Plusieurs notables du Cateau-Cambrésis souhaitent depuis longtemps créer un musée consacré à l'art moderne, et plus particulièrement au plus célèbre artiste né dans la commune. Ils ont entrepris d'aller rencontrer le peintre dans le midi pour lui demander de dédicacer deux reproductions de ses tableaux. Lors de cette rencontre, Matisse promet de donner des œuvres pour peu qu'un lieu puisse les accueillir[1].
Le musée est inauguré le en présence du directeur des Musées de France et en accord avec Matisse lui-même qui offre à la ville du Cateau-Cambrésis une collection de 82 œuvres[2] et qui a décidé de la disposition de chacune des œuvres[1]. Le musée est alors installé dans le grand salon de l’hôtel de ville. L'implantation initiale est suivie par Lydia Délectorskaya, proche collaboratrice du peintre. Matisse, âgé et de santé fragile, est absent, il a envoyé un message lu lors de l'inauguration, et deux de ses enfants le représentent[3].
Matisse décède en 1954, sans jamais avoir vu «son» musée. En 1956, Auguste Herbin, natif du Cambrésis, ayant passé quelques années de son enfance au Cateau, offre 24 œuvres à la ville qui constituent ainsi une deuxième collection, laquelle s'ajoute à la donation Matisse et au fonds originel donné par le Musée national d'art moderne[4].
En 1982, alors que ses collections se sont enrichies de plusieurs donations, le musée est installé dans l'ancien palais Fénelon, à l'instigation du sénateur-maire Roland Grimaldi, désireux d'offrir au Musée un cadre plus adapté[4]. Il reçoit une nouvelle donation de la famille Matisse. Il devient musée départemental en 1992. Agrandi et réaménagé à partir de la fin des années 1990, il rouvre ses portes le après trois ans de travaux. Le , le musée reçoit la donation Tériade, constituée notamment d'œuvres de Pablo Picasso, Marc Chagall, Joan Miró, Georges Rouault, Fernand Léger et Alberto Giacometti, dont la «salle à manger de Tériade» décorée par Matisse et Giacometti.
Patrice Deparpe est nommé directeur du musée Matisse[5] en 2014.
Le musée entrera dans une nouvelle phase puisque des travaux de restructuration et d'extension débuteront prochainement. C'est le projet de l'architecte Bernard Desmoulin qui a été classé premier pour son inscription dans la continuité de l'équipement déjà existant. Ces travaux financés par le Département permettront au palais Fénelon de gagner 1 000 m², soit un tiers de surface actuelle. L’inauguration est prévue pour 2022, en attendant, une aile restera ouverte partiellement et des expositions seront organisées hors les murs[6].
Le bâtiment
Le site qu'occupe le palais Fénelon est utilisé par les archevêques de Cambrai depuis le XIesiècle[7]. Il servit notamment de refuge pendant le Moyen Âge aux évêques de Cambrai et doit son nom à Fénelon, archevêque de 1695 à 1715. Il fut reconstruit au XVIIIesiècle par Théodore Brongniart à qui on doit le portail monumental néoclassique. Après la révolution française, il sert de caserne aux Autrichiens, avant d'être acheté en 1812 par un entrepreneur qui y installe une filature de coton puis des métiers à tisser. Il est racheté en 1883 par la ville, qui en fait une école, un marché couvert et un jardin public. Il est inscrit, avec son parc, à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1944[8]’ [9].
La collection
Unique musée créé par Henri Matisse, sur sa terre natale, le musée présente une des plus importantes collections du maître de la couleur au monde. Il est enrichi des œuvres de l’artiste abstrait, Auguste Herbin, qui offre à la ville de son enfance un ensemble emblématique d’œuvres géométriques et colorées. Une collection encore augmentée par un don exceptionnel de livres d’artistes et d’œuvres personnelles des plus grands artistes du XXesiècle ayant appartenu à l’éditeur d’art Tériade[10].
Une salle d'exposition temporaire de 500 m²: la première exposition est consacrée à la donation d'Alice Tériade: Tériade et le livre de peintre. Dans le cadre du 150e anniversaire de la naissance de l'artiste, l'année 2019 sera ponctuée par deux expositions La créativité demande du courage, Carte blanche aux étudiants en Arts des Hauts-de-France et Ce que les maîtres ont de meilleur dédiées au processus de création artistique à l’apprentissage d’élève à professeur.
Quelques œuvres présentées
(Liste non exhaustive)
Henri Matisse
Coquelicots et Iris II, huile sur toile
Étude pour La Vierge et l'enfant, encre et gouache sur papier (1951)
Géraldine Beys, «Une rencontre décisive à l'origine du musée Matisse», dans Cent ans de vie dans la région, tome 3: 1939-1958, La Voix du Nord éditions, hors série du , p. 80-81.
Ouvrage en lien avec le Musée Matisse
Traits de Génie, Jess Kaan
Notes et références
Géraldine Beys, citée dans les sources, p. 80
Cinq sculptures, deux grandes peintures, vingt-sept gravures, trente-cinq dessins, une tapisserie, deux tentures sur lin et dix livres illustrés. Géraldine Beys, citée dans les sources, p. 81
Géraldine Beys, op. cit., p. 80-81
Géraldine Beys, op. cit., p. 81
«Le Journal des Arts», Le Journal des Arts n°421 du 17 octobre 2014, Patrice Deparpe à la direction du Musée Matisse. (consulté le )
Les équipements culturels départementaux, Le musée départemental Matisse, lenord.fr
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