Sophie Frémiet[1] naît rue des Forges à Dijon, où son père Louis Frémiet, mécène et ardent bonapartiste, est contrôleur des impôts et adjoint de son beau-père[2]. Sa mère, Thérèse Sophie Monnier, est issue d'une famille d'artistes[3]. Le grand-père maternel de Sophie Frémiet, le graveur Louis-Gabriel Monnier, sera le premier conservateur du musée des Beaux-Arts de Dijon.
Louis Frémiet prend sous sa protection un jeune inconnu, François Rude, élève de François Devosge qui vit sous son toit[2]. Le , Sophie Frémiet épouse celui-ci à Bruxelles[3]. Le couple aura un seul enfant, Amédée né le 20 juin 1822[2] et mort en 1830 à l'âge de huit ans[3] à Paris[2].
En 1839, le couple adopte Martine Henriette Victorine Vanderhaert, nièce orpheline de Sophie Rude, qui pose pour plusieurs de leurs œuvres, future épouse de leur neveu Paul Cabet.
Louis Frémiet, père de Sophie Rude et Madame Van der Haert, sœur de Sophie Rude
François Rude, mari de Sophie Rude et le domicile du couple No17, rue Henri-Barbusse (précédemment rue d'Enfer)
Amédée Rude, fils de Sophie Rude et Martine Cabet, sa nièce
Formation et exil
Sophie Frémiet reçoit des cours d'Anatole Devosge[3], fils d'un ami de son père qui fut fondateur de l'école de dessin de Dijon[2]. Devosge est un ancien élève de Jacques-Louis David et transmet à son élève le style néoclassique du maître.
Après la chute du Premier Empire et le retour des Bourbon en 1815, la famille Frémiet, comme nombre de bonapartistes, quitte la France pour s'installer à Bruxelles[3] au Royaume uni des Pays-Bas, état nouvellement créé. Sophie Frémiet poursuit ses études artistiques sous la direction d'un autre exilé, maître de son premier professeur, Jacques-Louis David[3]. Elle exécute notamment des copies d'après le maître à la demande de celui-ci[2] tout en exposant ses propres œuvres à Bruxelles en 1818[3] et Anvers[2].
Carrière artistique
Sophie Rude commence sa carrière dans la peinture de scènes mythologiques[2]. En 1820, La Belle Anthia remporte le concours de l’Académie royale des beaux-arts de Gand[2]. À cette époque, Sophie Rude est une artiste en vogue, qui obtient de nombreuses commandes, notamment pour l'ancien palais royal de Tervueren; ces œuvres disparaissent dans l'incendie qui détruisit le château[2]. Le duc d'Arenberg lui commande des allégories[2]. Elle travaille dans un style néo-classique, tirant principalement ses sujets de la mythologie, même si elle produit également un petit nombre d'œuvres d'inspiration religieuse. Son atelier est fréquenté par des artistes comme Adèle Kindt[4].
En 1827, la famille Rude vient s'installer à Paris et ouvre un atelier rue d'Enfer[3] pour enseigner leur art respectif. Sophie Rude entame une nouvelle carrière de peintre d'histoire et délaisse la mythologie au contact de cet univers parisien[2]. En 1833, elle obtient une médaille de deuxième classe pour Les adieux de Charles roi d'Angleterre à ses enfants[2]. Elle se consacre presque exclusivement au portrait à partir de 1840[5], tant de ses proches et amis que pour des commandes. C'est par ses portraits qu'elle se fait remarquer le plus[6]. Son talent est moins visible en raison de l'attention accordée à son mari[6]. Elle sert de modèle à ce dernier, notamment pour la figure de la Victoire du célèbre haut-relief du Départ des volontaires de 1792 sur un des quatre piédroits de l'arc de triomphe de l'Étoile[7].
Après la mort de son mari en 1855, Sophie Rude se consacre à exposer et faire connaître l'œuvre de celui-ci[7].
Sophie Rude comme modèle
Sophie Frémiet servit de modèle pour le visage du Génie de la guerre, dans le Départ des Volontaires crée par François Rude, sur l'Arc de Triomphe.
Paul Cabet, Buste de Sophie Rude (vers 1852-1855), marbre, musée des Beaux-Arts de Dijon.
Œuvre
En 1905, son tableau Autoportrait est reproduit dans un livre répertoriant les femmes peintres du monde, Women Painters of the World, qui donne un aperçu des femmes peintres les plus en vue jusqu'en 1905, date de publication de ce livre[8].
Le musée des Beaux-Arts de Dijon conserve une collection de portraits peints par Sophie Frémiet[3] (31 peintures et dessins)[9] , dont les portraits de Louis Frémiet (vers 1820), de son fils Amédée, de sa sœur Victorine Van der Haert (née Frémiet), de son neveu Jean-Baptiste Louis van der Haert, de Paul Cabet, époux de sa nièce Martine, de François Rude ainsi qu'un autoportrait.
Ce n'est qu'en 2004 que Sophie Rude bénéficie d'une monographie[3].
Collections publiques
Est visible à Chalon-sur-Saône, au musée Vivant-Denon: Portrait du peintre Camille Bouchet[10], huile sur toile.
Portrait de Jean-Baptiste Van der Haert, 1856, huile sur toile, 73 × 59 cm;
Portrait de Césarine Huet, 1861, huile sur toile, 101 × 81 cm;
Portrait de Monsieur Petit, trésorier payeur général, 1861, huile sur toile, 101 × 82 cm[16];
Portrait de Madame Vauzelles et de sa fille, 1861, huile sur toile, 101 × 81,5 cm;
Portrait de Madame Gerbois et de sa fille, 1861, huile sur toile, 100 × 80 cm;
Portrait de Jean Auguste Devillebichot, vers 1862, huile sur toile, 41 × 31 cm;
Portrait de Monsieur Wasset, conseiller référendaire à la cour des comptes, vers 1862, huile sur toile, 76 × 61 cm[17].
Est visible à Gray, au musée Baron-Martin: Portrait de MmeGerbois (ou Guerbois) avec sa fillette, 1861, huile sur toile, 100 × 81 cm.
On peut voir à Paris, au musée du Louvre: Portrait de Bernard Wolf, acteur, auteur et directeur du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, huile sur toile, 125 × 85 cm[18].
Œuvres de Sophie Rude
Portrait de Victorine Frémiet, sœur de l'artiste (1818), localisation inconnue.
Mary Matthews, Madame Julien-Francois-Bertrand de La Chère, Château de Sizergh.
Wolf, dit Bernard (1778-1850), c1825, Musée du Louvre
La Belle Anthia (1820), localisation inconnue.
Portrait de femme à la robe noire (1863). Localisation inconnue.
La Mort de Cenchirias, fils de Neptune et de la nymphe Peirene (1821-1823)
Portrait de deux enfants, Localisation inconnue.
Exposition
François & Sophie Rude: Un couple d'artistes au XIXe siècle, citoyens de la Liberté, musée des Beaux-Arts de Dijon, 2012, exposition d’intérêt national [3],[9]
Notes et références
Son acte de naissance porte Frémiet, avec un accent.
Peintre né en 1799 à Dijon et décédé en 1890 à Pourlans, qui avait fait la connaissance de Sophie Rude à l'école des Beaux-Arts de Dijon, dans l'atelier d'Anatole Devosge. Source: Guy Thiébaut, «Camille Bouchet, un maître oublié», revue Images de Saône-et-Loire n° 208 de décembre 2021, pages 2 à 6.
Sophie Barthélémy, «Sophie Rude, La Duchesse de Bourgogne arrêtée aux portes de Bruges ou révolte à Bruges en 1436», dans Dossier de l'art, hors-série no19, octobre 2012, pp.72-73.
E. Gubin, C. Jacques, V. Piette et J. Puissant (eds) (Monique Geiger), Dictionnaire des femmes belges: xixe et xxe siècles: Frémiet, Sophie, Bruxelles, Éditions Racine, (ISBN2-87386-434-6, lire en ligne)
Monique Geiger, Sophie Rude peintre et femme de sculpteur, une vie d'artiste au XIXesiècle (Dijon - Bruxelles - Paris), Dijon, Société des amis des Musées de Dijon, 2004 (ISBN2-9523255-0-2).
Monique Geiger, «Sophie Rude (1797-1867). Une élève de David et son évolution artistique (avec essai de catalogue de son œuvre)», Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, Année 1987, 1989, pp.167-190.
Sophie Barthélemy et Matthieu Gilles (dir.), François et Sophie Rude. Citoyens de la Liberté. Un couple d’artistes au XIXesiècle, Dijon-Paris, Musée des Beaux-Arts de Dijon-Somogy Éditions d’Art, 2012, 288p., 382 ill. (ISBN978-2-7572-0588-4) [lire en ligne] lien archivé.
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