José de Ribera, né le à Xàtiva et mort le (à 61 ans) à Naples, dit lo Spagnoletto («l'Espagnolet») en raison de sa petite taille ou Jusepe Ribera en italien[N 1], est un peintre et graveur espagnol de l'ère baroque. Il est l'un des représentants du ténébrisme et de l'école napolitaine.
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José de Ribera
Copie d'après l'autoportrait de l'artiste dans la Galerie des Offices, Florence
Naissance
Xàtiva (Valence, Espagne)
Décès
ou Naples
Sépulture
Santa Maria del Parto a Mergellina, Naples (en)
Activités
Peintre, dessinateur, artiste graphique, graveur, dessinateur en bâtiment
Né à Xàtiva et issu d'une famille modeste, il s'installe très jeune en Italie. Sa première œuvre daterait de 1611, Saint Martin partageant son manteau, aujourd'hui disparu[1]. Il peint à Rome une première série des Cinq Sens, dont ont été conservés quatre tableaux ainsi qu'une copie du cinquième[2]. Rien n'est connu de ses années de formation.
Arrivé à Naples, en 1616, à l'âge de 25 ans, il est le protégé du vice-roi espagnol, le duc d’Osuna, pour qui il peint plusieurs tableaux conservés à la Collégiale d’Osuna (près de Séville), dont Saint Sébastien et le Calvaire. Il y acquiert une brillante réputation et peut ainsi rencontrer de nombreux artistes de passage, notamment son compatriote Diego Vélasquez qui lui achète plusieurs toiles pour le roi Philippe IV d'Espagne en 1629, puis, à nouveau en 1649, pour le palais de l'Escurial.
Ribera épouse Catalina de Azzolino, fille d’un peintre, avec laquelle il a cinq enfants.
Œuvre
Époque ténébriste
Jésus parmi les docteurs, v. 1613, Musée d'art et d'histoire de Langres (Haute-Marne) France.Le Reniement de saint Pierre, (1615), 163 × 233 cm, Palais Corsini, Rome.Sébastien soigné par les saintes femmes (1621) Musée des beaux-arts de Bilbao.Silène ivre (1626), Musée de Capodimonte, Naples.
L'influence caravagesque
À l'aube du XVIIesiècle, le chiaroscuro du Caravage (1610) et l'apparente sobriété de moyens de ses œuvres séduisent de nombreux artistes, parmi lesquels José de Ribera. Ses débuts en peinture sont empreints de ténébrisme caravagesque, mais alors que Le Caravage donne beaucoup d’intensité au tableau à travers de forts contrastes de clair-obscur et le dynamisme des attitudes, chez l’Espagnol, le clair-obscur sert à donner un certain mystère à l’œuvre, sans diminuer la sérénité et l’équilibre de la scène.
De cette première époque, on relève ses quatre tableaux religieux d’interprétation prophétique et d’une extraordinaire magnificence: Saint Jérôme, Saint Sébastien soigné par les Saintes Femmes, les tableaux à thème mythologique sont également importants: Sileno borracho (Silène ivre). On remarque la vision ascétique de l’artiste dans les représentations des prophètes, apôtres, saints, etc.: Saint Paul Ermite, Saint Roch, Saint André, Saint Jacques le Majeur ainsi que son réalisme dans les descriptions des différents martyres.
Saint Jean l'Evangéliste (vers 1607-1608), huile sur toile, 105 × 83 cm, Musée du Louvre, Paris;
Saint Jude Thaddée (vers 1609-1610), huile sur toile, 111,2 × 88,6 cm, Musée des beaux-arts, Rennes;
Allégories des cinq sens (entre 1611 et 1615): quatre toiles autographes conservées dans diverses collections et une copie:
Sens du goût (1616), huile sur toile, 113 × 87 cm, Wadsworth Atheneum, Hartford (Connecticut).
Saint Thomas (1612), Szépmüvészeti Múzeum, Budapest
Jésus parmi les docteurs, (vers 1613), huile sur toile, 210 × 288 cm, Musée d'art et d'histoire de Langres (Haute-Marne) France;
Le Reniement de saint Pierre, (1615), 163 × 233 cm, Palais Corsini , Rome;
Le Baptême du Christ (1643), Musée des beaux-arts de Nancy
En 1635, avec la maturité, il se libère peu à peu de son ténébrisme initial. En 1640 il peint plusieurs Ecce Homo, dont certains aujourd'hui disparus, en témoignage de sa profonde piété. Peu à peu sa palette s’éclaircit et devient plus lumineuse, ses tonalités sont plus harmonieuses: l’Immaculée Conception. C’est l’époque de sa grande production; sa palette s'inspire de plus en plus de l’école vénitienne, comme le montrent Vénus et Adonis, Apollon et Marsyas et dans les tableaux destinés à la chartreuse de San Martino. Son inspiration reste classique et il fait figurer, dans plusieurs de ses œuvres, l'image connue de l'Apollon du Belvédère, comme dans son Martyre de Saint-Barthélemy (1626-29, Stockholm, Nationalmuseum) ou dans son Aveugle de Gombazzo (1632, Madrid, musée du Prado), en hommage aux Antiques, ou au contraire, comme témoin de la fin du paganisme[11]. Ribera s’éloigne des compositions compliquées, typiques du baroque italien, et préfère donner à ses personnages une intensité émotive. De l’année 1646, Le Miracle de Saint Janvier est l’un de ses plus importants retables.
Ribera aimait aussi les aspects anecdotiques et populaires: ainsi, dans la série des Philosophes, on remarque des représentations de mendiants ou de types populaires: La Jeune Fille au Tambourin, le Joyeux Buveur, le Buveur de Muscat, ou de personnages extravagants La Femme à Barbe. Les dernières œuvres du peintre mettent en évidence une grande richesse dans le domaine de la composition et de la couleur: Adoration des Bergers, Saint Jérôme Pénitent.
Saint Joseph (1635), 71,8 × 61,9 cm, musée des beaux-arts de Montréal;
Ésope (vers 1635), huile sur toile, 118 × 94 cm, Musée du Prado, Madrid;
La Sainte Trinité (1635-36), Musée du Prado, Madrid;
Madeleine pénitente (1635-1640), huile sur toile, 97 × 66 cm, Musée du Prado, Madrid[12]
Le Baptême du Christ (1643), huile sur toile, 235 × 160 cm, Musée des beaux-arts de Nancy[22]
Saint Jérôme, huile sur toile (1643), Palais des beaux-arts de Lille;
Saint François en méditation (1643), huile sur toile, 103 × 77 cm, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence[23]
Le Martyre de saint Barthélemy (1644), musée national d'art de Catalogne, Barcelone;
La tête de Saint Jean-Baptiste (1644), huile sur toile, 60 × 73 cm, Académie royale des beaux-arts de San Fernando
Portrait équestre de Juan José d'Autriche (1648), huile sur toile, Palais royal de Madrid, Espagne;
Sainte Famille avec Sainte Anne et Sainte Catherine d'Alexandrie (1648), huile sur toile, 209,6 × 154,3 cm, The Metropolitan Museum of Art, New York[24]
L'Adoration des bergers (1650), huile sur toile, 239 × 181 cm, Musée du Louvre, Paris;
L'œuvre graphique reste importante, tant en qualité qu'en quantité. Son premier dessin connu daterait de 1611, une Adoration des mages. Sa technique est variée, plume, sanguine, lavis... Il subsiste des témoignages de son art pictural étalés sur toute sa vie. Son œuvre gravé (principalement en eau-forte) est nettement plus délimitée dans le temps (entre 1616 et 1630). Ribera débute même, en 1622, un ouvrage d'enseignement comportant plusieurs planches d'exemples anatomiques (yeux, oreilles, bouches...), resté inachevé[26]. Entre 1630 et 1648, plus aucune gravure n'est produite et sa dernière œuvre date de cette année avec le Portrait équestre de don Juan José d'Autriche.
Gravures
Saint Jérôme, vers 1620, gravure sur papier vergé blanc cassé, Cooper–Hewitt, Smithsonian Design Museum, New York.
La Vierge, Saint Jean-Baptiste et Marie-Madeleine pleurant le corps du Christ, 1624, gravure et pointe sèche (contre-épreuve), Metropolitan Museum of Art, New York .
Un putto ailé flagellant un satyre attaché à un arbre, vers 1625-1650, gravure, Metropolitan Museum of Art, New York .
Joseph interprétant les rêves du majordome et du boulanger de Pharaon, 1766, Metropolitan Museum of Art, New York .
La lamentation sur le Christ mort, XVIIesiècle, gravure et pointe sèche sur Chine collé, Metropolitan Museum of Art, New York .
Un saint assis à une table avec sa main droite reposant sur un crâne, d'un portefeuille de reproductions de la galerie impériale de peintures à Vienne; plaque 33 de la série, feuille: 22 × 15,3cm, Metropolitan Museum of Art, New York .
Tête grotesque coiffée d'une marmite, sanguine et encre brune, H. 0,224; L. 0,192 m[27]. Paris, Beaux-Arts de Paris[28]. S'inscrivant dans la tradition des têtes caricaturées de Léonard de Vinci, ce dessin exécuté entièrement à la sanguine, représente une figure en buste coiffée d'une marmite en guise de chapeau. L'artiste cerne avec précision les détails du visage avant de recourir à l'estompe pour donner un côté vaporeux à l'ensemble.
Hommages
Son nom a été donné à une rue du 16earrondissement de Paris.
Le musée Fabre de Montpellier a présenté L’Âge d’or de la Peinture à Naples de Ribera à Giordano du au . Cette exposition proposa 84 œuvres échelonnées sur tout le siècle et provenant de nombreux musées français et étrangers, avec une contribution des musées de Naples.
Notes et références
Notes
Par ailleurs, Théophile Gautier l’appelle «Ribeira» dans son poème commençant par: «Il est des cœurs épris du triste amour du laid…» (cité entre autres par Robert Sabatier dans son Histoire de la poésie française - Poésie du XIXe siècle, Volume 2, Albin Michel, 1977, p. 261.
Références
Augé JL, Ribera ou l'essence du réel, Dossier de l'art no159, p.2-20
Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, Portraits dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Carnets d’études 36, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p 36-38, Cat. 9
(it) Achille della Ragione, Il secolo d'oro della pittura napoletana, tome 10, Naples (1997 - 2001)
Étienne Huard, Vie complète des peintres espagnols, et histoire de la peinture espagnole, Au Bureau du Journal de Artistes, , 272p. (lire en ligne), p.5 à 11
(en) Alfonso E. Pérez Sánchez (dir.) et Nicola Spinosa (dir.), Jusepe de Ribera, 1591–1652, Metropolitan Museum, New York, , 290p. (ISBN0870996479, lire en ligne).
Hannah Joy Friedman, «Jusepe de Ribera's Five Senses and the Practice of Prudence», Renaissance Quarterly, (lire en ligne)
Article connexe
Bernardo De Dominici cite José de Ribera et décrit sa biographie dans Vite dei Pittori, Scultori, ed Architetti Napolitani (3 volumes), Stamperia del Ricciardi, (1742) Naples
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