 1792 à Orgelet.
  6. Née le 2 juillet 1734 à Lons-le-Saunier, morte le 20 mars 1811 dans cette même ville.
  7. André Golaz, Odette Golaz, A. Guillaume (préfacier), Notice historique et descriptive sur Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), Société d'études des Hautes-Alpes, Gap, 1981 (3e édition, 1re édition 1966), (ISBN 2-85627-001-8), p. 63.
  8. Arthur Loth, La Marseillaise : enquête sur son véritable auteur, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 158 p. (ISBN 978-2-7233-0458-0, lire en ligne), p. 25.
  9. Arthur Loth, op. cit. ; MUSEFREM (CNRS/CMBV) : Musiciens d'Église dans le département du Pas-de-Calais autour de 1790
  10. Marc Ronvaux, Namur 1792, le siège méconnu.
  11. Bibliothèque nationale, Principaux enrichissements au cours de l'année 1976. XVIIIe siècle..
  12. Chronique. In: Revue du Nord, tome 7, n°25, février 1921. pp. 75-85. (lire en ligne).
  13. André Castelot, Bonaparte, librairie académique Perrin, 679 p..
  14. Marie-Louise Jacotey, Rouget de Lisle et la Marseillaise : Histoire, Langres, Dominique Guéniot, , 94 p. (ISBN 978-2-87825-390-0, présentation en ligne), p. 45-46.
  15. Pierre-Jean de Béranger, Lettre cxxxvii À M. Rouget de Lisle : Correspondance de Béranger, t. 1, Paris, , 4 vol. ; in-8° (lire en ligne), p. 825.
  16. Photos de la cérémonie du transfert des cendres de Rouget de Lisle aux Invalides : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 9.
  17. Archives nationales.
  18. Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace : Dannbach Philippe Jacques
  19. Julien Tiersot, Histoire de la Marseillaise, Paris, Librairie Delagrave, , 152 p. (lire en ligne), p. 48-49, 76-78, 149
  20. BnF : Rouget de Lisle chantant La Marseillaise
  21. Christophe Marchal, « TGV en gare de Lons, dimanche 12 », sur actu.fr/voix-du-jura, (consulté le ) : « Le 9 juin 2001, le train corail dénommé le Rouget-de-Lisle, reliant Strasbourg à Marseille via Lons en une seule traite, effectuait son dernier voyage. »
  22. Catalogue Yvert et Tellier, Tome 1.

Annexes



Bibliographie



Liens externes


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[de] Claude Joseph Rouget de Lisle

Claude Joseph Rouget de Lisle oder Claude Joseph Rouget de l’Isle, geboren als Claude Joseph Rouget (* 10. Mai 1760 in Lons-le-Saunier; † 26. Juni 1836 in Choisy-le-Roi)[1] war ein französischer Komponist, Dichter und Offizier.

[en] Claude Joseph Rouget de Lisle

Claude Joseph Rouget de Lisle (French: [klod ʒɔzɛf ʁuʒɛ d(ə) lil]), sometimes spelled de l'Isle or de Lile[3] (10 May 1760 – 26 June 1836), was a French army officer of the French Revolutionary Wars. He is known for writing the words and music of the Chant de guerre pour l'armée du Rhin in 1792, which would later be known as La Marseillaise and become the French national anthem.[4]

[es] Claude Joseph Rouget de Lisle

Claude-Joseph Rouget de Lisle, o Rouget de l'Isle (Lons-le-Saunier, Franco Condado, 10 de mayo de 1760 - Choisy-le-Roi, 26 de junio de 1836), fue un militar y compositor francés, oficial del cuerpo de ingenieros del ejército francés. Como militar llegó a alcanzar la graduación de capitán del ejército francés.
- [fr] Claude Joseph Rouget de Lisle

[ru] Руже де Лиль, Клод Жозеф

Клод Жозе́ф Руже́ де Лиль (фр. Claude Joseph Rouget de Lisle; 10 мая 1760 (1760-05-10), Лон-ле-Сонье, департамент Юра — 26 июня 1836, Шуази-ле-Руа, департамент Сена и Уаза[1]) — французский поэт и композитор, в 1792 году написавший слова и музыку для революционного гимна «Марсельеза».



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