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Lucie Valore, pseudonyme de Lucie Veau, née à Angoulême le et morte à Paris le , est une artiste peintre et graveur (aquafortiste et lithographe) française.

Lucie Valore
Naissance

Angoulême
Décès
(à 87 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière Saint-Vincent
Nationalité
Française
Activités
Peintre, lithographe, graveuse

Biographie



Lucie Valore, comédienne


Paul Mounet
Paul Mounet
Bruxelles, le Théâtre royal du Parc
Bruxelles, le Théâtre royal du Parc
Georges Kars, Utrillo, 1926
Georges Kars, Utrillo, 1926
L'église Saint-Ausone d'Angoulême
L'église Saint-Ausone d'Angoulême
Cimetière Saint-Vincent, tombe de Maurice Utrillo et Lucie Valore
Cimetière Saint-Vincent, tombe de Maurice Utrillo et Lucie Valore

Lucie Veau naît à Angoulême en 1878 du mariage de Lucien Veau et de Catherine Pillorget. Sa rencontre de Joseph Bernaud, sculpteur parisien missionné à Angoulême pour la restauration de la façade d'une chapelle - elle est alors serveuse dans le bistrot où il prend ses repas quotidiens[1] - conduit à un mariage en 1901 à Paris où elle va vivre dorénavant (un enfant naît, Alice Fernande Bernaud, que Lucie Valore fait élever chez ses parents à Angoulême - beaucoup plus tard, Alice vivra quelque temps boulevard Flandrin avec sa mère), suivi d'un divorce en 1909. C'est à la Comédie-Française, où elle suit des cours d'art dramatique, que lui est suggéré le pseudonyme de Lucie Valore sous lequel elle est engagée par Paul Mounet[2].


Lucie Pauwels


Lucie Valore se remarie en 1915 avec Robert Pauwels, riche banquier belge issu d'une famille de mécènes et lui-même collectionneur de tableaux[3], dont elle fit la connaissance au Théâtre royal du Parc de Bruxelles où elle était engagée comme actrice[4] tandis qu'il y était abonné. C'est sous le nom de Lucie Pauwels qu'elle publiera en 1920, aux Éditions Oscar de Lamberty à Bruxelles, son roman Françoise en Belgique - 1914-1918[5] que l'historienne Sophie De Schaepdrijver analyse comme autobiographique, évoquant la vie de « Françoise d'Angoulême » en Belgique pendant les années de guerre, avec les incessantes réquisitions des occupants allemands et un voyage de l'héroïne en Hollande[6].

C'est après l'armistice de 1918 que Robert et Lucie Pauwels se partagent entre Bruxelles, le petit Domaine de la Doulce-France à Angoulême et leur appartement du boulevard Flandrin, dans le 16e arrondissement de Paris, fréquentant Montmartre où ils commencent à acheter des toiles à Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, recevant ce dernier dans le cadre des après-midis littéraires qu'ils organisent dans leur salon du boulevard Flandrin[2]. C'est dans ce contexte que Maurice Utrillo se fait littérateur, versifiant ses hommages à la généreuse hôtesse, comme dans ce sonnet À Madame Lucie Pauwels daté du  : « Combien de gratitude, ô je vous dois Madame – Pour vos dignes présents réconfortant mon âme, – Pour vos mille bontés, ineffables cadeaux, – Que pour me chérir peintre vous m'adressez à flots. »[7]


Madame Utrillo (Lucie Valore, peintre)


Les Valadon sont ainsi les plus chers amis du couple lorsque, emporté par des crises d'urémie, Robert Pauwels meurt en 1933[8], offrant à sa riche veuve de se faire encore plus étroitement dame de compagnie et confidente de Suzanne Valadon. C'est devant les inquiétudes de cette dernière (« Qui s'occupera de mon fils après ma mort ? ») que Lucie Valore lui dit être prête à épouser Utrillo, perspective dont Suzanne Valadon s'amuse dans un premier temps pour ensuite l'encourager[9] : Jean-Paul Crespelle restitue que c'est bien plutôt « pour empoisonner André Utter, qui la trompait et la négligeait, que Suzanne Valadon avait favorisé ce mariage. Elle savait qu'en acceptant le départ de Maurice, elle coupait la source des revenus de son mari »[10]. Le , Lucie Valore épouse Utrillo à Paris 16e [11] (le mariage religieux est célébré le à Angoulême par Monseigneur Palmer, aumônier de la famille royale d'Espagne, en l'église Saint-Ausone[12]). Le couple demeure au Domaine de la Doulce-France à Angoulême (situé au 22, rue Basse Montausier, aujourd'hui rue Maurice-Utrillo) durant les deux années qui suivent le mariage, puis s'installe au Vésinet, successivement au 27, route de la Plaine et au 18, route des Bouleaux (villa La bonne Lucie dont, lorsqu'elle commence à peindre vers 1940 sur les conseils d'Utrillo, le mât constitue son atelier[13]).

Lucie joue alors un rôle dans la gestion des finances du couple et surveille son époux pour le faire travailler et éviter sa rechute dans l'alcoolisme. Elle s'initie à la peinture, encouragée par son mari et sa belle-mère, et peint des portraits, des paysages et des natures mortes, dans un style frais et relativement naïf, et vend une de ses propres toiles au marchand Paul Pétridès en même temps que chaque toile d'Utrillo : Fernand Mourlot, restituant une visite au Vésinet en compagnie de l'éditeur Joseph Forêt, confirme : « sa peinture était impossible, mais si vous désiriez acheter un Utrillo, il fallait que vous achetiez aussi un Lucie Valore »[14].

En 1963, huit ans après la mort de son mari, elle fonde l’Association Maurice-Utrillo qui gère un centre de documentation sur Utrillo, Suzanne Valadon, André Utter et Lucie Valore (correspondances, photographies, catalogues de ventes ...) et une bibliothèque de plus de 3 000 ouvrages d'histoire de l'art[15].

Lucie Valore meurt en 1965, laissant ses biens et ses droits sur les œuvres de Maurice Utrillo à Jean Fabris, ancien homme de radio devenu son secrétaire, et repose auprès de Maurice Utrillo au cimetière Saint-Vincent, seul un mur de pierre séparant leur sépulture de la rue des Saules et du Lapin Agile[16]. Une rue d'Angoulême porte aujourd'hui son nom.


Iconographie



Contributions bibliophiliques



Expositions



Réception critique



Collections publiques



France



États-Unis



Collections privées



Références


  1. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  2. Richard B. Brettel, Paul Hayes Tucker, Nathalie H. Lee, Nineteenth and Twentieth-Century paintings in the Robert Lehman Collection, Metropolitan Museum of Art/Princeton University Press, 2099
  3. Article Maurice Utrillo dans l'Encyclopédie Larousse.
  4. Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001, page 1259.
  5. « Un roman qui étonne et détonne : Françoise en Belgique -1914-1918 », 14-18, Archives et musée de la littérature, Bibliothèque royale de Belgique
  6. Sophie de Schaepdrijver, La Belgique et la Première Guerre mondiale, Éditions P.I.E.-Peter Lang, Bruxelles, 2004, page 248.
  7. Maurice Utrillo, « À Madame Lucie Pauwels, 14 avril 1925 », catalogue de livres, manuscrits anciens et modernes, Artcurial, 16 mai 2012
  8. Michel Peyramaure, Le temps des ivresses - tome 2 : Suzanne Valadon, Robert Laffont, 1998.
  9. Thérèse Diamand-Rosinsky, Suzanne Valadon, Flammarion, 2005.
  10. Jean-Paul Crespelle, Montmartre vivant, Hachette, 1964.
  11. Mariage civil archives Paris (p. 28/31)
  12. Ville d'Angoulême, L'église Saint-Auzone (sic)
  13. Société d'histoire du Vésinet, Lucie Valore
  14. Fernand Mourlot, Gravés dans ma mémoire, collection « Vécu », Robert Laffont, 1979.
  15. Site officiel de Muarice Utrillo.
  16. « Maurice Utrillo, cimetière Saint-Vincent », Tombes et sépultures dans les cimetières de France et d'ailleurs
  17. Paul Pétridès, L'œuvre complet de Suzanne Valadon, Compagnie française des arts graphiques, Paris, 1971, tableau reproduit sous n°P465.
  18. Artcurial, Portrait de Lucie Valore par Suzanne Valadon, catalogue du 20 octobre 2007
  19. Jean Melas Kyriazi, Van Dongen après le fauvisme, Éditions Harmonies et Couleurs, Lausanne, 1976, tableau reproduit en page 81.
  20. Exposition Maurice Utrillo - Lucie Valore, Galerie Paul Pétridès, 1953, court-métrage. Source : YouTube ; durée 1'45"
  21. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1981.
  22. Centre Georges-Pompidou, La personne Lucie Valore
  23. Metropolitan Museum of Art, Lucie Valore dans les collections
  24. Marc-Arthur Kohn, commissaire-priseur, Catalogue de la collection Jean Fabris, cinquante-huit œuvres de Lucie Valore, Hôtel Drouot, Paris, 1er juin 2016
  25. Exposition Visages d'artistes - Collection Gérald Schurr, Musée Courbet, Ornans, été 1984, n°60 du catalogue ; Exposition Portraits et autoportraits de la collection Gérald Schurr, centre culturel Arturo-Lopez, Neuilly-sur-Seine, avril-mai 1986, n°74 du catalogue ; Binoche, commissaire-priseur, Vente de la collection Gérald Schurr, Hôtel Drouot, Paris, 23 mai 2000, n°138 du catalogue.

Annexes



Bibliographie



Filmographie



Liens externes





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