Professeur de dessin, il n'est guère tenté par une carrière conforme aux tendances qui dominent les années 1960, et ses premières activités (promenades, envois postaux) s'affirment en marge des catégories admises, comme celles de Christian Boltanski qu'il connaît depuis 1966.
Passionné de littérature, il en vient à proposer, d'abord dans de modestes cahiers juxtaposant photos et textes également allusifs, le récit des faits et gestes d'un peintre anonyme: ce matériel narratif l'autorise à se définir comme artiste-peintre, projetant ses problèmes, ses doutes et ses humeurs sur son double.
Présenté par Harald Szeemann à la «Documenta V» dans le cadre des Mythologies individuelles, Le Gac est alors intégré dans un Narrative Art aux côtés de Boltanski, Messager ou Jochen Gerz. Son travail rejoint progressivement la présentation classique de la peinture: photos et textes (eux-mêmes photographiés) s'organisent en panneaux encadrés, sans renoncer à l'aspect livresque (Le Peintre de Tamaris, 1989; La Biographie (avec peintre et religieuse), 1989; Introduction aux œuvres d'un artiste dans mon genre, 1987). Depuis 1981, il reproduit avec les techniques traditionnelles (fusain, pastels) des illustrations empruntées à la littérature populaire, qui permettent à son personnage de vivre de nouvelles aventures, toutes également stéréotypées, et complète ses images par des objets (machine à écrire, appareil photo, projecteur de cinéma) évocateurs d'une mise en scène ou d'une fiction qui n'en finit pas de mettre en abyme ses procédés: l'œuvre de Le Gac s'élabore sur l'absence d'œuvre de son héros.
«Je ne parviens plus à croire comme certains que l'art moderne fait encore question. Pour moi, l'histoire de l'art moderne a été vite plébiscitée. C'est aujourd'hui une vieille dame assez conformiste qui ressasse ses souvenirs.»
Le Délassement du peintre français avec poursuite, 1982, deux dessins au pastel et crayon sur carton gris, 114 × 90 cm (ensemble encadré), Musée d'art de Toulon.
Le Délassement du peintre français avec dompteur, 1982, techniques mixtes sur carton(75,5 × 106 cm), photographie (100 × 106 cm), texte (18,5 × 34,5 cm), Musée d'art de Toulon.
La Frise du Le Gac Museum (fragments 10 et 18), 1990-1991, technique mixte sur papier, 116 × 170 cm, Musée Pierre-André-Benoit, Alès.
Le Peintre de Tamaris près d'Alès. Recueil de photos et de textes: 1973-1978, Crisnée (Belgique), Yellow Now, 1979
Introductions aux œuvres d'un artiste dans mon genre, Arles, Actes sud, 1987
Le peintre intercalaire, Paris, Deyrolle, 1990
Photographies, Neuchâtel, Éditions Ides et Calendes, 1998
Je t'écris, collection "L'art en écrit", éditions Jannink, Paris, 1998
La Salle des herbiers - Musée, Paris, Éditions La Pionnière, 2000
Et le peintre - Tout l'œuvre roman: 1968-2003, Paris, Éditions Galilée, 2004
Itinéraires, Paris, Éditions La Pionnière, 2008
Quelques ouvrages sur Jean Le Gac
Évelyne Artaud, L'Atelier de Jean Le Gac, Paris, Thalia Édition, 2010
Laurent Olivier, Jean Le Gac, l'effraction douce, Éditions La Pionnière / Pérégrines, 2009
Catherine Francblin, Jean Le Gac, Paris, Flammarion, 1984
Dimosthenis Davvetas et Bernard Marcadé, Jean Le Gac, le peintre blessé, Paris, Éditions Galilée, 1988
Anne Dagbert, Jean le Gac, Paris, Fall Éditions, 1998
(collectif), Une œuvre de Jean Le Gac, Marseille, Éd. Muntaner, coll. «Iconotexte», 2000
Jean-Pierre Mourey, «Fiction et mise en récit: Jean Le Gac», in Id. et al., Traces photographiques, traces autobiographiques, Saint-Étienne, Puse, coll. «Cierec», 2004, p.53-63
Articles
Jean-Luc Chalumeau, «Patrick Lanneau, Jean Le Gac», Eighty, n°13, 1986
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