art.wikisort.org - Peinture

Search / Calendar

Pollice Verso Bas les pouces ! ») est un tableau du peintre français Jean-Léon Gérôme réalisé en 1872. Cette huile sur toile, de style académique, est conservée aux États-Unis à Phoenix au Phoenix Art Museum.

Cet article est une ébauche concernant la peinture et la France.

Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.

Pollice Verso
Artiste
Gérôme
Date
1872
Type
Huile sur toile
Technique
Peinture
Dimensions (H × L)
100,3 × 148,9 cm
Mouvement
Réalité augmentée
No d’inventaire
1968.52
Localisation
Phoenix Art Museum, Phoenix (États-Unis)

Ce tableau a inspiré une scène du film Quo vadis ? (1913) d'Enrico Guazzoni, et c'est en voyant une copie de cette peinture exposée aux États-Unis que Ridley Scott envisage de réaliser un péplum, Gladiator (2000)[1].


Description


Jean-Léon Gérôme et Aimé Morot, Gérôme exécutant “Les Gladiateurs” (entre 1878 et 1909), Paris, musée d'Orsay. Groupe en bronze représentant les personnages du Pollice verso sculptés par l'artiste.
Jean-Léon Gérôme et Aimé Morot, Gérôme exécutant “Les Gladiateurs” (entre 1878 et 1909), Paris, musée d'Orsay. Groupe en bronze représentant les personnages du Pollice verso sculptés par l'artiste.

Un gladiateur armé d'un casque, d'une courte épée et d'un bouclier, presse de son pied la carotide d'un jeune rétiaire terrassé, dont le doigt tendu implore grâce. À côté de la loge impériale, les vestales et la foule réclament la mort en tournant le pouce vers le bas (pollice verso)[2].

Avec une précision réaliste, Gérôme a peint minutieusement les armures des gladiateurs et a précisé les traits de lumière filtrant par les ouvertures des velaria. Il s'est inspiré du mausolée de Glanum pour le décor du panneau du podium. Le peintre a également développé la mythologie des munera (comme dans son tableau Ave Caesar Morituri te salutant) : jugement du public voyeuriste savourant son pouvoir de vie ou de mort apparent (avec le pouce levé et abaissé), tribune officielle avec l'empereur cynique qui manipule les masses[3]. En réalité, Gérôme mêle dans son tableau cinq siècles de gladiature et interprète mal les sources antiques. Les spectateurs voulaient assister à de belles passes d’arme entre des gladiateurs qui combattaient par paires, et ne venaient pas voir des hommes s'entre-tuer, même si, avec l'excitation, ils pouvaient réclamer du sang. Des paris (les sponsiones) étaient échangés, si bien qu'un instructeur se trouvait derrière les gladiateurs et, de peur que le combat ne soit arrangé en faveur d'un pari, criait aux lorarii (littéralement les « fouettards » prêts à stimuler les gladiateurs réticents avec des coups de fouet  lora , d'arme blanche ou des fers brûlants), « Jugula ! Verbera ! Ure ! » (« Égorge, frappe, brûle ! »)[4]. Lorsqu'un combattant était blessé et incapable de continuer la lutte, il déposait ses armes, s'allongeait sur le dos et levait la main gauche pour demander grâce. Les spectateurs s'écriaient « Habet ! » ou « Hoc habet ! » (littéralement « Il en a ! », « Il en tient ! » sous-entendu du fer, pour signifier qu'il a son compte), ce qui appelait les arbitres à interrompre le combat[5]. L'organisateur des jeux (appelé editor), souvent l'empereur prenait sa décision, généralement après avis du public (lequel criait mitte ou missum « laisse-le », jugula « égorge-le » ou stante missi « renvoyé debout », signifiant match nul), qui était adressée à l'arbitre, ce dernier la communiquant au gladiateur vainqueur[6]. L'editor décidait également en fonction de ses moyens, car une vedette coûtait très cher, et si elle était mise à mort, il devait rembourser le laniste, ce qui explique que cette décision était peu fréquente : il a été estimé que chaque gladiateur risquait une fois sur dix d’être égorgé[7].

Pollice Verso peut être mis en relief avec Ave Caesar morituri te salutant (1859, Yale University Art Gallery).
Pollice Verso peut être mis en relief avec Ave Caesar morituri te salutant (1859, Yale University Art Gallery).

L'artiste choisit d'interpréter le mot latin verso (tourné) comme « tourné vers le bas ». Les textes de l'Antiquité, ceux de Juvénal[Note 1] et de l'auteur chrétien Prudence en particulier[Note 2], évoquent bien le peuple en train d'ordonner la mort d'un gladiateur « en renversant le pouce » (en latin : verso pollice) ; mais certains latinistes interprètent plutôt ces deux mots comme « le pouce tendu », voire « le doigt pointé » vers le gladiateur qu'on voulait voir mourir. Il est en effet difficile d'imaginer les organisateurs des jeux dans de grandes arènes comme pouvant décompter les gens tournant le pouce vers le haut ou vers le bas[8]. Le signe de mort, bien plus visible de tous, était peut-être un ou plusieurs doigts tendus (symbole de la lame blanche, de la mort) vers le vaincu ou un geste différent selon les arènes tandis que le signe de grâce, selon un texte de Martial[9] interprété par Éric Teyssier, serait des tissus (mouchoir, foulard) agités par les spectateurs[10].


Notes et références


  1. Le poète romain Juvenal, de son nom complet Decimus Junius Juvenalis (55 - 140 apr. J.-C.) relate dans son 1er Livre - 3e Satires, 36-37, la coutume romaine qui consistait à laisser le public décider du sort des combattants blessés en exprimant leur clémence ou leur vindicte avec le pouce : « Jadis ces gens-là jouaient du cor dans les fanfares d’arènes municipales, quelle ville n’a connu leurs joues gonflées ? Les voilà maintenant qui donnent des jeux et lorsque le peuple l’ordonne en renversant le pouce, c’est eux qui tuent, faisant ainsi leur cour à la populace. Cf. « SATIRE 3 (21-40) », sur ugo.bratelli.free.fr (consulté le ) ».
  2. Prudence, Contre Symmaque, II, 1098-99 : ce texte polémique contre la religion païenne accuse les vestales de condamner à mort les gladiateurs alors qu'en réalité, elles ont la possibilité de gracier un condamné lorsqu'elles le croisent dans la rue.
  1. (en) Scott Christopher Allan, Mary G. Morton, Reconsidering Gérôme, Getty Publications, , p. 57.
  2. Hélène Lafont-Couturier, Gérôme, Herscher, , p. 42.
  3. (en) Eckart Köhne, Cornelia Ewigleben, Gladiators and Caesars : The Power of Spectacle in Ancient Rome, University of California Press, , p. 31.
  4. (en) Jérôme Carcopino, Daily Life in Ancient Rome, Yale University Press, , p. 240
  5. Liliane Funcken, Fred Funcken, Le costume et les armes des soldats de tous les temps, , p. 70
  6. (en) Susanna Shadrake, The World of the Gladiator, Tempus, , p. 124
  7. Jean-Paul Thuillier, « Les dieux vivants de l’arène », Historia, no 643, , p. 48-53
  8. « Quelques idées reçues à propos de Rome », (pdf en 11 p.), sur web.philo.ulg.ac.be, (consulté le )
  9. Martial, Epigrammes, XII, 28, 7
  10. Éric Teyssier, La Mort en face : Le Dossier gladiateurs, Actes Sud, , p. 121

На других языках


[en] Pollice Verso (Gérôme)

Pollice Verso (from Latin: with a turned thumb) is an 1872 painting by French artist Jean-Léon Gérôme, featuring the eponymous Roman gesture directed to the winning gladiator.
- [fr] Pollice verso (Gérôme)

[it] Pollice verso (dipinto)

Pollice verso è un dipinto a olio su tela dell'artista francese Jean-Léon Gérôme, conservato a Phoenix in Arizona.

[ru] Pollice verso (картина)

«Pollice verso» (с лат. — «Пальцы вниз») — картина французского художника Жана-Леона Жерома, написанная им в 1872 году.



Текст в блоке "Читать" взят с сайта "Википедия" и доступен по лицензии Creative Commons Attribution-ShareAlike; в отдельных случаях могут действовать дополнительные условия.

Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.

2019-2025
WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии