C’est au travers de la peinture et du dessin que James Coignard va développer sa pensée esthétique.
À la fin des années 1960, l'artiste va plus particulièrement exploiter les possibilités offertes par la gravure au carborundum. C’est un inclassable, il touche, expérimente, essaye, et cherche inlassablement les supports, les formes et les techniques qui lui permettent de faire évoluer ses recherches artistiques. Au début de sa carrière, Coignard est assimilé aux réalistes de l’École de Paris. Très vite, il devient difficile d’arrêter son travail dans l’un des mouvements artistiques de cette seconde moitié du XXesiècle; mais, au regard de son œuvre, il est clair que James Coignard appartient pleinement à son époque.
Marcelin Pleynet, dans James Coignard et la mémoire des signes[2], écrit: «l’œuvre de James Coignard présente toutes les caractéristiques d’une œuvre appartenant à l’espace de l’art moderne […] l’œuvre de James Coignard semble curieusement silencieuse dès que nous nous employons à la comparer, à la penser, à la comprendre en fonction de telles ou telles données conventionnelles.» C’est là son essence même.
En 1948, James Coignard découvre la côte d’Azur et décide de suivre les cours de l’école des Arts décoratifs de Nice. Il reçoit alors également les conseils de Louis Marchand des Raux dont il est proche. À ses débuts, il est céramiste. Sa rencontre avec Paul Hervieu, galeriste à Nice en 1950, est décisive pour sa carrière. Coignard expose pour la première fois à Beaulieu-sur-Mer et c’est par l’intermédiaire de Paul Hervieu qu’il rencontre Braque, Matisse et Chagall.
En 1952, il déménage à Paris et installe son atelier de céramique. Il commence à exposer dans les pays scandinaves. Il épouse Mireille Poupart; il retourne à Beaulieu-sur-Mer en 1956, où il installe son atelier. À cette époque s’y retrouvent Atlan, Christine Boumeester, Henri Goetz, Max Papart…
En 1958, Coignard cesse de pratiquer la céramique pour se consacrer à la peinture. Dans les années 1960, sa carrière prend une dimension internationale, tout particulièrement aux États-Unis et en Suède. Il voyage alors dans le monde entier et s’essaye à de nouvelles techniques comme la tapisserie et la sculpture de verre.
En 1968, avec Henri Goetz, Coignard réalise ses premières gravures au carborundum; un procédé dont il va explorer les multiples possibilités et facettes jusqu’à la fin de sa vie. À partir de 1969, il s’intéresse aux problématiques de l’édition et travaille sur ses premiers livres d'artistes.
Coignard épouse Sylvia Uryn en 1984. Entre 1985 et 1990, il part vivre aux États-Unis, puis s’installe définitivement à Antibes; l’artiste y travaille inlassablement à ses œuvres peintes et gravées.
En 1992, une exposition rétrospective de l'œuvre de Théo Tobiasse est organisée au château-musée de Cagnes-sur-Mer. Véritable lieu de rencontre entre artistes, il y retrouve notamment l'écrivain Chaïm Potok et ses amis plasticiens Ben et Arman.
Dans les années 2000, il renforce sa collaboration avec la galerie GKM Siwert Bergström à Malmö, en Suède, avec laquelle il va continuer de développer son œuvre gravé.
En France, il collabore depuis 2002 avec la galerie Capazza à Nançay, en Sologne.
Expositions
Rétrospective au musée de Gelsenkirchen (Allemagne), 1992.
Rétrospective au château-musée de Cagnes-sur-Mer, L'Œuvre peint, 1956-1996, 1997.
Publications
Jean Lescure, De l’Arbre au Masque, avec 3 gravures de James Coignard, Paris, François Bénichou, 1977.
Coignard James, Reut Tita, L’Écume des ans, écumes des rêves oubliés, Éditions de l’Ariane, Nice, 2007
James Coignard, Les demoiselles de vertu, Bogéna Galerie, Saint Paul de Vence, 2007
Notes et références
(fr)Lucie Agache, «Mort de James Coignard», Connaissance des arts, (lire en ligne)
« James Coignard », texte de Marcelin Pleynet - Éditions D. Papierski, 1989, Paris.
Annexes
Bibliographie
Rollin Jean, Exposition James Coignard, Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, Saint-Denis, 1969
Bénichou François, Coignard, Le Musée de Poche, Paris, 1973
Renevier Frank, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé 1956-1976, t. 1, Éditions Sonet, Stockholm, 1976
Bohbot Michel, Coignard. Délimiter le territoire…, Éditions Paul Hervieu, Nice, 1977
Bohbot Michel, James Coignard. Y a-t-il des mots pour la peinture?, Éditions Paul Hervieu, Nice, 1978
Bohbot Michel, Quatre clés pour l’Œuvre de James Coignard, Éditions Paul Hervieu, Nice, 1979
Bénichou François, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé. 1976-1980, t. 2. Éditions Sonet, Stockholm, 1980
Bohbot Michel, Frisson en surface, Éditions Paul Hervieu, Nice, 1980
Jeffrey Robinson(en), James Coignard, Éditions Paul Hervieu, Nice, 1981
Pleynet Marcelin, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé 1980-1986, t. 3, Éditions Sonet, Stockholm, 1986
Bénichou François, Entretien avec James Coignard, Éditions Sonet, Stockholm, 1986
Pleynet Marcelin, Mémoires… Silences, Éditions Daniel Papierski, Paris, 1987
Pleynet Marcelin, James Coignard. La mémoire des Signes, Éditions Daniel Papierski, Paris, 1989
Shwartz Alexander, Immanence de l’invisible, Éditions ECA France, Paris, 1988
Bohbot Michel, La main interroge, Éditions Navara, Paris, 1990
Rollin Jean, Un peintre et son miroir, Éditions ECA France, Paris, 1990-1991
Verlinden Frédérique, Cornéa Iléana, L’Œuvre de 1956 à 1996, Château-Musée de Cagnes sur Mer, Cagnes-sur-Mer, 1997
Tabaraud Georges, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé 1986-1998, t. 4, Éditions Sonet Stockholm, 1998
Reut Tita, Langage évolutif du graveur, Éditions F. Vecchio, Cannes, 2002
Persson Johan, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé 1998-2005, t. 5, Éditions GKM, Malmö, 2005
Cornéa Iléana, Catalogue raisonné de l’Œuvre gravé 2005-2008, t. 6, Éditions GKM Malmö, 2008
Goldberg Itzhak, James Coignard, Editions Galerie Capazza, 2014.
Filmographie
1981: James Coignard, pour la série télévisée «Portraits d’artistes» par Liliane Thorn-Petit. Télé Luxembourg
1984: James Coignard, «Maîtres de l’art», par P. Collage et S. Bigata. Sonet Vidéo, Suède
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