art.wikisort.org - Artiste

Mela Muter, pseudonyme de Maria Melania Klingsland, née le 25 avril 1882 à Varsovie en Pologne, et morte le 14 mai 1967 à Paris[1], est une artiste-peintre française d'origine polonaise[2].

Biographie

Mela Muter grandit dans une famille aisée et cultivée de Varsovie. Son frère, Zygmunt Klingsland, deviendra un diplomate polonais à Paris et un critique littéraire apprécié en Pologne[3].

En 1899, elle épouse Michal Muttermilch, écrivain, critique et militant socialiste polonais. En 1901, après une année de cours dans une école de dessin pour femmes de J.Kotarbinski, elle arrive avec son mari à Paris et s’inscrit à l'Académie Colarossi puis à l'Académie de la Grande Chaumière[4], décidé à devenir une peintre professionnelle.

Elle expose dès 1902 à Varsovie à la Société pour la promotion des beaux-arts., et à Paris au Salon des beaux-arts, puis au Salon des indépendants, au Salon d'automne et au Salon des Tuileries[3]^,[4]. Elle y est ensuite présente régulièrement et devient un membre important du mouvement artistique appelé l'École de Paris[4].

Elle est remarquée par le marchand d'art Ambroise Vollard[4]. Influencée initialement par le symbolisme, elle évolue ensuite vers l'expressionnisme[4], mais elle reste durant tout son parcours à l'écart des modes et des tendances[3]. Elle voyage en Espagne, mais aussi en Bretagne, en particulier à Concarneau, Audierne, Douarnenez et Pont-Aven[5]. En 1914, le début de la Première Guerre mondiale la fait s'installer à Concarneau. « Concarneau paisible, loin de l'angoisse parisienne, comme hors du danger mais mon cœur était lourd », écrit-elle[5].

Entre 1917 et 1920, Mela Muter devient la compagne de l'écrivain Raymond Lefebvre, militant pacifiste socialiste puis communiste. La relation avec Raymond Lefebvre provoque son divorce avec Michal Muttermilch. Mais Raymond Lefebvre meurt en 1920 en Russie dans des circonstances inexpliquées lors d'une croisière en mer Blanche[3]. Elle expose à de multiple reprises à Paris dans l'entre-deux guerres[3]. En 1921, elle est invitée à faire partie du jury du Salon d'automne. Elle est aussi en contact avec des écrivains tels que Henri Barbusse et Romain Rolland, ou l'architecte Auguste Perret, les compositeurs Maurice Raval et Erik Satie[4]. Elle se lie d'une forte amitié avec Rainer Maria Rilke[4]. Elle se fait aussi naturaliser Française en 1927[3].

À l'étranger, elle fait de grandes expositions à Barcelone, en Allemagne, et à Washington au Carnegie Institute. Elle est reconnue particulièrement comme portraitiste[6]. Elle brosse notamment le portrait de ses amis : Clemenceau, Ravel, Satie, ainsi que de Rainer Maria Rilke.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se sent menacée du fait de ses origines, et de ses idées politiques. Elle quitte Paris pour Avignon et y enseigne le dessin, l'histoire de l'art et la littérature. Elle reçoit des autorités de la ville un petit appartement[3]. Après la guerre, elle a des problèmes de vue, qui s'améliorent après une opération de la cataracte en 1965, ce qui lui permet de retravailler la peinture. Elle meurt dans son atelier le 14 mai 1967[3]. Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux, dans la 94^e division.

Expositions

• 1932, 1933, 1934, 1935, 1936, Femmes Artistes Modernes, Théâtre Pigalle, puis, Maison de France, puis, galerie Bernheim-Jeune[7].
• Mars 1936, Paris, galerie Bernheim, Œuvres de femmes - Hermine David, Adrienne Jouclard, Marie Laurencin, Marthe Lebasque, Mela Muter, Suzanne Valadon[8].
• 1938, Paris, Petit Palais, avec Bessie Davidson, Philippe Besnard, Kees van Dongen.
• 2004, Quimper, musée départemental breton, Peintres polonais en Bretagne.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

• Dictionnaire Bénézit
• Barbara Brus-Malinowska, notice sur Mela Muter dans « Peintres polonais en Bretagne », catal. expo. Musée départemental breton, Quimper, 2004, p. 74-76.
• Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, p.313-316.

Liens externes

• Ressources relatives aux beaux-arts :
  • AGORHA
  • Delarge
  • Musée d'Orsay
  • (de + en) Artists of the World Online
  • (en) Bénézit
  • (en) MutualArt
  • (nl + en) RKDartists
  • (en) Union List of Artist Names
• Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :

  • Deutsche Biographie
  • Dictionnaire universel des créatrices
  • Gran Enciclopèdia Catalana
• Notices d'autorité :

  • Fichier d’autorité international virtuel
  • International Standard Name Identifier
  • Bibliothèque nationale de France (données)
  • Système universitaire de documentation
  • Bibliothèque du Congrès
  • Gemeinsame Normdatei
  • Bibliothèque nationale d’Espagne
  • Bibliothèque nationale de Pologne
  • Bibliothèque nationale d’Israël
  • Bibliothèque universitaire de Pologne
  • Bibliothèque nationale de Catalogne
  • WorldCat
• Notice de l'artiste sur le site de Nadine Nieszawer consacré à l'École de Paris
• Archives privées consacrée à la galerie Au Sacre du printemps, où Mela Muter a exposé, sur ausacreduprintemps.weebly.com

• Portail de la peinture
• Portail de Paris
• Portail de la Pologne

На других языках

---

[de] Mela Muter

Mela Muter (eigentlich Maria Melania Mutermilch; * 1876 in Warschau; † 1967 in Paris) war eine polnisch-französische Malerin jüdischer Abstammung, die vorwiegend in Frankreich lebte und wirkte.

---

[en] Mela Muter

Mela Muter is the pseudonym used by Maria Melania Mutermilch (April 26, 1876 – May 14, 1967), the first professional Jewish painter in Poland. She lived most of her life in France.[1][2] Muter's painting career began to flourish after she moved to Paris from Poland in 1901 at the age of twenty-five.[3][4] Before World War I, Muter's painting practice aligned itself with the Naturalism movement; her signature works containing vivid hues and strong brush strokes. Muter gained swift popularity in Paris and within five years of her residency in the city, had already begun showing her works. Muter received French citizenship in 1927. After the breakout of WWII Muter fled to Avignon for safety during the Nazi occupation. After the war, Muter returned to Paris where she worked and resided until her death in 1967.[5]

---

[es] Mela Muter

Mela Melania Klingsland Mutermilch, conocida como Maria Muter (Varsovia, 26 de abril de 1876- 14 de mayo de 1967) fue la primera pintora judía profesional polaca. Mela Muter fue el seudónimo que utilizó como artista. Vivió la mayor parte de su vida en Francia.[1][2] Su carrera como pintora empezó a florecer al trasladarse a París desde Polonia en 1901 a la edad de veinticinco años.[3][4] Después de la Segunda Guerra Mundial se alineó con el movimiento Naturalista; su estilo contenía trazos fuertes y golpes de cepillo. Tras cinco años viviendo en París se hizo bastante conocida por su trabajo y se exhibieron sus pinturas. Consiguió la ciudadanía francesa en 1927. Después del estallido de la guerra huyó a Aviñón para protegerse de la ocupación nazi. Al acabar el conflicto regresó a París donde siguió trabajando hasta su muerte en 1967.[5]

---

- [fr] Mela Muter

---

---