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Tadahiko Hayashi (林 忠彦, Hayashi Tadahiko?) ( - ) est un photographe japonais réputé pour un large éventail de travaux, y compris le genre documentaire (en particulier les scènes de genre de la période immédiatement après la guerre) et les portraits.

Tadahiko Hayashi
Naissance

Préfecture de Yamaguchi
Décès
(à 72 ans)
Nom dans la langue maternelle
林忠彦
Nationalité
Japonaise
Activité
Photographe
Distinction
Médaille au ruban pourpre ()

Jeunesse et début de carrière


Hayashi naît dans le quartier Saiwai-chō à Tokuyama (depuis 2003 partie de la municipalité de Shūnan), dans la préfecture de Yamaguchi le , dans une famille qui gère un studio photographique (Hayashi Shashin-kan, (林写真館?)[1]. Sa mère, Ishi Hayashi (林イシ?), Hayashi Ishi) est une photographe accomplie, en particulier de portraits, formée par son père; Shin'ichi Hayashi (林真一?), Hayashi Shin'ichi), le père de Hayashi est un photographe médiocre et un dépensier; le grand-père du garçon contraint les parents au divorce et le garçon grandit avec sa mère dans un environnement photographique. Il suit une bonne scolarité, époque pendant laquelle il commence à prendre des photos.

Hayashi est diplômé de l'école en 1935 et sa mère décide qu'il sera lui-même apprenti auprès du photographe Shōichi Nakayama (中山正一?), Nakayama Shōichi). Nakayama est installé à Ashiya dans la préfecture de Hyōgo mais possède un second studio à Shinsaibashi près d'Osaka. Hayashi fait beaucoup d'école buissonnière entre les deux. Une nuit, il passe devant le studio d'Ashiya du photographe Iwata Nakayama et retrouve l'inspiration pour la photographie en se rendant compte de la passion qu'y consacre Nakayama. Un an plus tard, il contracte la tuberculose et retourne à Tokuyama où il pratique avec enthousiasme la photographie pendant sa convalescence et participe au groupe Neko-no-me-kai (猫の眼会?), « Groupe de l’œil de chat ») auprès du photographe Sakae Tamura sous le nom Jōmin Hayashi (林城民?), Hayashi Jōmin).

En 1937, Hayashi s'installe à Tokyo où il étudie à l'« école orientale de photographie » (オリエンタル写真学校?), Orientaru Shashin Gakkō), de nouveau auprès de Tamura. Après l'obtention de son diplôme l'année suivante, il retourne à Tokuyama, mais « passe un an dans la dissipation, à boire beaucoup chaque soir »[2]. Il réussit pourtant à conserver son intérêt pour la photographie et en 1939, sa famille décide de lui accorder une dernière allocation de 200 ¥ qu'il gaspille rapidement à Tokyo en nourriture et boissons[3]. Tamura lui trouve un emploi dans une société de développement et d'impression à Yokohama, où il travaille à la fois la gravure et la photographie commerciale. Quelques mois plus tard, il s'installe dans le quartier Tōkyō Kōgeisha (東京光芸社?) à Ginza où il a bientôt une occasion inespérée de démontrer sa maîtrise inhabituelle, acquise à Yokohama, de l'éclairage au flash. La demande pour ses services augmente. Il épouse Akiko Sasaki (佐々木秋子?), Sasaki Akiko), originaire de Tokuyama.

En 1940, des clichés de Hayashi paraissent dans le magazine photographique Shashin Shūhō ainsi que dans le magazine féminin Fujinkōron et Asahi Camera l'année suivante. Le couple a un premier enfant, un garçon nommé Yasuhiko (靖彦?).

En 1942, Hayashi se rend à l'ambassade japonaise de Beijing avec la « North China News Photography Association » (華北広報写真協会?), Kahoku Kōhō-shashin Kyōkai), qu'il vient juste de créer avec des collègues. Tandis qu'il est en Chine, il travaille beaucoup avec ce qui est alors considéré comme un objectif grand angle[4] ce qui lui vaut le surnom de Waido no Chū-san (ワイドの忠さん?), « large M. Chū »)[5].

Les photographies de Hayashi sont publiées dans les magazines féminins Fujin Kōron et Shinjoen et les magazines de photo Shashin Bunka et Shashin Shūhō. Le couple a un second fils, Jun (?), en 1943.


Période tord-boyaux


Hayashi se trouve toujours à Pékin à la fin de la guerre. Il rentre au Japon en compagnie de Jun Yoshida (吉田潤?), Yoshida Jun) en 1946. Le studio de photo de famille a été détruit mais avec Yoshida il ouvre un nouveau studio et produit en grande quantité des photos pour vingt ou plus magazines kasutori (カストリ雑誌?), kasutori-zasshi) (magazines bon marché, sensationnels et éphémères) tous les mois[6]. Ainsi que Hayashi le décrit plus tard, Yoshida disait aux éditeurs qu'il photographiait des femmes et Hayashi (plus tard reconnu pour ses portraits d'hommes) leur disait qu'il photographiait tout sauf des femmes[7]. Le stratagème semble avoir fonctionné : il était fiévreusement occupé et le photographe Shōji Ueda le qualifie plus tard de « premier photographe professionnel au Japon »[8]. Il trouve le temps de se remarier en 1946 avec une certaine Kane Watanabe (渡辺カネ?), Watanabe Kane); ils ont un fils, Hidehiko (英比古?), en 1947.

Toujours sociable, Hayashi a des amis et des connaissances parmi les buraiha (écrivains débauchés) et ses portraits d'Osamu Dazai et Sakunosuke Oda, tous deux pris dans le bar Lupin (ルパン?, Rupan), sont à présent célèbres[9]. À la fin de cette année, le magazine littéraire Shōsetsu Shinchō publie la première série de portraits de Hayashi intitulée Bunshi (literati) de chūkan bungaku (中間文学?), autres écrivains et personnalités proches du monde de la littérature, dans son numéro de . La série, qui se poursuit jusqu'en 1949, est plus tard rassemblée dans une anthologie. Les portraits de Hayashi montrent leurs sujets dans leur contexte et la combinaison de leur objet et de la méthode par laquelle il les a pris occupent selon lui, une place intermédiaire (chūkan) entre le style tendu décisif de Ken Domon et le style informel et détendu de Ihei Kimura, ce qui les vaut d'être appelées « photographies intermédiaires » (中間写真?), chūkan shashin)[10]. La série de portraits dont il a reçu commande reste encore neuve tandis que celle non-posée (et sans méfiance) de Jun'ichirō Tanizaki est particulièrement fameuse[11].

Pendant ce temps, ses portraits d'orphelins et de la vie désespérée mais parfois agréable de la ville paraissent dans les magazines d'appareil photo, d'intérêt général et de façon plus surprenante dans Fujin Kōron; les deux sont réunies en anthologie, d'abord en 1980 dans le livre Kasutori Jidai (カストリ時代?), la « période tord-boyaux »)[12] qui a une réputation durable comme document historique[13].

En 1954, Hayashi et les photographes Shōtarō Akiyama et Kira Sugiyama partagent un studio au sous-sol du Seimei Nihon, un vieux et sale bâtiment (démoli par la suite) situé dans le quartier Hibiya de l'arrondissement Chiyoda-ku de Tokyo[7].

Au début des années 1950, se fait jour une forte tendance à photographier la réalité telle quelle est, alimentée par des manifestes dans les magazines de photographies par Ken Domon et autres; Hayashi résiste à ce courant par ses photographies arrangées de telle sorte que l'ensemble et chacune de ses parties forment une composition parfaite, mise en scène si nécessaire. Pour cette raison, il est généralement considéré comme très différent d'un photographe comme Ihei Kimura[14].

En 1950 naît son quatrième fils[15].

Pendant cette période Hayashi est occupé par la fondation et la participation à diverses organisations de photographes. En compagnie d'Eiichi Akaho (赤穂英一?), Akaho Eiichi), Shōtarō Akiyama, Ryōsuke Ishizu, Yōichi Midorikawa et Shōji Ueda, il est membre fondateur de « Ginryūsha » en 1947; le groupe se réunit une fois tous les deux mois pour boire et discuter[8]. Un an plus tard, il rejoint Ken Domon, Ihei Kimura, Shigeru Tamura et d'autres pour la création du groupe de photographes Shashinka Shūdan (写真家集団?) qui devient ultérieurement l'« association des photographes du Japon » (日本写真家協会?), Nihon Shashinka Kyōkai). En 1953, il est membre fondateur de la section de photographie de la Nika Society (二科会写真部?), Nikakai shashinbu).


Amérique et production tardive


En 1955 Hayashi accompagne Keiko Takahashi (高橋敬緯子?), Takahashi Keiko), prétendante japonaise au concours Miss Universe en Floride; ses photographies du voyage paraissent dans les magazines. Pendant des décennies après, elles restent peu connues mais quarante sont exposées dans une grande rétrospective posthume où elles rappellent que Hayashi n'a pas besoin de mettre en scène et excelle également dans l'instantané, bien que ses photographies sont toujours en contraste avec celles de Kimura dans la conscience qu'ont les sujets d'être photographiés[16].

Il paraît aussi dans le film Jūninin no shashinka (12人の写真家?), douze photographes), réalisé par Hiroshi Teshigawara (勅使河原宏?), Teshigawara Hiroshi).

Deux ans plus tard, est publié le premier des albums de Hayashi : Shōsetsu no furusato (« le décor villageois des histoires ») pour lequel Hayashi voyage autour du Japon pour trouver les décors de romans et de nouvelles, recherchant et parfois organisant des scènes qui se retrouvent dans la fiction. Plus de sept ans passent avant que soit publié son deuxième album (rythme normal à l'époque) et les photographies qui le rendent célèbre au cours de la « période kasutori » ne paraissent en anthologie que dans les années 1980.

L'âge mûr de Hayashi a ses revers. Sa femme décède en 1961, sa tuberculose réapparaît en 1970 et son deuxième fils Jun décède en 1973. Mais il continue à produire des livres, notamment le somptueux Nihon no gaka 108-nin, portraits de et œuvres représentatives par 108 peintres japonais, qui remporte à la fois le prix Mainichi des arts et le prix annuel de l'« Association des photographes du Japon » un an après sa publication en 1977.

Au début des années 1980 Hayashi voyage autour du Japon et prend des photos pour plusieurs albums. Cependant, il annonce en 1985 qu'il est atteint d'un cancer du foie. Cela ne l'empêche pas de travailler : il commence un album de photographies pour un ouvrage consacré au Tōkaidō et suggère à Yōichi Midorikawa qu'il devrait en faire un sur le San'yōdō (en). Hayashi survit deux mois à la publication de son propre livre; celui de Midorikawa ne sort qu'un an plus tard[17].

De 1980 à 1989, Hayashi est doyen de l'académie de photographie Nihon Shashin Gakuen (日本写真学園?).

Les travaux de Hayashi sont exposés par le musée d'art et d'histoire de Shūnan dans la préfecture de Yamaguchi.


Expositions en solo



Livres



Livres par et sur Hayashi



Autres livres



Notes et références


  1. « Chronologie », pp. 178, 179. Sauf indication contraire, cette intéressante chronologie disponible en japonais et anglais, est à la base des données biographiques ici présentées
  2. « Chronologie », p. 181.
  3. Hayashi continuera à beaucoup boire. Midorikawa se souvient comment Hayashi, Akiyama et lui « finissaient souvent ivres morts » après des soirées dans Ōmori en 1946. Les mémoires d'Ueda corroborent ces souvenirs. Celles de Saitō sont plus inquiétantes : contrairement à l'allégation de Hayashi selon laquelle il passait trois fois huit heures par jour à travailler, dormir ou boire, Saitō affirme que boire était son activité principale et le rendait incapable de toute activité jusqu'à ce qu'il ait un appareil photo entre les mains
  4. Lentille de 35 mm, qui pour un 24 × 36 mm dispose d'un angle de vue diagonal de 63°; au début du XXIe siècle, les lentilles de ce genre sont généralement considérées comme étant la norme plutôt que large
  5. Chū est une lecture alternative du tada au sein de Tadahiko. (notons qu'il s'agit du chū de Itōchū) comme le rapporte Ōtake. Ueda et Saitō confirment que le nom Chū-san perdure après la guerre, même si la référence au grand angle est abandonnée; Saitō mentionne aussi Matatabi no Chū-san (股旅の忠さん?), « itinérant M. Chū »
  6. Vingt ou plus : « Chronology », p. 183.
  7. Saitō, p. 131.
  8. Ueda, p. 129.
  9. Pour ce qui concerne la facilité de Hayashi à nouer des relations, se référer particulièrement à Akiyama, p.  31.
  10. Mitsuhashi, Reappraisal, p.  13, citant un entretien avec Hayashi publié en 1983.
  11. Mitsuhashi, Reappraisal, p.  25.
  12. Le Kasutori était largement vendu en grandes quantités dans les mois immédiatement après la capitulation du Japon, lorsque de meilleures boissons alcoolisées n'étaient pas disponibles. Le kasutori sentait le tord-boyaux, de qu'il était, puisqu'il était fabriqué avec des matériaux fermentescibles de la plus mauvaise qualité, mais il avait un avantage : il n'était pas cher. Ainsi le kasutori en est venu à symboliser l'esprit et les mœurs de l'époque. Kasutori Jidai Journées dans la lie ») est devenu un terme général pour cette période après la guerre; Mitsuhashi, Reappraisal, p.  11
  13. Katō, p. 200.
  14. Composition, mise en scène, sont largement perçues en contraste avec Kimura : Mitsuhashi, Reappraisal, pp.  15. Mitsuhashi poursuit en soulignant que le contraste est simpliste
  15. Le premier nom du garçon est Shigeru (?), changé plus tard pour celui de Yoshikatsu (義勝?)
  16. La rétrospective est celle du musée métropolitain de photographie de Tokyo en 1993; Les observations sont de Mitsuhashi, Reappraisal, p. 21,3, qui cité également Tsutomu Watanabe (渡辺勉?), Watanabe Tsutomu)
  17. Midorikawa, p. 79.
  18. Tenran kaireki: Koten 展覧会歴 個展 (?), in Hayashi Tadahiko no sekai (林忠彦の世界?) / Tadahiko Hayashi (musée métropolitain de photographie de Tokyo, 1993), p. 192.
  19. Hayashi Tadahiko: Shashin to tomo ni (keireki) (林忠彦 写真とともに (経歴)?), dans Shinjuku, jidai no katachi: Kasutori jidai, bunshi no jidai (新宿・時代の貌 カストリ時代・文士の時代?), Shinjuku, the shape of the times: The time of kasutori, the time of the literati; Tokyo: Shinjuku Historical Museum, 2009) (ja), pp. 94, 95.
  20. Hayashi Tadahiko: Shashin to tomo ni (keireki), in Shinjuku, jidai no katachi: Kasutori jidai, bunshi no jidai; although a typo gives this as the unrelated (and Yokohama-based) Keihin department store.
  21. Page sur capacamera.net.(ja) Consulté le 29 novembre 2009.
  22. News release, Shinjuku City website.(ja) Consulté le 29 novembre 2009.

Liens externes





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