Henry Scheffer est le fils de Johann-Bernhard Scheffer, un peintre allemand[2] et de Cornelia Lamme, une artiste peintre néerlandaise[3]. Son père était portraitiste et peintre d'histoire à la cour de Louis-Napoléon, roi de Hollande, le jeune garçon fut élevé dans le respect de l’Empire. Sa mère était miniaturiste. Avec ses deux frères aînés, Arnold et Ary[4], ils arrivent à Paris en 1811 peu après le décès de leur père en 1809. En 1814, ils vivent avec les Français les événements qui suivirent la défaite de la Grande Armée. Cette période allait influencer plus tard Ary qui peindra plusieurs tableaux se rapportant à cette époque. Sous la Restauration, les trois frères Scheffer s’étaient liés avec la jeunesse estudiantine qui s’opposait à la monarchie. Arnold devint rédacteur dans un journal d’opposition, L’Indépendant, et fut condamné en 1818 pour un écrit séditieux. Prenant le pas, ses deux frères s’identifieront à des idées libérales plus ou moins bonapartistes et militeront contre la dynastie des Bourbons.
Comme son frère Ary , Henry Scheffer se lance lui aussi dans la peinture. Il entre dans l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin le et débute au Salon de 1824 avec le Christ sur les genoux de la Vierge, Jeune Fille soignant sa mère malade, Le Lendemain de l'enterrement et Des Parents pleurant la mort de leur enfant.
Henry Scheffer augmente sa clientèle en bénéficiant indirectement du statut de peintre attitré de Louis-Philippe et de la famille royale que son frère, Ary Scheffer, obtient en 1830. Il semble même qu'il ait reçu plus de commandes que son frère aîné, en particulier du roi, pour le musée de Versailles.
Sa fille Cornélie épousera en 1856 le philosophe Ernest Renan, dont il fait le portrait (Paris, musée de la vie romantique).
Henry Scheffer restera dans la lignée du mouvement romantique, et ses œuvres seront exposées jusqu'à sa dernière participation au Salon en 1859. Il compte Pierre Puvis de Chavannes et Charles Tillot[5] parmi ses élèves.
Réception critique
«[…] Nous n'osons pas supposer, pour l'honneur de M. Henri Scheffer, que le portrait de Sa Majesté ait été fait d'après nature. - Il y a dans l'histoire contemporaine peu de têtes aussi accentuées que celle de Louis-Philippe. - La fatigue et le travail y ont imprimé de belles rides, que l'artiste ne connaît pas. - Nous regrettons qu'il n'y ait pas en France un seul portrait du Roi. - Un seul homme est digne de cette œuvre: c'est M. Ingres. Tous les portraits de Henri Scheffer sont faits avec la même probité, minutieuse et aveugle; la même conscience, patiente et monotone […]»
«[…] M.Henri Scheffer, que le nom que nous venons de prononcer nous rappelle, nous montre Mme Roland et M. Delamarche allant au supplice. - Cette peinture a beaucoup de rapports avec la Charlotte Corday, et semble en être comme une espèce de pendant. - Nous reprochons à M. Henri Scheffer, pour ce tableau comme pour le portrait du roi, des morceaux cernés de noir et des tons de porcelaine que la nature n’offre pas. - Cela soit dit sans faire tort à la distinction et au sentiment, qui sont les qualités de M. Scheffer.»
«[…] Du reste, cette peinture est si malheureuse, si triste, si indécise et si sale, que beaucoup de gens ont pris les tableaux de M. Ary Scheffer pour ceux de M. Henry Scheffer, un autre Girondin de l’art. Pour moi, ils me font l’effet. de tableaux de M. Delaroche, lavés par les grandes pluies. Une méthode simple pour connaître la portée d’un artiste est d’examiner son public. M. E. Delacroix a pour lui les peintres et les poètes; M. Decamps, les peintres; M. Horace Vernet, les garnisons, et M. Ary Scheffer, les femmes esthétiques qui se vengent de leurs fleurs blanches en faisant de la musique religieuse […]»
Chalifert, église: Le Christ au jardin des oliviers, 1855, huile sur toile, 180 × 300 cm, inscrit dans l'inventaire supplémentaire à la liste des objets mobiliers classés.
Portrait d'Ernest Renan, 1860 (musée de la vie romantique
Notes et références
Son prénom est parfois orthographié Henri.
(en) John Witt, A Checklist of Painters, C1200-1994 Represented in the Witt Library, Courtauld Institute of Art, London, Taylor & Francis, , 2eéd. (1reéd. 1978) (lire en ligne).
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