Subissant l'ascendant d'une mère autoritaire et possessive, Paul Delvaux est élevé dans la crainte du monde féminin[réf.nécessaire].
Il a également subi l'influence de son meilleur ami, éminent artiste peintre lui aussi, Émile Salkin, qui l'a entrainé à dessiner et l'a notamment amené au musée d'histoire naturelle de Bruxelles, où ils ont tous deux dessiné et peint des squelettes[1].
Après des études à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles[2] où il se forme au dessin avec le peintre symboliste Jean Delville et à la peinture décorative avec Constant Montald, il réalise des tableaux post-impressionnistes, puis expressionnistes, influencés, notamment, par James Ensor. Son univers favori est la gare de chemin de fer («Trains du soir»). Cependant, à chacun des changements d'inspiration, Paul Delvaux détruit ses tableaux (1920-1924).
Au début des années 1930, Delvaux trouve son inspiration dans ses visites à la Foire du Midi de Bruxelles, où le musée Spitzner, une attraction de curiosités médicales, présentait en devanture des squelettes et une Vénus mécanique dans une embrasure encadrée de rideaux de velours rouge. Ce spectacle a captivé Delvaux, lui fournissant des motifs qui apparaissent tout au long de son travail ultérieur[3].
C'est en découvrant un tableau de Giorgio De Chirico «Mélancolie et mystère d'une rue», que Delvaux a la "révélation" du surréalisme (1934). Sans jamais adhérer au mouvement, il commence, avec «Femmes en dentelle», une série d'œuvres d'une unité si profonde que n'importe lequel de ses tableaux se reconnait au premier coup d'œil. On le classe plutôt dans le courant du réalisme magique, avec des artistes à l'univers proche comme Carel Willink ou Balthus.
Il expose ses œuvres à l'exposition des surréalistes de Paris en 1938.
Les thèmes récurrents de l'œuvre de Paul Delvaux se caractérisent par la représentation de femmes nues, d'hommes habillés en costume et des éphèbes dans une attitude hiératique et figée au sein d'un paysage ou d'un milieu urbain tout aussi figé.
Il a peint également de grandes compositions murales comme celles du Casino-Kursaal d'Ostende, du Palais des Congrès de Bruxelles, de l'Institut de Zoologie à Liège. Ou encore, lors de l'exposition universelle de 1958 (l'«Expo 58»), il réalisa avec ses élèves, La Carte littéraire de Belgique[4], une œuvre que le Ministre de la Culture Française, Henri-François Van Aal, installa en 1976 dans la salle de lecture des Archives et Musée de la Littérature, au troisième étage de la Bibliothèque royale de Belgique. Depuis 1978, la station Bourse du métro de Bruxelles est également décorée d'une de ses fresques.
Élu correspondant de l'Académie royale de Belgique (Classe des Beaux-Arts), le ; membre, le .
Paul Delvaux a reçu une faveur nobiliaire du roi des Belges mais il n'y donna pas suite.
Dans le village de Saint-Idesbald, dans la commune flamande de Coxyde, sur la côte belge où il a vécu longuement depuis 1945, on trouve, depuis 1982, un musée privé qui lui est consacré. Attenant à la Fondation Paul Delvaux, fondée de son vivant par l'artiste lui-même, ce musée renferme la plus importante collection, au monde, de toiles, dessins et estampes de Paul Delvaux.
Œuvres
Huiles sur toile, sauf indication contraire
Vieille gare du Luxembourg, 1922, huile sur bois, 68 × 79,5 cm, Fondation Paul Delvaux, Saint-Idesbald, Belgique[5]
Vue de la gare du quartier Léopold, 1922, huile sur bois, 125 × 120 cm, Fondation Paul Delvaux, Saint-Idesbald, Belgique[6]
Athénée royal Paul Delvaux à Ottignies-Louvain-la-Neuve.
L'Athénée royal de Saint-Gilles (où il fut élève) portait son nom avant 1996 (et sa fusion avec l'Athénée royal de Forest).
Maison de repos 'Paul Delvaux' à Watermael-Boitsfort.
Bibliographie
Camille Brasseur, Paul Delvaux, l'homme qui aimait les trains, Ed. Snoeck , (ISBN9789461615725), Bruxelles TrainWorld.
Maurice Debra, Promenades et entretiens avec Paul Delvaux, Louvain-la-Neuve, Belgique, Éditions Duculot, (ISBN978-2-8011-0991-5)[16]
Barbara Emerson, Delvaux, Anvers, Belgique/Paris, Fonds Mercator/Albin Michel, (ISBN978-90-6153-143-2 et 978-2-226-02502-9)
René Gaffé, Paul Delvaux ou les Rêves éveillés. Vingt-huit reproductions de tableaux et un portrait du peintre. Bruxelles, La Boétie, 1945. In-8°, 38 p., 29 planches hors texte.
Tony Goupil, Quand l'univers delvalien rencontre l'univers vernien, in Bulletin de la Société Jules Verne no195, , p.33-45
Paul-Aloïse de Bock, Paul Delvaux, l'homme, le peintre, 1967 Ed. Jean-Jacques Pauvert 318 p.
Suzanne Houbart-Wilkin, Paul Delvaux: Son œuvre aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique à Bruxelles, Wavre, Belgique, Éditions Mardaga, (ISBN978-2-8021-0049-2)
Laura Neve, Paul Delvaux. Aux sources de l'œuvre, Bruxelles, Belgique, Éditions Racine, , 128p. (ISBN978-2-87386-677-8)
Marcel Paquet, Paul Delvaux et l'essence de la peinture, Paris, Éditions de La Différence, , 213p. (ISBN978-2-7291-0105-3)
Régine Rémon (dir.), Paul Delvaux. Peintre des gares, Bruxelles, Belgique, Luc Pire, , 144p. (ISBN978-2-507-00207-7)
Coll., P. Delvaux, Martigny, Suisse, Fondation Pierre Gianadda,
François Rivière et Andreas, «La Femme de cire du musée Spitzner», À suivre, n° 30, , p.59-66. Reprise dans Révélations posthumes, Bédérama, 1980; Delcourt, coll. «Conquistador», 1991.
Antoine Terrasse, Paul Delvaux, Paris, Skira, 1972.
Bibliographie musicale
Paul-Baudouin Michel, «Hommage à Paul Delvaux», op. 135, pour saxophone alto et clavecin, 1988.
Notes
«Emile Salkin», sur De Vos Galerie Art Deco (consulté le )]
inscrit au registre de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles sous le numéro matricule 18572 - de 1916 à 1920 - source archives de l'ARBA-ESA
(en) Marc Rombaut, Paul Delvaux, New York: Rizzoli, 1990 (ISBN0-8478-1201-4), p.28-29
M. Quaghebeur (dir.), L’œuvre en chantier. Deux siècles de littérature francophone en Belgique, Bruxelles, Archives et Musée de la Littérature, 2008
Reproduction dans Artension no47, mai-juin 2009, p.7
ibid, p.9
Barbara Emerson, Delvaux, 1985, édité par le fonds Mercator à Anvers, (ISBN90 6153 143 8)
Michel Butor, Jean Clair, Suzanne Houbart-Wilkin, Delvaux: Catalogue de l’œuvre peint, 1975, Production de la Société Nouvelle d'Éditions Internationales, Bruxelles.
Collection privée. Reproduction dans "Parcours des arts" no27, juillet-août-septembre 2011, p.65.
Dépôt Musée d'Ixelles. Reproduction dans "Parcours des arts" no27, juillet-août-septembre 2011, p.65.
Reproduction dans Azart, hors-série no15, mars 2009, p.36
Reproduction dans Artension no47, mai-juin 2009, p.8
à la demande du recteur Marcel Dubuisson, fresque murale monumentale intitulée «La Genèse». Péristyle de l'amphithéâtre; in Historique de l'Institut, Sonia Wanson, 2008
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