Jean-Baptiste Santerre naquit à Magny-en-Vexin, fils d'André Santerre et de Madeleine Delespinay, douzième enfant d'une famille nombreuse et peu fortunée. Sa date de naissance et sa filiation ont souvent été confondues avec celles d'un lointain cousin né à Magny-en-Vexin le .
D'abord apprenti chez le portraitiste François Lemaire puis chez le peintre Bon Boullogne, il commence sa carrière comme portraitiste et son portrait de Michel-Richard de Lalande, surintendant de la musique du Roi, sera interprété en gravure par Simon Thomassin.
Suzanne au bain, cat. Lesné no2, avant 1704, Musée du Louvre, no d'inv. 7836
Œuvre
Après ses portraits, il acquit une grande réputation grâce à ses figures de fantaisie féminines, dont les thèmes sont souvent issus des modèles nordiques: cuisinières, brodeuse, femmes à la lettre, femme endormie, rêvant ou dessinant. Sa toile la plus célèbre est sans doute Suzanne au bain, conservée au musée du Louvre, à Paris. Morceau de réception de l'artiste à l'Académie royale de peinture et de sculpture remis le , elle constitue une bonne illustration du raffinement de l'artiste. Si ses peintures religieuses manquaient d'inspiration, sa Suzanne n'était pas dépourvue d'érotisme, ce qui fait de Santerre, surnommé le «Corrège français»[1], le précurseur de François Boucher (1730-1770) et de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806).
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Farouche partisan du dogme de l'anomphalie, il termine le son ultime tableau Adam et Ève au milieu du paradis terrestre qui fit scandale, non seulement par le fait que les visages sont ceux du duc d'Orléans (1674-1723) et sa maîtresse d'alors, Marie-Madeleine de La Vieuville, marquise de Parabère, mais surtout parce qu'il força le réalisme anatomique, et que, selon ses propres dires, «dans aucun de ses ouvrages, il n'avait poussé si loin, selon lui, l'élégance et la correction du dessin, la finesse de l'expression et la vérité du coloris». Le tableau de Santerre passa en vente en 1776 et fut acheté par le financier Nicolas Beaujon, pour la somme considérable pour l'époque de 12 400 livres. Une traduction en gravure fut exécutée en 1779 par François-Anne David[2].
Suzanne au bain, cat. Lesné no2, avant 1704, 205 × 145 cm, Musée du Louvre, Paris[3]
Portrait de Madame Pelletier des Forts, cat. Lesné no17, 1707, huile sur toile, 101 × 81 cm, Collection privée, Vente Artcurial 2016[4]
Le Billet doux donné, cat. Lesné no118, huile sur toile, 100 × 80 cm, Collection privée, Vente Artcurial 2016[5]
Une cuisinière, cat. Lesné no39, huile sur toile, 84 × 69 cm, Musée des beaux-arts de Nantes[6]
Iconographie
Jean-Baptiste Santerre, Autoportrait, vers 1704, huile sur toile, 90 cm × 80 cm, Château de Versailles
Joseph-Léon-Roland de Lestang-Parade, La Mort du peintre Santerre, 1836, 277 cm × 230 cm, Musée des Beaux-Arts de Lyon[7][8]
Annexes
Notes et références
Voir Pierre-Édouard Lémontey, Histoire de la Régence et de la minorité de Louis XV jusqu'au ministère du cardinal de Fleury, t.II, Paris, Paulin, , 486p. (lire en ligne), p.363
Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure des artistes vivans…, Paris, Vinchon, , 228p. (lire en ligne), p.136
«Journal de Paris, qui commence par l'Eloge de feu M. Santerre», Le Nouveau Mercure, , p.185–194 (lire en ligne).
«Abregé de la vie de M. Santerre Peintre», Le Nouveau Mercure, , p.69–75 (lire en ligne).
Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, Abregé de la vie des fameux peintres, vol.4, Paris, De Bure l'aîné, (1reéd. 1745), 494p. (OCLC1038762407, lire en ligne), p.258–263.
Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, 1648-1793, vol.3: 1689–1704, Paris, J. Baur, , 416p. (OCLC1050795149, lire en ligne).
Anatole de Montaiglon, Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, 1648-1793, vol.4: 1705–1725, Paris, J. Baur, , 412p. (OCLC1050846128, lire en ligne).
Alfred Potiquet, Jean-Baptiste Santerre, peintre: sa vie et son oeuvre, Magny-en-Vexin, Petit, , 2eéd., 21p. (OCLC458077934).
(sv) Gunnar Wilhelm Lundberg, «Jean Baptiste Santerre 1651-1717: Kring någro av Hans Tavlor i Sverige», Tidskrift för Konstvetenskap, , p.28–48.
Sources récentes
(en) Anthony Blunt, Art and Architecture in France, 1500 to 1700, Harmondsworth; New York, Penguin Books, coll.«The Pelican History of Art» (noPZ4), , 471p. (ISBN0-14-056104-8, OCLC1147992003, lire en ligne)
Claude Lesné, «Jean-Baptiste Santerre, 1651-1717», Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, , p.75–118 (ISSN0301-4126, OCLC888444852)
Claude Lesné, «Un nouveau Santerre dans les collections du Louvre», La Revue du Louvre et des musées de France, vol.39, no4, , p.235–238 (ISSN0035-2608)
Claude Lesné et Françoise Waro, Jean-Baptiste Santerre: 1651-1717, Saint-Ouen-l'Aumône, Éditions du Valhermeil, (ISBN978-2-35467-088-7, OCLC1194420634, lire en ligne)
(en) Michael Levey, Rococo to Revolution: Major Trends in Eighteenth-Century Painting, Londres, Thames and Hudson, , 252p. (OCLC1036855531, lire en ligne)
Alain Mérot, La peinture française au XVIIe siècle, Paris, Gallimard-Electa, , 322p. (ISBN2-07-015022-4)
(en) Melissa Percival, Fragonard and the Fantasy Figure, Farnham; Burlington, VT, Ashgate, , XVI, 260 (ISBN978-1-4094-0137-7, OCLC780536108)
Jacques Thuillier et Albert Châtelet, La peinture française: de Le Nain à Fragonard, Genéve, Skira, , 275p. (OCLC1035920450, lire en ligne)
Autres références
Emmanuel Bénézitet al., Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol.9: Robb-Sty, Paris, Gründ, , 888p. (ISBN2700001575, OCLC1148831420, lire en ligne), p.285
(en) Dominique Brême, «Santerre, Jean-Baptiste», dans Jane Turner, The Dictionary of Art, vol.27: Rome, ancient, §111: Planning to Savot, New York, Grove's Dictionaries, , 899p. (ISBN1-884446-00-0, OCLC1033667798, lire en ligne), p.789
Lucio Felici et al., Encyclopédie de l'art, Paris, Le Livre de poche, , 1250p. (ISBN2253053031, OCLC1193410004, lire en ligne), p.913
(de) «Santerre, Jean-Baptiste», dans Hans Vollmer, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler: von der Antike bis zur Gegenwart, vol.XXIX: Rosa – Scheffauer, Leipzig, E. A. Seemann, , 600p., p. 429–430
(en) «Santerre, Jean-Baptiste», dans Bernard S. Myers, McGraw-Hill Dictionary of Art, vol.5: Rouault — Zyl, New York et al., McGraw-Hill, , 564p. (OCLC1150312272, lire en ligne), p.101
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