Les repères documentaires, malgré sa longue carrière, ne sont pas très nombreux[1],[2]. Il est mentionné pour la première fois en 1271 à Volterra comme louant une boutique avec un autre peintre – un certain Filippo di Jacopo. En 1281, il (Grifa tancredi) reçoit un paiement pour des travaux de peinture sur la Fontana Maggiore à Pérouse. En 1295, un acte notarial indique qu’il a pris un apprenti. En 1297 apparaît la première occurrence de son nom dans le registre des peintres florentins. Le , il reçoit un paiement pour une fresque exécutée au Palazzo Vecchio à Florence, représentant l’assaut du château de Pulicciano par les Guelfes blancs en cette même année 1303. La dernière occurrence de son nom figure dans le registre florentin en 1312.
L’œuvre
La reconstitution de l’œuvre de Grifo di Tancredi débute en 1946, lorsque Garrison[3] identifie, sous quatre peintres anonymes, des œuvres de la fin du Duecento, avant que Roberto Longhi[4] ne les regroupe comme étant d’un seul auteur qu’il nomme «Maestro di San Gaggio» (d’après l’œuvre principale: la Madone dite «de San Gaggio»). Ce n’est qu’en 1988, que Miklós Boskovits[5] déchiffrant l’inscription fragmentaire du panneau d’Édimbourg, déterminera l’identification du Maestro di San Gaggio à Grifo di Tancredi.
Le parcours stylistique de Grifo di Tancredi est un remarquable témoignage des révolutions picturales survenues à la fin du Duecento. En effet, si l’ensemble de son œuvre reste marquée par les stéréotypes byzantins (à l’image du Maître de la Madeleine, influence première si manifeste que certains voient en Grifo l’un de ses disciples), elle fit pourtant sienne, et de manière très précoce, de 1270 à 1290 environ, la leçon vigoureuse de Cimabue, avant d’intégrer —au tournant du siècle— les innovations du jeune Giotto. Aussi, surtout si elle est examinée en connaissance des évolutions futures, l’œuvre peut parfois apparaître déroutante, curieux mélange entre tradition et renouveau[6], même si fortement personnelle.
Diptyque d'Amsterdam
Déposition de Croix, Amsterdam, Rijksmuseum (inv. SK-A-3392).
Mise au tombeau, Amsterdam, Rijksmuseum(inv. SK-A-3393).
La plus ancienne œuvre attribuée est le Diptyque d'Amsterdam (vers 1275-1280, Amsterdam, Rijksmuseum) représentant la Déposition de Croix et la Mise au tombeau, fragments d’un vraisemblable tabernacle (dossale) représentant les Épisodes de la Passion (Tartuferi cite d’autres fragments autrefois dans la collection Harris à Londres[7]). Si l’ensemble de la composition est typiquement hérité du Maître de la Madeleine[8],[9], les personnages très expressifs – notamment par leurs gestes, leur visage – font inévitablement penser à Cimabue. L'attribution de ces panneaux reste très débattue entre les peintres florentins influencés par le Maître de la Madeleine, entre Grifo di Tancredi et Corso di Buono notamment.
Polyptyque Artaud de Montor
saint Pierre, Washington, National Gallery of Art
saint Jean-Baptiste, Chambery, Musée des beaux-arts
le Christ rédempteur bénissant, Washington, National Gallery of Art
saint Jacques le Majeur, Washington, National Gallery of Art
Le polyptyque Artaud de Montor (c. 1280), aujourd’hui démembré mais qui, en 1843, comprenait encore 5 panneaux liés: Saint Pierre (Washington, National Gallery of Art), Saint Jean Baptiste (Musée des beaux-arts de Chambéry)[10], le Christ rédempteur bénissant (Washington, National Gallery of Art), Saint Jacques (Washington, National Gallery of Art) et Sainte Ursule (?) (localisation inconnue, connue uniquement par une gravure de 1843) montre aussi la forte influence cimabuesque: modelé rendu par des traits clairs, nez en fourche, contours des yeux, etc[11]. Bernard Berenson en 1920 l’avait d’ailleurs attribué à Cimabue lui-même[12]. À noter aussi la forte similitude entre le saint Jean Baptiste de Chambéry et celui représenté sur la Maestà di San Gaggio, confirmant entre autres l’attribution à Grifo.
Tabernacle de Berlin
Tabernacle de Berlin (inv. N1047)
Le tabernacle de Berlin (inv. N.1047)[13], que l’on situe vers 1280-1285, représentant une Vierge à l’Enfant sur le panneau central, entourée à droite d’une Crucifixion et de la Flagellation, et à gauche de quatre saints, fut lui aussi attribué à Cimabue[14]: il n’y a qu’à comparer la vivacité de l’Enfant à celle de la Maestà du Louvre, ou à rapprocher la scène de la Flagellation de celle du panneau de la collection Frick (New York)[15], œuvres de Cimabue contemporaines du panneau berlinois. Quant à la Madone, elle est à rapprocher de la Vierge à l’Enfant de Manfredino da Pistoia, actuellement dans la collection Acton (Florence)[16].
En 1994, Angelo Tartuferi[17] a ajouté au catalogue de Grifo un «petit coffret peint» (c. 1285), remarquablement conservé: on y trouve la représentation de dix saints sur les côtés ainsi que la Vierge, le Christ en Homme de douleurs, saint Jean et sainte Hélène (?) sur le couvercle[18].
Tabernacle d’Édimbourg
Tabernacle d'Édimbourg (c. 1290)
Toujours à la même période appartient le magnifique Tabernacle d’Édimbourg (dit aussi panneau Crawfold & Balcarres) (c. 1290). L’iconographie est originale et pourrait reposer sur un modèle byzantin: la partie centrale représente la Mort de saint Ephraïm de Syrie (mort en 373) avec des scènes de la vie des saints de la Thébaïde (premiers ermites vivant dans le désert égyptien, dont saint Jérôme, saint Antoine abbé, et saint Jean l’Égyptien). Au-dessus du pinacle, le Christ Rédempteur avec six anges. Dans les volets sont représentées six scènes de la Passion du Christ, à gauche: les anges en affliction, la Crucifixion, les trois Maries au Tombeau; à droite: la Flagellation, le Christ aux outrages et la descente aux limbes. C’est a priori sa seule œuvre signée: «H(oc) op(us) q(uod) fec(it) m(agister) Gri(fus) Fl(orentinus)» selon la lecture de Boskovits[5].
Grifo di Tancredi ne s’est pas contenté d’assimiler le nouveau langage de Cimabue: il fut aussi le maître florentin le plus dynamique et le plus précoce à diffuser la nouvelle esthétique giottesque (l’espace du tableau, le clair obscur, le naturalisme…), et de ce fait il est souvent catalogué comme faisant partie d’un cercle de peintres dit protogiottesques au côté du Maestro della Cappella dei Velluti, de Pacino di Bonaguida, de Lippo di Benivieni, du Maestro della Santa Cecilia, de Jacopo del Casentino par exemple.
Tabernacle de San Diego
Maître de la Madeleine/Grifo di Tancredi Tabernacle de San Diego (c.1295)
Une œuvre comme le tabernacle de San Diego (c. 1295), qui semble être le fruit d’une collaboration entre le Maître de la Madeleine (auteur de la Vierge à l’Enfant au centre) et Grifo auteur des 12 Scènes de la Passion réparties de part et d’autre, exacerbe tout à la fois le caractère statique, classique, byzantin, presque maniéré, en tout cas résolument tourné vers les solutions du siècle passé du Maître de la Madeleine, et les aspects novateurs, dynamiques des scènes fébriles peintes par Grifo.
Maestà de San Gaggio
Maestà di San Gaggio (c. 1300)
Ce mélange d’ancien et de nouveau caractérise aussi la grande Maestà de San Gaggio (c.1300), qui jusqu’en 1988 avait valu à l’auteur la dénomination de Maestro di San Gaggio, une Vierge à l'Enfant sur un trône avec saint Paul, saint Pierre, saint Jean-Baptiste et saint Jean l’Évangéliste, jadis au monastère San Gaggio, maintenant à la Galleria dell'Accademia à Florence. L’influence de Giotto est ici manifeste: dans le manteau de la Vierge (inspiré de la Madonna della Costa ainsi que de la contemporaine Vierge d'Ognissanti), dans les jeux d’ombres et le complexe trône cosmatesque (qui paraît cependant bien maladroit, soulignant la nouveauté et la difficulté du procédé pour l’atelier de Grifo). L’héritage du Duecento est lui aussi perceptible, notamment dans les figures cimabuesque de la vierge et des quatre saints, figures à la fois vives et solennelles[19].
Les mêmes constats s’appliquent à deux œuvres de la même période:
le Tabernacle d’Oxford (c.1300) reconstitué par Garrison en 1946[3], bien qu'aujourd’hui dispersé entre la Christ Church Gallery à Oxford (Vierge et saint Paul entourés de neuf récits de la Passion du Christ) et l’ancienne collection Sessa à Milan (saint Pierre et neuf épisodes de la vie du Christ),
Grande Maestà de Berlin (inv. N.1042)
et la Grande Maestà de Berlin (c.1300-1305), une Vierge à l’Enfant avec quatre Histoires de la passion du Christ, attribué par Boskovits au peintre.
Dernières œuvres
Les dernières œuvres identifiées montrent une assimilation de plus en plus fine et personnelle du langage giottesque, notamment dans les trois petits triptyques suivants:
Triptyque Agnew
Triptyque Bandini
le petit Triptyque Agnew (c. 1300-1305)[20],[21] comprend une Vierge à l’Enfant avec saint François et saint Dominique (panneau central), la Flagellation et la Montée au Calvaire (volet gauche), la Crucifixion et la Déposition de Croix sur le volet droit. Il a été attribuée à Grifo par Longhi et Boskovits du fait de nombreux points de ressemblances avec la Maestà di San Gaggio,
le Triptyque de Memphis (c.1305) ajouté par Luciano Bellosi au corpus de Grifo[22],[23],
enfin le Triptyque du musée Bandini à Fiesole (c. 1305)[24] représentant une Maestà entourée de sainte Madeleine, de saint Francois et d'anges (panneau central), et des scènes de la passion dans les panneaux latéraux: Flagellation et Couronnement d'épines (panneau de gauche) et Crucifixion (panneau de droite). Attribué à Grifo par Conti dès 1983[25] confirmée par Tartuferi en 2003[26], il pose néanmoins le sujet des relations entre Grifo di Tancredi et deux maîtres anonymes florentins du début du XIVesiècle: le Maestro della Santa Cecilia (Bietti en 1993[27]) - le cartel du musée Bandini attribue l'œuvre à un suiveur de ce maître[28] - et le Maestro della Madonna delle Grazie[13].
De cette dernière phase datent les fresques de la chapelle (Oratorio di Sant'Jacopo) à Castelpuci (Firenze) avec les Scènes de la vie de sainte Catherine d’Alexandrie, récemment attribuées à Grifo[29].
On attribue aussi à Grifo di Tancredi une intervention sur les mosaïques illustrant les Histoires de la Passion au Baptistère de Florence, ainsi que le Couronnement de la Vierge au revers de la façade du Duomo de Florence à la fin du XIIIesiècle[10]. Mais ces attributions sont actuellement très fortement débattues[30].
Le nombre d’œuvres parvenues jusqu’à nous, ainsi que le prestige des commandes (il ne faut pas oublier les fresques du Palazzo Vieccho - cf. Biographie) suffiraient à démontrer à la fois la forte activité et la renommée de l’atelier de Grifo di Tancredi à la fin du Duecento et au tournant du Trecento[31]. Mais son rôle majeur restera avant tout d’avoir diffusé très tôt la toute nouvelle esthétique giottesque, notamment auprès de ses contemporains florentins.
Tabernacle d’Édimbourg (vers 1290), triptyque, tempera sur panneau de bois, 119 × 125 cm, National Gallery of Scotland, Édimbourg, prêt du comte Crawfold & Balcarres (inv. NGL 022.79 A)
Scènes de la vie du Christ du Tabernacle de San Diego (vers 1295), tempera sur bois, 67,3 × 179,4 cm, Galerie Timken, San Diego
Maestà de San Gaggio (vers 1300), 205 × 115 cm, Galleria Dell’Accademia, Firenze (inv. 1890 N.6115)
Tabernacle d’Oxford (vers 1300) dispersé:
Madone et saint Paul entourés de neuf récits de la Passion du Christ, 57 × 45 cm, Christ Church Gallery, Oxford
saint Pierre et neuf épisodes de la vie du Christ, collection privée
Grande Maestà de Berlin (vers 1300-1305): 78 × 67,5 cm, Gemäldegalerie, Berlin (inv. N.1042)
Triptyque Agnew (vers 1300-1305), 46,3 × 68,5 cm, collection privée
Triptyque de Memphis (vers 1305), Brooks Memorial Art Gallery, Memphis
Triptyque du musée Bandini (vers 1305), tempera sur panneau de bois, 43 × 34 cm, Museo Bandini, Fiesole
Fresques de la chapelle à Castelpuci (vers 1305), Firenze
Christ en homme de douleurs, la Vierge pleurant et saint Jean l'Évangéliste, peut-être sainte Ursule; dix saintes vierges martyres et des anges, vers 1285 ou 1307, tempera et or sur bois d'une châsse, collection Alana 2011[32].
Bibliographie
(par ordre chronologique de parution)
[ARTAUD DE MONTOR 1843] Alexis-François Artaud de Montor, Peintres primitifs. Collection de tableaux rapportés d'Italie, Paris, , p.30
[BERENSON 1920] (en) Bernard Berenson, «A newly discovered Cimabue», Art in America, vol.VIII, , p.251-271
[GARRISON 1946] (en) E. B. Garrison, «The Oxford Christ Church Library panel and the Milan Sessa Collection shutters. A tentative reconstruction of a tabernacle and a group of Romanizing Florentine panels», Gazette des beaux-arts, vol.LXXXVIII, , p.321-346
[TARTUFERI 1988] (it) Angelo Tartuferi, «Un libro e alcune considerazioni sulla pittura del Duecento in Italia centrale», Arte Cristiana, vol.LXXVI, no729, , p.437,442
[TARTUFERI 1990] (it) Angelo Tartuferi, La pittura a Firenze nel Duecento, Firenze, , p.61-63, 107-109
[PARENTI 1992] (it) D. Parenti, «Note in margine a uno studio sul Duecento fiorentino», Paragone, vol.XLIII, nos505-507, , pp. 55 s., 58 n. 17
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[TARTUFERI 1994] (it) Angelo Tartuferi, «Per Grifo di Tancredi: un'aggiunta e alcune conferme», Paragone, vol.XLV, nos529-533, , p.5-9
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[BELLOSI 2001] (it) a cura di M. Scalini - A. Tartuferi, «Ricordi di Carlo De Carlo e della sua collezione», dans Un tesoro rivelato. Capolavori dalla Collezione Carlo De Carlo (catal.), Firenze, Firenze, , 80p. (ISBN9788809021532), p.20
[TARTUFERI 2003.1] (it) Angelo Tartuferi, «Grifo di Tancredi», dans Enciclopedia Italiana G. Treccani - Dizionario Biografico degli Italiani, vol.59,
[TARTUFERI 2003.2] (it) Miklós Boskovits e Angelo Tartuferi (a cura di), «Scheda Maestà san Gaggio», dans Cataloghi della Galleria Dell’Accademia di Firenze Dipinti: Volume Primo (dal Duecento a Giovanni di Milano), Giunti Editore, , p.94-98, illus. n°36-40, planche V p.22 (saint Pierre)
[SCALINI 2004] (it) Mario Scalini (a cura di), L’arte a Firenze nell’età di Dante 1250-1300, Firenze, Giunti Editore, , 216p. (ISBN88-09-03695-6)
[CRESTI - PAOLUCCI - SCALINI - TARTUFERI 2005 FR] S. Bietoletti, E. Capretti, M. Chiarini, Carlo Cresti, A. Giusti, C. Morandi, Antonio Paolucci, Mario Scalini et Angelo Tartuferi (trad.Denis-Armand Canal), Florence: art et civilisation, , 525p. (ISBN978-2-85620-459-7)
[CHIODO 2009] (de) Sonia Chiodo, «Grifo di Tancredi», dans Allgemeines Künstlerlexikon, vol.62, Munich et Leipzig, , p.129-131
[GNONI MAVARELLI 2011] (it) Cristina Gnoni Mavarelli (a cura di), Museo Bandini di Fiesole: Guida alla visita del museo e alla scoperta del territorio, Florence, Polistampa, (ISBN978-88-596-0972-8, lire en ligne)
[CHIODO 2013] Sonia Chiodo, «notice Cat. 1 - Grifo di Tancredi - saint Jean-Baptiste (Chambery)», dans Dominique Thiébaut (direction), Giotto e Compagni, catalogue de l’exposition du Louvre, Paris, Louvre Éditions, (ISBN978-8-89773-711-7), p.68-69
Angelo Tartuferi, pour ne citer que lui, ne les cautionne pas en 2003 [TARTUFERI 2003.1]
occupant «un rôle de premier plan dans la peinture florentine de l'époque» [TARTUFERI 2004], p.61
Carlo Falciani et Pierre Curie (dir.), La Collection Alana: Chefs-d'œuvre de la peinture italienne, Bruxelles, Fonds Mercator, , 214p. (ISBN978-94-6230-154-2)
Ouvrage publié à l'occasion de l'exposition au musée Jacquemart-André du 13 septembre 2019 au 20 janvier 2020
Les sources principales de cet article sont les travaux des studiosi (historiens d'art) Miklós Boskovits, Sonia Chiodo, et Angelo Tartuferi: les points d’entrée étant les articles dans L'arte a Firenze nell'età di Dante 1250-1300 (2004), dans l'encyclopédie Treccani, et dans Cataloghi della Galleria Dell’Accademi di Firenze, articles s’appuyant eux-mêmes systématiquement sur la biographie ci-dessus.
Les sources sont ainsi majoritairement en langue italienne: la documentation française sur ce peintre reste très limitée, excepté l'important chapitre de Luiz C. Marques dans La peinture du Duecento en Italie centrale.
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