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Sofonisba Anguissola, née à Crémone vers 1532 et morte à Palerme en 1625, est une artiste peintre italienne maniériste.

Sofonisba Anguissola
Sofonisba Anguissola, Autoportrait (1556),
musée de Łańcut.
Fonction
Peintre de cour
à partir de
Biographie
Naissance

Crémone, Duché de Milan
Décès

Palerme, Royaume de Sicile
Domicile
Crémone
Activité
Artiste peintre, miniaturiste
Période d'activité
-
Famille
Anguissola
Père
Amilcare Anguissola
Fratrie
Elena Anguissola (en)
Lucia Anguissola
Minerva Anguissola
Anna Maria Anguissola (en)
Europa Anguissola (d)
Conjoint
Orazio Lomellino (d) (de à )
Autres informations
Mouvement
Maniérisme
Mécène
Isabelle de Valois, Philippe II d'Espagne
Maître
Genres artistiques
Peinture de portrait, peinture d'histoire, scène de genre, peinture religieuse, portrait
Œuvres principales
Portrait de Philippe II
Portrait d'Isabelle de Valois
Bambin mordu par une écrevisse
Partie d'échecs

Spécialisée dans les portraits, elle arrive en 1559 à la cour d'Espagne de Philippe II et devient dame d'honneur d'Élisabeth de Valois. Professeure de la reine et peintre officielle de la cour jusqu'en 1573, elle peint de nombreux portraits, dont ceux du roi, d'Élisabeth de Valois, d'Anne d'Autriche, du poète de Crémone Giovanni Battista Caselli[1].


Biographie


Née vers 1532, à Crémone, dans une famille de petite noblesse, du mariage d'Amilcare Anguissola et de Bianca Ponzoni, Sofonisba Anguissola a été l'une des premières femmes peintres à atteindre, de son vivant, les sommets de la scène artistique européenne[2].

Sofonisba est l'aînée et la plus connue des six sœurs Anguissola (Sofonisba, Elena, Europa, Lucia, Anna Maria, Minerva). La famille compte également un frère, Asdrubal (né en 1551).

Humaniste imprégné de culture antique, son père, Amilcare Anguissola, encourage tous ses enfants à développer leurs talents artistiques.

Entre 1546 et 1549, il fait étudier la jeune Sofonisba et sa sœur Elena auprès du peintre lombard Bernardino Campi, alors connu pour ses portraits et ses tableaux religieux. Celui-ci, bien que n'appartenant pas à la famille crémonaise, plus connue, des Campi (Vincenzo, Giulio et Antonio), possède un style proche des maîtres du maniérisme, en vogue en Italie du Nord entre le XVIe et le XVIIe siècle. Bernardino Campi exerce ainsi une forte influence sur le style de la jeune Anguissola, qui en reprendra les traits essentiels dans son travail de prédilection, celui du portrait.

Bambin mordu par une écrevisse (vers 1554), musée de Capodimonte.
Bambin mordu par une écrevisse (vers 1554), musée de Capodimonte.

Quand Campi quitte Crémone pour Milan, les sœurs suivent l'enseignement de Bernardino Gatti (il Sojaro), un peintre originaire de Pavie, mais actif entre Crémone et Plaisance.

Impresario inlassable des talents de sa fille, Amilcare Anguissola travaille sans relâche, durant les années 1550, à la faire connaître auprès des ateliers de Mantoue, Ferrare, Parme, Urbino et Rome.

Il est certain que Sofonisba se rendit à la cour de Mantoue, auprès des Gonzague, où elle côtoya les élèves de Jules Romain.

Il est probable qu'elle ait séjourné à Parme, auprès des Farnese, et qu'elle y ait connu Giulio Clovio, peintre en miniature renommé, qui l'initia à cette technique. Même si l'on n'a pas de trace de miniatures de la main de Sofonisba Anguissola postérieures à sa période crémonaise, les sources de l'époque indiquent qu'elle continua à pratiquer cet art tout au long de sa vie.

Elle est citée dans Vite de Giorgio Vasari[3] grâce à Michelangelo Buonarroti qui soutenait que la jeune fille possédait un certain talent[4].

Le père de Sofonisba avait en effet écrit à Michel-Ange pour lui présenter le travail de sa fille. Parmi les dessins qu'il lui avait soumis, figurait Bambin mordu par une écrevisse, dans lequel l'artiste, alors âgée d'un peu plus de vingt ans, avait saisi l'expression de la douleur enfantine d'une manière qui plut beaucoup au maître florentin. On retrouve d'ailleurs cette même grimace dans le Garçon mordu par un lézard du Caravage[5].


À la cour d'Espagne (1559-1573)


Le duc Sessa, gouverneur de Milan, lui obtient une recommandation auprès de la cour d'Espagne. En 1559, Sofonisba Anguissola quitte définitivement la Lombardie pour rejoindre la cour de Philippe II. Elle arrive juste à temps pour assister, à Guadalajara, au mariage du roi avec Élisabeth de Valois, dont elle devient rapidement dame d'honneur et à laquelle elle enseigne le dessin. Cette charge vaut à la famille restée à Crémone une rente annuelle de 200 écus qui, bien qu'adressée nommément à Sofonisba Anguissola, sera toujours encaissée par Amilcar, puis par Asdrubal.

Sofonisba Anguissola ou Alonso Sánchez Coello, Les Infantes Isabella Clara Eugenia et Catalina Micaela (1570), Royal Collection.
Sofonisba Anguissola ou Alonso Sánchez Coello, Les Infantes Isabella Clara Eugenia et Catalina Micaela (1570), Royal Collection.

Jusqu'à la mort de sa protectrice en 1568, Anguissola réalise de nombreux portraits des membres de la famille royale et de leurs familiers. Cependant, son statut particulier  elle est noble, dame de compagnie, professeur de dessin et peintre de cour  l'empêche de vendre ces toiles et d'avoir un atelier. Ces raisons, ainsi que l'incendie de l'Alcazar, peuvent expliquer l'oubli qui a longtemps entouré son travail pictural à la cour d'Espagne. Ce n'est que grâce à un long travail de recherche qu'un grand nombre de portraits a pu lui être progressivement réattribué, souvent au détriment du peintre Alonso Sánchez Coello (1642-1693).

À la mort d'Isabelle de Valois, ses suivantes regagnent leurs cours d'origine, sauf Sofonisba Anguissola, dont le retour à Crémone s'avère difficile à organiser et qui reste donc attachée, pendant que la cour lui cherche activement un époux et réunit sa dot, aux infantes Isabella Clara Eugenia et Caterina Micaela.


Premier mariage


Redevable envers l'ancienne dame de compagnie de la reine, la cour d'Espagne se met à la recherche d'un mari pour Sofonisba Anguissola, qui a exigé qu'il soit italien et non espagnol. Les recherches finissent par aboutir et, en elle épouse à Madrid, par procuration, un jeune noble sicilien, Fabrizio Moncada (it), cadet du prince de Paternò.

Elle le rejoint en Sicile à l'automne, apportant dans ses bagages la dot réunie par la cour d'Espagne, à savoir une somme importante, des bijoux et une pension annuelle de 1 000 ducats. Le couple vit alors dans des déplacements incessants entre le palais de la famille Moncada à Paternò (environs de Catane) et Palerme.

Il n'existe pas de trace d'activité picturale concernant cette période, si ce n'est un écrit contemporain qui indique que le travail de Sofonisba « ne consistait pas en portraits, mais plutôt […] quelques petites toiles religieuses tellement rares[9]. »

En 1578, don Fabrizio Moncada périt en mer, au large de Capri, lors d'un voyage à la cour d'Espagne. Il semble que cette disparition ait mis la belle-famille dans l'embarras et que les relations se soient tendues autour de questions juridiques regardant la restitution de la dot.



Second mariage


Autoportrait (1610), Winterthour, Fondation Gottfried Keller.
Autoportrait (1610), Winterthour, Fondation Gottfried Keller.
Antoine van Dyck, Portrait de Sofonisba Anguissola (1624), Swindon, National Trust.
Antoine van Dyck, Portrait de Sofonisba Anguissola (1624), Swindon, National Trust.

La cour d'Espagne propose de recueillir Sofonisba Anguissola, mais celle-ci préfère, avec l'aide de son frère Asdrubal, quitter la Sicile et rejoindre sa Lombardie natale. Les vicissitudes du voyage de retour la conduisent à faire étape en Ligurie. Elle passe quelque temps à Livourne, puis à Pise, où elle rencontre, vers la Noël 1579, Orazio Lomellini, jeune capitaine de navire et enfant naturel d'une grande famille génoise. Elle l'épouse, en secondes noces, malgré les objections de son frère, de la cour d'Espagne et du grand-duc de Toscane, auquel elle répond, dans une lettre écrite de sa main « les mariages se font d'abord au ciel et, ensuite, sur terre ».

Le mode de vie du couple sera dès lors lié aux navettes incessantes qu'Orazio effectue, pour les besoins de son négoce, entre Gênes et la Sicile, tout d'abord comme capitaine d'un vaisseau de la République (La Patrona), puis à son propre compte, assumant progressivement des fonctions de plus en plus élevées au sein de la « nation génoise » installée à Palerme.

Malgré les accrocs à l'étiquette  Orazio n'était pas noble et le mariage avait eu lieu très peu de temps après la mort de son premier mari , les relations d'Anguissola avec la cour d'Espagne se recomposèrent assez rapidement. Dès 1583, elle reçoit un paiement una tantum en dédommagement de la perte de don Fabrizio. Un an plus tard, une troisième pension annuelle lui est adressée, qu'elle peut percevoir en Sicile.

Par ailleurs, l'artiste peintre est la première artiste à se représenter âgée[10]. Cet autoportrait, peint vers 1610, affirme son statut d'artiste accomplie, mais ne cherche pas à rajeunir ses traits. Elle se dépeint avec une grande majesté, et la sévérité des poses des hommes de pouvoir. Le tableau est adressé à Philippe III d'Espagne, comme en témoigne la lettre pliée dans la main droite, qui indique : « Alla Ma[jesta]d Catolica besa la m[ano]... Anguissola ».

En 1615, elle revient à Palerme où son mari a désormais la majeure partie de ses intérêts. Le couple y acquiert une maison dans l'ancien quartier arabe de Seralcadi. Elle continue à y peindre, malgré la baisse importante de sa vision, qui finira par lui faire abandonner la peinture.

À l'été 1624, Sofonisba Anguissola reçoit la visite du célèbre peintre Antoine van Dyck, appelé à Palerme pour faire le portrait du vice-roi Emmanuel Philibert de Savoie[11]. Le jeune peintre croque alors dans ses carnets le portrait de la vieille femme[12] et note que, malgré sa vue très diminuée : « elle eut le goût de disposer les toiles devant elle et, à grand effort et en mettant le nez dessus le tableau, parvint à discerner quelque peu », pendant que « de mémoire, et d'esprit très vif et très courtois », elle « tenait d'autres bons discours et me conta une partie de sa vie », ainsi que « la grande peine qu'elle avait de la perte de sa vue et de ne plus pouvoir s'adonner à la peinture[13]. »

Sofonisba Anguissola meurt l'année suivante, le . Elle est inhumée à Palerme, dans l'église de San Giorgio, appartenant à la « nation génoise ». La pierre tombale apposée quelques années plus tard par son époux porte la mention suivante :

Sophonisbae uxori ab Anguissolae
combitus ducenti origine [M]
nobilitate, forma extraordinariisque
'natura dotibus in illustres mundi mulie
res relatae ac in exprimendis hominum
imaginibus adeo insigni
ut pare[m] aetatis suae
nemine habuisse sit aestimata
Horatius Lomellinus
ingenti affectus maerore decus
hoc extremum et si tantae mulieri exiguum
mortalibus vero maximu[m]
dicavit 1632[14].

Les archives espagnoles concernant Sofonisba Anguissola ont brûlé dans l'incendie qui a totalement détruit l'Alcazar royal de Madrid, entre le 24 et le .



Œuvres


Liste tirée du catalogue de l'exposition Sofonisba Anguissola e le sue sorelle organisée en 1993 par Mina Gregori[2]


Peinture



Dessin



Expositions



Hommages



Notes et références


  1. Tous ces portraits sont conservés à Madrid au musée du Prado.
  2. (it) Sofonisba Anguissola e le sue sorelle, catalogue de l'exposition organisée par Mina Gregori, Rome, Leonardo Arte, 1994.
  3. (en) F. H. Jacobs, (Pro)creativity. In Defining the Renaissance Virtuosa: Women Artists and the Language of Art History and Criticism, Cambridge, Cambridge University Press, 1999, p. 27-63.
  4. Sofonisba Anguissola. Articulo di Sara Getz, SUNY Art Department.
  5. (it) L'origine di un dipinto: Ragazzo morso da un ramarro.
  6. La toile fut longtemps attribuée à Juan Pantoja de La Cruz.
  7. Longtemps attribué à Sanchez Coello, le portrait est pourtant signé de Sofonisba Anguissola.
  8. Autrefois attribué à Sanchez Coello.
  9. (it) P.P. Ribera, Le Glorie immortali de' trionfi et eroiche imprese di ottocento quarantacinque donne illustri antiche e moderne dotate di condizioni e scienze segnalate, 1609, pp. 315-316.
  10. Martine Lacas, Des femmes peintres, du XVe à l'aube du XIXe siècle, Paris, Seuil, , 221 p. (ISBN 978-2-02-119051-9), p. 82
  11. Fils de l'infante Caterina Micaela.
  12. Portrait de dame Sofonisba peintre (pittricia), fait sur le vif, à Palerme, l'an 1624, le 12 du mois de juillet. Âgée de 96 ans, elle a encore la mémoire et l'esprit très vifs […] la main encore ferme et sans tremblement aucun. Londres, British Museum.
  13. (de) G. Adriani, Anton Van Dyck, Italienische Skizzenbuch, Vienne, 1940, p. 72, n.110.
  14. (it) G. Frizzoni, « La pietra tombale della celebre pittrice Sofonisba Anguissola », in Rassegna bibliografica dell'arte italiana, Ascoli Piceno, 1990, pp. 53-55.
  15. Collection d'autoportraits du Musée des Offices, (it) Wolfram Prinz (et aut.), « La collezione di autoritratti : Catalogo generale », dans Gallerie degli Uffizi, Gli Uffizi, Florence, Centro Di, (1re éd. 1979), 1211 p. (ISBN 88-7038-021-1), p. 791.
  16. « Planetary Names: Crater, craters: Anguissola on Mercury », sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le )

Annexes


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Bibliographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[de] Sofonisba Anguissola

Sofonisba Anguissola (* um 1531/1532 in Cremona; † 16. November 1625 in Palermo) war eine italienische Malerin der Renaissance und die erfolgreichste Künstlerin dieser Epoche.

[en] Sofonisba Anguissola

Sofonisba Anguissola (c. 1532[1] – 16 November 1625), also known as Sophonisba Angussola or Sophonisba Anguisciola,[2][3] was an Italian Renaissance painter born in Cremona to a relatively poor noble family. She received a well-rounded education that included the fine arts, and her apprenticeship with local painters set a precedent for women to be accepted as students of art. As a young woman, Anguissola traveled to Rome where she was introduced to Michelangelo, who immediately recognized her talent, and to Milan, where she painted the Duke of Alba. The Spanish queen, Elizabeth of Valois, was a keen amateur painter and in 1559 Anguissola was recruited to go to Madrid as her tutor, with the rank of lady-in-waiting. She later became an official court painter to the king, Philip II, and adapted her style to the more formal requirements of official portraits for the Spanish court. After the queen's death, Philip helped arrange an aristocratic marriage for her. She moved to Sicily, and later Pisa and Genoa, where she continued to practice as a leading portrait painter.

[es] Sofonisba Anguissola

Sofonisba Anguissola (Cremona, c. 1535-Palermo, 1625) fue una pintora italiana considerada la primera mujer pintora de éxito del Renacimiento.[1] Cultivó el retrato y el autorretrato, estableciendo nuevas reglas en el ámbito del retrato femenino.[2] A los 27 años se estableció en España, en la corte del rey Felipe II. Se le adjudica un importante papel como eslabón entre el retrato italiano y el español en el siglo XVI, además de notable influencia en el desarrollo posterior de este género en Italia.[2] Su trayectoria resultó un precedente para varias mujeres artistas que habían sido excluidas de la enseñanza académica, de gremios y talleres y del mecenazgo papal, pero que sí encontraron respaldo en las cortes europeas entre los siglos XVI y XVIII.[2][3]
- [fr] Sofonisba Anguissola

[it] Sofonisba Anguissola

Sofonisba Anguissola (Cremona, 2 febbraio 1532 – Palermo, 16 novembre 1625) è stata una pittrice italiana del tardo Rinascimento, una delle prime artiste a raggiungere la fama in Europa[1].

[ru] Ангвиссола, Софонисба

Софонисба Ангвиссо́ла (Ангуиссола; итал. Sofonisba Anguissola [anɡwisˈsɔla][6]; ок. 1532, Кремона — 16 ноября 1625, Палермо) — итальянская художница, первая известная художница эпохи Ренессанса.



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