Pieter Coecke van Aelst, Pierre Coeck d'Alost[1], Pierre Coucke[2] ou Pierre Coecke d'Alost[2], né le à Alost et mort le à Bruxelles, est un peintre et architecte-scénographe flamand, connu notamment pour son édition de Vitruve en néerlandais.
Pour les articles homonymes, voir Aelst.
Ne doit pas être confondu avec Peeter van Aelst.
Naissance | Alost |
---|---|
Décès |
(à 48 ans) Bruxelles |
Nationalité |
Pays-Bas des Habsbourg |
Activité |
Artiste peintre |
Maître | |
Élève | |
Mouvement |
Renaissance flamande |
Mécènes |
Charles Quint |
Influencé par | |
Père | |
Conjoint |
Mayken Verhulst (de à ) ![]() |
Enfants | |
Parentèle |
Pieter Brueghel l'Ancien (gendre) Jan van Dornicke (beau-père) ![]() |
Distinctions |
peintre de la cour impériale |
La Cène (1531), La Sainte Trinité |
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Il fait son apprentissage à Bruxelles sous la direction de Bernard van Orley. Il accomplit vraisemblablement un séjour en Italie entre 1521 et 1525, où il découvre les chefs-d'œuvre de l'Antiquité. À son retour d'Italie en 1527, il s'installe à Anvers, où il travaille chez Jan Van Dornicke, puis épouse sa fille, héritant de l'atelier de son beau-père à la mort de celui-ci. Ses ateliers jouiront d'une grande renommée : gravure, sculpture, scénographie pour le théâtre, peinture sur vitrail, dessins pour la tapisserie et la joaillerie, tous les arts plastiques y seront mis en œuvre. Hans Vredeman de Vries et bien d'autres collaboraient à la production. Coecke van Aelst forme également Pieter Brueghel l'Ancien, qui épousera sa fille.
C'est au cours d'un voyage à Constantinople en 1533-1534 qu'il fait plusieurs dessins sur lesquels son épouse Mayken Verhulst se base pour exécuter la série des sept planches en bois intitulées Mœurs et fachons de faire des Turcz (1553)[3],[4]. Ce voyage l'a inspiré pour d'autres œuvres ne traitant pas de l'Empire Ottoman dont la série de tentures Martyre de saint Paul dont certaines œuvre représentant des soldats des légions romaines vétus " à la turque " et armés de cimeterres, l'arme traditionnelle de turcs dans les représentations occidentales de son époque[4].
En 1539, il entreprend d'éditer une traduction en langue néerlandaise de l'Architettura de Sebastiano Serlio. Charles Quint le nomme peintre de la cour peu avant sa mort.
Le tableau l'Adoration des Mages de Pieter Coecke van Aelst, fait partie de la collection du musée Jeanne d'Aboville de La Fère.
Pieter Coecke se rattache à la guilde des romanistes et à l'école d'Anvers, qui associe au réalisme et à la précision des artistes des Flandres, le sens de la mise en scène d'un Léonard de Vinci, par exemple dans La Cène de 1531. Sa conception méthodique de l'art italien de la Renaissance en facilite la diffusion dans les Pays-Bas méridionaux. Quoiqu'il dirigeât un atelier très actif et rentable, il ne reste que très peu d'œuvres de sa main, car une partie d'entre elles disparaît sous les coups des iconoclastes calvinistes.
Il fut enterré à l'église Saint-Géry.
La Cène, ou Le Dernier Repas du Christ et des apôtres, est l'un des tableaux les plus célèbres de Pieter Coeck d'Alost. Il fut même l’« une des compositions les plus populaires de la peinture flamande au XVIe siècle »[5].
Maintes fois copiée, il existerait de par le monde 22 exemplaires de cette fameuse Cène [6], série [7] attribuée à l'atelier du Maître Anversois Pieter Coeck ou à ses ateliers, sans qu’il fût cependant jamais possible de déterminer laquelle de ces œuvres était de la main même du Maître.
Parmi les deux plus célèbres exemplaires de la série, celui de 1530 du Musée de La Boverie de Liège, et celui de 1531 du Musée des Beaux-Arts de Bruxelles, aucun n’a pu malgré la qualité de sa facture prétendre au titre d’exemplaire original[8].
Le prototype fut dès lors considéré par tous comme perdu.
Or il y a peu, apparaît sur le marché de l’Art un tableau, à tort attribué en 1861 au Verrochio ou à Lorenzo di Credi. Depuis 250 ans, faisant ainsi partie sous une fausse attribution de la collection particulière des barons de Samatan, il n’a pu être analysé ni même répertorié par aucun spécialiste.
Sous la direction de M. Jacques Lauprêtre, découvreur de cet exemplaire d’une facture admirable et d’une richesse picturale inouïe, une équipe de chercheurs vient de faire la preuve qu’il s’agissait bien du premier tableau de la série des Saintes Cènes[9].
Infrarouge à l’appui [10], leur étude révèle au grand jour l’époustouflant mystère de ce tableau.
Car c’est par l’existence d'un code secret, voulu par le peintre à l’époque où sévissait l’Inquisition, que cette huile sur panneau de bois, peut aujourd'hui revendiquer l’appellation de chef-d’œuvre[réf. nécessaire]. Tableau à code donc, il peut enfin avouer 500 ans après ce que Pieter Coeck d’Alost y avait caché : la présence plus qu'inattendue de Martin Luther, père de la Réforme Protestante.
Admirateur clandestin de Martin Luther comme bon nombre d’artistes et d’intellectuels de la Renaissance flamande, le Maître d’Anvers y fait montre tant de son génie artistique que de son attachement à la cause luthérienne. Les menaces d’hérésie et le risque du bûcher, furent les conditions de cette création.
Un livre, Le Testament des Ombres[11], de Danièle Séraphin et Jacques Lauprêtre, fait porter à la connaissance du public l’enquête quasi policière retraçant l’époustouflante stratégie de l’énigme du peintre flamand.
On y découvrira comment, du fait du terrible contexte politico-religieux de ce début du XVIe siècle aux Pays-Bas espagnols, enflammés comme le reste de l’Europe par les idées novatrices de la Réforme protestante, Pieter Coeck d’Alost fut contraint à dissimuler dans une œuvre picturale, sa pensée.
Une exposition internationale réunissant l’ensemble de la série des Saintes Cènes dont le tableau portant le nom de son illustre propriétaire Baron de Samatan sera le chef de file, va également être très prochainement organisée. A quiconque cette exposition donnera l’opportunité de découvrir le stupéfiant parcours d’une composition dont on sait maintenant qu’elle dut sa mystérieuse notoriété à la personne même de Martin Luther, auquel ses disciples, persécutés par l’Église de Rome, purent ainsi rendre un culte secret...
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