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Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers (Belgique) le et mort accidentellement à Rouen le , est un poète belge flamand, d'expression française.

Émile Verhaeren
Portrait d'Émile Verhaeren par Théo Van Rysselberghe (1915).
Biographie
Naissance

Saint-Amand
Décès
(à 61 ans)
Rouen (France)
Sépulture
Emile Verhaeren (d)
Nom de naissance
Émile Adolphe Gustave Verhaeren
Nationalité
Belge
Formation
Université catholique de Louvain
Ancienne université de Louvain
Collège Sainte-Barbe de Gand
Activités
Écrivain, poète, dramaturge
Période d'activité
-
Conjoint
Autres informations
Membre de
Cercle Artistique et Littéraire (d)
Signature

Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale proche de l'anarchisme lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme[1] sur un ton d'une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l'effort humain.


Biographie


Émile Verhaeren est né à Saint-Amand (en néerlandais : Sint-Amands) en Belgique, au bord de l'Escaut, dans une famille d'origine bruxelloise et aisée où l'on parle le français, tandis qu'au village et à l'école régnait le flamand. Il fréquente d'abord l'internat francophone Sainte-Barbe, tenu par des jésuites à Gand, puis il étudie le droit à l'université catholique de Louvain. C'est là qu'il rencontre le cercle des écrivains qui animent La Jeune Belgique et il publie en 1879 les premiers articles de son cru dans des revues d'étudiants.

La Lecture (1903) par Théo van Rysselberghe. Émile Verhaeren est représenté en veston rouge.
La Lecture (1903) par Théo van Rysselberghe. Émile Verhaeren est représenté en veston rouge.

Chaque semaine, l'écrivain socialiste Edmond Picard tient à Bruxelles un salon où le jeune Verhaeren peut rencontrer des écrivains et des artistes d'avant-garde. C'est alors qu'il décide de renoncer à une carrière juridique et de devenir écrivain. Il publie des poèmes et des articles critiques dans les revues belges et étrangères, entre autres L'Art moderne et La Jeune Belgique. Comme critique d'art, il soutient de jeunes artistes tels que James Ensor.

En 1883, il publie son premier recueil de poèmes réalistes-naturalistes, Les Flamandes, consacré à son pays natal. Accueilli avec enthousiasme par l'avant-garde, l'ouvrage fait scandale au pays natal. Ses parents essayent même avec l'aide du curé du village d'acheter la totalité du tirage et de le détruire. Le scandale avait été un but inavoué du poète, afin de devenir connu plus rapidement. Il n'en continue pas moins par la suite à publier d'autres livres de poésies. Des poèmes symbolistes au ton lugubre caractérisent ces recueils, Les Moines, Les Soirs, Les Débâcles et Les Flambeaux noirs.

En 1891, il épouse Marthe Massin, peintre connue pour ses aquarelles, dont il avait fait la connaissance deux ans plus tôt, et s’installe à Bruxelles. Son amour pour elle s'exprime dans trois recueils de poèmes d'amour : Les Heures claires, Les Heures d'après-midi et Les Heures du soir.

Portrait de Marthe Massin par Auguste Donnay.
Portrait de Marthe Massin par Auguste Donnay.
Les Hommes du jour, n° 82, 14 août 1909, dessin d'Aristide Delannoy.
Les Hommes du jour, n° 82, , dessin d'Aristide Delannoy.

Dans les années 1890, Verhaeren s'intéresse aux questions sociales et se lance dans la « révolte anarchiste ». Son implication sociale apparaît clairement dans des articles et des poèmes parus dans la presse libertaire[2] (L’En-dehors[3], Le Libertaire[4], La Revue blanche[5], etc.) et surtout dans des manuscrits inachevés et demeurés inédits, comme la pièce La Grand-Route et le roman Désiré Menuiset et son cousin Oxyde Placard[6],[7].

Il travaille à rendre dans ses poèmes l'atmosphère de la grande ville et son opposé, la vie à la campagne. Il exprime ses visions d'un temps nouveau dans des recueils comme Les Campagnes hallucinées, Les Villes tentaculaires, Les Villages illusoires et dans sa pièce de théâtre Les Aubes. Ces poèmes le rendent célèbre, et son œuvre est traduite et commentée dans le monde entier. Il voyage pour faire des lectures et des conférences dans une grande partie de l'Europe. Beaucoup d'artistes, de poètes et d'écrivains comme Antonio de La Gandara[8], Georges Seurat, Paul Signac, Auguste Rodin, Edgar Degas, August Vermeylen, Léon Bazalgette, Henry van de Velde, Max Elskamp, Maurice Maeterlinck, Stéphane Mallarmé, André Gide, Rainer Maria Rilke, Gostan Zarian et Stefan Zweig[N 1] l'admirent, correspondent avec lui, cherchent à le fréquenter et le traduisent. Les artistes liés au futurisme subissent son influence. Émile Verhaeren est aussi un ami personnel du roi Albert et de la reine Élisabeth ; il fréquente régulièrement toutes les demeures de la famille royale.

Transfert des restes d'Émile Verhaeren en Belgique, 1927.
Transfert des restes d'Émile Verhaeren en Belgique, 1927.

En 1914 la Première Guerre mondiale éclate et, malgré sa neutralité, la Belgique est occupée presque entièrement par les troupes allemandes. Verhaeren se réfugie en Angleterre[9]. Il écrit des poèmes pacifistes et lutte contre la folie de la guerre dans les anthologies lyriques : La Belgique sanglante, Parmi les Cendres et Les Ailes rouges de la Guerre. Sa foi en un avenir meilleur se teint pendant le conflit d'une résignation croissante. Il n'en publie pas moins dans des revues de propagande antiallemande et tente dans ses conférences de renforcer l'amitié entre la France, la Belgique et le Royaume-Uni.


Décès et funérailles


Le , il visite les ruines de l'abbaye de Jumièges. Le soir, après avoir donné une nouvelle conférence à Rouen plus tôt dans la matinée, il meurt accidentellement, ayant été poussé par la foule, nombreuse, sous les roues d'un train qui partait. Il était accompagné de son ami Victor Gilsoul[10],[11].

Le gouvernement français veut l'honorer en l'ensevelissant au Panthéon[réf. nécessaire], mais la famille refuse et le fait enterrer au cimetière militaire d'Adinkerque. En raison du danger que représentait l'avancée des troupes, ses restes ont encore été transférés pendant la guerre à Wulveringem en 1917.


Mémoire


En 1927 une tombe monumentale accueille sa sépulture dans son village natal de Saint-Amand[12]. Depuis 1955 un musée, le musée provincial Émile Verhaeren, rappelle son souvenir. La même année, à l'occasion de son centenaire, la dépouille de Marthe Massin est également transférée dans la tombe, au bord de l'Escaut[12].

Émile Verhaeren à sa table de travail, par Marthe Massin
Émile Verhaeren à sa table de travail, par Marthe Massin

Divers



Dans un champ d'orge


Émile Verhaeren (1914).
Émile Verhaeren (1914).

Poème autographe paru dans La Plume en .


Œuvres



Principaux recueils


Portrait d'Émile Verhaerenpar Félix Vallottonparu dans Le Livre des masquesde Remy de Gourmont (1898).
Portrait d'Émile Verhaeren
par Félix Vallotton
paru dans Le Livre des masques
de Remy de Gourmont (1898).
Plaque commemorative à Ixelles, Le poète a écrit ici Les Visages de la vie (1899).
Plaque commemorative à Ixelles, Le poète a écrit ici Les Visages de la vie (1899).

Œuvre critique



Théâtre



Prose



Éditions bibliophiliques posthumes



Correspondance



Reconnaissance, honneurs


Le roi Albert Ier de Belgique a donné le titre honorifique de Poète national à Émile Verhaeren en 1899[14].


Représentations



Exposition



Publications



Notes et références



Notes


  1. « Durant ces trois heures, j'appris à aimer cet homme, comme je l'ai ensuite aimé toute ma vie. Il y avait dans tout son être une sécurité qui ne donnait pas un instant l'impression de la suffisance. Il restait indépendant à l'égard des biens de fortune, il préférait mener une existence campagnarde plutôt que d'écrire une ligne qui n'eût eu d'actualité que celle du jour et de l'heure. Il demeurait indépendant à l'égard du succès, ne s'appliquait pas à l'augmenter par des concessions, des complaisances ou des camaraderies [...] Il demeura ouvert dans tous les sens du terme, n'étant gêné par aucune entrave, égaré par aucune vanité, un homme libre et heureux, facile à tous les enthousiasmes ; quand on était avec lui, on se sentait animé par sa propre volonté de vivre ». Le monde d'hier, Stefan Zweig

Références


  1. C. Gras, L'hiver aux trousses, Paris, Éditions Gallimard, , 266 p. (ISBN 978-2-07-046794-5), chap. 1 (« Premier automne »)
  2. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : Émile Verhaeren (1855-1916).
  3. Thierry Maricourt, Histoire de la littérature libertaire en France, Albin Michel, 1990, page 82.
  4. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : Le Libertaire.
  5. René Bianco, 100 ans de presse anarchiste : La Revue blanche.
  6. Émilien Sermier, « D. Gullentops, Émile Verhaeren inédit », Fabula, (lire en ligne).
  7. Éric Clémens, « Émile Verhaeren, la pensée anarchiste d’un poète », Le Carnet et les Instants, (lire en ligne).
  8. Cité dans Ecrits sur l'art 1881-1916
  9. Jacques Marx, Verhaeren. Biographie d’une œuvre, Bruxelles, Académie royale de langue et de littérature françaises, 1996, p. 501-509
  10. Jérôme Dupuis, « Les morts les plus stupides de l'Histoire », sur lexpress.fr, (consulté le )
  11. « Mort tragique du poète Verhaeren », Journal de Rouen, Rouen, vol. 155, no 333, , p. 2 (ISSN 2430-8242, lire en ligne).
  12. « Emile Verhaeren Museum - biografie », sur www.emileverhaeren.be (consulté le )
  13. Pour l'interprétation du poème Le Vent a été utilisée la version prononcée par le poète le dans son enregistrement sonore. Le livre contient deux linogravures originales par Anne Arc, et huit compositions plastiques (découpages sous forme de disques noirs sur papier Himalaya 90g/m²) par Serge Chamchinov. Fait à douze variantes uniques à Granville et à Saint-Aubin (Jersey). Exposé à Bruxelles en 2014 et en 2017, à Mons et en Aix-en-Provence en 2015. Trois exemplaires se trouvent en Belgique (Archives et Musée de la Littérature de Belgique, Réserve précieuse de la Bibliothèque royale de Belgique, Musée des Arts du Livre et de la Reliure). En France, quatre exemplaires sont consultables auprès des réserves précieuses des médiathèques de Niort, Caen, Valenciennes et Nice, par ailleurs, une variante accompagnée par les documents génétiques (épreuves et maquettes) est conservée à la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet à Paris.
  14. « La Belgique s'enrichit d'un Poète national », dans La Libre Belgique, quotidien belge, 15 janvier 2014.
  15. Photo du buste dû à Louis Mascré, parc Josaphat, Bruxelles
  16. « Émile Verhaeren. Poète et Passeur d’art (1855-1916) », sur latribunedelart.com (consulté le ).

Annexes


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Bibliographie



Article connexe



Liens externes



На других языках


[en] Émile Verhaeren

Émile Adolphe Gustave Verhaeren (Dutch: [vərˈɦaːrən]; 21 May 1855 – 27 November 1916) was a Belgian poet and art critic who wrote in the French language. He was one of the founders of the school of Symbolism and was nominated for the Nobel Prize in Literature on six occasions.[1]
- [fr] Émile Verhaeren

[ru] Верхарн, Эмиль

Эмиль Верха́рн (нидерл. Emile Verhaeren; 21 мая 1855[1][2][3][…], Синт-Амандс[d], Антверпен — 27 ноября 1916[4][2][3][…], Руан, Франция[5]) — бельгийский франкоязычный поэт и драматург, один из основателей символизма.



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