Marià Josep Bernat Fortuny i Marsal (1838-1874) est un peintre espagnol, connu sous le nom espagnolisé de Mariano Fortuny. Ses tableaux de genre ont connu un succès énorme vers 1870, le sommet de sa gloire coïncidant avec les débuts de l'impressionnisme sans qu'il n'ait fait partie de ce mouvement pictural[1]. À mi-chemin entre ces deux courants, il est aussi classé parmi les orientalistes par les peintures qu'il a effectuées après son voyage au Maroc (1860-1862). Son ami le baron Jean Charles Davillier a publié une étude sur la vie et le travail du peintre[2].
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Marià Fortuny i Marsal
Portrait de Mariano Fortuny y Marsal (1875 gravure par Goupil et CieParis (Bibliothèque nationale d'Espagne)
Naissance
Reus
Décès
(à 36 ans) Rome
Sépulture
Cimetière de Campo Verano
Nom dans la langue maternelle
Mariano Fortuny et Marià Fortuny
Noms de naissance
Marià Josep Bernat Fortuny i Marsal, Mariano José María Bernardo Fortuny Marsal
Marià Fortuny est né à Reus en Catalogne le dans une famille de condition très modeste. C'est à l'école primaire de sa ville natale qu'il apprend les rudiments de la peinture et du dessin. Orphelin à l'âge de 12 ans, il est élevé par son grand-père. Pour gagner sa vie, le jeune Fortuny commence à modeler des figurines de terre cuite et des ex-voto[3] avant de partir à pied, à l'âge de 14 ans, pour Barcelone où il est inscrit gratuitement à l'Académie.
Brillant élève de Claudi Lorenzale, il obtient le Prix de Rome en 1857. Il y passe deux années à copier les œuvres des nazaréens, mais il s'en lasse vite et préfère nettement la peinture de Diego Vélasquez[1].
Lorsque la guerre entre l'Espagne et le Maroc éclate en 1859 (guerre d'Afrique), il est envoyé par le gouvernement espagnol en Afrique du Nord afin de peindre les événements importants du conflit. Il est nommé Chroniqueur de l'expédition[3] au cours de laquelle il est fait prisonnier[1]. Les couleurs du Maroc (où il retourne en 1862) font naitre chez lui une véritable fascination pour la brillance des couleurs africaines. Après ce séjour au Maroc, ses thèmes évoluent vers des sujets orientalistes dont la critique de l'époque considère «... qu'il ne s'agit pas de l'orient antique tel que l'a vu Eugène Delacroix, mais plutôt d'un orient de bazar, clinquant et chatoyant[1]».
La Bataille de Tétouan, par Mariano Fortuny.
Il se rend à Paris en 1866 où il étudie avec Jean-Léon Gérôme et commence à travailler pour le marchand de tableau Adolphe Goupil[1]. En 1860, lors de son premier séjour à Paris, il avait étudié les tableaux de bataille de Horace Vernet à Versailles où il avait fait la connaissance d'Henri Regnault. Il s'en inspire pour le grand tableau Bataille de Tétouan qui restera pourtant inachevé[3]
De retour à Madrid il épouse Cecilia de Madrazo y Garreta, fille de Federico de Madrazo, le directeur du musée royal de Madrid[réf.nécessaire]. De cette union naitront deux enfants: Maria Luisa et Mariano (1871-1949), futur peintre mondain et créateur de tissus (un musée à Venise lui est consacré)[réf.nécessaire].
Après un nouveau séjour à Paris en 1870 et deux années passées à Grenade, il retourne à Rome où il meurt à l'âge de 36 ans, le du paludisme, contracté l'été précédent alors qu'il peignait en plein air à Naples et Portici[réf.nécessaire].
Ses funérailles sont immortalisées par l’œuvre L'enterrement de Fortuny de son ami Ramon Tusquets i Maignon, exposée au Musée national d'art de Catalogne de Barcelone.
L'enterrement de Fortuny par Ramon Tusquets (MNAC).
Style
«Ce grand virtuose survit surtout par des études et des aquarelles, souvent éblouissantes, (que l'on trouve notamment au Musée d'art contemporain de Barcelone, au Musée du Louvre, au Musée Goya de Castres). Mais sa peinture, marquée par le goût d'une époque éprise de bric-à-brac et de morceaux de bravoure, n'est jamais indifférente. Son influence fut considérable[4].»
Ce peintre brillant, également très bon dessinateur et graveur à l'eau-forte, a exprimé son talent dans des compositions orientalistes (importante production marocaine), des scènes de genre de style plus « pompier » ainsi que des sujets de la vie quotidienne[4].
Peintre vagabond à la carrière précocement interrompue, il voyagea intensément et entretint même des relations avec le milieu artistique parisien. Malgré des influences diverses, son style est très espagnol, qualifié de « sauvagerie bohémienne » par l'américain Edward Sullivan[5]. Aux États-Unis il reçut un accueil aussi enthousiaste qu'en Europe grâce au collectionneur Stewart, père du peintre Julius LeBlanc Stewart[4].
Il fut l'un des peintres espagnols les plus admirés par ses contemporains, en Espagne mais aussi en Europe et aux États-Unis où ses œuvres sont exposées: Metropolitan Museum of Art, New York, The Hispanic Society of America de New York, Walters Art Gallery de Boston, Museum of Fine Arts, Boston[4].
Œuvres
Askari (1860-62) (Hispanic Society of America, New York)
Askari(es) (Bibliothèque-musée Víctor Balaguer, Vilanova i la Geltrú)
La odalisca(ca) (L'Odalisque) (1861) (musée national d'art de Catalogne, Barcelone)
La odalisca(ca) (L'Odalisque) (1862)
El condesito (Il contino) (Le comte) (aquarelle) (1861) (Musée national d'art de Catalogne, Barcelone)
La batalla de Tetuan (La bataille de Tétouan) (1862-64) (musée national d'art de Catalogne, Barcelone)
La batalla de Wad-Ras (La Bataille de Wad-Ras) (1862-63) (musée du Prado, Madrid)
Une cour de toril (1866), (musée des beaux-arts de Lyon)
Los hijos del pintor en el salón japonés (Les enfants du peintre dans le salon japonais) (1874) (musée du Prado, Madrid)
Desnudo en la playa de Portici (Nu sur la plage de Portici) (1874) (musée du Prado, Madrid)
À noter, le vase Fortuny, céramique hispano-mauresque du XIVesiècle conservée au Musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, porte le nom de Fortuny car le peintre en a été le propriétaire, et non le concepteur ou le réalisateur.
Charles Davillier, Fortuny, sa vie, son œuvre, sa correspondance, Paris, 1876.
Alvaro Martinez-Novillo, Le Peintre et la Tauromachie, Paris, Flammarion,
(es) Manuela Mena, La belleza encerrada: de Fra Angelico a Fortuny, Madrid: Museo Nacional del Prado, 2013 (ISBN9788484802617).
Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol.2, t.I, Paris, Robert Laffont, , 997p. (ISBN2-221-05412-1)
Sophie Monneret, L'Impressionnisme et son époque, vol.2, t.II, Paris, Robert Laffont, , 1185p. (ISBN2-221-05413-X)
Alfonso E. Pérez Sánchezet al., Dictionnaire de la peinture espagnole et portugaise du Moyen Âge à nos jours, Paris, Larousse, , 320p. (ISBN2-03-740016-0)
Charles Yriate, Fortuny (Paris, 1889)
Catalogue de l'exposition Fortuny, Barcelone, musée national d'art de Catalogne, -.
Catalogue de l'exposition Mariano Fortuny et ses amis français rédigé par Claudie Ressort, Castres, musée Goya, -.
Les Orientalistes de l'école espagnole (ARC édition).
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