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Guilliam van Nieuwelandt[N 1], né à Anvers en 1584[1],[2] et mort à Amsterdam en 1635[1], est un peintre, graveur, poète et dramaturge de pièces à thèmes bibliques et historiques[3], ayant vécu et travaillé aux Pays-Bas méridionaux et septentrionaux[4],[5].

Guilliam van Nieuwelandt
Portrait gravé par Joannes Meyssens (1612-1670), dans le Het Gulden Cabinet de Cornelis de Bie, de 1662
Alias
Willem van Nieulant II
Willem van Nieuwelandt II
Willem van Nieuwlandt II
Guilliam van Nieuwelandt
Guglielmo Terranova II
Guillaume de Nieulant, aussi Nieulandt
Naissance
Anvers
 Pays-Bas espagnols
Décès
Amsterdam
Provinces-Unies
Activité principale
Dramaturge
Peintre
Poète
Auteur
Langue d’écriture néerlandais
Mouvement Renaissance
Baroque
Genres
littérature
drame
poésie
tragédie
peinture
paysage italianisant
gravure

Biographie



Famille


Vue sur le Forum Romanum, de Guilliam van Nieuwelandt, vers 1601-1604, huile sur cuivre, collection particulière
Vue sur le Forum Romanum, de Guilliam van Nieuwelandt, vers 1601-1604, huile sur cuivre, collection particulière

Il était membre d'une famille d'artistes, dont le premier représentant connu est un certain Jacob van Nijeulandt, inscrit comme bourgeois d'Anvers en 1561. Un des quatre enfants de celui-ci, Willem van Nieulandt (1533-1596), épousa Adriana Nouts (mort en 1608), avec qui il eut trois fils : Willem l'Ancien (1560-1626), Joris (1561-1626) et Adriaen (mort en 1603). Willem l'Ancien était le premier peintre de la famille. Il vécut et travailla comme peintre et dessinateur à Rome, où il était connu sous le nom italianisé Guglielmo Terranova. Il devint membre de l'Accademia di San Luca de cette ville en 1604. Son frère Adriaen était un marchand ambulant de plumes qui s'établit avec sa famille à Amsterdam en 1589, probablement en raison de ses convictions calvinistes. Les fils d'Adriaen – Guilliam le Jeune (ou II), Adriaen le Jeune et Jacob – devinrent tous des peintres[6],[7].


Éducation


Guilliam le Jeune[8] fut peut-être reçu comme élève chez Jacob Savery I[4] en 1599[7], et, selon Houbraken, aussi par Roeland Savery en 1594[2], après l'établissement de sa famille à Amsterdam, au plus tard en 1589, à la suite de la prise de la ville républicaine d'Anvers par Alexandre Farnèse[4]. En automne 1601, il partit pour Rome, où il travailla dans l'atelier de son oncle Willem l'Ancien jusqu'en 1603[7]. Il entra en apprentissage chez Paulus Bril à Rome[2] en 1604[4],[7].


Poorter, peintre et poète


Vue d'un port, de Guilliam van Nieuwelandt, estampe d'après Paulus Bril, vers 1610
Vue d'un port, de Guilliam van Nieuwelandt, estampe d'après Paulus Bril, vers 1610

Lors d'un court séjour à Amsterdam, à partir de 1604[4],[7], il se maria, le [7], avec Anna Hu[y]staert[6], après quoi il revint à Anvers, selon Houbraken en 1607[5],[4], bien qu'il fût déjà poorter ou bourgeois de cette ville depuis le [7] et qu'il y eût été admis fils de maître[9] de la guilde de Saint-Luc la même année[8],[10]. En outre, encore à cette époque, les documents d'archives nous informent de l'acceptation dans son atelier d'un apprenti, nommé Pierre Hermans[9].

Le , sa femme donna naissance à une fille[11] qui deviendra poétesse[6],[7].

Lorsque, le , la chambre de rhétorique De Olijftak reprit ses activités, longtemps suspendues par l'autorité[12],[13],[4], Van Nieuwelandt fut cofondateur de cette société reconstituée[14]. Ses tragédies Savl et Livia seront représentées respectivement en 1616 et en 1617 par cette chambre[13], au sein de laquelle il occupa, jusqu'à cette dernière année[3], la position d'ancien (ouderman) ou de doyen[4], écrivant sous un nom de plume sous forme d'anagramme (Dient uwen al, soyez utile)[8], avant de quitter cette société vers 1620[4] pour se mettre au service des Violieren, apparemment sans jamais devenir membre de cette compagnie[3].

Avec son refrain (=genre de ballade) Den lof der deucht (L'Éloge de la vertu), repris plus tard dans le recueil De schadt-kiste der philosophen ende poeten (Le Trésor des philosophes et des poètes), de 1621, il remporta, en 1620, le premier prix à la fête du Blason, organisée par la chambre de rhétorique malinoise De Peoene [4],[15].

Le , deux corporations, celle de la chambre de rhétorique De Violieren (La Giroflée) et celle de la guilde de Saint-Luc, représentèrent ensemble son Ægyptica[13].

Le , sa fille se maria avec le peintre Adriaen van Utrecht dans l'église de Saint-Georges[16]. C'est dans la même église que, le , Van Nieuwelandt avait assisté comme témoin au mariage du peintre Simon de Vos avec la sœur de Van Utrecht[16]. La même année, la première jurande déclama la pièce intitulée Salomon de Van Nieuwelandt, en tête de laquelle il mit, le , une préface, rédigée à Anvers[13].


Amsterdam et les dernières années


On ignore pourquoi il abandonna de nouveau sa ville natale mais[13], après mai[7] 1629, il quitta celle-ci pour Amsterdam[4], et il data, de cette ville, au mois de juillet, la dédicace de deux pièces qu'il y fit imprimer[13]. Il publia encore une tragédie dans[7] l'année où il rédigera également son testament, le . Il serait mort peu après[6], comme nous l'apprend la légende de son portrait gravé par Joannes Meyssens et publié dans l'ouvrage de Cornelis de Bie[13].

Si le prêtre et poète Justus de Harduwijn fit encore l'éloge de Van Nieuwelandt après la représentation de son Savl en 1616 par la chambre De Olijftak (Le Rameau d'olivier)[17], à partir du milieu du XVIIe siècle, pourtant, peu à peu, sa renommée s'éteint, mais il sera redécouvert au cours du XIXe siècle. Sophonisba sera considérée comme sa meilleure pièce[4],[15].


Œuvre



Œuvre pictural


En tant que peintre et graveur d'eaux-fortes, il est un épigone des maîtres de l'école italienne[4]. Son séjour en Italie aurait presque dépaysé son imagination ; dans la ville des papes, il s'occupe surtout à copier les ruines des monuments antiques, les arcs de triomphe, les colonnes rompues, les bains publics, les cirques abandonnés, les temples déserts, les vieux tombeaux[9], sinon, des refuges similaires de chouettes et de chauves-souris, ou des cavernes creuses à l’écho retentissant[2] ; ces édifices étrangers ornent un grand nombre de ses paysages. Son genre d'exécution rappelle beaucoup moins Savery que Bril. Son coloris est naturel et cependant original ; on vante la fermeté, la hardiesse de sa touche, et ses figures ne manquent pas de mérite[9].

Il s'occupe aussi d'enluminure et il grave à l'eau-forte, diffusant ainsi ses œuvres par ses propres gravures sur cuivre. Il copie soixante vues d'Italie d'après ses propres tableaux et dessins[18],[19] mais aussi d'après ceux de Bril[20].

Cornelis de Bie, qui exalte beaucoup son talent[9] dans son Gulden cabinet, fait un bel éloge descriptif des tableaux de Van Nieuwelandt[1].


Œuvre littéraire


Frontispice de la pièce Clavdivs Domitivs Nero, tragédie de Guilliam van Nieuwelandt, publiée par le libraire Guilliam van Tongheren à Anvers en 1618
Frontispice de la pièce Clavdivs Domitivs Nero, tragédie de Guilliam van Nieuwelandt, publiée par le libraire Guilliam van Tongheren à Anvers en 1618

Aux Pays-Bas méridionaux, Van Nieuwelandt est le représentant le plus important de la tragédie classique dans l'esprit de Sénèque ; toutefois, ses pièces, caractérisées par des atrocités, des assassinats, des scènes de sacrifice, des apparitions de fantômes, des allégories, des rêves et des événements prémonitoires, ne résistent pas à la comparaison avec celles des meilleurs auteurs de ce genre aux Pays-Bas septentrionaux. Les tragédies, pour la plupart écrites en alexandrins (entre autres Livia, ou Livie, de 1617 ; Ægyptica ofte Ægyptische tragœdie van M. Anthonius en Cleopatra, ou l’Égypte, ou la tragédie égyptienne de Marc Antoine et de Cléopâtre, de 1624 ; Sophonisba Aphricana, ou Sophonisbe africaine, de 1626, de 1635 et de 1639), ont trois actes, mais les trois unités font défaut. Le style est rhétorique, prolixe, voire pathétique. Outre Sénèque, Robert Garnier (par exemple Les Juifves) et Hooft (entre autres Geeraerdt van Velsen) ont exercé une forte influence sur lui[4].

Van Nieuwelandt diffère de son modèle Sénèque par les éléments traditionnels qu'il maintient, tels que les danses, intermèdes et personnages allégoriques. Il se préoccupe peu de créer une convergence entre le temps, l'espace et l'acte. Parcimonieusement, il emploie des éléments comiques. Les pièces abondent en personnages. Il relègue les rôles caractéristiques de nourrice et de domestique au second plan, préférant l'action sur la narration des événements[14],[21]. Ses contemporains ont beaucoup apprécié son œuvre, qui se situe quelque part entre l'art des rhétoriciens et le classicisme[4].

Dans les pièces de Van Nieuwelandt, les personnages incarnent toutes sortes de passions portées à l'extrême, plus encore que dans les drames de Sénèque et de Hooft. Il connaît le ton oratoire et parfois pathétique, et il suit Sénèque lorsque celui-ci préfère les questions, les exclamations, les apostrophes, les répétitions, les antithèses, les énumérations, les jeux de mots, les parallélismes, l’emploi de la stichomythie et les sentences. Cependant, il ne le suit plus dans la prédilection pour les longues descriptions scientifiques ou géographiques de la nature. Selon Knuvelder, dans ce qu'il imite, aussi bien que dans ce qu'il évite, Van Nieuwelandt fait preuve d'un sens prononcé pour le dramatisme, parfois appliqué jusqu'à l'excès, qui donne lieu à des drames « d'horreur et de démesure »[22].

Van Nieuwelandt est puriste dans son langage. Il sait concilier son christianisme catholique équivoque avec une conception particulièrement stoïque du monde. Un poème didactique verbeux en alexandrins respire le même esprit : Poëma vanden Mensch (Poème de l'homme, de 1621), une adaptation de Het leven en sterven ben ick genaemt (On m'appelle la vie et la mort, de 1597) de Jeronimus van der Voort[4]. Dans ce Poëma, écrit sur les instances de son ami, l’humaniste Franciscus Sweertius[15], et que celui-ci loue dans une pièce en vers latins[13], Van Nieuwelandt se montre un fervent partisan et propagateur des idées stoïciennes[15].


Œuvre


Tragédies


Poésie


Notes et références


Notes
  1. Les graphies suivantes peuvent également être trouvées : Willem van Nieulant II, Willem van Nieuwelandt II, Willem van Nieuwlandt II, Guilliam van Nieuwelandt, Guglielmo Terranova II, Guillaume de Nieulant, aussi Nieulandt
Références
  1. Cornelis DE BIE, p. 64.
  2. Arnold HOUBRAKEN, p. 121.
  3. Gustaaf Amandus VAN ES et Edward ROMBAUTS, p. 423.
  4. Willem Jan Cornelis BUITENDIJK, p. 410.
  5. Arnold HOUBRAKEN, p. 122.
  6. Web Gallery of Art.
  7. Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie.
  8. Johannes Godefridus FREDERIKS et Frans Josef VAN DEN BRANDEN, p. 548.
  9. Alfred MICHIELS, p. 182.
  10. Christiaan KRAMM, Jan Jakobus Franciscus WAP et Johannes IMMERZEEL, p. 1198.
  11. Wilhelm SCHMIDT, p. 693.
  12. Catalogue du musée d'Anvers, p. 180.
  13. Alfred MICHIELS, p. 185.
  14. Gerardus Petrus Maria KNUVELDER, p. 588.
  15. Gustaaf Amandus VAN ES et Edward ROMBAUTS, p. 424.
  16. Catalogue du musée d'Anvers, p. 229.
  17. Hubert MEEUS, p. 133.
  18. « Cat'zArts - Affichage d'une notice », sur www.ensba.fr (consulté le )
  19. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Le Paysage à Rome, Carnets d’études 30, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2015, p. 44-45, Cat. 12.
  20. Catalogue du musée d'Anvers, p. 179.
  21. Ferdinand Augustijn SNELLAERT, p. 46.
  22. Gerardus Petrus Maria KNUVELDER, p. 589.

Annexes



Sources



Bibliographie



Liens externes


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На других языках


[en] Willem van Nieulandt II

Willem or Guiliam van Nieulandt, sometimes Nieuwelandt (1584–1635) was a Dutch Golden Age painter, engraver, poet and playwright from Antwerp.
- [fr] Guilliam van Nieuwelandt

[it] Willem van Nieulandt

Willem van Nieulandt spesso indicato come Guiliam van Nieulandt e talvolta Nieuwelandt (Anversa, 1584 – Amsterdam, 1635) è stato un pittore, poeta e drammaturgo olandese del secolo d'oro.



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