Il est le fils de l'artiste peintre Suzanne Valadon (1865-1938).
Utrillo et Valadon
Maurice Utrillo et sa mère Suzanne Valadon, vers 1890.
Maurice Utrillo naît un lendemain de Noël sous le nom de Maurice Valadon, au no8 rue du Poteau à Montmartre, dans le 18earrondissement de Paris: il est un des rares peintres célèbres de Montmartre qui y soit né. Il est le fils de l'artiste peintre Suzanne Valadon et d'un père inconnu. Ce n'est probablement pas le fils du peintre catalan Miquel Utrillo, un des amants de Suzanne Valadon, qui néanmoins le reconnaît en 1891, dans sa 8eannée, et lui donne ainsi son nom[2].
Suzanne Valadon devint le modèle de Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes, Auguste Renoir (qui l'appelait Maria), voire de Vincent van Gogh et de bien d'autres peintres montmartrois dont elle aurait été parfois la maîtresse. C'est en les observant qu'elle apprit à peindre et se lança dans ses premiers dessins (son fils était un de ses modèles préférés quand il acceptait de tenir la pose). On lui présenta Edgar Degas qui lui apprit quelques techniques, l'encouragea à peindre et fut son premier acheteur.
L'enfance d'Utrillo
L'enfance de Maurice se déroule auprès de sa grand-mère, à qui sa mère l'a confié, villa Hochard à Pierrefitte-sur-Seine[3] (actuelle Seine-Saint-Denis). À partir de 1901, il fait plusieurs séjours à l'asile. Il sombre progressivement dans l'alcool, qui provoque chez lui de nombreux troubles (violence, démence). Ses études en sont affectées. Cependant, ses occupations thérapeutiques contribuent peut-être à révéler son génie. En tout cas, il reçoit les encouragements de sa mère lorsqu'elle pense découvrir en lui du talent.
Revenu à la ville de son enfance, il y croque ainsi Le café Le Chat sans queue ou La Guinguette.
Maurice Utrillo avec sa grand-mère maternelle, par Suzanne Valadon.
Maurice Utrillo rencontre le peintre Alphonse Quizet et commence à peindre régulièrement à partir de 1910, année où il peut se mettre à vivre de sa peinture. Il produit des centaines de toiles en plusieurs décennies et il est beaucoup plagié (il existe une multitude de faux et d'œuvres douteuses).
Dès les années 1920, il devient un peintre célèbre et le gouvernement français le décore de la croix de la Légion d'honneur en 1929. À partir de 1924 et pendant une vingtaine d'années, Maurice Utrillo passe une partie de l'année au château de Saint-Bernard (Ain) dont il est propriétaire.
Malgré l'opposition de sa mère, il épouse en 1935, à l'âge de 51 ans, Lucie Valore avec laquelle il s'installe au Vésinet d'abord au no27 route de la Plaine, puis en 1936, au no18 route des Bouleaux (villa La Bonne Lucie) jusqu'en 1955, année de la mort du peintre[4]. La mère de Maurice Utrillo joue un rôle dans la gestion des finances du couple et surveille son fils afin d'éviter sa rechute dans l'alcoolisme et le pousser à travailler. Sa mère meurt trois ans plus tard.
Un jour d'été 1945, le frère de son épouse lui présente un jeune peintre débutant, Charles Féola (oncle du peintre Roland Irolla), rencontré alors qu'il peignait place du Tertre à Paris. Il se sent alors l'âme d'un mentor et l'accueille chez lui au Vésinet pendant quelques mois, le temps pour Féola de mettre à profit les conseils techniques de Maurice Utrillo, devenu son ami, et de développer son propre style. Il gardera avec son élève des liens indéfectibles. Il assistera à ses expositions montmartroises et patronnera même quelques-unes de ses expositions à Londres, New York, Rio, Le Caire, Tel Aviv, Tokyo et en Scandinavie[5].
Maurice Utrillo meurt le à l'hôtel Splendid de Dax où il est en cure avec sa femme. Il est enterré au cimetière Saint-Vincent de Montmartre à Paris[6], face Au Lapin Agile.
Atelier de Suzanne Valadon et de Maurice Utrillo, musée de Montmartre, Paris.
L'atelier vu depuis les jardins Renoir.
Panneau Histoire de Paris Maison Rose de Maurice Utrillo.
Tombe d'Utrillo au cimetière Saint-Vincent de Montmartre.
Son œuvre
Peintre représentatif de l'École de Paris[7], Maurice Utrillo a peint essentiellement des paysages dans lesquels apparaissent souvent des maisons ou des coins de villages. Durant sa carrière, il peint de nombreux paysages urbains, essentiellement des vues du quartier Montmartre.
On distingue trois périodes dans son œuvre:
la période Montmagny de 1904 à 1910;
la période blanche de 1910 à 1914: les formes et les teintes blanches sont prédominantes;
la période colorée de 1922 à 1955: les tonalités vives et gaies prédominent.
Musées et expositions
Le musée Utrillo-Valadon situé à Sannois (Val-d'Oise) fermé depuis le à durée indéterminée pour des raisons de désordre structurel du bâtiment, conserve trois toiles d'Utrillo ainsi que cinq œuvres de sa mère, Suzanne Valadon, et deux d'André Utter, époux de cette dernière.
La Pinacothèque de Paris a organisé en 2009 une exposition consacrée à Maurice Utrillo et à sa mère, Suzanne Valadon[8]. Elle a également présenté plusieurs de leurs œuvres à l'occasion de l'exposition Modigliani, Soutine et l'Aventure de Montparnasse - La Collection Jonas Netter en 2012.
En 2010, son testamentaire Jean Fabris—qui a rompu avec le musée Utrillo-Valadon de Sannois— inaugure l'espace Utrillo, comprenant une quinzaine de tableaux, quinze mille photographies et de nombreux documents[3]. En 2015, repartant sur de nouvelles bases avec la commune de Sannois, Fabris envoie deux œuvres du musée Utrillo-Valadon rejoindre 80 autres peintures au Japon dans le cadre d'une exposition destinée à faire connaître la mère d'Utrillo (Utrillo étant déjà bien aimé en terre nippone, à tel point que des cafés portent son nom[9]).
Œuvres dans les collections publiques
En Algérie
Alger, musée national des Beaux-Arts d'Alger: Rue de Ville-Évrard
Skikda: Hotel de Ville (mairie)
Aux États-Unis
Boston, musée des Beaux-Arts
Église du Sacré-Cœur, de la rue Saint-Rustique
Scène d'une rue de banlieue
Cincinnati Art Museum: Le Mur Rouge ou Boulevard de la Chapelle
Cleveland, Cleveland Museum of Art: L'Auberge à Robinson
Norman, Université de l'Oklahoma, Fred Jones Jr. Museum of Art(en): Fleurs
Philadelphie, Arthur Ross Gallery at the University of Pennsylvania: Le Lapin Agile
D'après Louis Barbier, le père biologique serait Henri de Toulouse-Lautrec. Maurice Utrillo aurait même revendiqué son héritage et sa mère l'aurait fait interner[pasclair].
«Maurice Utrillo de retour à Pierrefitte», Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, 3 octobre 2009, p. 1.
Gustave Coquiot (préf.G. C), Maurice Utrillo, V., éditions André Delpeuch-Paris, , 125p..
Francis Carco, La Légende et la vie d'Utrillo, Éditions Bernard Grasset, Paris, 1928 (ASINB0000DOZP8).
Pierre Mac Orlan, Utrillo, Les Editions du Chêne, Paris, 1952. 16 planches, 8 pages de texte.
Jean Fabris, Claude Wiart, Alain Buquet, Jean-Pierre Thiollet, Jacques Birr, Catherine Banlin-Lacroix et Joseph Foret, Utrillo, sa vie, son œuvre, Éditions Frédéric Birr, Paris, 1982 (ASINB00IQANDQO).
Jean Fabris, Maurice Utrillo. Folie?, Éditions Galerie Pétridès, Paris, coll. «Beaux livres», 1992 (ISBN978-2912184054).
Michel Peyramaure, Suzanne Valadon, Robert Laffont, coll. «Pocket» no10683-10684; tome 1: Les Escaliers de Montmartre, 417 p. (ISBN978-2266094122); tome 2: Le Temps des ivresses, 398 p. (ISBN978-2221094211).
Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol.13, éditions Gründ, , 13440p. (ISBN2700030230), p.929-931.
Valadon, Utrillo - Au tournant du siècle à Montmartre - De l’Impressionnisme à l'École de Paris, Catalogue de l'exposition, Ed. Pinacothèque de Paris, 2009. (ISBN9782358670012)
Jean Fabris et Cédric Paillier, Catalogue raisonné de l'œuvre complet de Maurice Utrillo, éd. Association Maurice Utrillo, 2009, tome I (ISBN978-2918452003).
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