Konrad Witz (vers 1400 - 1445/46) est un peintre suisse originaire de Souabe, né sans doute à Rottweil, mort à Bâle pendant l'hiver 1445 ou au printemps 1446.
Konrad Witz s'établit à Bâle en 1431 durant le premier concile. Il est admis en 1434 dans la corporation du Ciel, regroupant les artistes et les selliers, et est reçu au nombre des bourgeois en 1435. À la même époque, il épouse une Bâloise, Ursula Treyger, de Wangen[1], nièce du peintre Nicolaus Rüsch, dit Lawelin[2]. Le couple a cinq enfants.
La carrière de cet artiste ne dure qu’une dizaine d’années, durant lesquelles il acquiert une grande réputation et une aisance matérielle qui lui permet d'acquérir une maison en 1443. Sa première œuvre importante est le polyptyque du Miroir du salut (vers 1435), qui contient déjà tous les éléments du style novateur de cet artiste[3]. Son catalogue comprend plus d’une vingtaine d’œuvres, conservées dans divers musées. Parmi elles, la Pêche miraculeuse (1444), à Genève.
Konrad Witz compte parmi les peintres importants du courant gothique tardif du Haut-Rhin qui influencèrent la pré-Renaissance au nord des Alpes.
Konrad Witz est souvent abordé par les historiens de l'art pour des questions d'attributions, pour lesquelles il convient d'utiliser des outils d'analyse articulés autour de la question de l'excentricité en peinture. En effet, ce peintre est souvent classé parmi les artistes médiévaux, alors que l'on doit souvent se demander à son propos de quelle manière il envisage la modernité et avec quels moyens il y pénètre. Des motifs ironiques ou humoristiques ont même été relevés dans sa peinture, qui impliquent de repenser entièrement sa position dans l'histoire de l'art pour le classer plutôt dans la pré-Renaissance au nord des Alpes.
Œuvres
L'Empereur Auguste et la sibylle de Tibur, c 1435
Le retable du Miroir du Salut (vers 1435, détrempe sur bois): ancien retable conservé à l'église Saint-Léonard de Bâle aujourd'hui dispersé:
David et les trois preux, Abisaï, Sabothaï et Benaja, avec au verso un Saint Barthélemy, 102 × 78 cm, Bâle, Kunstmuseum.
La Synagogue, 86 × 81 cm, et L'Église, Bâle, Kunstmuseum
Salomon et la Reine de Saba, 84 × 79 cm, Berlin, Musée de Bode
L'empereur Auguste et la Sybille de Tibur, musée des beaux-arts de Dijon, avec au verso un Saint Augustin[4]
Antipater montrant ses plaies à Jules César, Bâle, Kunstmuseum
Esther et Assuérus, Bâle, Kunstmuseum
Le retable de Saint-Pierre, 1444, provenant de la cathédrale Saint-Pierre de Genève:
La Pêche miraculeuse, détrempe sur bois, 132 × 154 cm, Genève, Musée d'Art et d'Histoire.
Le retable d'Olsberg, vers 1437-1440, lui aussi démembré:
Marianne Barrucand, Le retable du miroir du salut dans l'œuvre de Konrad Witz in Travaux d'humanisme et renaissance, 124, Genève, Droz, 1972.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, T. 10, p. 774-775, Paris, Gründ, 1976.
Florens Deuchler, Konrad Witz, la Savoie et l'Italie. Nouvelles hypothèses à propos du retable de Genève. in Revue de l'art 71, S. 7–16. Paris, Ed. du Centre national de la Recherche Scientifique, 1986.
Frédéric Elsig et Cäsar Menz (dir.), Konrad Witz. Le maître-autel de la cathédrale de Genève, Genève: Slatkine, 2013
Liens externes
Nicolas Schätti,« Witz, Konrad [Conrad]» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne,version du ..
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