George Louis Palmella Busson du Maurier, né le à Paris et mort le à Hampstead (Londres, Royaume-Uni), est un écrivain et illustrateur britannique, né français. Il a notamment écrit les romans Peter Ibbetson et Trilby (ce dernier fait apparaître le personnage de Svengali).
True Humility de George du Maurier. Dessin paru dans Punch en novembre 1895.
Fils de Louis-Mathurin Busson du Maurier et d'Ellen Jocelyn Clarke, fille de Mary Anne Clarke, courtisane de la Régence, il croyait que son grand-père était un aristocrate qui avait émigré en Angleterre en 1789, fuyant la France révolutionnaire en abandonnant de vastes domaines en France. En réalité, Mathurin Busson, né à Coudrecieux (Sarthe), souffleur de verre de son état, et spéculateur amateur, avait dû s’enfuir pour échapper à des accusations de fraude[1],[2]. En 1802, après avoir ajouté «du Maurier» à son nom de famille, il était retourné en France où il avait abandonné femme et enfants[3]. Le Maurier était le nom du lieu-dit situé près du Château de Chérigny à Chenu (Sarthe) dans lequel se trouvait une verrerie, où Mathurin et son épouse Madeleine Labbé s'étaient installés après leur mariage[1].
Après avoir étudié les beaux-arts à Paris dans l'atelier de Charles Gleyre, qu'il décrit dans son roman Trilby[4], George part pour Anvers, où il perd l'usage de l’œil gauche[5], ce qui l'oblige à renoncer à sa vocation de peintre. Alors qu'il se trouve à Düsseldorf pour consulter un ophtalmologue, il rencontre Emma Wightwick, qu'il épouse peu après à Londres en 1863[6]. Devenu collaborateur du magazine satirique Punch en 1865, il y dessine deux caricatures par semaine. Sa plus célèbre caricature, intitulée True Humility («La vraie humilité»), est à l'origine d'une expression devenue proverbiale en anglais, «It's like the curate's egg» («C'est comme l'œuf de vicaire»), qui peut se traduire par «Il y a du bon et du mauvais.» C'est l'histoire d'un vicaire invité à prendre son petit déjeuner chez l'évêque, lequel s'écrie soudain: «Oh, mais on vous a donné un œuf pourri!» Ce à quoi le vicaire répond: «Mais pas du tout! Certaines parties sont très bonnes[7].»
En 1878, croyant illustrer une nouvelle invention d'Edison, le téléphonoscope (une invention littéraire qui est l'ancêtre de la télévision et de la visiophonie), George du Maurier représente l'image futuriste et visionnaire d'un couple de parents qui, assis dans le salon de leur domicile londonien, regardent leur fille jouer au tennis à l'autre bout de la Terre et dialoguent avec elle[8].
Sa vue se détériorant, George du Maurier est contraint de quitter Punch en 1891. Il s'installe à Hampstead (Londres) où, encouragé notamment par Henry James, il se met à écrire.
Il meurt peu après, en 1896. Il est inhumé au cimetière Saint-John(en) de la paroisse de Hampstead.
George du Maurier est très présent, en tant que son meilleur ami, dans le roman de David Lodge consacré à Henry James, Author, Author.
George du Maurier est le père de l'acteur Gerald du Maurier et le grand-père de Daphne du Maurier ainsi que des fils de Sylvia Llewelyn Davies, qui inspirèrent le roman Peter Pan de J. M. Barrie.
George du Maurier est l'auteur de trois romans, illustrés par ses soins, qui mêlent le réel au merveilleux:
1891: Peter Ibbetson (publié en France en 1944 aux éditions du Globe, traduction Lucienne ESCOUBE, réédition 2005 L'Or des fous, éditeur,notice n°: FRBNF40095299,puis en 1946 chez Gallimard, traduit par Raymond QUENEAU[9]; Nouvelle édition sous le même titre, traduit par Lucienne Escoube et Jacques Collard, L'Arbre vengeur, 2020)
1894: Trilby (publié en France en 1985)[10] Trilby, raconte l'histoire d'une modèle pour artistes très pauvre, qui, sous l'influence hypnotique de Svengali, un musicien génial et maléfique, entre en transe et devient momentanément une chanteuse de talent. Le roman connut un succès tel qu'il donna son nom à divers produits, en particulier à un chapeau, le «trilby», inventé à l'occasion d'une adaptation du roman pour la scène. L'intrigue de Trilby inspira en partie Le Fantôme de l'Opéra de Gaston Leroux. Il y caricature également, sous les traits de Joe Sibley, son ancien ami peintre Whistler, qui menaça de lui faire un procès[11].
1897: Le Martien
Adaptation cinématographique
1912: Trilby, film autrichien de Luise Kolm et Jakob Fleck.
1914: Svengali, film autrichien de Luise Kolm et Jakob Fleck, reprise du Trilby de 1912 (d'après Walter Fritz, Im Kino erlebe ich die Welt, Wien - München, Verlag Christian Brandstätter, 1996, 308p., p.62-63.
1931: Svengali d'Archie Mayo, d'après Trilby.
1935: Peter Ibbetson, film américain d'Henry Hathaway.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) Nina Auerbach, Daphne Du Maurier, Haunted Heiress, University of Pennsylvania Press, , 192p. (ISBN978-0-8122-1836-7, lire en ligne).
(en) Kieran Egan, Getting it Wrong from the Beginning: Our Progressivist Inheritance from Herbert Spencer, John Dewey, and Jean Piaget, Yale University Press, , 204p. (ISBN978-0-300-10510-0, lire en ligne).
(en) Philippe Lanthony, Art & Ophthalmology: The Impact of Eye Diseases on Painters, Kugler Publications, , 269p. (ISBN978-90-6299-460-1, lire en ligne).
(en) Fales Library, Reading Wilde: Querying Spaces, NYU Press, , 92p. (ISBN978-0-8147-2601-3, lire en ligne).
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